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Mai 2009 : grèves en Algérie

samedi 9 mai 2009, par Robert Paris

La brève trève présidentielles observée par les syndicats autonomes semble consommée. Le front social bouillonne et un retour à une radicalisation de la contestation paraît désormais inéluctable. Après les hospitalo-universitaires et les praticiens de la santé publique, la coordination nationale des adjoints de l’Education nationale annonce une grève nationale pour les 5 et 6 mai prochain, sanctionnée par un rassemblement de centaines de délégués de trente wilayas devant le siège du ministère de tutelle.

L’annonce a été faite hier matin dans un point de presse tenu à Alger par les cadres syndicaux de cette coordination sous la bannière du Syndicat national des travailleurs de l’Education (SNTE). Ce retour à la contestation est justifié, selon les syndicalistes, par le « statu quo imposé par la tutelle face aux légitimes revendications » de cette frange. « Les négociations avec le ministère sont dans l’impasse », regrette le chargé de l’organique de cette coordination. Les syndicalistes affichent une détermination à toute épreuve tout en promettant un durcissement du mouvement dans les prochaines semaines. « Nous sommes décidés à aller plus loin dans ce mouvement », lâche un syndicaliste. Par « durcissement », la coordination veut parler d’une grève illimitée jusqu’à l’aboutissement de toutes ses revendications et en particulier, la reclassification de cette frange déclassée à la catégorie 7 par le nouveau statut particulier.

« Nous nous préparons à un boycott de la prochaine rentrée des classes », confie un syndicaliste. Pour revenir au rassemblement annoncé pour le 6 mai prochain devant le siège du ministère de tutelle, la coordination veut faire une démonstration de force en mobilisant plus d’un millier de délégués de trente wilayas. « Chaque coordinateur de wilaya sera accompagné d’une cinquantaine de délégués pour assister à ce rassemblement », révèlent les syndicalistes. La revendication essentielle des adjoints de l’Education nationale est la révision du statut particulier avec une classification de ce corps à la catégorie 10 au lieu de 7 actuellement et le droit à la promotion au poste de surveillant général, lit-on dans le communiqué de cette coordination.

Elle revendique également l’ouverture de cycle de formation pour le recyclage des adjoints de l’Education et la suppression de la permanence des vacances scolaires. Il s’agit aussi de la réduction du volume horaire de 36 heures à 28 heures par semaine. La coordination avait organisé les 16, 17, 18 et 19 novembre dernier une grève nationale pour exiger la satisfaction de ces mêmes revendications.

Sofiane M./ Quotidien d’Oran

La tension est montée d’un cran hier au niveau de l’Entreprise de gestion des services aéroportuaire (EGSA). « Ne voyant venir aucun signe de bonne volonté de la part de la direction en vue de désamorcer la crise latente qui couve dans les rangs des fonctionnaires depuis quelques mois déjà », particulièrement ces quatre derniers jours avec la tenue de sit-in quotidiennement devant le siège de la direction près de l’aéroport Mohamed Boudiaf de Constantine, « le collectif des travailleurs » a déposé, hier, un préavis de grève illimitée à partir du 3 mai prochain, dont copie a été adressée à toutes les autorités concernées.

« Face au refus de dialogue de la part de la direction qui n’a donné aucun écho aux doléances des travailleurs, et après les menaces et les avertissements dirigés par l’administration contre les agents, nous exprimons notre profonde inquiétude devant cette situation déplorable, qui nous contraint à recourir à la grève pour satisfaire nos revendications », peut-on lire sur le préavis. Notons que ce préavis de grève est signé par « le collectif des travailleurs », joint d’une pétition de plus de 150 signatures des employés adhérents à cette action (sur un effectif de 225 travailleurs), alors que les représentants syndicaux suivent « d’un oeil bienveillant » tous les développements de ce conflit, sans s’impliquer directement.

En effet, « le syndicat s’est plutôt proposé en tant que médiateur entre les travailleurs et la direction afin de trouver une solution au conflit, mais sa voix n’ayant pas trouvé, non plus, écho auprès de l’administration, les délégués ont laissé l’initiative au collectif pour décider des suites à donner au mouvement de contestation », indiquera le président de la section syndicale. Celui-ci nous rappellera que la revendication essentielle des travailleurs est liée à la question des salaires, en sus d’autres préoccupations à l’exemple des allocations familiales, ou la protection des agents face aux dépassements de certaines personnes « extra » entreprise.

Joint par nos soins, le directeur d’unité de l’EGSA à l’aéroport de Constantine démentira formellement les allégations d’une absence de dialogue, bien au contraire, soutiendra-t-il, « l’administration n’a jamais fermé ses portes pour dialoguer avec le partenaire social ». Ajoutant dans ce sillage que « le préavis de grève en question ne porte aucun sceau, ni en-tête, ni aucune signature, tout juste un texte anonyme, accompagné d’une pétition « volante », dont les signatures sont antérieures à la rédaction du préavis (!) ». En sus, notre interlocuteur nous confiera que « le président du syndicat d’entreprise a tenu le 27 avril dernier une réunion avec l’administration qui a débouché sur une prise en charge des principales doléances des travailleurs, dont la dénonciation de la grille salariale, et l’amendement de la nomenclature des nuisances ». La grève à laquelle appelle ce collectif « sans nom » « est tout à fait illégale, estime-t-il encore, car toutes les procédures réglementaires à suivre en pareille situation ont été totalement bafouées ».

L’hôtel El-Riadh de Sidi Fredj, qui a fait l’objet d’une privatisation totale en juin 2008, connaît une grève du collectif des travailleurs depuis le 12 avril courant. La section syndicale affiliée à l’UGTA a, dans un point de presse organisé, hier, dans l’enceinte de cet hôtel, exposé les motifs de ce mouvement de protestation.
L’application de la législation en vigueur qui prévoit qu’à titre gracieux, il est prévu d’accorder au collectif des travailleurs de l’hôtel El-Riadh 10% du capital en cas de privatisation totale de cette entreprise tarde à se concrétiser. Aussi, les responsables de la section syndicale précisent que le dernier conseil des participations de l’Etat a inscrit le dossier de l’hôtel El-Riadh à l’ordre du jour de sa session. Néanmoins, les travailleurs se disent mobilisés à continuer la grève jusqu’à la satisfaction de l’unique revendication, à savoir percevoir ce dû. On apprend aussi que la somme de 90 millions de dinars sur le prix de la cessation estimé à 120 milliards de centimes a été réservée aux 148 personnes que représente l’ensemble des effectifs de cette entreprise hôtelière et où aucun départ volontaire n’a été enregistré. Les travailleurs ont cité à titre d’exemple un hôtel à Skikda qui a connu la même opération et dont le personnel a bénéficié du pourcentage de la cession. Pour rappel, l’hôtel El-Riadh, situé à 20 mn d’Alger et 40 mn de l’aéroport international Houari-Boumediène est un fleuron du tourisme algérien où la tranquillité et le bien-être de ses occupants sont les prestations recherchées par ce secteur en plein développement.
Houria A.

A. Zerzouri

Le Syndicat national des praticiens de la santé (SNPSP) interpelle le président de la République, afin que sa plateforme de revendications soit prise en charge. Il menace, toutefois, de recourir à partir du 14 mai à une grève illimitée.

Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Salah Bensebaini, n’a pas exclu que les adhérents de ce syndicat « entament une longue grève et qu’ils sont prêt à sacrifier trois mois de salaires, pour arriver à concrétiser l’essentiel de leur revendication ».

Le congrès du syndicat, prévu les 12, 13 et 14 mai prochain dans la ville de Tipaza, devra entériner cette proposition, a ajouté le président du Syndicat. Il expliquera que les raisons de ce débrayage annoncé « sont les mêmes que celles pour lesquelles nous avons mené notre dernière grève enclenchée le 24 février dernier et qui a pris fin le 23 mars ». Les mêmes revendications sont reconduites avec, cependant, une dose plus importante de ressentiment. « La tutelle n’a pas daigné nous parler, a encore indiqué le président de la SNPSP, qui ajoute que le ministère de la Justice a, entre-temps, rendu un arrêt en référé enjoignant aux grévistes de reprendre leur travail, alors que le SNPSP n’était même pas présent à l’audience ni était informé de cette décision ».

Et d’ajouter que « si nous avons choisi la date du 24 février pour observer notre débrayage, explique Bensebaini, ce n’est sûrement pas à cause de la campagne électorale, comme cela nous fut reproché par le ministre de la Santé, qui a qualifié notre action de politicienne ». Selon Bensebaini, la tentative des députés de la commission de la Santé au niveau de l’APN, qui ont essayé de trouver une solution aux revendications des praticiens de la santé, « n’a pas abouti car, le ministre s’est toujours refusé au dialogue ». « 28 jours de grève n’ont pas suffi pour que la tutelle réagisse », a encore déploré le président du SNPSP qui indique, en outre, qu’il a été mis fin au débrayage après un vote qui a donné raison à ceux qui optaient pour le gel de la grève (31 contre 23 qui étaient pour la poursuite de la grève). L’orateur a aussi dénoncé le comportement de certains directeurs de la Santé qui « ont joué la carte du pourrissement pendant cette grève ». Salah Bensebaini est revenu, ensuite, sur le projet de statut particulier déposé auprès de la commission ad hoc et paraphé par les deux parties (ministère de la Santé-syndicat) et « qui a été rejeté », selon lui. « Des indiscrétions font état du rejet de cet avant-projet par la commission », a-t-il indiqué. Le président du SNPSP promettra que le congrès du Syndicat sortira avec un plan d’action plus radicalisé.

Salah-Eddine K.

Dans toutes les cités universitaires et les instituts, la colère gronde. De multiples actions de protestation surviennent quotidiennement.

La crise couve depuis quelques mois, voire des années. Depuis le début de l’année, les campus sont sous tension. L’année blanche se profile à l’horizon pour les étudiants de la faculté de médecine.
Au comble de l’exaspération, les étudiants résidant à la cité universitaire de Boukhalfa sont en grève illimitée depuis une semaine.
A Oued Aïssi et Rehahlia, la colère gronde. Les résidants ont fermé les sièges des deux administrations ainsi que les restaurants depuis trois jours.
A l’origine de cette colère, des agressions quotidiennes subies par les étudiants et le climat délétère qui y règne depuis des années.
En effet, après l’agression à l’arme blanche d’un résidant a la cité de Oued Aïssi, les comités autonomes ont tenu une réunion d’urgence pour décider de différentes actions à mener afin de rétablir la sécurité.
A Boukhalfa, la même cause a produit le même effet. Un étudiant a été poignardé dans la cour de la cité lors d’un gala étudiant par des individus inconnus. Avant-hier, les étudiants ont initié une marche pour manifester leur ras-le-bol de cette situation qui dure depuis des années.
Dans une déclaration rendue publique à l’issue de leur réunion, les résidants de Oued Aïssi et Rehahlia interpellent le wali sur l’état d’insécurité qui perdure, selon leurs propos, dans l’indifférence totale des agents de sécurité. Cette violence se manifeste, toujours selon le même document, par des menaces, agressions à l’arme blanche, insultes et intimidations quasi quotidiennes.
Cette réunion des comités autonomes, qui s’est tenue le 3 du mois en cours, leur a permis de sortir avec un agenda d’actions qu’ils comptent mener jusqu’au bout. Depuis dimanche, le restaurant a été fermé jusqu’à l’engagement d’un effectif de travailleurs digne de ce nom, selon leurs propos.
Le service est actuellement assuré par des étudiants volontaires. Puis, c’est le redéploiement du service de sécurité et l’identification du personnel de service par des tenues et des badges qui est demandé. Comme action de pression, les étudiants ont procédé à la fermeture de l’administration et de la Douc jusqu’à la résolution définitive de tous les problèmes.
La cité de Boukhalfa, quant à elle, est sous perfusion suite au bras de fer qui oppose les étudiants à l’administration. Après une marche, ces derniers sont entrés en grève illimitée.
Cependant, en plus des problèmes liés directement à l’insécurité, les étudiants mettent en avant une préoccupation relative, celle-ci, à leur volonté de conserver le statut public de l’université algérienne. Dans leur déclaration, les étudiants de Oued Aïssi affirment que cet état de fait vise à imposer à la communauté universitaire des réformes qu’elle refuse catégoriquement. Parallèlement à cela, il est à signaler aussi la crainte des étudiants de la faculté de médecine d’être confrontés au spectre d’une année blanche qui se profile au vu de la grève illimitée des enseignants universitaires et docents en dépit des assurances avancées par le chargé de communication du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

Kamel BOUDJADI

Grève hospitalo-universitaire Par Nabila Belbachir

Les syndicats hospitalo-universitaires, initiateurs du débrayage observé dans le secteur de la santé maintiennent leur mot d’ordre : l’action de protestation se poursuit et la date de la prochaine grève a finalement été fixée. Les responsables des deux syndicats hospitalo-universitaires ont ainsi réaffirmé, hier, que cette grève de trois jours sera maintenue toutes les semaines. Les deux syndicats nationaux, celui des professeurs et docents en sciences médicales (SNPDSM) et celui des maîtres-assistants en sciences médicales (SNMASM) ont ainsi appelé, hier, au renouvellement de leurs actions à partir des 11, 12 et 13 mai prochain. Un détail : au lieu de samedi, celles-ci auront lieu de lundi à mercredi. Une grève cyclique et illimitée demeure le seul recours, selon les syndicalistes. Le porte-parole des hospitalo-universitaires, le Pr Djidjli a annoncé, lors d’une assemblée générale qu’il a tenue au CHU de Mustapha Bacha d’Alger, la poursuite du mouvement de protestation à l’échelle nationale. « Si les pouvoirs publics continuent de tergiverser et à refuser d’honorer leurs engagements et de répondre à nos doléances, nous opterons pour un durcissement de notre mouvement.
Nous irons jusqu’à 15 jours de grève », tout en poursuivant : « Tant que il n’y a pas d’interlocuteur officiel à qui s’adresser, nous maintiendrons notre cation de protestation ». Mise à part le service minimum au niveau des urgences qui fonctionne normalement, les activités de soins et le programme opératoire sont à l’arrêt, tel que mentionné dans le préavis de grevé déposé le 15 avril dernier par le SNPDMS. De son côté, le syndicat national des maîtres-assistants en sciences médicales poursuit également le boycott des examens et concours programmés à partir de samedi prochain. Pour soulager les étudiants, représentés par une dizaine de délégués, le professeur Djidjli a promis d’intervenir afin de mettre à leur disposition toutes les conditions nécessaires, dans le cas où, expliquera-t-il, l’administration décidera de leur déroulement. Il a, dans ce contexte, appelé les professeurs et maîtres assistants à venir massivement samedi prochain au niveau de la faculté de médecine Laperrine pour empêcher le déroulement des examens, qui ont été reportés plusieurs fois. Les ministres de la Santé et de la Réforme hospitalière et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en l’occurrence Saïd Barkat et Rachid Harraoubia, qui ont été reconduits, hier dans leurs fonctions par le président de la
République, restent les seuls interlocuteurs des grévistes.

L’appel à une grève cyclique de 3 jours par semaine décidé par les psychologues, au début du mois de mars dernier, semble connaître un taux de suivi « satisfaisant », selon le premier responsable du Syndicat national des psychologues (SNAPSY), Khaled Keddad. Un pourcentage dépassant les 90 % enregistré lors de cette première journée. Les bureaux de wilaya du syndicat donnent 88 % pour la wilaya de Blida, 98 % pour Alger, 95 % pour Oran et 93 % pour Annaba... pour ne citer que l’essentiel des wilayas où sont concentrés les psychologues. Hier encore, il n’a été enregistré aucune réaction de la tutelle.

Ils sont 1.591 psychologues concernés par cette grève, a indiqué Khaled Keddad, qui expliquera que le recours à la grève est motivé par le non-respect de l’engagement pris par le ministère de la Santé et de la population, au sujet de la classification des psychologues à la catégorie 13 contenu dans un PV du 17 septembre 2008. Il déplore que la tutelle ait pris, avec la fonction publique dans le cadre d’une commission ad hoc, la décision de classer les psychologues dans la catégorie 12. Or, les licences (Bac +4) sont classées dans les départements de l’Education nationale, la Justice, les Affaires religieuses dans les catégories 13. Pourquoi cette disparité ? Que fait-on du principe d’égalité au sein la fonction publique ?, s’interrogent-ils. L’on souligne que le corps des psychologues ne bénéficie d’aucune indemnité ni primes à même de rehausser les salaires. Le problème des contractuels au nombre de 161 et des 471 psychologues recrutés dans le cadre du pré-emploi « fait penser à une marginalisation de la fonction du psychologue au sein de la santé publique », a estimé Khaled Keddad.

Dans la wilaya d’Oran, comme annoncé, les psychologues ont observé hier le premier jour de débrayage cyclique à l’appel du Snapsy. Rencontré hier au CHUO, où il exerce au niveau du service de l’Urologie, Djamel Chentouf, le président du Bureau de wilaya a précisé que 90 psychologues éparpillés au niveau des structures sanitaires, des unités de dépistage en milieu scolaire (UDS) ou les centres intermédiaires de santé mentale (CISM), sont concernés par cette action de protestation et dont 30 sont affiliés au syndicat. Selon notre source, « la question de la dévalorisation de ce corps considéré encore comme étant le parent pauvre de la santé publique, du fait que leur travail n’est pas perceptible aux yeux des pouvoirs publics en dépit de son importance dans l’accompagnement des malades hospitalisés ou atteints de graves pathologies, constitue la raison essentielle du recours à la forme extrême de la protestation après l’échec des voies intermédiaires ». Devant, ce que le syndicat qualifie de « silence méprisant » de la part du ministère de la Santé, les revendications formulées s’avèrent fondées, a indiqué notre interlocuteur qui précise que l’ensemble des doléances de la corporation maintes fois communiquées aux instances de tutelle sont restées lettres mortes.

Enfin, notre interlocuteur illustre le mépris affiché par la tutelle en citant le cas d’une femme psychologue qui, 33 ans de service après, n’a eu aucune promotion alors que dans d’autres corps, les chances de gravir les échelons existent.

S. E. K. & S. C.

Messages

  • ANNABA EN EBULLITION

    Mardi dernier, c’est du côté de Bouhamra, quartier chaud de la ville se situant à l’entrée est qui a basculé subitement dans la violence suite à l’attribution de 195 logements que les habitants de ce bidonville avaient jugée injuste.

    Des barricades avaient été dressées sur les axes principaux menant à la ville empêchant toute circulation. Les pneus enflammés, des troncs d’arbres et des objets de toutes sortes jonchaient la chaussée. Et c’est non sans heurts avec les manifestants et des blessés de part et d’autre que ces barrages furent levés après une intervention musclée des forces de l’ordre. Les manifestations suite aux éternelles inondations qui frappent Annaba à chaque précipitation atmosphérique ne se comptent plus, ce sont surtout les quartiers bas de la ville qui sont touchés par ce phénomène, La Colonne et la cité Auzas en tête.

    Côté emploi, c’est la galère pour les jeunes chômeurs qui déposent 5 à 6 dossiers dans différentes administrations pour à la fin ne rien obtenir. Il faut dire que les relations, les appuis et les petits coups de pouce font que ceux qui méritent et sont vraiment dans le besoin voient leur candidature rejetée et n’espèrent plus trouver du travail. La situation qui perdure amène un ras-le-bol général qui se traduit souvent de manière violente ; le siège de l’APC est à maintes reprises pris d’assaut par des centaines de chômeurs qui ne veulent plus rien reconnaître.

    D’autres vont encore plus loin comme cela a été le cas à Sidi Salem où un groupe de jeunes est monté sur le toit de l’antenne administrative et a menacé de recourir au suicide si on ne trouve pas de solutions à leurs problèmes. Un suicide collectif qui aurait eu de graves conséquences si les autorités locales n’avaient pas réagi à temps et avaient réussi à désamorcer cette situation explosive.

    Sur le plan cadre de vie, tout s’est dégradé à Annaba ces dernières années et la Coquette ne mérite plus ce titre pompeux dont on l’affuble, saleté, constructions illicites, bidonvilles ceinturant toute la ville, espaces publics dégradés, jardins publics devenus dépotoirs, fuites d’eau et autres égouts éventrés avec en prime une insécurité qui touche presque tous les quartiers.

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