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Le NPA-LCR ne sera pas révolutionnaire ?

30 octobre 2008, 13:11, par Lucien Schaaf

Sur les propositions de Cédric Durand :

1) Face à la crise financière, Durand propose de ne pas "s’opposer au sauvetage des banques", et que les "banques défaillantes doivent passer sous le contrôle public total". Mais qui contrôlera ? La puissance publique ? Autrement dit l’Etat ? Mais qu’est ce l’Etat sinon une institution de la bourgeoisie ? Le contrôle public, ce n’est pas le contrôle ouvrier. Pourquoi n’en parle t’il pas ? Pour la bonne raison que le contrôle ouvrier pose le problème du pouvoir. Mais qu’attendre de Durand expliquant que "les salariés n’ont rien à gagner à un effondrement du système financier" car cela ne provoquerait qu’une "accélération de la crise". Ce qui fait peur à notre chère anticapitaliste c’est justement la crise et la question qu’elle posera à terme : qui doit diriger les capitalistes ou les ouvriers ? La crise porte en elle les germes d’une situation qui peut vite devenir révolutionnaire. Ne craint alors la crise sociale que que celui qui ne veut pas se préparer et préparer les masses à la véritable confrontation avec la bourgeoisie en vue de la prise du pouvoir. Encore faut il pour cela proposer un programme d’action transitoire traçant la voie jusqu’à la révolution.

2)Mais quel est le programme de notre anticapitaliste pour faire face à cette crise sociale :
"un prélèvement exceptionnel sur les dividendes (...) pour financer l’interdiction des licenciements en garantissant le maintien des revenus des chômeurs" ainsi que de garantir "le pouvoir d’achat (...) en retirant les aides publiques aux entreprises qui s’y refuserait". Son but ? Obtenir une "meilleure répartition des richesses".
Pour "limiter la casse immédiate que va provoquer le recul de la consommation" et "faire face à la crise", Durand nous propose de "garantir les retraites par répartition et la gratuité de l’accès aux soins". Là encore on voit très bien la volonté de limiter les pires aspects du capitalisme au nom "de mesures de justices sociales" pour mieux acheter la paix sociale et faire avaler la pilule au travailleur.
A aucun moment les mesures ne sont des points d’appuis sur lesquels les travailleurs peuvent prendre position pour sortir du capitalisme. Encore faut il que ce soit le projet de notre anticapitaliste.

3) Mais quel est le projet de société de Durand ? Pour notre cher anticapitaliste, il n’est certainement pas question de mettre fin à la finance puisque celle-ci "après moult détours et spéculations (sert) à répartir l’investissement". En fait la finance capitaliste aurait une utilité pour les travailleurs. Il ne lui faut "qu’un autre mécanisme de direction" devant s’appuyer sur "un pôle public de financement de l’économie". Et pour arriver à cela il faut des "états généraux de l’investissement pour l’écologie et pour l’égalité".
Tout est dit ! Durand peut souhaiter un bon anniversaire au manifeste du parti communiste mais à aucun moment il ne propose une politique nous permettant de briser les chaînes nous retenant au système.

Pour avoir une petite idée de ce que pourrait être un programme d’action en vue de la prise du pouvoir je renvoie les lecteurs au texte suivant écrit par Trotsky en 1935

Voir en ligne : Du plan de la C.G.T. à la conquête du pouvoir

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