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La répression violente frappe le Mexique : Iguala, Guerrero, Ayotzinapa...

1er novembre 2014, 19:14

Il y a près de quatre semaines, la police de la ville d’Iguala, dans l’Etat très pauvre de Guerrero au Sud du Mexique, a brutalement attaqué un groupe de 80 étudiants d’une école normale d’instituteurs, faisant au moins six morts, dix-sept blessés et quarante trois « disparus ».

Les étudiants de l’Ecole normale rurale d’Ayotzinapa manifestaient contre les coupes dans les ressources de leur université et pour lever des fonds en vue d’une manifestation prévue à Mexico pour y marquer l’anniversaire du massacre de Tlatelolco en 1968, qui avait causé la mort de centaines d’étudiants et de civils dans l’une des pires atrocités de l’histoire comtemporaine du Mexique.

Le massacre des normalistas (c’est ainsi que sont nommés les candidats professeurs en zone rurale) d’Iguala représente un nouveau crime historique qui a provoqué dans tout le Mexique une indignation populaire de masse, des manifestations de colère et des grèves d’étudiants.

Le sort exact des quarante trois étudiants disparus reste encore incertain. Certains des étudiants qui avaient réussi à s’échapper ont rapporté que la police les avait remis à un cartel local de la drogue, connu sous le nom de Guerreros Unidos (guerriers unis). Alejandro Solalinde, un prêtre mexicain engagé dans les questions de droits humains, a dit cette semaine que des témoins s’étaient présentés pour confirmer que les gangsters avaient brûlé vif au moins quelques-uns des étudiants.

Cet épisode horrifiant a révélé au grand jour comment, sous couvert de la soi-disant « guerre contre la drogue », les institutions de l’Etat et les forces de sécurité ont été annexées par les cartels de drogue et y ont été intégrées. Les Mexicains utilisent pour décrire ce processus des termes tels que narcopolitica et narcoestado ; y sont impliqués tous les partis bourgeois, de la droite à la soi-disant gauche.

Ce massacre a également mis en exergue l’inégalité croissante et la brutalité sauvage qui va de pair avec les « réformes » libérales imposées au Mexique. Ce processus s’est constamment renforcé au cours des trois dernières décennies, trouvant sa culmination dans le « Pacte du Mexique », introduit par l’actuel PRI (Parti révolutionnaire institutionnel) du président Enrique Peña Nieto avec le soutien de tous les autres principaux partis.

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