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Prochaine étape de la crise : l’effondrement du dollar ?

vendredi 29 mai 2009, par Robert Paris

..................Dollar en chute libre..................

La Chine et la Fed achètent des obligations US pour soutenir le dollar

par Bill Bonner

Mardi 26 Mai 2009

** "La Chine prise au piège du dollar", titrait hier le Financial Times (FT).

* Selon le FT, la Chine achète plus d’obligations américaines que jamais. Elle doit le faire... selon l’article... parce qu’elle en a trop. Si elle ne soutient pas le dollar, elle risque un effondrement de la valeur de ses détentions en devises étrangères (libellées en dollars pour la plupart).

* La Chine a le doigt coincé dans la fissure qui attaque la digue. Mais il lui faut peut-être un plus gros doigt. Hier, le dollar est passé à 1,40 pour un euro — un plus bas de l’année. Par rapport à l’or, il faut désormais 958 $ pour acheter une seule once de métal jaune.

* "Nous avons une immense quantité d’argent aux Etats-Unis", déclarait Wen Jiabao, Premier ministre de la République Populaire de Chine en mars dernier. "Je demande aux Etats-Unis de maintenir un crédit sain, d’honorer leurs promesses et de garantir la sécurité des actifs chinois".

* Timothy Geithner, secrétaire au Trésor américain, a donné une réponse positive à cette requête. Croisait-il ses doigts dans son dos ou non, nous n’en savons rien. Pour l’instant, les Etats-Unis honorent leurs promesses à court terme... mais de telle sorte que la Chine est condamnée à long terme.

* Pour l’instant, la Fed achète des bons du Trésor américain. Les Chinois aussi. En se soutenant mutuellement, ils soutiennent aussi les prix des obligations — qui se trouvent être la plus grande source de financement du gouvernement américain et le principal actif liquide du gouvernement chinois. En dépit de l’appui des plus grands investisseurs au monde, le prix des obligations américaines et le cours du dollar ont chuté ces derniers jours. Si bien que nous nous posons la question : qu’arrivera-t-il lorsque tant les Etats-Unis que la Chine se transformeront en vendeurs ?

* Cela ne se produira peut-être pas tout de suite. Mais ça arrivera.

* Pour l’instant, les Etats-Unis doivent vendre des milliers de milliards de dollars d’obligations supplémentaires pour financer leurs ambitions, leurs renflouages et leurs usines à gaz impériaux. La Fed devra les acheter... tout comme les Chinois. Si les actions chutent — comme nous le pensons — les Etats-Unis et la Chine seront suivis par de nombreux autres acheteurs — cherchant tous refuge auprès du principal crédit de la planète.

* Mais à un moment ou à un autre, comme toujours, ce qui doit arriver arrivera. Les Etats-Unis ne peuvent pas éternellement dépenser deux dollars pour chaque dollar de recettes fiscales. Les Chinois ne peuvent pas éternellement soutenir la valeur d’un mauvais placement, dans lequel ils sont déjà trop lourdement investis, en en achetant plus. Le dollar ne peut pas éternellement conserver sa valeur alors que la Fed est occupée à en créer des centaines de milliards d’autres. Et la Fed ne peut pas éternellement gonfler sa devise alors que le billet vert chute.

* Dans la mesure où la Fed gonfle sa masse monétaire en achetant des obligations, lorsque l’inflation des prix à la consommation commencera à menacer le marché obligataire, elle devra la dégonfler en vendant ses obligations. Lorsque ce moment arrivera, même s’il ne se produit que dans des mois ou des années, nous prévenons les lecteurs de La Chronique Agora : ce ne sera pas le moment d’aller visiter la Chine... de détenir des bons du Trésor américain... ou de se tenir au pied de la digue.
[NDLR : Mettez en place les mesures nécessaires pour protéger votre épargne avant que la digue cède : vous pourriez même sortir gagnant des turbulences qui nous attendent. Il suffit de suivre le guide !]

** Pendant ce temps, l’International Herald Tribune annonce que la Lettonie succombe sous le poids d’un déficit gouvernemental écrasant. Des citoyens de la classe moyenne sont désormais incapables de s’acheter à manger, déclare le journal. Plus bas sur l’échelle socio-économique, on trouve des scènes de "misère dickensienne".

* Ce qui a provoqué une telle horreur, selon l’International Herald Tribune, est un déficit budgétaire courant équivalant à 12% du PIB.

* Attendez ! Le déficit budgétaire américain représente 13% du PIB. Tôt ou tard, ce déficit écrasera les Américains aussi...

Le dollar US en sursis

Les traders pétroliers s’inquiètent de l’impossibilité de réinvestir les pétrodollars qu’ils accumulent, tandis que les banquiers s’interrogent sur la valeur réelle du dollar. Un mouvement baissier vient de s’amorcer dans les bourses du Golfe, alors que la Banque asiatique de développement a mis en garde ses membres contre un possible crash du dollar. Et si celui-ci n’était plus qu’une monnaie de singe ?

Depuis plusieurs mois, un vif débat se développe dans les milieux financiers internationaux : le dollar serait-il surévalué au point de risquer un effondrement brutal, de l’ordre de 15 à 40 % selon les commentateurs ? La polémique est entretenue par la rumeur contestée selon laquelle certains contrats pétroliers pourraient être convertis du dollar vers l’euro, engendrant ainsi une dépréciation de la monnaie états-unienne.

Jusqu’à présent, les déclarations officielles à ce sujet paraissaient ressortir de la guerre psychologique entre puissances rivales et pouvaient être mises en doute. Soudain, le 28 mars 2006, la Banque asiatique de développement a engagé sa crédibilité auprès de ses membres en leur adressant une note leur conseillant de se préparer à un possible crash du dollar. La Banque précise que cette éventualité est incertaine mais que, si elle advenait, elle aurait de graves conséquences immédiates [1]. D’ores et déjà, la Banque travaille à la création d’une alternative régionale au dollar, l’ACU, un panier de devises calqué sur le principe de l’ECU européen.

La Banque asiatique de développement (Asian Development Bank - ADB) a été constituée par 64 États. Contrairement à ce que sa dénomination laisse supposer, ses membres ne sont pas seulement des pays d’Asie et du Pacifique, mais aussi d’Océanie, d’Amérique du Nord et d’Europe (dont la France, la Belgique et la Suisse). Elle est dominée à parts égales par le Japon et les États-Unis, qui en détiennent chacun 15 %. C’est pourquoi l’avis de tempête monétaire de l’ADB est d’autant plus significatif.

Bien qu’asiatiques, les pays du Golfe ne sont pas adhérents à l’ADB. Six d’entre eux ont préféré constituer leur propre organisation régionale, le Conseil de coopération du Golfe (Gulf Cooperation Council - GCC). Ils travaillent activement à rapprocher leurs économies pour créer une monnaie unique, sur le modèle de l’euro. Leur projet ne vise pas à céder à la mode du temps, mais répond à une exigence particulière. Leurs réserves pétrolières sont sur le déclin [2] et il n’est donc plus question pour eux de réinvestir leurs pétrodollars dans le développement et la modernisation de leurs infrastructures pétrolières dont ils doivent juste assurer la maintenance. Ils souhaitent donc réinvestir leurs dollars aux États-Unis ou les convertir dans d’autres monnaies pour les réinvestir dans d’autres pays mais, dans ce dernier cas, la conversion de telles masses monétaires aurait des conséquences dramatiques sur le dollar et l’économie états-unienne.

Chacun cherche donc une solution au problème qui soit agréable pour tous. Or, les États-Unis, qui fabriquent de moins en moins de biens de consommation, ont besoin d’investissements considérables et fort lucratifs pour développer leurs importations de produits manufacturés chinois. Les États du Golfe ont donc décidé d’une part de se doter de la flotte d’avion cargo la plus imposante du monde et d’autre part d’acheter et de développer les 6 plus grands ports de commerce des États-Unis. Cette solution convenait à l’administration Bush qui travaille déjà avec le consortium émirati Dubai Ports World, dont le terminal de Jebel Ali sert de relai au flux de cargos militaires vers l’Afghanistan et l’Irak.

Cependant les parlementaires états-uniens, qui croient aux fables de l’administration Bush selon lesquelles les musulmans sont des terroristes, se sont effrayés de la cession de leurs ports à Dubai Ports World. Au nom de leurs fantasmes de sécurité nationale, ils ont exigé que les actifs du consortium soient cédés à un groupe US qui les gérerait dans l’intérêt des émiratis. Un montage évidemment refusé par ces derniers qui y perdraient l’essentiel des plus values et pourraient même tout y perdre un jour.

Les traders pétroliers refusent de plus en plus de confier leur argent à des fonds de placement. Ils savent que les normes comptables internationales ont été modifiées de sorte qu’aujourd’hui des États et des multinationales font apparaître dans leurs bilans des richesses qu’ils ne possèdent pas. Les actions qu’ils détiennent sont inscrites dans leurs comptabilités non plus à leur prix d’achat, mais à leur côte boursière du moment. Cela est sans conséquence en période de hausse, mais sera fatal en cas de crash. Du jour au lendemain, des banques centrales et de grandes sociétés peuvent se retrouver ruinées.

Les pays du Golfe cherchent donc par défaut à investir leur argent en Europe ce qui devrait les conduire à convertir leurs dollars en euros au grand dam des USA. Ainsi, le gouverneur de la banque centrale des Émirats arabes unis, Sultan Al Suweidi, a annoncé le 22 mars 2006 qu’il envisageait de convertir 10 % de ses réserves en dollars vers l’euro, alors que son homologue saoudien, Saud Al Sayyari, condamnait la décision du parlement états-unien dans l’affaire Dubaï Ports World [3].

Ces décisions interviennent alors que des États pétroliers, avec lesquels Washington est entré en conflit larvé, sont en train de réorienter leurs flux de capitaux pour les investir hors de la zone dollar. C’est le cas de la Syrie qui a progressivement converti ses réserves en euros au cours des deux dernières années [4]. C’est aussi le cas du Venezuela qui vient de se rapprocher de la banque centrale du Vatican pour changer ses dollars principalement en euros et en yuan chinois.

Surtout, cela pourrait être le cas de l’Iran. La rumeur enfle en effet selon laquelle la République islamique ouvrirait prochainement une bourse pétrolière en euros [5]. Ce projet annoncé pour mars n’ayant pas vu le jour, a été qualifié d’intoxication par de nombreux commentateurs. Nous avons donc cherché à en vérifier l’existence auprès des autorités de Téhéran. Celles-ci ont d’abord refusé de confirmer ou d’infirmer l’information. Puis Mohammad Asemipur, conseiller spécial du ministre du pétrole iranien, a déclaré que le projet serait mené à son terme malgré un retard classique dans sa mise en œuvre [6]. La Bourse pétrolière en euros sera installée sur l’île de Kish, un îlot du Golfe persique que l’Iran a transformé en zone franche. TotalFinaElf (France) et Agip (Italie) y ont d’ores et déjà installé leurs bureaux régionaux. Quoi qu’il en soit, cette bourse ne traitera que d’une petite partie des marchés énergétiques iraniens. De très gros contrats ont déjà été signés d’État à État. Avec la Chine pour la vente de brut [7], et avec l’Indonésie pour le raffinage [8]. Cette bourse ne traitera pas non plus tout de suite le marché du gaz, alors que cette source d’énergie est appelée mondialement à prendre de l’importance pour pallier partiellement à la raréfaction du pétrole [9]. TotalFinaElf et Gaz de France (GDF) négocient l’exploitation de la partie iranienne du plus gros site de production de gaz naturel au monde, celui de South Pars [10].

En réplique, Washington mise sur le gaz naturel, dont on sait qu’il jouera un rôle renforcé avec la raréfaction du pétrole. L’administration Bush a encouragé le Qatar -qui héberge le quartier général de campagne du Central Command (CentCom) et détient la 3e réserve mondiale de gaz- à concevoir un méga-projet de « ville énergétique ». 2,6 milliards de dollars seraient investis pour attirer les acteurs mondiaux du marché de l’énergie autour d’une bourse du gaz en dollars [11]. Microsoft s’est d’ores et déjà porté candidat pour l’installation de l’infrastructure de courtage électronique.

De son côté, le patron de la bourse norvégienne, Sven Arild Andersen, étudie la possibilité de la création d’une bourse pétrolière en euro dans son pays qui concurrencerait avantageusement la City de Londres [12]. Le poids de cette dernière apparaît en effet de plus en plus disproportionné à mesure que la production de pétrole britannique s’effondre (- 8 % en 2005).

L’avis de tempête monétaire émis par la Banque asiatique de développement (ADB) ne manquera pas de hâter toutes ces grandes manœuvres. Indépendamment du raisonnement des traders sur les possibilités de réinvestissement des pétrodollars, les banquiers sont inquiets quant à la valeur réelle du dollar aujourd’hui. On se souvient que les États-Unis ne parvinrent pas à financer longtemps leur effort de guerre au Vietnam. Enlisés dans un conflit sans fin, ils décidèrent d’en faire supporter le poids par leurs alliés. En 1971, ils cessèrent de garantir la convertibilité de leur monnaie en or. Dès lors, sa valeur ne repose plus que sur la confiance qu’on lui accorde. Le dollar n’est plus adossé à l’économie du pays émetteur, mais à celle de la zone utilisatrice. Les banquiers peuvent vérifier l’adéquation grâce à un indice annuel, le M-3, qui établit le volume de billets verts en circulation. Aujourd’hui, les États-Unis s’enlisent en Irak et sont dans l’incapacité de financer leur occupation militaire. Le seul moyen qui leur reste de payer leurs fournisseurs est de faire marcher la planche à billets. L’annonce fin mars 2006 de la suspension de la publication de l’indice M-3, et de tous les sous-indices qui permettraient de la reconstituer par agrégats, signifie que le volume de dollars en circulation est devenu un secret inavouable. Il n’est plus possible d’évaluer avec précision la valeur réelle de cette monnaie. Par effet en cascade, les États-Unis masquent également le coût de leur présence en Irak de manière à cacher le montant de l’escroquerie à laquelle ils se livrent. Refusant de couvrir une fuite en avant qui aboutira, tôt ou tard, à une catastrophe monétaire comparable à celle de 1929, plusieurs hauts responsables de la Réserve fédérale (FED) ont présenté leur démission [13].

Dans un entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz estime le budget réel de l’effort de guerre états-unien en Irak entre 1 et 2 trillions de dollars sur les quatre premières années [14], c’est-à-dire 2 à 4 fois plus que les chiffres officiels. La partie occulte du budget de guerre représente donc 500 milliards à 1,5 trillion de dollars. Cette somme, si elle était comptabilisée, s’ajouterait au déficit public états-unien, déjà élévé à plus de 400 milliards par an. Elle est épongée par l’impression de dollars-papier sans valeur. Dans une économie de marché, cet usage de la planche à billets devrait provoquer une dépréciation proportionnelle de la monnaie.

Depuis trois semaines, un timide mouvement baissier a débuté dans les bourses du Golfe [15]. Désormais n’importe quelle crise politique peut déclencher un mouvement de panique sur les marchés internationaux.

La mort du roi Dollar

Une crise d’une ampleur gigantesque nous menace, et elle éclatera un jour ou l’autre. L’économie mondiale va basculer pour un temps, et chacun d’entre-nous sera touché durement. Elle est inéluctable et certains la voient commencer le 26 Mars 2006. Elle mettra en scène certains acteurs incontournables du monde moderne : Le pétrole, les Etats-Unis, et le sacro-saint dollar.

La grippe aviaire, le chickungunya, les tsunamis, le réchauffement de la planète, le sida, et le basculement des richesses vers des pays émergeants sont des fléaux qui nous rappellent combien cette époque peut être pénible. Nous, les occidentaux, avions vécu jusqu’ici relativement protégés et étions de fait des privilégiés, pourvu qu’une certaine croissance permettant de limiter le chômage était au rendez-vous. Mais tous ces problèmes ne sont rien en comparaison de la crise qui va nous frapper de plein fouet, quand le dieu dollar s’effondrera, entraînant à sa suite les Etats-Unis et des pans entiers de l’économie mondiale.

Il y a parité, pour tous les pays au monde, entre leur puissance économique et la valeur de leur monnaie, à l’exception d’un seul pays, les Etats-Unis. En 1944, avec les accords de Bretton Woods, le dollar est indexé à l’or et les monnaies du monde entier le sont au dollar. Les Américains arrivent à ce moment-là à faire croire au monde entier que le dollar est « aussi bon que l’or », et sa parité est de 35 dollars pour une once d’or. L’or est tabou aux Etats-Unis et il est illégal pour les citoyens américains d’en posséder. D’énormes stocks d’or américains (souvenez vous de Fort Knox), ont été accumulés pendant la seconde guerre mondiale puisque les Etats-Unis ont exigé de l’or en échange de leur contribution à la guerre, leurs ventes d’armes, et les indemnités payables par les vaincus. Autant pour les naïfs qui croient que les americains étaient venus se faire tuer pour les beaux yeux des Européens envahis par les nazis.

Dans les années 1960, la France et certains autres pays exigent de reconvertir leurs dollars en or. Les Américains restituent gentiment de l’or jusque 1971, jusqu’à ce que, dans un discours célèbre Richard Nixon, alors Président des Etats-Unis, déclare que 35 dollars ne valent plus une once d’or et que l’état américain ne remboursera plus d’or. Cette monumentale faillite déclarée est gobée allègrement par le reste du monde, qui accepte de facto que l’Amérique les a floués entre 1944 et 1971 en imprimant bien plus de dollars que la contre-valeur de leur puissance économique et de leurs stocks d’or. Bien entendu, cet énorme excédent en dollars a servi pendant 27 ans aux Américains pour acheter des produits et des actifs aux pays étrangers avec de la monnaie qui ne valait rien.

Leur manège éventé, les Etats-Unis font alors avaler une autre pilule au reste du monde, en convainquant les pays de l’OPEP, producteurs de pétrole, d’exiger uniquement des dollars en paiement de l’or noir. Cet accord est négocié en contrepartie d’une promesse de les défendre militairement en cas d’agression. C’est ainsi que tous les états du monde constituent des stocks pléthoriques de dollars US pour acheter leur pétrole et se garantir contre des variations de cours et des ruptures de stock. Tout comme ils l’avaient fait entre 1944 (Bretton Woods) et 1971 avec l’escroquerie dollar/or, les Américains entre 1971 et aujourd’hui (35 ans qui s’ajoutent aux 27 ans) font marcher de façon frénétique leur planche à billet vert. Et croyez-moi, ça y va ! Ils auraient tort de se gêner. Ça ne coûte aux Américains que le papier, l’encre, et les frais d’impression, et ça achète tout : Les biens fabriqués à la sueur des travailleurs du reste du monde, les énormes actifs immobiliers, industriels, et financiers, ça finance les guerres américaines, leur arsenal militaro-industriel, et tout ce que vous pouvez vous imaginer, y compris bien sûr le monumental déficit américain. Jusqu’à aujourd’hui ! Le reste des pays du monde ferme les yeux, pour protéger leurs exportations vers les Etats-Unis.

Tout comme l’exigence de la France dans les années 1960 de vouloir récupérer la contrepartie entre ses dollars détenus et l’or des stocks US avait révélé l’escroquerie numéro 1 des Etats-Unis, le jour où le pétrole pourra être acheté dans une autre devise, comme l’Euro, ou être payé avec de l’or, l’escroquerie numéro 2 des Américains éclatera à la face du monde.

En 2000, Saddam Hussein accepte de vendre son pétrole contre des Euros. L’escroquerie du XX ème siècle, qui perdure au XXI ème siècle, va être révélée au monde et va sonner le glas de la pseudo puissance économique américaine. Qu’à cela ne tienne, Bush va donner une leçon à l’Irak et dissuader quiconque accepterait de vendre son pétrole en Euros de le faire. Quelques jours après l’invasion, le pétrole irakien est de nouveau vendu en dollars, et Bush peut se vanter, sur le pont d’un navire de guerre, que sa mission est accomplie. On s’est moqué de lui, mais en fait il a fait son boulot de Président au service du grand capital américain et par extension envers son peuple. De la même manière, lorsque le Vénézuela avait menacé de faire la même chose, Chavez avait été victime d’une tentative d’assassinat orchestrée par la CIA.

L’Iran a annoncé qu’il créerait le 26 Mars 2006 une bourse pour les transactions de son pétrole (5 % du marché mondial), en Euros. En même temps, la FED annonce qu’à partir du 23 Mars 2006 l’indice M3, qui dévoile le montant des émissions nouvelles de dollars, ne serait plus publié. Deux coïncidences troublantes qui font craindre à beaucoup, qui en parlent sur l’Internet, le déclenchement d’une crise mondiale majeure. Bien sûr, les Américains tenteront de dissuader l’Iran, via Israël, avec une guerre fulgurante. Mais les Iraniens ont une armée de 800000 hommes et peuvent faire sauter le détroit d’Ormuz, où transite jusqu’à 80 % du pétrole mondial. Les cours du pétrole flamberaient, au-delà de 100 $ le baril, avec toutes les conséquences pour les économies mondiales.

Si la bourse de Téhéran permet le paiement des exportations de pétrole en Euros, alors que jusqu’ici la mainmise des Etats-Unis sur les deux seules bourses accréditées (New York et Londres) permettait de s’assurer que seul le dollar soit la devise des transactions, ce sera à terme la fin du dieu dollar. La fin de la suprématie du dollar entraînera la faillite des Etats-Unis et, pour un temps, les économies mondiales seront touchées. Le dollar représente 75 % des devises mondiales ! La bulle immobilière va éclater et les conséquences seront terribles pour chacun d’entre-nous, avant que la situation ne se stabilise à nouveau. Une situation assainie, plus juste, bien que le transfert des richesses mondiales vers les détenteurs de fonds américains leur procurent un avantage exorbitant.

Ceci dit, cette perspective de l’effondrement du dieu dollar réjouira une bonne partie de la planète. Finie la morgue et l’arrogance américaines, et finie l’escroquerie qui perdure depuis 1944, et qui permet à une minorité de privilégiés de s’approprier à peu de frais les richesses de la planète, en payant avec de la monnaie de singe.

Ashoka.

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