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Comment va la crise fin juin 2010 ? Très bien, merci !

mercredi 30 juin 2010, par Robert Paris

Comment se porte la crise fin juin 2010 ?

Où en est la crise ? Mais elle se porte très bien !

Fin juin, une première panique boursière a commencé avec une journée noire dans le monde initiée par une perte de confiance dans l’économie chinoise. Dans la foulée, on a appris que les banques européennes avaient eu elles aussi un accès d’inquiétude lié au remboursement qu’elles doivent faire dans quelques jours de leur prêt de la BCE. Du coup, elles ont reperdu confiance et refusent de se prêter entre elles. Conséquences : elles bloquent les avoirs et limitent les retraits. On revient à la crise bancaire ! En cause : leurs actifs sont surévalués car ce sont des actifs de la dette des Etats… Enfin, pour donner davantage une ambiance de crise, les dirigeants du monde n’ont pas pu s’entendre sur les mesures à prendre. Et, cerise sur le gâteau, une nouvelle crise type subprimes commence aux USA. Enfin, la récession guette à nouveau cette fausse reprise…

Les inquiétudes sur les banques européennes. Le rendez-vous est attendu depuis des semaines et pourtant : l’expiration, jeudi 1er juillet, d’un prêt exceptionnel accordé il y a un an par la Banque centrale européenne (BCE) aux établissements financiers de la zone euro met les marchés sous tension. Cette opération de refinancement sur douze mois, première du genre dans l’histoire de la BCE, avait vu plus d’un millier de banques emprunter le montant record de 442 milliards d’euros. Elles doivent maintenant rembourser cette somme. L’échéance est cruciale : avec la crise de la dette souveraine, les établissements rechignent à se prêter entre eux et les plus vulnérables, en Espagne notamment, sont très dépendants du "robinet" BCE.

L’institution tente de calmer le jeu en assurant que les banques pourront continuer à s’approvisionner à son guichet. Mais pour des prêts à plus court terme, de trois mois maximum. Une première opération devait avoir lieu mercredi. Selon le Financial Times, les instituts espagnols militent plutôt pour un renouvellement de l’offre sur douze mois. Une garantie plus sûre de financement à l’heure où se grippe l’accès aux liquidités. Mardi, le coût d’emprunt sur le marché interbancaire de la zone euro a atteint son plus haut niveau depuis neuf mois. Des signaux d’alarme sur les déficits. Vite, plus vite. L’alerte lancée lundi par la Banque des règlements internationaux (BRI) sur le dérapage des déficits a alimenté le stress des investisseurs. Tandis que le G20 prône une rigueur "à la carte" pour ne pas pénaliser la reprise, la Banque centrale des banques centrales souligne au contraire, dans son rapport annuel, "l’urgence" de mettre fin aux mesures de relance. Sans cet effort, un risque de "rechute" menace l’économie mondiale. La BRI pointe la "trajectoire insoutenable" que suivent les finances de plusieurs pays. La situation de la Grèce continue d’ailleurs de préoccuper les investisseurs. L’économiste Nouriel Roubini préconisait, mardi, d’engager "maintenant" une restructuration de sa dette ; une étape inéluctable.

La vigueur de la reprise américaine en doute. De la rencontre entre le président américain, Barack Obama, et le patron de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, les investisseurs n’ont retenu qu’une phrase : "L’économie américaine fait face à des vents contraires." Les paroles rassurantes sur les signaux positifs de la reprise ont été occultées.Les investisseurs ne croient plus à une économie américaine dont le rebond suffirait à compenser les troubles de l’Europe.Et pour cause, malgré tous les stimuli à la croissance, le chômage se maintient à 9,7 % et inquiète les ménages américains. Mardi, l’indice de confiance des ménages aux Etats-Unis publié par le Conference Board a chuté à 52,9 points, après trois mois de hausse. Le marché avait déjà dû se faire à l’idée que la croissance américaine était moins vigoureuse que prévu. La hausse du produit intérieur brut (PIB) pour le premier trimestre a été à nouveau révisée à la baisse le 25 juin, à 2,8 %, contre une première estimation, fin avril, à 3,2 %. Le désenchantement de la croissance chinoise. Les marchés n’aiment pas les mauvaises surprises, encore moins les erreurs comptables. Mardi, l’indice composite du Conference Board sur les perspectives de croissance en Chine pour le mois d’avril a été revu à la baisse de 1,7 % à 0,3 % suite à une mauvaise comptabilisation des chiffres de construction. Lorsqu’ils l’ont appris, les investisseurs se sont affolés. Trop ? Certains analystes l’estiment.

Mais cette annonce valide la thèse selon laquelle l’économie chinoise connaîtrait désormais une phase de ralentissement. Et ce après avoir débuté l’année sur un rythme effréné à la limite de la surchauffe : une hausse du PIB de 11,9 % sur un an au premier trimestre. La Chine pourrait ainsi ne plus être en mesure de jouer les moteurs de la reprise mondiale. Mercredi, à contre-courant de la tendance générale, les Bourses d’Asie poursuivaient leur chute.

Certains commentateurs, membres des classes dirigeantes et gouvernants avaient tôt fait de prédire qu’on avait affaire à une crise comme une autre et que, la chute passée, il y aurait une remontée. Il suffisait d’attendre un peu et ils ont vite fait d’annoncer la reprise. Mais, voilà, où est-elle cette reprise ? Et la question est-elle celle d’une crise conjoncturelle et d’une reprise tout aussi conjoncturelle, ou, au contraire, celle d’une maladie fondamentale du système ? Et, dans ce dernier cas, est-ce que les éléments déterminants de la maladie sont-ils soignés et peuvent-ils l’être ? Est-ce que les investissements productifs privés sont repartis ? Est-ce que la seule reprise n’est pas celle de la spéculation ? Est-ce que la reprise des banques n’est pas uniquement fondée sur un prêt à bas prix de fonds d’états et d’institutions supra-étatiques et d’une spéculation sur ces fonds ? Est-ce que la chute des banques est enrayée durablement. Il suffit pour y répondre de voir que dès que l’on approche de la date échéance du prêt de la BCE aux banques européennes, celles-ci s’affolent comme les investisseurs. Est-ce que le fait que les Etats aient pris sur eux la dette privée suffit à résoudre le problème et n’est-ce pas seulement vers une faillite des états que l’on va ? Il suffit d’une nouvelle crise des banques et des bourses pour que les états se découvrent nus et incapables d’intervenir, ayant épuisé leur crédit.
Ce qui est dit plus haut n’est-il pas dû à des prédictions pessimistes qui proviennent du parti pris de révolutionnaires ? La réponse est à chercher dans la presse économique, celle des patrons, qui ne peut être soupçonnée d’anti-capitalisme. Prenons, par exemple, « La Tribune » où nous lisons les titres suivants :

« Etat d’alerte sur la finance mondiale », ou « La BRI lance un SOS sur la dette des Etats », ou encore « Un semestre très secoué pour les marchés ». On y lit notamment « L’euro attaqué tous azimuts », « Les valeurs bancaires minent les indices ». Ce journal révèle que ce qui se porte bien c’est les intérêts de la dette : « L’attrait de la dette émergente se confirme » ou encore « Les fonds de LBO et autres spécialités du capital-risque ont retrouvé quelques couleurs ». « Le système financier reste vulnérable, prévient la BRI » écrit ce journal. Quant à la prétendue réforme de la finance mondiale, le même journal titre « avons-nous changé quelque chose ? »

Le journal "Le Figaro", tout aussi peu suspect de pessimisme anti-capitaliste titre sa page économie : "Le système financier reste très fragile", comme s’il y avait un système financier autre que le système capitaliste. C’est bien tout le capitalisme qui est sur la voie étroite vers l’abime.... Citons les La frénésie financière favorisée par des taux d’intérêts aussi bas finit par avoir des effets dévastateurs".
Ah bon ! les mêmes n’avaient-ils pas dit qu’il fallait absolument des taux bas pour relancer le capitalisme ?

La nouvelle crise de l’immobilier vient à nouveau des USA : il s’agit de l’immobilier commercial.
Le nouveau rapport de L’OCC, l’Office of Comptroller of the Currency, l’organisme gouvernemental de tutelle des banques US, dépendant du trésor américain, est sorti le 23 juin 2010.
Intitulé « OCC and OTS Release Mortgage Metrics Report for First Quarter of 2010 », il fait le point sur les prêts immobiliers (non commerciaux) US, leur nombre, leur répartition par catégories et surtout, dénombre les saisies immobilières en cours.
(Source )
Etant un organisme gouvernemental de contrôle des banques, ses données sont exceptionnelles sur le plan qualitatif, des données qui prouvent que l’économie US est en phase avancée de destruction, ceci en totale contradiction avec ce que l’on peut lire dans la presse.
Pour commencer, il faut savoir que l’ensemble des crédits immobiliers non commerciaux aux USA représentent 5947,548 milliards de dollars soit plus de deux fois le PIB de la France. Or, ce rapport de l’OCC nous apprend que 87,3 % de ces prêts sont remboursés (voir tableau : encadré en rouge « current and performing ») ce qui signifie que 12,7 % de ces prêts sont actuellement en difficultés.
Les USA se retrouvent donc avec une ardoise immobilière brute de 755,33 milliards de dollars.
N’oublions pas que le 20 septembre 2008, Paulson le secrétaire au trésor, le président de la Réserve fédérale des États-Unis, Ben Bernanke ainsi que Christopher Cox (président de la SEC) mirent au point le TARP, le Troubled Asset Relief Program permettant de racheter 700 milliards USD de MBS (mortgage-backed securities, un titre hypothécaire) afin de combler les dettes des institutions financières.
Il faudra donc mettre en place un Tarp II, suivi d’un Tarp III car l’immobilier commercial est lui aussi en zone rouge selon un rapport publié par le COP, le Congressionnal Oversight Panel (Congrès US). Un énorme krach de l’immobilier commercial serait en effet en cours avec près de 1.400 milliards de dollars de crédits immobiliers commerciaux à refinancer sur 3 ans, soit près de 466,6 milliards de dollars à trouver par an, ce qui est pour ma part un montant sous évalué qu’il faudrait plutôt situer autour des 600 milliards.
Les « petites banques » US n’y survivront pas et on assistera à une super concentration du secteur bancaire.
Les USA auront donc, si tout va bien, près de 1200 milliards de dollars à trouver cette année pour sauver les banques du trou noir immobilier ! (Source )
Plus inquiétant encore, les procédures de saisies immobilières ont augmenté de 8,5 % au premier trimestre 2010 (malgré la renégociation, la modification de la plupart des prêts) avec 1 170 874 procédures. Il y a donc 12 866 procédures de saisies immobilières par jour aux USA, des milliers de familles jetées à la rue.
Le nombre de SDF n’est pas prêt de diminuer (lire sur ce point précis : ici ) !
Il n’y a donc pas eu de miracle Obama !
Il faut rappeler que les Etats-Unis ont une dette totale (publique et privée) de 52 859 milliards de dollars soit 375 % du PIB US et plus que le PIB mondial qui va encore s’aggraver et devrait atteindre les 400 % en fin d’année. Heureusement que les agences de notations sont américaines car les problèmes grecs ne sont rien en comparaison !

"On peut s’attendre à ce que l’exposition à l’immobilier commercial entraîne de nouvelles pertes", a ainsi averti la BRI qui a tenu ce week-end son assemblée annuelle. Lors d’une conférence de presse lundi 28 juin, le directeur général de l’institut de Bâle, Jaime Caruana, a apporté de l’eau au moulin des annonces du sommet du G20 de Toronto, où les chefs d’Etat et de gouvernement ont recommandé ce week-end des mesures de relance différentes pour chaque pays.
Si la crise financière de 2007 a démarré avec une crise de l’immobilier résidentiel, c’est au tour de l’immobilier commercial (entrepôts, bureaux...) aux Etats-Unis d’être source d’inquiétudes.
Le secteur américain "a perdu plus d’un tiers de sa valeur par rapport à son pic et le taux d’impayés sur les prêts immobiliers commerciaux a dépassé 8%, soit le double par rapport à fin 2008", a estimé la banque centrale des banques centrales.
1.000 milliards d’euros de pertes et dépréciations
Selon les économistes de la BRI, qui avaient déjà anticipé la crise financière, les pertes et dépréciations subies durant la crise des "subprime" ont atteint à la mi-avril 1.306 milliards de dollars (1.063 milliards d’euros), en grande partie comblées par les Etats. Les banques restent fragiles et le besoin de refinancement à court terme estimé à 3.000 milliards de dollars par la BRI, rend les banques potentiellement très exposées à une nouvelle crise.
Pour l’institut de Bâle, seule les réformes engagées sous son égide visant notamment à réguler les fonds propres, les liquidités et l’endettement pourront sauver les banques. Le coût des réformes du secteur bancaire devrait rester "faible" pour les établissements financiers, a estimé Jaime Caruana. Ces projets inquiètent le secteur bancaire qui considère qu’ils risquent d’avoir un impact négatif sur leur activité.

Pour commencer, il faut savoir que l’ensemble des crédits immobiliers non commerciaux aux USA représentent 5947,548 milliards de dollars soit plus de deux fois le PIB de la France. Or, ce rapport de l’OCC nous apprend que 87,3 % de ces prêts sont remboursés (voir tableau : encadré en rouge « current and performing ») ce qui signifie que 12,7 % de ces prêts sont actuellement en difficultés.
Les USA se retrouvent donc avec une ardoise immobilière brute de 755,33 milliards de dollars.
N’oublions pas que le 20 septembre 2008, Paulson le secrétaire au trésor, le président de la Réserve fédérale des États-Unis, Ben Bernanke ainsi que Christopher Cox (président de la SEC) mirent au point le TARP, le Troubled Asset Relief Program permettant de racheter 700 milliards USD de MBS (mortgage-backed securities, un titre hypothécaire) afin de combler les dettes des institutions financières.

Messages

  • la crise systémique globale va connaître un nouveau point d’inflexion à partir du Printemps 2010. En effet, à cette date, les finances publiques des principaux pays occidentaux vont devenir ingérables parce qu’il deviendra simultanément évident que de nouvelles mesures de soutien à l’économie s’imposent au vu de l’échec des différents stimulus de 2009 (1) et que l’ampleur des déficits budgétaires interdit tout nouvelle dépense significative.

    Si ce « nœud coulant » des déficits publics que les gouvernements se sont volontairement passés autour du cou en 2009, en refusant de faire assumer au système financier le prix de ses fautes (2), va peser lourdement sur l’ensemble des dépenses publiques, il va tout particulièrement affecter les systèmes sociaux des pays riches en appauvrissant toujours plus la classe moyenne et les retraités, tout en laissant les plus défavorisés à la dérive (3).

    Parallèlement, le contexte de cessation de paiement d’un nombre croissant d’états et de collectivités locales (régions, provinces, états fédérés) va entraîner un double phénomène paradoxal de remontée des taux d’intérêts et de fuite hors des devises en direction de l’or. Devant l’absence d’une alternative organisée à un Dollar US toujours plus faible et afin de trouver une alternative à la perte de valeurs des bons du trésor (en particulier américains), les banques centrales du monde entier devront en partie se « reconvertir à l’or », le vieil ennemi de la Réserve fédérale US, sans pouvoir encore le déclarer officiellement. Le pari de la reprise ayant désormais été bel et bien perdu par les gouvernements et les banques centrales (4), ce point d’inflexion du Printemps 2010 va ainsi représenter le début du transfert massif des 20.000 milliards USD d’ « actifs fantômes » (5) vers les systèmes sociaux des pays qui les ont accumulés.

  • Le nouveau rapport de L’OCC, l’Office of Comptroller of the Currency, l’organisme gouvernemental de tutelle des banques US, dépendant du trésor américain, est sorti le 23 juin 2010.

    Intitulé « OCC and OTS Release Mortgage Metrics Report for First Quarter of 2010 », il fait le point sur les prêts immobiliers (non commerciaux) US, leur nombre, leur répartition par catégories et surtout, dénombre les saisies immobilières en cours. (Source : http://www.occ.treas.gov/ftp/release/2010-69a.pdf)

    Etant un organisme gouvernemental de contrôle des banques, ses données sont exceptionnelles sur le plan qualitatif, des données qui prouvent que l’économie US est en phase avancée de destruction, ceci en totale contradiction avec ce que l’on peut lire dans la presse.
    Pour commencer, il faut savoir que l’ensemble des crédits immobiliers non commerciaux aux USA représentent 5947,548 milliards de dollars soit plus de deux fois le PIB de la France. Or, ce rapport de l’OCC nous apprend que 87,3 % de ces prêts sont remboursés (voir tableau : encadré en rouge « current and performing ») ce qui signifie que 12,7 % de ces prêts sont actuellement en difficultés.
    Les USA se retrouvent donc avec une ardoise immobilière brute de 755,33 milliards de dollars.

    N’oublions pas que le 20 septembre 2008, Paulson le secrétaire au trésor, le président de la Réserve fédérale des États-Unis, Ben Bernanke ainsi que Christopher Cox (président de la SEC) mirent au point le TARP, le Troubled Asset Relief Program permettant de racheter 700 milliards USD de MBS (mortgage-backed securities, un titre hypothécaire) afin de combler les dettes des institutions financières.

    Il faudra donc mettre en place un Tarp II, suivi d’un Tarp III car l’immobilier commercial est lui aussi en zone rouge selon un rapport publié par le COP, le Congressionnal Oversight Panel (Congrès US). Un énorme krach de l’immobilier commercial serait en effet en cours avec près de 1.400 milliards de dollars de crédits immobiliers commerciaux à refinancer sur 3 ans, soit près de 466,6 milliards de dollars à trouver par an, ce qui est pour ma part un montant sous évalué qu’il faudrait plutôt situer autour des 600 milliards. Les « petites banques » US n’y survivront pas et on assistera à une super concentration du secteur bancaire.

    Les USA auront donc, si tout va bien, près de 1200 milliards de dollars à trouver cette année pour sauver les banques du trou noir immobilier ! (Source : http://www.agefi.fr/articles/Limmobilier-commercial-americain-prepare-nouvelle-vague-defaillances-1126571.html)

    Plus inquiétant encore, les procédures de saisies immobilières ont augmenté de 8,5 % au premier trimestre 2010 (malgré la renégociation, la modification de la plupart des prêts) avec 1 170 874 procédures. Il y a donc 12 866 procédures de saisies immobilières par jour aux USA, des milliers de familles jetées à la rue.
    Le nombre de SDF n’est pas prêt de diminuer (lire sur ce point précis : http://gillesbonafi.skyrock.com/2886448330-L-explosion-des-SDF-aux-USA.html) !
    Il n’y a donc pas eu de miracle Obama !

    Il faut rappeler que les Etats-Unis ont une dette totale (publique et privée) de 52 859 milliards de dollars soit 375 % du PIB US et plus que le PIB mondial qui va encore s’aggraver et devrait atteindre les 400 % en fin d’année. Heureusement que les agences de notations sont américaines car les problèmes grecs ne sont rien en comparaison !

    Il est intéressant de noter qu’Ayn Rand a été l’égérie d’Anton LaVey, des libertariens et d’Alan Greenspan, le président de la Réserve fédérale jusqu’en 2006. Ce dernier est d’ailleurs l’un des responsables de la crise actuelle par sa politique des taux très bas puis brutalement relevés. Il a ainsi fait passer le taux directeur de la Fed (la banque centrale US), de 1% le 25 juin 2003, à 4,5% (plafond à 5,25% le 29 juin 2006) le jour de son départ, le 31 janvier 2006. Voici la véritable origine de la crise des subprimes (prêts immobiliers à risques) qui a historiquement débuté au second trimestre 2006 à cause de ce rehaussement des taux, entraînant l’envolée des mensualités pour les emprunteurs. On raconte n’importe quoi sur l’origine de cette crise qui n’est pas imputable aux banques, mais à la banque centrale américaine, la Fed !

    Ayn Rand a ainsi écrit dans son livre la révolte d’Atlas publié en 1957 :
    « Lorsqu’on constate que le commerce se fait non par consentement mais par compulsion lorsqu’on constate que pour produire, il faut auparavant obtenir la permission d’hommes qui ne produisent rien - lorsqu’on constate que l’argent afflue vers ceux qui dispensent non des biens mais des faveurs - lorsqu’on constate que les hommes deviennent plus riches par la subornation et les pressions que par le travail, et que les lois ne vous protègent pas de tels hommes, mais les protègent au contraire de vous - lorsqu’on constate que la corruption est récompensée et que l’honnêteté devient un sacrifice - on sait alors que la société est condamnée ».

  • Les mesures d’austérité et les coupures attendues prochainement dans les dépenses publiques pourraient plonger l’économie mondiale dans une nouvelle récession, selon l’économiste Paul Krugman et la Banque des règlements internationaux.

    Dans une récente chronique, publiée dans le New York Times, Paul Krugman compare ce qui nous attend à la Longue Dépression du 19e siècle et aux années de chômages de masse qui ont suivi la crise financière de 1929.

    « Elle ressemblera sans doute davantage à la Longue Dépression qu’à la bien plus grave Grande Dépression de 1929, écrit-il. Mais le coût - pour l’économie mondiale, et surtout pour les millions de vies dévastées par l’absence de travail - n’en sera pas moins immense. »

    Paul Krugman critique les gouvernements qu’il estime être « obsédés par l’inflation » alors que, selon lui, la vraie menace est la déflation. Les mesures conservatrices, mises de l’avant lors du récent G20, seraient une erreur puisque les gouvernements « prêchent pour le serrage de ceinture alors que le vrai problème vient des dépenses inadaptées ».

    « Si la responsabilité fiscale à long terme est importante, la réduction des dépenses au beau milieu d’une dépression, ce qui aggrave cette dépression et prépare le terrain pour la déflation, est en fait contre-productive », s’inquiète Paul Krugman.

    Il n’est pas le seul à s’inquiéter d’une rechute possible de l’économie. Dans son dernier rapport annuel, la Banque des règlements internationaux, un organisme international qui regroupe les principales banques centrales de la planète, disait craindre une nouvelle récession.

    Selon l’organisme, cette nouvelle crise découlerait des forts niveaux d’endettement des États-Unis et de plusieurs pays européens. La Banque estime que les gouvernements doivent s’assurer que la croissance est durable et non seulement alimentée par des taux d’intérêts très bas dans le monde développé.

    Dans le rapport, la Banque s’inquiète de l’état de la politique macroéconomique mondiale qui est dans une position nettement plus faible qu’il y a trois ans. Selon le rapport, elle ne serait pas actuellement en mesure de combattre une nouvelle crise.

    La Banque n’offre toutefois pas les mêmes pistes de solution que Paul Krugman. Elle recommande en effet de mettre fin aux mesures de relance, d’augmenter les taux d’intérêt à long terme et d’imposer des réformes du système financier pour empêcher l’effondrement des marchés en cas de secousse importante.

  • Certes, comme l’a montré la Grèce, les problèmes d’endettement sont gravissimes. Mais la volonté de rassurer les prêteurs en coupant budgets et salaires, donc en retirant de l’argent dans l’économie, donc en déprimant davantage l’activité économique, ne rassure nullement les prêteurs. Au contraire, la Grèce paie ses emprunts plus chers aujourd’hui qu’avant l’imposition de son régime minceur. Idem pour l’Irlande. Krugman écrit ce matin :

    « C’est comme si les marchés financiers savaient quelque chose que les décideurs ne semblent pas comprendre : que si la rigueur financière à long terme est important, couper les dépenses dans le milieu d’une dépression empire cette dépression. »

    L’endettement massif, privé et public, accumulé avant la crise et décuplé depuis le début de la crise de 2008 est évidemment intenable à moyen et long terme — et, pour les plus endettés, à court terme.


  • Si on avait eu affaire à une récession normale, on aurait vu une hausse considérable de l’emploi. Au lieu de ça, 8,2 millions d’emplois ont disparu aux Etats-Unis. Pas un seul n’a été récupéré. On n’avait jamais vu ça depuis la démobilisation des troupes après la Seconde Guerre mondiale.

    On aurait dû également voir des signes d’inflation. Lorsque les gens retournent au travail, ils recommencent aussi à dépenser. Ce qui met sous pression l’offre, diminuée par la récession, et mène à des hausses de prix. Au lieu de ça, nous assistons aux prix les plus faibles depuis que Lyndon Johnson était à la Maison Blanche et les Beatles à la télévision. Si les calculs étaient faits correctement, ils montreraient que les prix chutent en réalité, pour la première fois depuis la Grande Dépression.

    Si nous étions dans une récession normale, nous verrions aussi la masse monétaire augmenter. A ce point du cycle, les gens devraient être en train de dépenser, d’emprunter et d’investir, augmentant la vélocité de la devise. Mais la masse monétaire et le crédit du secteur privé continuent de chuter.

    Nous devrions aussi assister à un reprise de l’immobilier. Mais nooooon...

    Si c’est ça, une "reprise", vous pouvez vous la garder.

    ▪ Et si ça n’est pas une reprise, qu’est-ce que c’est ? C’est une Grande Correction. C’est l’enfer, en d’autres termes, et non le paradis.

    Attendez une minute. L’enfer, ce n’est pas si mal. Nous ne sommes pas certain d’apprécier le paradis, de toute façon. Pas s’il signifie un retour aux années de bulle. Pas s’il implique de faire semblant que Bernanke, Obama, Summers et al. savent vraiment ce qu’ils font. Et pas s’il signifie s’endetter plus lourdement encore.

    Les autorités essaient de fabriquer une "reprise", un retour à une économie qui était non seulement insoutenable mais carrément diabolique. Elle rendait les gens de plus en plus pauvres. Et maintenant, nos dirigeants les rendent encore plus pauvres — dépensant des milliers de milliards de dollars aux dépens des contribuables (ou des investisseurs obligataires) — pour essayer de mettre fin à la correction.

    Pourquoi feraient-ils une chose pareille ?

    La réponse la plus courte serait : parce que ce sont des crétins.

    Mais vous voulez probablement une meilleure réponse, n’est-ce pas ? Eh bien, ce n’est pas auprès de nous que vous l’obtiendrez. En ce qui nous concerne, les autorités agissent de manière aussi benête qu’un crétin des Alpes.

    Lorsque nous pensons à ce que les autorités mijotent, nous avons du mal à le croire. Elles ont si peur d’une correction qu’elles sont prêtes à ruiner le pays pour l’empêcher. On dirait un adolescent mettant le feu à son école pour ne pas avoir à rendre son devoir de français. Il avait peut-être des problèmes avant ; là, c’est pire.

    Les dirigeants américains ont ajouté 4 000 milliards de dollars à la dette américaine ces trois dernières années pour lutter contre le ralentissement. Martin Wolf, dans le Financial Times et Paul Krugman, dans le New York Times, affirment qu’il faut dépenser encore plus pour mettre fin à cette correction démoniaque.

    Ils sont terrifiés par l’enfer. Ce qu’ils obtiendront sera pire encore.

  • Introduction

    La période est au paradoxe : aux USA la reprise se découvre partout sauf dans les statistiques : la croissance de la dette fédérale, la dégradation du bilan de la FED, l’insolvabilité du pays sont moins préoccupantes que les déficits publics de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal. Les bourses saluent d’un seul mouvement le sauvetage de la monnaie unique au prix de 750 Milliards d’Euros sans se rendre compte que les capacités de mobilisation financière de la BCE ont été fortement éprouvées et que la crise des finances publiques n’est pas finie. Un peu partout, la dépression a été conjurée par des dépenses publiques considérable, il est donc normal que la crise se métamorphose en crise des dettes souveraines.

    D’où cette question : que se passerait-il demain si la crise de la dette franchissait l’Atlantique.

    La dette souveraine des USA paraît au-dessus de tout soupçon…comme hier l’ensemble du système financier américain. Et pourtant les prémisses d’un retournement de situation sont présents aux USA. La croissance artificielle du PIB des trois derniers trimestres se fait avec un déficit public croissant. Les marchés qui ont toujours raison jusqu’à ce qu’ils se trompent ne paraissent pas tenir compte de cette marche à rebours du déficit fédéral et de la croissance. Si rien ne change, cette marche inversée peut conduire à la rupture de charge : une crise de la dette souveraine.

    Les marchés ont une vertu cardinale, l’espérance ; ils ont une croyance, l’économie américaine rebondira ; ils ont une foi, la dette souveraine des USA est qualité immaculée. Le mimétisme des marchés confère à ces trois idée la force d’une évidence intangible. Ainsi les marchés sont-ils devenus aveugles au fait que les déficits budgétaires ne sont pas revus à la baisse en 2011. Le budget 2011 sera proche de celui de 2010. L’anticipation est claire : la maîtrise de la croissance est incertaine, le déficit budgétaire devra encore (et pour combien de temps) remorquer l’économie, la dette financière est donc hors de tout contrôle : il faut la laisser filer.

    Marchés aveugles pratiquant la vertu théologale de l’espérance et des fausses croyances. Croyances rassurantes parce que partagée ; tous les ingrédients sont réunis pour un retournement brusqué : les croyances collectives des marchés n’ont-elles pas la fâcheuse tendance à se métamorphoser ponctuellement en panique. La dette souveraine américaine est donc exposée aux circonstances contraires : aléas de l’économie, taux d’intérêt, catastrophes naturelles…

  • Les banques, après avoir tout juste surmonté la crise financière, risquent de faire face à une nouvelle menace émanant de l’immobilier commercial qui pourrait bien provoquer de nouvelles pertes dans le secteur financier, a estimé lundi la BRI.

    "On peut s’attendre à ce que l’exposition à l’immobilier commercial entraîne de nouvelles pertes", a averti la Banque des règlements internationaux (BRI) dans son rapport annuel.

    Si la crise financière de 2007 a démarré avec une crise de l’immobilier résidentiel, cette fois c’est l’immobilier commercial, (entrepôts, bureaux...) aux Etats-Unis qui pourrait devenir problématique.

    Le secteur américain "a perdu plus d’un tiers de sa valeur par rapport à son pic et le taux d’impayés sur les prêts immobiliers commerciaux a dépassé 8%, soit le double par rapport à fin 2008", a estimé la banque centrale des banques centrales.

    Les établissements financiers se sont lentement remis de la crise des "subprime" en 2008, qui avait précipité des nombreuses banques au bord de la faillite. Des injections massives de capitaux et un plan de soutien public au secteur avait sauvé ce dernier d’une catastrophe majeure.

    • Les signes d’un nouveau développement de la crise

      Les inquiétudes sur les banques européennes. Le rendez-vous est attendu depuis des semaines et pourtant : l’expiration, jeudi 1er juillet, d’un prêt exceptionnel accordé il y a un an par la Banque centrale européenne (BCE) aux établissements financiers de la zone euro met les marchés sous tension. Cette opération de refinancement sur douze mois, première du genre dans l’histoire de la BCE, avait vu plus d’un millier de banques emprunter le montant record de 442 milliards d’euros. Elles doivent maintenant rembourser cette somme. L’échéance est cruciale : avec la crise de la dette souveraine, les établissements rechignent à se prêter entre eux et les plus vulnérables, en Espagne notamment, sont très dépendants du "robinet" BCE.
      L’institution tente de calmer le jeu en assurant que les banques pourront continuer à s’approvisionner à son guichet. Mais pour des prêts à plus court terme, de trois mois maximum. Une première opération devait avoir lieu mercredi. Selon le Financial Times, les instituts espagnols militent plutôt pour un renouvellement de l’offre sur douze mois. Une garantie plus sûre de financement à l’heure où se grippe l’accès aux liquidités. Mardi, le coût d’emprunt sur le marché interbancaire de la zone euro a atteint son plus haut niveau depuis neuf mois.
      Des signaux d’alarme sur les déficits. Vite, plus vite. L’alerte lancée lundi par la Banque des règlements internationaux (BRI) sur le dérapage des déficits a alimenté le stress des investisseurs. Tandis que le G20 prône une rigueur "à la carte" pour ne pas pénaliser la reprise, la Banque centrale des banques centrales souligne au contraire, dans son rapport annuel, "l’urgence" de mettre fin aux mesures de relance. Sans cet effort, un risque de "rechute" menace l’économie mondiale. La BRI pointe la "trajectoire insoutenable" que suivent les finances de plusieurs pays. La situation de la Grèce continue d’ailleurs de préoccuper les investisseurs. L’économiste Nouriel Roubini préconisait, mardi, d’engager "maintenant" une restructuration de sa dette ; une étape inéluctable.
      La vigueur de la reprise américaine en doute. De la rencontre entre le président américain, Barack Obama, et le patron de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, les investisseurs n’ont retenu qu’une phrase : "L’économie américaine fait face à des vents contraires." Les paroles rassurantes sur les signaux positifs de la reprise ont été occultées.Les investisseurs ne croient plus à une économie américaine dont le rebond suffirait à compenser les troubles de l’Europe.Et pour cause, malgré tous les stimuli à la croissance, le chômage se maintient à 9,7 % et inquiète les ménages américains. Mardi, l’indice de confiance des ménages aux Etats-Unis publié par le Conference Board a chuté à 52,9 points, après trois mois de hausse. Le marché avait déjà dû se faire à l’idée que la croissance américaine était moins vigoureuse que prévu. La hausse du produit intérieur brut (PIB) pour le premier trimestre a été à nouveau révisée à la baisse le 25 juin, à 2,8 %, contre une première estimation, fin avril, à 3,2 %.
      Le désenchantement de la croissance chinoise. Les marchés n’aiment pas les mauvaises surprises, encore moins les erreurs comptables. Mardi, l’indice composite du Conference Board sur les perspectives de croissance en Chine pour le mois d’avril a été revu à la baisse de 1,7 % à 0,3 % suite à une mauvaise comptabilisation des chiffres de construction. Lorsqu’ils l’ont appris, les investisseurs se sont affolés. Trop ? Certains analystes l’estiment.
      Mais cette annonce valide la thèse selon laquelle l’économie chinoise connaîtrait désormais une phase de ralentissement. Et ce après avoir débuté l’année sur un rythme effréné à la limite de la surchauffe : une hausse du PIB de 11,9 % sur un an au premier trimestre. La Chine pourrait ainsi ne plus être en mesure de jouer les moteurs de la reprise mondiale. Mercredi, à contre-courant de la tendance générale, les Bourses d’Asie poursuivaient leur chute.

  • BCE : il y a une vie après les 442 milliards Comme nous l’avions imaginé, le marché interbancaire européen s’est retrouvé ponctuellement, en milieu de semaine, dans une situation inédite de liquidité tout juste excédentaire. Compte tenu de la réticence des banques à faire circuler cette liquidité, les premières tensions sont apparues sur le taux Eonia, dont le "fixing" est remonté de 0,32% à 0,54%, avant de se stabiliser un peu en dessous des 0,50%. Des facteurs techniques liés à la gestion des réserves en fin de mois sont venus s’ajouter aux tensions de nature "fondamentale", liées à l’incertitude vis-à-vis de l’évolution des conditions de liquidité dans les semaines qui viennent. Enfin, les anticipations de marché tablaient encore récemment sur un maintien de l’Eonia sous les 1% pendant près de deux ans, un scénario beaucoup trop optimiste à nos yeux du point de vue des conditions de liquidité.

  • Budapest dans la tourmente financière

    [ 19/07/10 - 18H01 - Les Echos - actualisé à 19:39:03 ]
    La monnaie et les marchés financiers hongrois étaient sous pression après la suspension des contacts entre le pays et ses bailleurs de fonds internationaux, l’UE et le FMI.
    YVES BOURDILLON, LES ECHOS

    Après la Grèce, l’Espagne et le Portugal, l’attention redoutable des marchés s’est portée sur la Hongrie hier, après l’annonce samedi de dissensions entre Budapest et ses bailleurs de fonds, Union européenne et Fonds monétaire international (FMI). Ces derniers ont annoncé que, faute d’avoir obtenu des éclaircissements sur la politique suivie par le gouvernement conservateur du Fidesz, ils suspendaient la revue, menée depuis le 6 juillet, du plan d’aide à la Hongrie. Ce plan de 20 milliards de dollars, accordé au tout début de la crise financière mondiale, en octobre 2008, avait permis au pays, lourdement endetté en devise étrangère et qui ne fait pas partie de la zone euro, d’éviter le défaut de paiement. Le FMI et l’Union européenne attendent désormais des engagements fermes et des « décisions difficiles » de Budapest en matière de réduction des dépenses pour ramener le déficit public à 3,8 % du PIB cette année. Porté au pouvoir lors des législatives d’avril par sa promesse de « desserrer la ceinture » après cinq ans de cure d’austérité (en 2006 le déficit public frôlait 10 % du PIB), le Fidesz du Premier ministre Viktor Orban, préfère lui se cantonner à l’instauration d’une taxe sur les banques de 650 millions d’euros par an, soit près de 1 % du PIB. Une telle taxe, selon l’Union et le FMI, casserait la croissance et le crédit. Les deux bailleurs de fonds reprochent aussi à Budapest d’avoir élaboré un budget prévisionnel 2011 à partir de chiffres très vagues.

    La sanction des marchés a été sans ambages. Le forint a accusé un recul de 3 % contre l’euro dès l’ouverture hier et le coût d’un contrat d’assurance contre un défaut de paiement de Budapest a flambé de 47 points de base, pour s’établir à 3,7 % sur cinq ans. Ce coup de tabac s’avère être le deuxième depuis le 7 juin, quand des commentaires de dirigeants du Fidesz comparant leur pays à la Grèce pour accabler leurs prédécesseurs socialistes, avait fait décrocher le forint de 4,6 % en deux jours.

    « Il semble que le gouvernement n’a pas tiré les leçons de sa gaffe précédente, alors que le marché n’est pas d’humeur à fermer les yeux sur le moindre laxisme fiscal », estimait hier Timothy Ash, à la Royal bank of Scotland, dans une note. Sans doute le gouvernement a-t-il cru, pour renégocier l’accord de 2008 avec le FMI et l’Union, disposer de marges de manoeuvre du fait qu’il n’avait pas eu besoin de tirer les deux dernières tranches du plan, souligne Juan Carlos Rodado, analyste émergents de Natixis. Qui estime toutefois qu’une telle stratégie « va droit dans le mur car la variable clé dans un pays où la moitié de la dette publique et une part substantielle des emprunts immobiliers des particuliers est libellée en devises c’est le taux de change ». Or, le forint est une des monnaies au monde qui a le plus reculé face à l’euro ces trois derniers mois, renchérissant d’autant le service de la dette des acteurs économiques hongrois. Si le ministre de l’économie, Gyorgy Matolcsy a réitéré hier son refus d’instaurer de nouvelles mesures d’austérité, les analystes s’attendent pour la plupart à ce qu’il accède d’ici quelques semaines aux demandes du FMI. D’autant plus que la Hongrie supporte une dette publique de 80 % du PIB, certes sans commune mesure avec celle de la Grèce, mais nettement plus élevée que celle des autres pays de l’Est entrés dans l’Union européenne.

  • Les Américains croient
    au scénario de la récession

    Mots clés : inflation, croissance, récession, ETATS-UNIS, EUROPE, Barack Obama, FED
    Par Guillaume Errard
    12/09/2010 | Mise à jour : 09:58 Réactions (57)
    De plus en en plus d’économistes prédisent le pire pour l’économie des Etats-Unis. Le sentiment est partagé par les Américains.

    Nouvelle rechute ou reprise ? Telle est la question que tous les acteurs économiques et financiers se posent pour les Etats-Unis. Car, si la crise prend généralement naissance outre-Atlantique, c’est également dans ce pays qu’elle y prend fin. Mais force est de constater que, sur fond de chômage et de déficits publics élevés, l’économie de la première puissance mondiale tarde à repartir. Le président de la Banque centrale américaine, Ben Bernanke, s’est lui-même inquiété, mercredi dernier, du rythme de la reprise économique américaine. « Il y a une profusion de signes de ralentissement par rapport aux périodes précédentes », avait-il affirmé.

    Du coup, les marchés financiers,aussi bien américains, asiatiques qu’européens s’inquiètent et les indices internationaux peinent à repartir de l’avant. Le Dow Jones affiche une petite hausse de 0,33% depuis le début de l’année, le Nikkei a perdu 12,30%, le CAC 40 a reculé de 5,35%, le Footsie 100 progresse de 1,64% et le Dax allemand glane 4,32%.
    « Les Etats-Unis n’ont plus de cartouches »

    Une situation qui pousse de plus en plus d’économistes à anticiper le pire pour les Etats-Unis. Catastrophisme exagéré ou réalisme véridique ? Quoi qu’il en soit, parmi ces experts, on retrouve Nouriel Roubini, le chef de file de ce courant. Celui-là même qui avait vu venir le chaos de la crise des crédits hypothécaires à risque, les fameux « subprimes ». « Les Etats-Unis ont épuisé toutes leurs cartouches, et le moindre choc à ce stade peut faire basculer dans la récession », disait-il le 3 septembre lors d’un forum économique en Italie.

    Il est vrai que les Etats-Unis ne diposent plus beaucoup de marge de manoeuvre tant sur un plan monétaire - les taux d’intérêt de la Fed sont au plus bas - que budgétaire. Et ce, même si Barack Obama, le président des Etats-Unis vient de lancer un nouveau plan de relance de 50 milliards de dollars pour soutenir l’économie américaine. Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance, le rappelle : « Les Etats n’auront plus les moyens de se relever d’un deuxième « Lehman Brothers ».
    Vers une hyperinflation

    D’autres économistes moins médiatiques entretiennent des visions encore plus noires. Laurence Kotlikoff, professeur de l’université de Boston qui avertit depuis les années 1980 des dangers du déficit public, dresse un scénario que d’aucuns n’imagineraient : « un différend commercial entre les Etats-Unis et la Chine, les poussant à liquider ses titres de dettes du Trésor américain, qui aboutirait à des sorties gigantesques d’argent des Etats-Unis et à l’injection de quantités phénoménales de monnaie par la banque centrale américaine dans le système financier ». Au final, l’économie américaine serait terrassée par l’hyperinflation.

    Dans une lettre adressée aux pays du G20, ces économistes s’attendent à une nouvelle crise immobilière aux Etast-Unis avec « des pertes disproportionnées » pour les banques petites et moyennes, ce qui « pourrait précipiter une perte de confiance du marché dans la reprise ».

    Seront-ils entendus ? Quoi qu’il en soit, les Américains prennent très au sérieux ce scénario. Selon un sondage publié par l’institut StrategyOne vendredi, il sont 65% à croire à une nouvelle récession. Et à plus long terme, l’idée que les Etats-Unis sont « en déclin » paraît solidement ancrée.

    Pour David Brooks, éditorialiste du New York Times, les Etats-Unis sont en train de perdre leur suprématie comme la Grande-Bretagne il y a un siècle. « Les problèmes économiques actuels sont structurels. Les maux du marché du travail sont profonds et incurables. Le rebond aux Etats-Unis ne se trouve pas au coin du bois. L’ambiance pourrait être glaciale la semaine prochaine sur les marchés financiers.

  • Brésil en récession, Japon qui ne décolle pas malgré l’aide d’Etat la plus massive de l’histoire, Chine en recul, Russie, Turquie, Egypte, Malaisie, Ukraine et Grèce au bord du gouffre…
    Le Fonds Monétaire International (FMI) a été l’un des premiers à sentir le vent tourner début juin, enjoignant la Fed de retarder son relèvement des taux à 2016.

    "Le ralentissement de l’activité économique chinoise pourrait poser des risques pour les perspectives économiques aux Etats-Unis", ont déclaré des membres du Comité monétaire de la banque centrale américaine. "Avec ce plongeon des marchés financiers, je pense qu’il est improbable que la Fed relève ses taux en septembre", a indiqué à l’AFP, Stephen Oliner, expert à l’American Enterprise Institute (AEI).

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