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Qu’est-ce que la vitesse de la lumière c et est-elle indépassable ?

19 décembre 2018, 19:16, par Robert Paris

Einstein écrivait dans « L’éther et la théorie de la relativité » :

« Le principe de la relativité restreinte interdit de supposer que l’éther est constitué de particules que l’on peut suivre au cours du temps, mais l’hypothèse de l’éther, en tant que telle, n’est pas contradictoire avec la théorie de la relativité restreinte. On doit simplement se garder d’attribuer à l’éther un état de mouvement…

D’un autre côté, on peut alléguer à l’appui de l’hypothèse de l’éther l’argument important suivant. Abandonner l’éther, c’est finalement supposer que le vide n’a aucune propriété physique d’aucune sorte, et cette conception ne s’accorde pas avec les faits fondamentaux de la mécanique.

Le comportement mécanique d’un système matériel libre de se déplacer dans le vide dépend, outre des diverses positions relatives (distances) et des vitesses relatives, de son état de rotation, lequel du point de vue physique ne peut pas être considéré comme une caractéristique appartenant en propre au système.

Afin de pouvoir, ne serait-ce que de façon formelle, considérer la rotation du système comme quelque chose de réel, Newton fait de l’espace un objet. Du fait même qu’il compte son espace absolu au nombre des objets réels, la rotation par rapport à l’espace absolu est chez lui quelque chose de réel aussi. Newton aurait aussi bien pu donner à son espace absolu le nom d’ « éther » ; le point essentiel ici est que, pour pouvoir envisager l’accélération et la rotation comme quelque chose de réel, il faut considérer comme réelle, à côté des objets observables, une autre chose, non perceptible.

Mach a tenté d’échapper à la nécessité de supposer réel quelque chose de non observable en remplaçant l’accélération par rapport à l’espace absolu par une accélération moyenne par rapport à l’ensemble des masses de l’univers. Mais toute résistance inertielle à l’accélération relative des masses éloignées présuppose une action à distance immédiate.

Comme le physicien moderne ne se croit pas autorisé à une telle supposition, cette conception nous ramène encore une fois à l’éther, chargé ici de transmettre les effets d’inertie.

Le concept d’éther auquel conduisent les considérations de Mach diffère sur un point essentiel de celui que l’on trouve chez Newton, Fresnel et H.A. Lorentz. L’éther de Mach ne fait pas que conditionner le comportement des masses inertes, il est également conditionné, dans son état, par les masses inertes…

Cette variabilité spatio-temporelle des relations réciproques entre règles et horloges, autrement dit la reconnaissance du fait que le « vide » n’est, du point de vue physique, ni homogène ni isotrope – ce qui oblige à décrire l’état du vide à l’aide de dix fonctions, les potentiels de gravitations -, a sans doute définitivement écarté l’idée que l’espace est physiquement vide.

De ce fait, le concept d’éther a également retrouvé un contenu clair, un contenu évidemment très différent de celui qu’il avait en théorie ondulatoire mécaniste de la lumière. L’éther de la théorie de la relativité générale est un milieu qui, s’il est lui-même dépourvu de toute propriété mécanique et cinétique, n’en contribue pas moins à la détermination des phénomènes mécaniques (et électromagnétiques). »

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