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Mali : émeutes après l’assassinat d’un chauffeur de taxi par la police

23 février 2010, 14:20, par Diarra

Si à Bamako, les ressortissants de la ville font désormais le parallèle entre ces événements et ceux du nord, les observateurs craignent le pire pour qui sait que les émeutiers du 14 juillet dernier emporté plusieurs armes et munitions (Fusils Mitrailleurs (FM), Pistolet Mitrailleur (PM) et des boîtes de chargeurs) au niveau du peloton de la garde nationale.

De sources bien informées, la deuxième victime, un jeune apprenti-chauffeur, a été interpellée par la police laquelle procède depuis les émeutes du 14 juillet dernier, à des patrouilles à la recherche des présumés vandales. Pris de panique, le jeune apprenti aurait tenté de fuir. Il a été vite rattrapé et roué de coups. Conduits à la maison d’arrêt, et sans soins médicaux, il succombera de ses blessures quelques heures plus tard. Le corps a été remis aux parents lesquels ont procédé, mardi dernier à son inhumation.

Immédiatement après les obsèques, les notabilités de la ville ont provoqué une réunion d’urgence à l’issue de laquelle, elles ont décidé de porter l’affaire devant les plus hautes autorités du pays, à savoir, le président de la République.

Il faut rappeler que les premiers incidents font suite, à la mort d’un premier apprenti tué par balle par un élément de la garde nationale. Les populations de la commune de Kobri, une localité située à une quarantaine de kilomètres de Kita-ville ont alors arrêté le garde et l’ont ensuite remis au maire de Kita, lequel l’a confié à la justice. Que s’est-il réellement passé par la suite ?

Les populations ne toléreront, en tout cas pas de voir circuler le même garde quelques instants plus tard dans les rues. Toute chose à l’origine de l’émeute au cours de laquelle, les manifestants s’en prirent particulièrement aux symboles du pouvoir et de la répression (voir liste des dommages). Il aurait fallu des renforts venus de Bamako et de Manantali pour ramener le calme.

Dans un communiqué rendu public, le gouvernement a invité les populations au calme et promit l’ouverture d’une enquête. Mais à ce jour, aucune suite n’a été donnée à cette enquête et pour ne rien arranger à la situation, un autre et deuxième apprenti chauffeur vient d’être tué.

Le risque d’une implosion et d’une vendetta ciblée est aujourd’hui réel à Kita. Et pour preuve : les manifestants, nous apprend-on, se sont dirigés sur le logement du Commandant de brigade de la Gendarmerie. C’est l’arrivée des renforts qui les ont dissuadés à passer à l’acte. Aussi, pour les mêmes raisons, ils ne purent faire évader les prisonniers, un autre projet inscrit à l’ordre du jour au moment des faits.

Les plus hautes autorités du pays doivent vite s’impliquer dans cette affaire et faire régner le calme et surtout la justice dans tous ses compartiments. On le sait, c’est le sentiment d’impunité qui exacerbe les tensions sociales. D’ores et déjà, des ressortissants de Kita à Bamako font le parallèle entre ces événements et ceux dont le nord du pays est le théâtre depuis un certain temps.

Aussi, faut-il le rappeler, à la faveur des émeutes du 14 juillet dernier, les manifestants ont emporté plusieurs armes et munitions (Fusils Mitrailleurs (FM), Pistolet Mitrailleur (PM) et des boîtes de chargeurs) au niveau du peloton de la garde nationale. Il faut craindre le pire.

B.S. Diarra

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