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Emeutes en Chine

10 avril 2015, 07:37, par R.P.

Les émeutes anti-pollution se multiplient en Chine :

émeutes contre un incinérateur à Luoding (Guangdong)

Il y a eu aussi une émeute anti-pollution marquée par les affrontements avec la police et des voitures renversées, et enfin l’occupation du siège du gouvernement local.

Cela s’est passé fin juillet à Qidong, dans l’estuaire du fleuve Yangtsé, dans l’Est de la Chine.

La raison pour cela a été un pipeline transportant des eaux usées. Il est difficile d’avoir plus d’informations, car dans « l’usine du monde » qu’est la Chine il y a de telles émeutes tous les jours, mais alors tous les moyens locaux de communication sont bloqués. Ici, c’est le triomphe populaire de la révolte et aussi la nationalité japonaise du propriétaire du pipeline qui a permis à l’information de sortir.

Des responsables chinois ont promis de suspendre l’activité de plusieurs usines chimiques, alors qu’une manifestation contre la pollution de ces dernières a été marquée par des violences, au nord du pays.

Tout serait parti d’une manifestation qui a eu lieu ce week-end contre la pollution de certaines usines au nord du pays dans la Bannière de Naiman (subdivision administrative de la région autonome de Mongolie-Intérieure en Chine). Les manifestants s’étaient donné rendez-vous afin de dénoncer les pollutions causées par des raffineries, accusées de déverser leurs substances polluantes dans la steppe, pâturages ancestraux des éleveurs locaux.

Les "rebelles du troisième âge" exposent les trophées de leur "victoire", témoignages d’une brutale explication populaire avec les forces de l’ordre : un casque, une poignée d’uniformes, deux boucliers anti-émeutes marqués "police" en caractères chinois et en lettres latines... Mercredi 13 avril, la photo qui s’étalait à la "une" du South China Morning Post de Hongkong illustrait bien les émeutes de dimanche à Huaxi, un village de la province du Zhejiang, au sud de Shanghaï. Après un mois de protestation pacifique menée par deux cents personnes âgées contre la pollution provoquée par une usine de produits chimiques, plusieurs dizaines de milliers de citoyens, selon des témoins ­ une dizaine de milliers, selon des sources officielles ­, ont affronté, en fin de semaine, plusieurs centaines de policiers.

Une rumeur selon laquelle deux femmes auraient été tuées, lorsque des policiers ont tenté de démanteler des tentes installées autour de l’usine par les protestataires, aurait provoqué un redoublement de la violence : la foule en colère, les jeunes se joignant désormais aux "vieux", s’est mise à jeter des pierres contre les forces de l’ordre, à les attaquer au couteau, à retourner leurs véhicules. Un policier, cité par l’AFP, raconte que "de partout, depuis des maisons de deux ou trois étages, on nous balançait des pierres sur la figure. On n’avait nulle part où s’enfuir"... Finalement, la police a dû déguerpir et, jeudi matin, elle n’avait toujours pas osé revenir dans Huaxi, se contentant d’en garder les alentours et d’empêcher la presse d’y pénétrer. Une trentaine de personnes ont été hospitalisées, surtout des membres des forces de sécurité.

Depuis 2001, et la construction de treize unités d’un complexe d’industrie chimique, la colère grondait dans cette petite localité située dans l’une des plus riches provinces de Chine. Selon les habitants, la pollution est désormais telle que plus rien ne pousse dans les champs, forçant les paysans à abandonner leurs activités. "Nous avons protesté auprès des autorités locales, mais nous n’avons jamais eu gain de cause. Un officiel nous a même prévenus que les usines ne seraient pas déplacées même si tout le village en mourait...", a raconté l’un d’eux au quotidien hongkongais.

La presse officielle n’a pas soufflé mot de cette émeute, emblématique de la poussée croissante de mouvements sociaux dans la Chine en décollage économique, et qui intervient alors que des manifestations antijaponaises ­ tolérées ­ ont eu lieu dans plusieurs villes. Autre accroc à l’"harmonie sociale" avancée par le premier ministre Wen Jiabao, plus de 2 000 militaires en retraite ont manifesté, lundi et mardi, à Pékin, devant les bâtiments du département politique de l’armée, pour protester contre la maigreur de leurs pensions. Encore une manifestation qui n’était pas prévue au programme...

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