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Qui préparera notre avenir et celui de nos enfants... à notre place ?

mercredi 17 mars 2010, par Robert Paris

Manifestation en Islande

Que peut-il se passer si, comme c’est le cas selon toute probabilité, la crise du système nullement réglée rebondit encore plus durement ? Pour y répondre, nos yeux sont tournés vers les pays qui connaissent la plus grave crise. En Europe, on trouve notamment l’Espagne, la Grèce ou l’Islande. Est-ce que les Etats et les classes dirigeantes y ont sauvé du désastre la population ? Est-ce qu’ils ont empêché que les travailleurs perdent leur emploi, leur maison, leurs économies, leur droit à la santé et à la sécurité ? Pas du tout ! Elles n’en ont cure, qu’il s’agisse de l’Etat national ou de ses voisins. Quant aux banquiers et financiers du monde, ils veulent encore que les populations déjà frappées les remboursent !

Pourtant les Etats ne sont pas inactifs : ils aident massivement les banquiers, les financiers et les capitalistes de tous les pays. Ils vident les caisses publiques au profit d’intérêts privés, ceux des très très riches. Pendant ce temps-là, ouvriers, employés, paysans, petits commerçants, jeunes, les populations sont jetées violemment à la rue, paupérisées. Voilà ce qui se passera en France aussi si la crise s’aggrave et nous commençons à le ressentir directement même si la situation de l’Islande ou de la Grèce est encore bien pire...

Et ce n’est pas tout... Car les classes dirigeantes ont bien conscience qu’elles ne peuvent pas laisser le mécontentement social grimper sans tenter de le détourner d’une révolte contre leurs propres intérêts. Elles savent que les travailleurs les accusent d’être la cause de la crise et n’acceptent pas les sacrifices. Par delà la seule répression, les gouvernants et les classes dirigeantes cherchent des réponses politiques permettant d’enfermer la révolte sociale dans un cadre sans issue et sans danger... pour elles.

Mais pas sans danger pour l’avenir de tous les peuples. Une fois de plus, les mêmes causes engendrant les mêmes effets, la crise du capitalisme entraîne avec elle son cortège macabre : montée des nationalismes, des fascismes, des dictature, des guerres et guerres mondiales...

Et d’abord le nationalisme exacerbé, la xénophobie, le fascisme... Ces sentiments montent en Europe. La crise en est la cause mais elle n’agit pas seule. Elle aidée par tous les hommes politiques prétendant que l’issue est de défendre le pays alors qu’il s’agit d’une crise systémique mondiale. Cette démagogie de la droite et l’extrême droite est bien loin d’être dénoncée et combattue par les syndicats et partis de gauche. Au contraire, ces gens-là parlent toujours au nom d’un prétendu "intérêt du pays" qui, avec la crise mondiale, a moins de sens que jamais si ce n’est celui d’un piège sanglant pour l’avenir...

Du côté des bourgeoisie européennes, l’unité de l’Europe n’est plus le discours le plus entendu. On ne parle que d’oppositions : entre la France et l’Allemagne, au rythme actuel, on en sera bientôt à parler d’"ennemi héréditaire" !... Les divergences de politique économique se rajoutent aux divergences de politiques monétaires et aux aléas différents de la crise dans chaque pays. Les mensonges des gouvernants visent à mettre les problèmes sur la faute des autres, pour blanchir la classe dirigeante et leur propre responsabilité. Et toutes les occasions sont bonnes pour cultiver le nationalisme. pourtant, cette plante vénéneuse s’était bel et bien révélée mortelle lors de la dernière crise mondiale. Hitler, ça ne vous rappelle rien ?

Donc loin de montrer que l’Europe va protéger les travailleurs, qu’elle va faire jouer la solidarité avec les peuples les plus frappés, elle apparaît ainsi comme le point faible, prêt à se rompre en cas d’aggravation de la situation économique. Elle n’évite déjà à aucun pays de faire les frais de la crise du système. Comment le pourrait-elle ? Cette Europe qui n’était tournée que vers le profit des plus riches de ses patrons n’aura certainement aucun rôle à jouer pour éviter aux peuples européens de sombrer dans de nouveaux drames contrairement à ce que prétendaient tous les réformistes se présentant comme des humanistes européens... Si la crise s’aggrave, l’Europe volera certainement en éclats et les discours déjà enflammés par les hostilités des bourgeoisies européennes augurent mal des suites... La démagogie des politiciens saura faire le reste. Le nationalisme est déjà un dérivatif connu et efficace du mécontentement des couches moyennes et même dans la classe ouvrière. Défendre la France semble à bien des travailleurs un moyen sûr de défendre leurs emplois, leurs foyers, leur sécurité et celle de leurs enfants. Combien ceux qui croient cela se trompent ! Le nationalisme vise à mettre les couches populaires sous la coupe des véritables responsables de la crise et de ceux qui font payer aujourd’hui les classes laborieuses.

On voit déjà monter à nouveau des barrière nationales, des hostilités contre les travailleurs étrangers, des agressions contre eux, des discours outrancièrement agressifs vis-à-vis de l’extérieur présenté comme source du danger. Pourtant, ce ne sont pas des travailleurs d’autres pays qui ont mis le monde dans l’état où il est mais le grand capital mondial, y compris celui du pays où vivent les travailleurs et que bien d’entre eux croient le leur, même s’il n’appartient bien sûr en réalité qu’aux possesseurs de capitaux. Défendre le pays, c’est plus que jamais défendre le capital, c’est-à-dire le vrai responsable du naufrage actuel...

Les classes dirigeantes ont bien relevé les réactions populaires que ce soit en France, en Grèce ou en Islande. Dans ce dernier pays, la crise est plus grave qu’ailleurs et la population n’a plus du tout confiance dans le système ni dans ses défenseurs politiciens. La rue, où les travailleurs, les femmes, les enfants manifestent à coups de casseroles, a fait tomber le gouvernement de droite et elle en train de tenter de faire tomber celui de gauche, tout aussi bon défenseur des intérêts du capital... N’est-ce qpa cette gauche qui propose aux travailleurs islandais de rembourser les frais de la crise aux banquiers américains, anglais ou français ?! Alors, apparaît un nouveau discours pour détourner la colère populaire qui consiste à dire : isolons l’Islande, vivons sans le reste du monde qui est notre ennemi... Puisque les peuples se mobilisent contre les gouvernants et contre les financiers. C’est le discours de la démagogie nationaliste, un nouveau grand danger pour les peuples. Présenter la crise mondiale du système capitaliste comme une manœuvre contre un seul pays devrait sembler un mensonge ridicule mais la peur de l’avenir et la propagande de la bourgeoisie sèment ce type de mensonge ...

Dès que les illusions sur la prétendue reprise seront tombées, ce type d’idées peut fleurir en France aussi. les scores de l’extrême droite le montrent. Et ce n’est ni la droite ni la gauche qui risquent de nous prémunir contre ces mensonges et ces pièges.

Alors, comment ne pas se livrer à la peur de l’avenir en accusant le travailleur d’à côté, lui-même victime du système ? Comment préparer notre avenir et celui de nos enfants afin qu’il ne ressemble pas à celui qu’on t connu les classes ouvrière et les peuples à la fin des années trente ?

Tout d’abord, ce n’est certainement pas en faisant confiance au discours du système du style : engagez-vous pour le système, travaillez pour votre entreprise, pour votre pays, étudiez puis donnez vous du mal au boulot, investissez-vous, devenez propriétaires, épargnez, etc, etc...

Ce n’est pas ainsi que nous pouvons préparer notre avenir et celui des générations futures. Le capitalisme, nous n’allons pas le sauver en faisant quelques sacrifices ni en y croyant malgré tout ce que nous voyons aujourd’hui. Ce n’est pas la collaboration avec la classe dominante qui va nous sauver.

Bien sûr, on se souvient tous qu’avec la chute du mur de Berlin, on nous a dit qu’il n’y avait plus d’autre avenir que le capitalisme. mais il n’a pas fallu attendre longtemps pour voir s’effondrer le mur de Wall Street. Alors, avant qu’il ne nous tombe dessus, il serait temps de revenir à la défense de nos intérêts de classe, en tant que travailleurs ; C’est là qu’est le seul avenir pour les travailleurs du monde et les peuples...

A situation nouvelle, nouveau point de vue. Qui va assurer notre avenir et celui de nos enfants ? Certainement pas le système capitaliste ! Il est temps d’en tirer des conclusions indispensables... Si, cessant de faire confiance aux classes dirigeantes, les travailleurs décidaient eux-mêmes de l’avenir !

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