Quels sont ces porcs qui grippent la société ?
Tous les responsables politiques ne tarissent pas de phrases rassurantes selon lesquelles les peuples devraient leur faire confiance face à l’épidémie de grippe. Cependant, elle ne cesse de s’étendre, est passée de l’animal à l’homme et passe maintenant d’homme à homme. Pourquoi devrions nous leur faire davantage confiance dans ce domaine que dans d’autres ? Dans la crise économique, tous les pouvoirs, toutes les institutions, ont montré leur capacité de mentir, de tromper, de voler les travailleurs et les peuples. Et leur incapacité de lutter contre la catastrophe économique et sociale. Ne vient-on pas d’apprendre que la SNCF (frappée par un plan d’économies drastiques), EDF (qui doit se recapitaliser), hôpitaux (dans le rouge), comme les banques, les caisses d’épargne et les sociétés privées (dont la liste des licenciements ne cesse de s’allonger), sont à la limite de la faillite, comme toute la société. Là aussi, les gouvernants n’avaient cessé de faire des déclarations pour nous rassurer. N’en serait-il pas de même face à un risque mortel tel qu’une pandémie ?
Les responsables français, par exemple, n’ont rien eu de plus pressé que de rassurer à propos de la "filière porcine" pour que les ventes de viande de porc ne baissent pas. C’est pour cela qu’ils ont demandé que l’on appelle la "grippe porcine", "grippe mexicaine". Les autorités mondiales ont prétendu qu’il ne fallait pas restreindre les voyages malgré la grippe, pour ne pas faire baisser le niveau des échanges et des transports, et les profits que cette filière économique réalise ainsi que les profits boursiers des actions liées au transport aérien. En somme, ces gens-là sont bien moins préoccupés par l’avenir de la "filière humaine" que par celle de leurs profits !
Dans cette situation, le moins rassurant, c’est bien leurs déclarations soi-disant rassurantes ... Roselyne Bachelot a appelé les Français à ne pas s’alarmer comme Christine Lagarde l’avait fait pour la crise des subprimes qui ne devait, selon elle, pas toucher la France. On se souvient du nuage de Tchernobyl qui devait s’arrêter à la frontière et de la crise des banques US qui ne touchait pas les banques françaises mais ... les a déjà fait couler trois fois ! Là encore, les responsables français se distinguent : ils affirment disposer de quantité de doses de médicaments pour soigner la population française alors qu’on sait qu’on ne disposera pas avant des mois d’un médicament réellement efficace.
Ces « autorités » ont-elles envoyé immédiatement des doses de Tamiflu, qu’elles nous vantent ici, au Mexique qui n’en avait pas ? Non ! Les trusts de l’industrie pharmaceutique qui combattent contre la production d’antiviraux, les ont-elles ramené à la raison puisqu’il y va de la vie humaine ? Non ! Combattent-elles les méthodes de l’agroalimentaire intensif qui ont cours aux USA et au Mexique, avec des porcs confinés par milliers dans des hangars avec de très importantes déjections polluantes et des animaux continuellement sous antibiotiques en multipliant les résistances ? Encore non ! Par contre, elles laissent les laboratoires comme Roche profiter de la situation pour faire fortune à la bourse du fait qu’il détient le Tamiflu. La grippe, c’est encore une source de profits boursiers.
Madame Bachelot prétend que la France serait préparée pour faire face. C’est un mensonge. Rien n’est prévu. Pour la grippe porcine, le Tamiflu n’est pas efficace et ce n’est pas un vaccin. Rien ne prouve que ses masques le soient. Elle ment et elle n’a même pas prévu des endroits pour accueillir les éventuels malades. En cas d’épidémie, les gens se rendraient massivement aux urgences, infectant les autres malades ! Il n’y a pas de lits, pas de personnels suffisants pour accueillir les patients. Ils nous refont le coup du nuage radioactif de Tchernobyl qui avait fait demi-tour à la frontière de la France. Le bilan avait été de nombreuses victimes du cancer de la thyroïde !
Le fait que cette maladie ait démarré dans un pays frappé par la pauvreté n’est nullement un hasard. La misère et le sous-développement, la pauvreté aussi des soins, voilà un terrain propice. Bien entendu, quand la vie même de toute la population du monde est en cause, on aurait pu penser que les pays riches, rompant avec leurs habitudes, auraient donné au Mexique des moyens massifs pour résister à la propagation de l’épidémie. Il n’en a rien été.
Au moment où la planète risque de sombrer dans la crise mondiale due à la nocivité du système capitaliste, cette crise sanitaire ne vient pas comme un hasard. La crise porcine est parfaitement liée au mode de fonctionnement social aberrant et criminel du capitalisme et il est plus que temps de retirer à ces irresponsables le soin de notre avenir...