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Août 2008 : révolte des indiens du Pérou

7 février 2010, 18:58, par Ramiro

Extrait d’un livre qui se nomme La Bolivie sous le couperet : Partie 1

Les quetchuaymaras ont des chefs qu’ils appellent Wilkas. Ce nom permet aux chefs des indiens de rester dans le clandestinité. A la tête de leurs troupes, ils harcèlent l’ennemi blanc : cette guérilla ne ralentit nullement pendant l’époque républicaine.La répression créole est aussi féroce que la coloniale.

"L’histoire officielle, avec une pudibonderie explicable, jette un voile discret sur des évènements aussi terribles que le massacre de 600 paysans le 28 juin 1869 à San Pedro, qu’une autre tuerie, celle de Guaycho, du 2 au 5 Janvier 1870, ou l’on fit couper la langue à un homme et l’on tortura et assassina la mère et la parenté de l’héroique Wilka, le leader de l’insurrection Aymara, que celle d’Ancoraimes, ou le 7 Aout 1871 on massacra 600 Aymaras. Avec la chute de Melgarejo, la vague répressive, au lieu de s’arrêter, s’amplifia. L’onde sanglante envahit quasi tout le pays. En 1887 on étouffa dans le sang et le feu le soulèvement des paysans du Beni ; en 1891, Gonzalez, le ’général exterminateur’ écrasa sauvagement l’insurection des Chiriguanos.

Pablo Zarate est le plus connu et le plus craint des Wilkas. Sous sa conduite, une nouvelle fois , les Indiens s’insurgent dans de vastes régions à la fin du 19ème siècle. Sur cet affrontement séculaire entre blanc et Indiens se greffe une querelle entre Sucre et La Paz, qui à la fin du 19ème siècle se disputent la capital. Chuquisaca était le siège de l’Audience de Charcas au temps de la colonie. Tout naturellement, elle devient la capitale du Haut- Pérou lorsque celui ci proclama son indépendance, prenant le nom de Bolivie en l’honneur de Bolivar.

La ville de Chuquisaca reçut le nom de Sucre pour honorer José Antonio Sucre, lieutennt de Bolivar et commandant des armées libératrices qui donnèrent le coup de grâce à l’armée espagnole du Haut Pérou. Traditionnelement, Sucre est la ville des grands propriétaires terriens, tournée vers son passé colonial dont elle a gardé le cachet et, en partie, la mentalité. La paz était plutôt la ville de l’industrie naissante, la métropole des mineurs, la cité qui monte. Elle revendiquait la capitale. Pour arriver à ses fins, elle se déclara fédéraliste et leva une armée.

Le général Pando, dirigeant les troupes ’fédéralistes’ de la Paz, fait des promesses au prestigieux chef Pablo Zarate willka : "Tu m’aides avec les Indiens dans cette guerre civile. Les blancs du sud, les k’aras (injure Quechua) de Chuquisaca, sont tes ennemis et sont mes ennemis ; nous lutterons contre eux ; et aprés la victoire je serai le Premier Président et tu seras le Second Président de Bolivie ; et nous restituerons aux indiens les terres que Melgarejo leur a arrachées".

Pando nomme Willka Général de Division de l’armée Bolivienne et Commandant en chef de la direction Suprême des Armées Indiennes, lui fait d’autres promesses fallacieuses : libération des indiens esclaves, participation des masses quechuaymaras au gouvernement. Evidemment, aucune ne sera tenue. Lorsque les fédéraux de la Paz, grâce à l’aide déterminante des indiens, ont battu ceux de Sucre. Ceux de La paz oublient leurs promesses à Wilka. Ils organisent les troupes républicaines de Sucre et des fédéraux pour la guerre frontale de génocide contre l’Indien. La société créole nationale massacre les communautés Quechuas et Aymars sous l’enseigne ’Bolivianiser la bolivie’.

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