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Algérie : de nouvelles grèves

19 février 2010, 19:52, par bianco

Les médecins crient leur ras-le-bol
Ils étaient des milliers devant le Palais du gouvernement

Mercredi de la colère acte III.
Les praticiens de la santé publique ont tenu, hier, leur rassemblement devant le Palais du gouvernement. Ils étaient des milliers à affluer des 12 wilayas du centre du pays sur Alger. Cela prouve que notre mouvement prend de l’ampleur, a déclaré le Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), lors d’une intervention remarquable durant le sit-in tenu au jardin de l’horloge florale, au pied de l’édifice gouvernemental.
Lui emboîtant le pas, le Dr Lyès Mérabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), a fustigé l’attitude méprisante des autorités, notamment de la chefferie du gouvernement, à l’égard de leur mouvement.
« Notre action est pacifique, nos revendications sont légitimes. A ceux qui nous accusent d’être manipulés par des officines étrangères ou des chapelles politiques, je dis que nous ne sommes manipulés que par la misère quotidienne que nous vivons », a fulminé le Dr Mérabet. Le rassemblement, hier, a été une véritable démonstration de force des blouses blanches. Rien ne semble les arrêter dans leur élan. Ni la matraque, ni les ponctions sur salaire, ni même l’étiquette d’agitateurs, ne semble entamer la détermination.
Aussi, la présence massive des services de sécurité ne les a pas dissuadés, ils ont maintenu leur manifestation. Tôt dans la matinée, Alger-Centre était littéralement quadrillée par la police. En contre-bas du Palais du gouvernement, l’avenue Pasteur était soigneusement « surveillée » et l’entrée par la Grande Poste filtrée.
Plus haut, le carrefour jouxtant le Palais était sous l’oeil attentif, mais « discret », des « Casquettes bleues. » L’avenue qui monte du carrefour vers le rond-point Saïd-Ouaguenoune est occupée. Tous les chemins en provenance des hauteurs d’Alger sont sous contrôle. Les alentours du Palais du gouvernement sont bouclés. Il est 10h30. Pour le moment, les médecins se font discrets. Nous effectuons le tour des lieux. Pas une mouche qui vole sans attirer des « yeux » à l’affût. Les flics en civil veillent au grain. Zohra, chirurgien-dentiste, n’en croit pas ses yeux : « Tout cet arsenal déployé pour nous empêcher de crier notre colère », lance-t-elle.

La presse et les médecins insultés
Nous redescendons à l’avenue Pasteur. Les premiers groupes de médecins arrivent. En deux temps, trois mouvements, le jardin de l’horloge florale se transforme en ruche de blouses blanches, de casquettes et de....casques bleus ! Les deux entrées du jardin sont fermées. Les médecins sont pris en étau. L’horloge du jardin est en folie. Les évènements se succèdent à un rythme infernal. A l’entrée supérieure, un policier profère insultes et obscénités contre les praticiens. La presse en aura aussi pour son grade. Le Dr Moussaoui, président de la région centre du Snpsp, est bousculé. Un agent de l’ordre le fait entrer de force dans le jardin. Pis, le Dr Kadem, chirurgien à l’hôpital de Beni Messous, est empoigné par quatre flics en civil. Il sera placé dans un fourgon des CRS. « Ils m’y ont mis en compagnie d’un délinquant », déplora-t-il après sa libération. La colère des médecins monte d’un cran. « Il est inadmissible que les praticiens soient traités de la sorte par les pouvoirs publics. Au lieu de la répression, les autorités doivent proposer des solutions concrètes. Surtout que le diagnostic de la situation a été fait par les médecins », déclare le Dr Aït Aissa Salima, pédiatre à la polyclinique de Kouba.

Plusieurs interpellations
Entre-temps, des rumeurs circulent sur l’arrestation du Dr Merabet. L’inquiétude est à son comble. Arrivé à la Fac centrale, le Dr Merabet à la tête de 300 médecins, est interpellé.
Les policiers tentent de les empêcher de rejoindre le lieu du rassemblement. Echec de la première tentative. Une seconde fois, les blouses blanches sont arrêtées au moment d’atteindre le tunnel des Facultés. En vain. Ces derniers continuent leur avancée. Ils atteignent à l’entrée basse du jardin, au bord de l’avenue Pasteur. Là, les choses se corsent.
Les policiers se montrent hermétiques. « Nous avons reçu des instructions », indique un officier devant le portail. A la vue de leurs collègues, les médecins qui occupent déjà le jardin scandent : « Nous sommes des praticiens, nous ne sommes pas des chiens ! » Sur la voie publique, les autres répliquent « Un, deux, trois, où sont nos droits ? » Devant leur détermination, les policiers lâchent du lest. Le groupe mené par le Dr Merabet entre enfin dans le jardin. Il aura droit à un accueil triomphal de la part des autres praticiens. Mais l’inquiétude subsiste. Plusieurs médecins sont interpellés.
D’autres se sont vu confisquer leurs papiers. « Pourtant, nous avons demandé, il y a quelques jours, à être reçus par le chef du gouvernement ou l’un des représentants de l’Exécutif. Cette demande a été renouvelée ce matin mais elle a été refusée », a regretté le Dr Yousfi. Ce dernier a, néanmoins, salué le sens de la responsabilité des officiers dépêchés sur place. « Ils ont reçu des instructions fermes allant jusqu’à notre embarquement, mais ils ont su se montrer ouverts aux négociations et le rassemblement a été toléré », a-t-il reconnu.
Les praticiens se sont fixé rendez-vous, mercredi prochain, pour un rassemblement devant la présidence de la République.
Mohamed Sadek Loucif

QUOTE
Le Quotidien d’Oran - 18 fev 2010

Oran : Sit-in devant le siège de Sonatrach Aval

Une cinquantaine de jeunes travailleurs recrutés par Sonatrach dans le cadre du dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DAIP) et dont les contrats d’une année n’ont pas été renouvelés par l’employeur, ont tenu, hier après-midi, un rassemblement de protestation devant le siège d’Oran de la Direction Aval, pour dénoncer une procédure qu’ils qualifient « d’abusive et d’injustifiée ». Selon les contestataires, entre 100 et 150 contractuels DAIP, dispatchés sur plusieurs départements, seraient dans cette situation. Les contractuels « remerciés » ont été, affirment-ils, remplacés au bout de durs et loyaux services par des nouvelles recrues ou par des agents venus d’autres départements.

« On a été recruté par la voie réglementaire. On a été affecté à des postes vacants au niveau de différents départements pour être tout de suite opérationnel. Chaque mois, on faisait l’objet d’évaluations selon 11 critères prédéfinis. Ensuite, on a dû passer avec succès une série de tests au niveau du camp 6. Mais en dépit du fait qu’on ait réussi avec brio aux tests, on nous remercie sans aucune explication. C’est un manque de transparence flagrant qui cache un déni de droit et une procédure abusive caractérisée », affirment les contractuels. La question que tout le monde se pose est la suivante : « Est-ce que les fiches d’appréciation ont été prises en compte ? Et si ça n’a pas été le cas, nous voudrions bien savoir quels sont les critères qui ont été adoptés pour opérer cette sélection ? » Pourtant, affirment-ils, les textes réglementaires relatifs au DAIP sont clairs : « le dispositif offre la possibilité de satisfaire les besoins en recrutement par l’évaluation des candidats insérés durant une année sur les plans de la compétence et du comportement (…) » Contacté, le directeur de la communication de Sontrach Aval a indiqué que « le groupe de jeunes a été reçu par le directeur des ressources humaines, leurs doléances ont été enregistrées et seront traitées selon les besoins de l’entreprise. Tous les contrats d’ingénieurs et d’instrumentistes (des corps de métier) ont été pris, leurs reconduits, et ils seront formés. Les autres, leurs dossiers seront traités dans le cadre du plan d’action 2010".
Houari Barti

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