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Sur l’occupation des sans-papiers à Bastille

4 juin 2010, 10:54, par F. Kletz

Pour un mouvement d’ensemble de la classe ouvrière et des petits agriculteurs, commerçants, artisans, pêcheurs…

La guerre des chiffres continue.

Les sans-papiers présents à Bastille ne sont jamais plus de 300 à la fois. Ils occupent le trottoir et pas la place elle-même.

Leur détermination est profonde, leur courage est important, ils peuvent cristalliser bien des travailleurs, bien des sans-papiers autour d’eux.

Le problème est politique et stratégique.

La CGT, Chauveau, l’étincelle, et toute l’intersyndicale qui les soutien, ligue des droits de l’homme comprise, ne veulent pas la régularisation de tous les sans-papiers.

Ils veulent bien quelques régularisations, mais pas celle des 200 000 à 400 000 sans-papiers présents en France.

Ce ne sont pas les sans-papiers qui sont reçus au ministère, mais un homme qui a des papiers, qui est de nationalité française et qui terrorise les délégués sans-papiers, qui fait régner la terreur pour imposer le pouvoir de la CGT sur le mouvement.

Il ne veut surtout pas l’autonomie du mouvement des sans-papiers, car il sait que ses intérêt de reconnaissance par l’état bourgeois et sa demande de clarification des principes de régularisation n’a rien à voir avec ce que veulent les sans-papiers dans le mouvement.

L’occupation du trottoir à la Bastille est relativement visible, mais assez peu puisque la circulation n’est pas dérangée.

Les spectateurs de l’Opéra passent devant les sans-papiers, la plupart discutant plutôt du spectacle qu’ils vont ou viennent de voir que s’arrêtant pour discuter avec les quêteurs et distributeurs de tracts.

Le problème est d’avoir traîné dans cette action des dizaines de travailleurs sans réelle organisation face à un état qui envoi sa police et sa gendarmerie, ce qui était prévisible et prévu.

Lorsqu’on mène une telle opération, il s’agit de préparer les travailleurs. Pour les préparer, il s’agit que les travailleurs eux-mêmes en soient les organisateurs.

Surtout, ce mouvement vient après un cassage systématique des piquets de grève de 2008 et 2009.

En clair, l’étincelle fournit sont appareil logistique à Chauveau et continue d’emmener les sans-papiers dans les traquenards de la CGT.

Quand on pense que cette organisation critiquait lutte ouvrière sur la question d’un mouvement d’ensemble de la classe ouvrière !

C’est en 2008 que ce mouvement pouvait commencer, en 2009 qu’il pouvait se développer, ou au moins être propagé dans les têtes.

Il est et serait encore temps de mettre dans les têtes de tous les travailleurs aujourd’hui, que seule une unification de nos revendications permettrait de lancer le mouvement qui pourrait gagner.

Pour cela, il faudrait mener une propagande, et les sans-papiers de la Bastille pourraient l’initier.

Cette propagande pourrait s’axer autour des revendications de tous les travailleurs, revendications qui se sont en partie exprimées le 27 mai dernier. Mais les centrales syndicales avaient organisé cette journée pour faire semblant de revendiquer ce que chaque travailleur souhaite aujourd’hui dans le pays.

Voici une proposition d’axe de cette propagande qui est dtournée ces jours ci par les centrales syndicales et leurs amis :

  • interdiction de toucher aux retraites augmentation des pensions de 300€,
  • pas une retraite à moins de 1500€
  • renforcement des droits et des minima de 300€,
  • augmentations de salaires d’au moins 300€,
  • pas un salaire à moins de 2000€ (par exemple, avec précision par les travailleurs : brut ou net ?)
  • régularisation de tous les sans-papiers actuels et à venir,
  • augmentation des droits au chômage,
  • interdiction des fermetures d’usine et des licenciements,
  • arrêt du cassage de la Sécu,
  • embauche de tous les précaires du privé et du public : crèches, usines, centre techniques, collectivités locales (départements, mairies, régions) éducation, hôpitaux, poste...
  • annulation des dettes des petits commerçants individuels ou TPE, des artisans, des agriculteurs et pêcheurs,
  • etc.

Ce ne sont là que quelques indications qui permettraient de démarrer un mouvement d’ensemble sur les questions qui se posent à tous les travailleurs et les prolétaires aujourd’hui.

Seul un mouvement intégrant l’ensemble des aspirations de tous les travailleurs du pays pourrait permettre de gagner sur tout ou partie de ces points.

La CGT, l’intersyndicale, l’étincelle, le npa ne veulent pas de ce mouvement, ils veulent encadrer toute tentative de mouvement pour l’empêcher.

Aux travailleurs de l’imposer, à commencer par les sans-papiers déjà en grève et en mouvement !

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« Société

Publié le 04/06/2010 à 10:08 AFP

Les sans-papiers de nouveau devant l’Opéra Bastille décident de rester

Les sans-papiers de nouveau devant l’Opéra Bastille décident de rester

Plusieurs centaines de salariés sans-papiers évacués jeudi matin des marches de l’Opéra Bastille à Paris ont décidé dans la soirée de camper à nouveau devant le bâtiment pour protester contre le refus des autorités de les régulariser, a constaté un journaliste de l’AFP.
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Plusieurs centaines de salariés sans-papiers évacués jeudi matin des marches de l’Opéra Bastille à Paris ont décidé dans la soirée de camper à nouveau devant le bâtiment pour protester contre le refus des autorités de les régulariser, a constaté un journaliste de l’AFP.

"On est en bas des marches. On ne bouge plus. On est prêt à reprendre la négociation tout de suite", a expliqué devant des sans-papiers et des sympathisants Raymond Chauveau, coordinateur du mouvement au sein de la CGT.

Jeudi matin à l’aube, la police a délogé quelque 200 d’entre-eux qui occupaient les marches de l’Opéra depuis le 27 mai. Une quarantaine a été interpellée brièvement. La plupart sont revenus devant le bâtiment.

Raymond Chauveau a dénoncé "une intervention policière violente" le matin, ainsi que "la duplicité et le double langage" des ministères de l’Immigration et du Travail. La Direction générale du Travail avait reçu la veille une délégation des onze syndicats et associations pour parler du travail au noir mais aussi selon la CGT des critères de régularisation par le travail.

Jeudi soir, la direction de l’Opéra Bastille a précisé dans un communiqué avoir saisi "les autorités compétentes" devant la poursuite du mouvement, "seules à même d’apprécier les moyens de rétablir un fonctionnement normal et sûr" de l’opéra.

Devant les manifestants Raymond Chaveau a réitéré la disposition des sans-papiers à poursuivre les discussions avec les ministères concernés afin de "discuter de critères clairs pour ces régularisations".

Des représentants de Lutte Ouvrière, du Parti de Gauche et du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) ont apporté leur soutien aux sans-papiers.

Depuis avril dernier, le ministère de l’Immigration chiffre à 6.000 le nombre de salariés sans-papiers en France, c’est-à-dire le nombre de personnes qui ont un contrat de travail juridiquement régulier mais pas de titre de séjour. Le nombre total de clandestins est officiellement entre 200.000 et 400.000. »

Article trouvé dans la presse commerciale.

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