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La situation au Mali

20 juillet 2010, 16:44, par dans la presse

Les grévistes de Huicoma, après un abandon de travail de 9 mois autour du plan social et le paiement des arriérés de salaires, ont fini par avoir gain de cause à travers la signature d’un protocole d’accord entre l’Etat et l’UNTM, le patronat et le Groupe Tomota. La signature d’Alou Tomota, PDG du Groupe Tomota étant intervenue le 15 juin 2010, aucun obstacle ne s’opposait désormais à la fin de ces 9 mois de grève qui paralysait le fonctionnement de l’Huicoma-SA.
A notre passage à Huicomabougou (Bourse du travail), les ex-travailleurs de l’Huicoma-SA réfugiés sont toujours sur pied de guerre.

Quaand l’argent divise

Selon nos sources, c’est l’argent du protocole d’accord qui serait à la base de cette profonde divergence entre les ex-travailleurs, les saisonniers et les retraités de Huicoma-SA. En effet, ledit protocole d’accord signé entre les différentes parties que la dimension sociale du problème sera gérée par l’Etat malien. Et à ce titre, l’Etat s’est engagé à payer la somme de 2,1 milliards de FCfa aux ex-travailleurs de l’Huicoma-SA au titre de règlement du plan social. En plus, il a été convenu que l’Etat prendra en compte 4 mois d’arriérés de salaires équivalents à 300 millions de FCfa à ceux qui sont en sit-in à la Bourse du travail de Bamako depuis 9 mois.

Arriérés de salaires

Est-il besoin de rappeller qu’en janvier 2010, le Groupe Tomota avait payé le même montant de 300 millions de FCfa représentant 4 mois d’arriérés de salaires. Outre le règlement de la dimension sociale du problème, les ex-travailleurs ont pu imposer au patron du Groupe Tomota la nomination d’un Directeur à la tête de l’Huicoma-SA. Ce qui ressemble curieusement à l’installation d’une administration provisoire à la tête de l’Huicoma-SA. Et fort logiquement, le PDG Alou Tomota, bien qu’ayant accepté de signer le protocole d’accord pour montrer sa bonne foi, a émis cependant des réserves. Mais le hic dans cette histoire, c’est que tous les habitants de Huicomabougou ne sont pas des travailleurs de l’Huicoma-SA. Pour faire aboutir leurs revendications, les 163 vrais travailleurs de l’Huicoma-SA ont fait appel aux agents saisonniers et à certains travailleurs retraités. Ce qui fait qu’aujourd’hui, ce sont près de 200 personnes qui sont en sit-in à la Bourse du travail depuis 9 mois. Ils ont partagé ensemble les affres de la grève sans pour autant penser aux conséquences qui en découleront.C’est tout ce beau monde qui réclame aujourd’hui leur part du gâteau sur les 2,1 milliards de FCfa du plan social.

163 travailleurs lésés

Concernant les travailleurs restés à la bourse du travail pendant 9 mois, leur cas reste très delicat. Et pour cause, les 163 vrais travailleurs en abandon de travail veulent non seulement avoir l’argent de la réinsertion sociale, mais aussi et surtout continuer à travailler à Huicoma-SA. En clair, ils veulent aujourd’hui leur arriéré et en même temps leur réinsertion dans la société.
Toujours est-il que l’Etat est incohérent dans la gestion des crises sociales. Il faut reconnaître que dans cette affaire de l’Huicoma-SA, il y a deux poids, deux mesures.

Il faut aussi noter que le fondement du plan social est faux dans cette crise. Il n’a en effet aucune base légale d’autant plus qu’il n’y a eu aucun licenciement. En d’autres termes, ce sont les travailleurs qui ont refusé de travailler, qui sont en abandon de service. Selon nos informations, ce plan social n’est donc ni plus, ni moins qu’un bien public qui a été débloqué pour calmer la tension sociale.

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