Accueil > ... > Forum 2090

Révolte au Mali contre Moussa Traore

5 octobre 2009, 18:05

Les mensonges sur la révolte contre la dictature au Mali en 1991 sont nombreux.

Et surtout aujourd’hui, plus on s’éloigne de cette date, plus il y en a.

Les mêmes qui affirment lors des cérémonies anniversaire qu’il est heureux que les ennemis d’hier se soient réconciliés, n’étaient pas hier de vrais ennemis. Seulement, pour sauver l’essenteil, éviter que le peuple renverse l’armée, ils ont été des désobéissants de la dernière seconde.

Ce n’est pas l’armée qui a renversé Moussa, mais le peuple travailleur.

C’est l’armée qui a sauvé la dictature en faisant tomber le dictateur.

Le président Moussa Traoré, en effet, sera déposé par l’armée dans la nuit du 25 au 26 mars 1991 par l’armée malienne après un bain de sang sans précédent dans les annales de l’histoire malienne qui présentera plus tard ses excuses au peuple lors de la Conférence nationale. Comme s’il s’agissait d’effacer les événements par ... des excuses !

Dans une interview accordée à Jeune Afrique en juillet 1991, le Chef de la junte militaire qui a renversé Moussa TRAORE raconte : « C’est le vendredi 22 mars (jour des premières tueries, qui feront plus de trois cents morts, NDLR) que nous avons compris que Moussa avait atteint le point de non-retour et que nous devions intervenir (...) Depuis... au moins 1979 ou 1980. Je m’étais rendu compte que Moussa ne servait plus les intérêts du pays. C’était l’affairisme, le népotisme intégral, les louanges, les grands boubous [petit rire]. Je n’ai rien contre les grands boubous, mais il ne pensait plus qu’à ça. (…) Je ne me vois ni complice ni traître ! J’ai prêté serment au Président de la République et non à Moussa. Parmi les missions de l’armée, nous avons celle de sauvegarder la dignité de notre pays, son intégrité territoriale et morale, que lui, Moussa, était en train de bafouer (…) A partir du 22 mars, quand les gosses ont exposé leurs poitrines aux balles, suivis de leurs mères - nos sœurs, nos femmes -, on ne pouvait plus hésiter. (…) Et puis, nous avions déjà pris contact avec certaines organisations civiles, [en particulier, avec Me Demba DIALLO, président de l’Association des Droits de l’Homme, et le Secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs, Bakary KARAMBÉ, qui seront les premiers informés du succès de l’opération, NDLR](…) Il faut reconnaître que l’armée avait essuyé des insultes avant le 25 mars. Le peuple était là, se battait, mourait, et l’armée tardait à intervenir. Cette attitude a été considérée comme une certaine complicité des militaires avec le régime. Il faut accepter ce jugement du peuple. Mais le jour où l’armée a pris ses responsabilités, montrant qu’elle ne servait pas Moussa TRAORÉ, le peuple a compris et reconnu qu’elle était avec lui. »

Non ! Le jour où les prétendus organisateurs de ce peuple ont prétendu à la réconciliation du peuple et de l’armée.

les derniers événements de Guinée rappellent qu’il ne suffit pas de faire partir (même par la mort) le tyran, il faut que le peuple prenne le pouvoir.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.