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L’Etat de Hollande frappe...

25 octobre 2013, 01:16, par Max

C’est en 1884 qu’éclata la grande grève des mineurs d’Anzin.

La cause en était un changement d’organisation : le boisage de galeries, jusque là confié aux raccommodeurs fut affecté aux mineurs de fond eux-mêmes. Non seulement cela leur faisait un manque à gagner, puisqu’ils étaient payés à la quantité de houille remontée, mais de plus cela privait d’emploi les mineurs les plus âgés, à qui était traditionnellement attribué le rôle de raccommodeur.

Extrait de Germinal de zola :

Aux fosses ! plus de travail ! du pain ! il était midi, la faim des six semaines de grève s’éveillait dans les ventres vides...
Ils arrivaient à la fosse, lorqu’ils virent un porion se planter sur une passerelle du criblage, pour les recevoir. Tous connaissaient bien le père Quandieu, le doyen des porions de Montsou, un vieux tout blanc de peau et de poils, qui allait sur ses soixante dix ans, un vrai miracle de belle santé dans les mines.
"Qu’est ce que vous venez fiche par ici, tas de galvaudeux ?"cria t il.
La bande s’arrêta. Ce n’était plus un patron, c’était un camarade, et un respect les retenait devant ce vieil ouvrier.
"Il y a des hommes au fond, dit Etienne. Fais les sortir.
 oui il y a des hommes, reprit le père Quandieu, il y en a bien six douzaines, les autres ont eu peur de vous méchants bougres ! Mais je vous préviens qu’il n’en sortira pas un, ou que vous aurez affaire à moi !"
Des exclamations coururent, les hommes poussaient, les femmes avancèrent. Vivement descendu de la passerelle, le porion barrait la porte, maintenant.
Alors Maheu voulut intervenir.
"Vieux, c’est notre droit, comment arriverons nous à ce que la grève soit générale, si nous ne forçons pas les camarades à être avec nous ?"
Le Vieux demeura un moment muet...enfin il répondit :
"C’est votre droit, je ne dis pas. Mais moi, je ne connais que la consigne...
Les derniers mots se perdirent dans les huées. On le menaçait du poing, déjà les femmes l’assourdissaient, lui soufflaient leur haleine chaude à la face. Mais il tenait bon la tête haute...
"Nom de Dieu ! Vous ne passerez pas ! Aussi vrai que le soleil nous éclaire, j’aime mieux crever que de laisser toucher aux câbles..ne poussez donc pas, je me fous dans le puits devant vous !"

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