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La démocratie capitaliste converge, de plus en plus, avec sa dictature violente

26 octobre 2020, 07:40, par Djimbo

Il reste un peu plus d’un mois avant les élections présidentielles en Côte d’Ivoire du 31 octobre prochain. Les protagonistes ont commencé à faire monter la tension au sein de la population. Des manifestations ont déjà fait plus de 20 morts à travers le pays. Le pouvoir et son opposition rivalisent pour mobiliser les populations et les gagner à leurs causes. Vu les positions tranchées actuelles et au regard de l’histoire récente du pays, cela n’augure rien de bon.

Aujourd’hui, Bédié, le dirigeant du PDCI, âgé de 86 ans, semble fédérer l’opposition autour de lui. Avec la quasi-totalité des partis d’opposition (FPI, UDPCI, GPS, MFA, LIDER, etc.) il mène la fronde contre Ouattara en contestant la légalité de sa candidature, en exigeant la recomposition de la CEI (Commission Électorale Indépendante) et du Conseil Constitutionnel, ainsi qu’un audit du fichier électoral.

À tous ces griefs de l’opposition, le RHDP, parti au pouvoir, répond par le mépris et l’arrogance. Autant dire qu’avant même que le premier tour de l’élection ne se tienne, tous les ingrédients sont déjà là pour en contester le résultat, si tant est qu’il ait lieu selon le calendrier prévu.

En 2010, la contestation des résultats de l’élection présidentielle qui avait opposé Gbagbo à Ouattara au deuxième tour, avait duré quatre mois et s’était soldée officiellement par 3000 morts. Tous sont d’accord pour dire que personne ne souhaite revivre une telle situation. Mais c’est la soif de pouvoir ajoutée à l’irresponsabilité qui conduit la classe politique ivoirienne à agir en pyromane.

Rien de fondamentale ne distingue les protagonistes les uns des autres. Ce sont des gens d’un même monde. Ils vivent parfois côte à côte, fréquentent les mêmes lieux de loisirs et mangent parfois à la même table. Depuis 1993, année de la mort de Houphouët Boigny, à peu près toutes les combinaisons électorales ont été essayées : tantôt alliés, tantôt rivaux, selon les circonstances du moment. Ce qui les oppose, c’est seulement leur ambition de mettre la main sur la plus haute fonction de l’État car c’est celle qui permet le plus d’accéder à la mangeoire pour tout le clan du gagnant. C’est dans ce seul but que ces alliances se font et se défont. Et c’est aussi pour cela qu’à l’occasion de chaque grande élection, les politiciens en compétition n’hésitent pas à propager la xénophobie, l’ethnisme ou le régionalisme pour mobiliser leurs troupes. C’est leur manière à eux de faire la campagne électorale mais c’est avec le sang des pauvres qu’ils se battent pour assouvir leurs ambitions personnelles !

Travailleurs, ceux qui sont au pouvoir comme ceux qui veulent y parvenir ne sont pas nos amis mais nos adversaires de classe. Ils veulent le pouvoir pour eux, pour s’enrichir et pour servir les intérêts de ceux qui nous exploitent dans les usines, sur les chantiers, dans les plantations et dans tous les endroits où nous et nos familles nous travaillons pour vivre.

Notre avenir ne se trouve pas dans la couleur d’un bulletin de vote qu’on nous permet de temps en temps de glisser dans l’urne, mais dans notre capacité de nous organiser et de lutter en tant que travailleurs pour améliorer nos conditions d’existence et pour vivre décemment de notre travail. Dans ce combat-là, nous aurons aussi à nous battre contre toutes formes de division, ethnique, religieuse, nationale ou autres, que nos adversaires veulent introduire dans nos rangs pour nous affaiblir. Face à nos exploiteurs, notre force c’est l’unité et la solidarité entre tous les travailleurs !

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