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Révolte au Mali contre Moussa Traore

23 mars 2009, 18:32

resumé de 1991 de kasse
En 1990 au Sommet franco-africain de La Baule. François Mitterrand conditionne la continuité de l’aide française au développement à la réalisation d’avancées démocratiques.
• Des signes annonciateurs
– L’Union nationale des travailleurs du Mali, pendant son
Conseil national, réclame le multipartisme (mai 1990).
– Le Barreau malien (août 1990).
– Lettre ouverte au Président de la République pour
demander le multipartisme, publiée par le journal Les Échos
dont le directeur de publication était à l’époque l’actuel
Président du Mali, S.E. Alpha Oumar Konaré.
La société civile s’organise en Comité de coordination des
associations et organisations démocratiques, regroupant l’AMDH,
le Barreau malien, l’UNTM, l’ADEMA association, la CNID
association, l’AEEM, la JLD, l’ADID, l’AJDP. Une presse engagée,
dont Les Échos, la Roue, Cauriset, Aurore, informe avec
détermination.
Le Comité de coordination, présidé par le secrétaire général du
syndicat, est animé et géré par Maître Demba Diallo, figure de
proue de l’insurrection pour l’obtention de la démocratie.
À partir de janvier 1991, la situation se dégrade (violence,
répression, morts d’hommes et dégâts matériels considérables).
Le Comité de coordination, installé à la Bourse du travail, avec
courage et détermination impose au régime de Moussa Traoré un
dialogue qui échoue.
 Janvier 1990 : le Président Moussa TRAORE, en tant que Secrétaire
Général de l’UDPM, lance un débat national sur la démocratie.
 2 mai 1990 : Rencontre entre le Président Moussa TRAORE et
L’ensemble de la Conférence épiscopale du Mali. Au cours de cette
audience, les Évêques promettent de remettre un Mémorandum sur la
Démocratie au Mali au Président de la République.
 29 mai 1990 : la Centrale Syndicale unique, UNTM (Union Nationale
des Travailleurs Maliens), se prononce pour le multipartisme.
 Août 1990 : Congrès Extraordinaire de l’UDPM pour débattre de la
démocratie et du multipartisme. Contre toute attente, toute ouverture
est refusée : démocratie oui, mais à l’intérieur du Parti Unique.
 Août 1990 : Mgr l’Archevêque remet au Chef de l’État, à l’ouverture du
Congrès Extraordinaire, une note demandant une ouverture politique et
le retour des militaires dans les casernes.
 15 octobre 1990 : Une manifestation demandant l’instauration du
multipartisme est organisée par l’AJDP (Association des Jeunes pour la
Démocratie et le Progrès). Si elle n’a rassemblé qu’une dizaine de
personnes, elle marque le début du mouvement de contestation
populaire du pouvoir de M. TRAORE.
La même année voit la création de plusieurs partis et mouvements tels que le Congrès national d’initiative démocratique, l’Alliance pour la démocratie au Mali et l’Association des élèves et étudiants du Mali qui s’allient pour dénoncer le régime de Moussa Traoré.
En 1990 création du bureau de coordination de l’AEEM sur la colline de Badalabougou et sa vulgarisation à travers les comités dans tout le pays avec Oumar Mariko comme Secrétaire général.
 18 octobre 1990 : Création du CNID-Association
 25 octobre 1990 : Création de ADEMA-Association
 octobre 1990 : Dans le Cadre du Débat National sur la Démocratie et le
Multipartisme, les Évêques remettent au Chef de État un Mémorandum
de 36 pages.
 3 décembre 1990 : marche des jeunes commerçants pour protester
contre la mesure du Gouvernorat du District visant les déplacements de
certains commerçants qui envahissent les abords des routes.
 10 décembre 1990 : Marche pacifique en faveur du multipartisme
organisée par le CNID et l’ADEMA marche réprimée par les forces de sécurité.

 30 décembre 1990 : Voeux au Président de la République prononcés
par l’Archevêque.
 27 décembre 1990 : Un décret stipule que tous les journaux maliens
doivent, 48 heures avant leur mise en vente, être transmis en deux
exemplaires au Ministère de l’Intérieur. Celui-ci est à l’origine de
nombreuses protestations de la presse, début janvier 1991.
 6 janvier 1991 : Marche de soutien à M. TRAORE, organisée par
l’UDPM. Elle marque la volonté de l’UDPM de ne plus laisser le
champ libre à l’ADEMA (Association pour la Démocratie au Mali) et
au CNID (Comité National d’Initiative Démocratique), deux
organisations créées en octobre 1990 pour revendiquer une démocratie
plurapartite.
 8 janvier : léger remaniement ministériel, marqué notamment par la
nomination du Général M. COULIBALY à la Défense, où il succède à
M. TRAORE.
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 21-22 janvier : Émeutes à Bamako et dans les principales villes. A
l’origine, une manifestation à l’appel de l’AEEM (Association des
Élèves et Étudiants du Mali) qui, avec le CNID et l’ADEMA, s’était
vue signifier par lettre du Ministère de l’Intérieur, l’interdiction de leurs
activités à compter du 18 janvier. L’armée intervient. On compte
plusieurs dizaines de blessés par balles. Plusieurs centaines de
personnes sont interpellées et emprisonnées, certaines soumises à
sévices. (Incendie de la pharmacie Initiative de Bamako à côté de Gabriel touré) 96 élèves sont relâchés le 31 janvier et 34 manifestants sont déférés devant les tribunaux pour troubles à l’ordre publics, dégradation d’édifices et pillages.
 22 janvier : Grèves des Magistrats.
 6 février : Lettre des Évêques au Président : "Que plus aucune goutte
de sang ne vienne souiller notre terre" ; "reprendre l’initiative de
dialogue avec tous les enfants de notre pays, sans exclusive aucune".
 15 février : les écoles, qui avaient été fermées suite aux évènements
des 21-22 janvier, sont réouvertes. L’AEEM organise des AG,
demandant une Commission d’enquête sur les morts du 22 janvier et
l’institution d’un dialogue avec le Gouvernement. Une rencontre a lieu
entre le Ministre de l’Intérieur, le Général Sékou Ly, et l’ADEMA, le
CNID, l’AEEM et l’ADID (Association des Diplômés Initiateurs et
Demandeurs d’Emploi), qui se solde par un échec.
 21 février : une deuxième rencontre a lieu, sans aboutir à un accord.
 17 février : les Évêques du Mali publient une Lettre "Un coeur nouveau
pour un Mali nouveau", qui est un appel pour le respect de la dignité de
l’homme et, partant, de ses droits civils et politiques, et pour une
meilleure prise en charge, par tous et pour tous, du bien public et du
développement du Mali.
 Mars : Aux revendications pour la démocratie et le pluripartisme
s’ajoutent les revendications sociales et économiques de l’UNTM
(augmentation des salaires notamment). Celles de l’ADIDE (question
du chômage des jeunes diplômés) et la grogne des fonctionnaires
réclamant le paiement de leurs arriérés de salaire. Forte du succès de la
grève générale à laquelle elle avait appelé en janvier, et protestant
contre l’absence de réponse du Gouvernement, elle lance un nouvel
appel à une grève générale pour les 25 et 26 mars. Courant mars, de
nombreuses manifestations ont lieu, organisées par les différentes
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associations étudiantes et par celles prônant la démocratie. Fin mars
aurait du se tenir le Congrès de l’UDPM, mais le refus réitéré de la
tenue d’une Conférence Nationale, demandée par les associations,
accroît encore la tension, et le Congrès ne pourra se tenir par suite de la
précipitation des évènements.
 22-23 mars : des manifestations de l’AEEM sont violemment réprimées
par l’armée. Plusieurs dizaines de morts, très nombreux blessés. Scènes
de pillage. Destructions de différents bâtiments publics ainsi que
d’entrepôts et installations industrielles liées aux pouvoir tels que
• Imacy magasin de vente de motos et accessoires à 2 niveaux il y a eu plus de 200 pilleurs morts par l’incendie d’eux-mêmes,
• ADC Immeuble sahel vert les pilleurs ont été brûlés vifs par les militaires en les jetant des lances flammes,
• Entrepôt de la douane,
• Magasin teriya à lafiabougou,
• Magasin UNICEF à niamakoro les pilleurs ont emporté des pesticides le confondant à de l’huile et du lait ce qui a fait des centaines de mort,
• Plusieurs grands carrefours de Bamako ont été le théâtre d’affrontement entre manifestant et force de l’ordre exemple carrefour descente pont des martyrs.
• Certaines grandes villes ont connues les tueries telles que kayes, segou, sikasso,
Dans les quartiers les femmes se sont regroupées pour une marche en soutien à leurs enfants, le Président a proféré des menaces » que si les femmes ne disent pas à leurs enfants d’arrêter les linceuls vont finir elles vont utiliser les dessous pour couvrir le corps de leurs enfants morts ».
Dans les hôpitaux tous les pavillons étaient bourrés, les blessés recevaient les soins dans la cour et l’appel a été lancé à tous les étudiants des écoles de santé pour venir en aide aux médecins.
L’UNTM décide que la grève générale des 25-26 mars sera illimitée, jusqu’à la chute de moussa.
le 26 mars 1991, le peuple malien, après une âpre lutte sanglante pendant laquelle il perdit des centaines de ses fils, jeunes pour la plupart, mit fin au règne de Moussa Traoré.
Un conseil de réconciliation nationale est créé (CRN)
La révolution a été récupérée par une bande d’intellectuels qui s’allièrent à une clique militaire pour mettre en place le comité de transition pou le salut du peuple ( CTSP) le 31 mars : un Comité de Transition pour le Salut du Peuple (CTSP) est composé de 23 membres, dont 13 civils (parmi lesquels un représentant du MPA (touareg) et un du FIAA(touareg)et l’AEEM). Les différentes associations qui luttaient pour la chute de M. Traoré y sont représentées. ATT en est nommé Président. Le CTSP est chargé d’orienter et de diriger la politique du pays pendant la période transitoire de 9 mois. Le CRN est
dissous. ATT assume les fonctions de Chef de État jusqu’à la prise de
fonction fin janvier 1992 d’un nouveau président élu démocratiquement dans un cadre de démocratie pluripartite.
Pendant cette transition une funérailles nationales a été organisée et les victimes enterrées au carré des martyrs à Niaréla et monument construit en leurs noms (voir photo)

Et le premier pont a été baptisé pont des martyrs.
Le CTSP organise une conférence nationale :
• Décisions importantes
– Élaboration d’un Acte fondamental ;
– Mise en place d’un gouvernement de transition, avec un
Premier ministre chef de gouvernement (21 membres dont
16 civils et 5 militaires) ;
– Multipartisme intégral ;
– Organisation d’une conférence nationale (29 juillet-12 août
1991).
• Une conférence préparatoire propose les textes initiaux :
– Projet de constitution ;
– Projet de code électoral ;
– Projet de charte des partis ;
– L’état de la Nation.
• La Conférence nationale décide l’ouverture de
négociations avec la rébellion arabo-touarègue
(novembre 1991).
Premier trimestre 1992, organisation de différentes élections
libres :
– Référendum pour la nouvelle constitution ;
– Municipalités ;
– Législatives (2 tours) ;
– Présidentielles (2 tours).

Le rôle de l’AEEM dans la chute de Moussa a une influence dans les pays voisins une tournée de Oumar mariko a provoqué un soulèvement estudiantin au Burkina et en côte d’ivoire.

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