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Un enseignant-chercheur poursuivi pour avoir cité M. Valls

28 janvier 2016, 05:28

Procès pour une plaisanterie anti-raciste contre un premier ministre qui l’est (pas antiraciste !!!)…

Une amende de 2.000 euros assortie d’un sursis simple a été requise mercredi contre un maître de conférence qui comparaissait pour avoir, dans des mails internes à son établissement, ironisé et repris des déclarations de Manuel Valls, sur les "blancos".

Le jugement sera rendu le 10 février à 14H00.

"Ce que je reproche à M. Mezzadri c’est de poser dans le débat la question de la distinction de race et de couleur dans la définition de la valeur d’un établissement universitaire. On entre dans un discours potentiellement raciste", a estimé le procureur, Bernard Marchal.

"C’est fondamentalement en activant ce problème-là que vous entrez dans le champ d’incriminations", a-t-il ajouté.

A l’approche d’une rencontre avec le Premier ministre, Bernard Mezzadri, enseignant-chercheur âgé de 55 ans, avait écrit le 27 mai dans un mail interne à l’université : "J’espère qu’en cette grande occasion la délégation de l’UAPV (Université d’Avignon et des pays de Vaucluse, ndlr) comptera suffisamment de +blancos+ (et pas trop de basanés), afin de ne pas donner une trop mauvaise image de notre établissement", avant de qualifier Manuel Valls de "chasseur de Roms".

Ces propos faisaient notamment référence à des images de Manuel Valls datant de 2009, dans lesquelles celui qui était alors député-maire d’Evry (Essonne) demandait à ses équipes de rajouter des "whites" et des "blancos" dans le décor.

"Je dénonce le racisme et la xénophobie de M.Valls. Ce n’est pas mon expression, c’est celle de M.Valls, je la cite ironiquement", s’est défendu avec aplomb le maître de conférence, qui enseigne le grec et le latin.

"Le message d’annonce de l’université était particulièrement enthousiaste et je souhaitais doucher un peu cet enthousiasme en rappelant quelques antécédents" du Premier ministre, a-t-il expliqué.

"La liberté, l’état de droit sont peu à peu grignotés et Bernard Mezzadri nous dit : +Attention, parce que véritablement ce qu’il se passe peut être dangereux+. Un universitaire, c’est d’abord un penseur", a plaidé son avocat, Me Henri Braun.

Me Patrick Gontard, l’avocat de l’université d’Avignon et des pays de Vaucluse (UAPV), qui avait signalé les propos au procureur et au recteur, a qualifié le professeur de "provocateur de salon" et son message d’"offusquant".

Un groupe de personnes s’est rassemblée devant le palais de justice d’Avignon peu avant l’audience mercredi après-midi pour soutenir le professeur M. Mezzadri, qui comparaissait devant le tribunal correctionnel pour provocation à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race.

Sur des pancartes on pouvait lire : "Quand la caravane de la médisance passe, la justice Valls", "L’ironie n’est pas un délit".

Une pétition de soutien à l’enseignant-chercheur, soutenu notamment par le Snesup-FSU et le Mrap, avait recueilli mercredi un peu plus de 9.300 signatures.

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