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Août 2008 : révolte des indiens du Pérou

11 avril 2015, 15:11

Les conflits sociaux autour de projets miniers et pétroliers s’intensifient au Pérou, provoquant l’inquiétude du gouvernement et des secteurs industriels qui craignent pour les investissements dans ce secteur-clé de l’économie du pays.

Le mouvement de grève générale dirigé contre le projet minier Tia Maria dans la région d’Arequipa (sud) est entré dans sa troisième semaine, avec des signes de durcissement, notamment la mise en place de barrages routiers.

Ce projet d’1,4 milliard de dollars, mené par la compagnie minière Southern Peru, filiale de la mexicaine Southern Copper, doit voir le jour en 2016 mais fait l’objet depuis plusieurs mois de manifestations récurrentes de la part de la population qui estime qu’il nuirait à l’agriculture locale.

Plus de 200 conflits sociaux ont été enregistrés ces derniers mois au Pérou, essentiellement autour des conséquences environnementales de l’activité minière et pétrolière.

Le pays latino-américain, qui possède d’importantes richesses naturelles dans son sous-sol, est le cinquième producteur d’or de la planète. Son secteur minier est considéré comme le plus important de son économie et l’un des plus dynamiques.

Le président Ollanta Humala, dans la dernière ligne droite de son mandat qui se termine l’an prochain, doit se rendre dans les prochains jours à Tia Maria, où ont déjà défilé plusieurs ministres cette semaine.

Le mouvement, jusqu’ici cantonné à la vallée de Tambo où se trouve la mine de cuivre, s’est étendu à Arequipa, deuxième ville du Pérou.

La population s’oppose à ce projet depuis 2009 et, en 2011, trois personnes ont été tuées lors d’une manifestation.

"Depuis ses débuts il près de six ans, le projet Tia Maria a généré des craintes et l’opposition de la population. Le fait est qu’aujourd’hui il n’existe pas ce que les sociétés minières elles-mêmes appellent le +climat social+ nécessaire pour leurs opérations", souligne l’ancien vice-ministre de l’Environnement José de Echave, dans une étude pour l’ONG CooperAccion.

"Le souci de la protection de l’environnement est légitime, mais exige un équilibre", relève Carlos Herrera Descalzi, ex-ministre de l’Énergie et des Mines : "Le soin extrême de la nature signifie une stagnation économique, ce qui a des conséquences graves. Le gouvernement doit donner un message d’équilibre, ce qu’il n’a pas fait".

En outre, à un an des élections, "les mouvements anti-miniers utilisent les préoccupations légitimes de la population à des fins politiques".

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