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Marikana – Afrique du sud : l’ANC au pouvoir soutient les patrons intraitables des mines de platine !!!

22 février 2018, 07:51

Ramaphosa est avant tout considéré comme président en raison de son rôle de boucher de Marikana.

Aucun événement ne démontre aussi brutalement la transformation de la bureaucratie syndicale en une force de police au détriment de la classe ouvrière au nom du capital, que le massacre de 34 mineurs en août 2012 à la mine de platine de Lonmin.

Les mineurs, en grève pour obtenir un salaire qui leur permettrait de vivre, étaient en rébellion ouverte contre le NUM. La société de Ramaphosa était le partenaire BEE de Lonmin, détenant une participation de 9 %. À ce titre, le 12 août, il a contacté le ministre de la Police, Nathi Mthethwa, pour lui demander d’envoyer plus d’agents à Marikana. Le 15 août, Ramaphosa a écrit au ministre des ressources minérales que les mineurs de Marikana n’étaient pas engagés dans un conflit social, mais dans un acte « criminel ignoble ».

Sous l’impulsion de Ramaphosa, l’ANC a envoyé la police pour tirer, tuer et mutiler des travailleurs et arrêter 270 personnes accusées de meurtre et de tentative de meurtre dans le cadre des lois de « l’objectif commun » de l’ère de l’apartheid.

Moins de six mois plus tard, Ramaphosa a été choisi comme chef adjoint de l’ANC, aux côtés de Zuma, signalant la loyauté du gouvernement envers les grandes entreprises. Comme le disait le militant de Marikana Napoleon Webster l’an dernier : « Nous savons que le monde des affaires aime Cyril […] Cyril est toujours le même monstre qui a causé le massacre de Lonmin. »

S’exprimant devant le parlement mercredi, Ramaphosa a déclaré à propos du limogeage de Zuma : « Ce n’est pas encore uhuru [liberté] […] Nous allons chercher à améliorer la vie de notre peuple sur une base continue, et depuis 1994, c’est bien cela que nous faisons. » Rien ne pourrait être plus loin de la vérité. L’ANC est arrivé au pouvoir en avril-mai 1994 à la tête d’un mouvement révolutionnaire de masse de la classe ouvrière – non seulement contre le régime de l’apartheid, mais aussi contre les privations immenses infligées à des millions de personnes.

Cependant, la Charte de la liberté de l’ANC était fondée sur la perspective stalinienne d’une « révolution par étapes ». L’établissement de la démocratie devait être le but principal auquel les aspirations socialistes de la classe ouvrière devaient être subordonnées par l’appareil syndical du COSATU jusqu’à une date future non spécifiée.

Au pouvoir depuis, le gouvernement de l’Alliance tripartite a impitoyablement imposé les diktats du capital mondial et de la bourgeoisie sud-africaine – enrichissant ainsi une fine couche d’hommes d’affaires, de politiciens et de cadres noirs, sans jamais prendre une seule mesure en faveur des travailleurs.

La réalité amère est que la position sociale de la classe ouvrière est pire que sous l’apartheid. L’inégalité des revenus est extraordinairement élevée – environ 60 % de la population gagne moins de 7 000 dollars par an, tandis que 2,2 % de la population gagne plus de 50 000 dollars. La richesse est encore plus polarisée : 10 % de la population possèdent au moins 90-95 % de tous les actifs.

Plus de la moitié de la population vit officiellement dans la pauvreté, gagnant moins de 43 dollars par mois, tandis que 13,8 millions vivent dans la pauvreté extrême. Le taux de chômage officiel se situe à 28 % mais officieusement il est à 36 %, et à un taux vertigineux de 68 % chez les jeunes.

Aucun des besoins démocratiques et sociaux essentiels de la classe ouvrière et des masses opprimées ne peut être satisfait sous la domination de la bourgeoisie nationale, qui est organiquement liée à l’impérialisme et dont les propres privilèges dépendent de l’exploitation brutale des travailleurs et des paysans pauvres.

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