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Grève générale en Bolivie

3 janvier 2011, 19:19, par Robert Paris

Les principales villes de Bolivie tournaient au ralenti jeudi, leur circulation quasi-paralysée par une grève des transporteurs et des manifestations contre une brutale hausse de carburants, qui engendre des risque de dérive inflationniste et de tensions sociales.

Plusieurs manifestations, à l’appel de syndicats ou de groupes sociaux, étaient prévues dans la journée, la principale à La Paz, où le transport en commun était quasiment inexistant jeudi matin, empêchant des milliers d’habitants de se rendre au travail, a constaté l’AFP.

Dans l’immense cité-dortoir d’El Alto (800.000 habitants) jouxtant la capitale et site de l’aéroport international, des habitants avaient bloqué des axes dès mercredi soir, enflammant un vieux véhicule sur la principale voie express desservant La Paz.

A Cochabamba, principale ville du centre du pays, des poids-lourds postés à des intersections-clefs paralysaient aussi la circulation matinale, selon des images de télévision.

Des radios locales rapportaient ailleurs des perturbations dans les transports en commun, mais sans forcément paralyser l’activité, comme dans la capitale économique Santa Cruz (est), Oruro (ouest) et Potosi (sud).

Cette journée de mobilisation marque l’apogée de la grogne sociale contre la suppression dimanche par le gouvernement de subventions qui maintenaient artificiellement depuis des années les carburants aux prix les plus bas de la région, nourrissant une forte contrebande vers les pays voisins.

La mesure s’est traduite par des hausses à la pompe de 73 à 83%, suscitant des peurs de répercussion immédiate sur les denrées de base, dans un pays où 60% environ de la population vit dans la pauvreté.

Le président socialiste Evo Morales, accusé de trahison par une partie du camp syndical, a annoncé mercredi une série de mesures pour amortir l’impact, comme une hausse de salaires de 20% dans l’armée, la police, l’éducation, la santé, mais sans désamorcer la mobilisation de jeudi.

La fronde en cours est l’épreuve sociale sans doute la plus délicate pour Morales, un des chefs de file de la gauche radicale latino-américaine, depuis son arrivée au pouvoir en 2006.

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