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Editorial 13-09-2010 - Comment défendre les retraites après le 7 septembre

lundi 13 septembre 2010, par Robert Paris

Editorial 17-09-2010 - Comment défendre les retraites après le 7 septembre ?

Le 23 septembre après le 7 : suffit-il de journées d’action pour défendre les retraites ?

Selon les syndicats et partis de gauche, et selon les chiffres, la journée d’action du 7 septembre pourrait sembler un succès... Mais le gouvernement n’a pas reculé d’un seul pouce. Alors où est le succès ? Le gouvernement a maintenu son projet, le parlement l’a voté et le chef du gouvernement s’est même payé le luxe d’affirmer qu’il allait falloir ensuite passer de 62 ou 65 ans ! Cela ne prouve nullement qu’une journée d’action syndicale soit un mode d’intervention efficace. Certains syndicats ne se voient d’ailleurs pas reproposer une seule journée, conscients que cela ne mènerait à rien.

De journée d’action en journée d’action, de négociation en négociation, alors qu’il n’y a rien à négocier, les directions syndicales, loin de construire un rapport de force, loin d’organiser les travailleurs en vue de la riposte, n’ont cessé de nous lanterner, de retarder une vraie lutte, de maintenir la fictions de concertations et mené à des défaites incessantes. Ils ont préparé une situation dans laquelle les travailleurs verront la passivité comme une fatalité.

Les services publics privatisés et attaqués, la sécu et les retraites menacés et réduits, la Santé réduite et privatisée, les emplois publics et privés supprimés massivement, rien de tout cela n’a amené les centrales syndicales à rompre avec leur stratégie qui perd. Face aux entreprises qui licencient, elles ont refusé d’en faire une lutte d’ensemble. Face aux attaques gouvernementales elles ont continué à maintenir la fiction des négociations. Face aux menaces mondiales contre les travailleurs, elles n’ont fait aucun geste pour unir les travailleurs, par exemple avec les travailleurs espagnols ou grecs menacés comme nous. Face aux attaques contre les paysans endettés et ruinés, elles n’ont fait aucun geste pour un combat commun…

Certes, les militants ouvriers peuvent se dire qu’ils se sont mobilisés et qu’ils ont manifesté, que ce n’est pas de la faute de leur centrale si les travailleurs n’ont pas suivi avec suffisamment de force pour faire reculer le pouvoir. Mais c’est faux. Deux millions et demi de salariés dans la rue lors d’une journée d’action n’ont pas fait reculer d’un pas le gouvernement. Même quatre millions n’auraient pas fait plus. On a bien vu en Grèce que des journées d’action massives n’étaient pas craintes par les gouvernants parce qu’elles ne menacent pas les intérêts de classes dirigeantes. On ne peut pas gagner en effet sans s’en prendre à ces intérêts, sans faire peur au grand capital. Les dirigeants des centrales syndicales ne feront jamais cela….

D’ailleurs, même si ces directions étaient autre chose que des organisations de collaboration de classe, elles ne pourraient pas remplacer les salariés organisés collectivement en comités, sur les lieux de travail et d’habitation, pour décider d’une véritable mobilisation. La lutte qui est nécessaire ne consiste pas en des promenades derrière les centrales, lors de journées qui ne menacent nullement les intérêts des classes dirigeantes. Au contraire, les travailleurs ne peuvent faire reculer le pouvoir qu’en se faisant craindre des classes dirigeantes. On ne peut pas gagner en effet sans s’en prendre à ces intérêts, sans faire peur au grand capital. Les dirigeants des centrales syndicales ne feront jamais cela….

Seuls les travailleurs, se réunissant collectivement sur les lieux de travail et d’habitation, peuvent devenir une véritable force sociale irrépressible. Ils peuvent ainsi bloquer toute l’économie, renverser la situation dans laquelle des patrons se permettent de faire chanter les salariés en menaçant leur emploi. Tant que nous ne menacerons pas de blocage complet les intérêts des capitalistes, les attaques succéderont aux attaques, plus anti-sociales les unes que les autres.
Quant à ceux qui croient trouver une solution dans les prochaines élections présidentielles, ils se trompent lourdement. Le parti socialiste qui a fini, après bien des hésitations, par se dire favorable au maintien de la retraite à 60 ans, continue d’affirmer que les travailleurs vont devoir travailler plus pour des raisons démographiques. Ils propose seulement de le faire en augmentant le nombre de trimestres de cotisations sans toucher à la loi. Et ce alors que nombre de travailleurs sont précaires, n’ont pas travaillé de manière continue, ont perdu un emploi, n’en ont pas trouvé ou ont dû s’arrêter de travailler pour s’occuper d’enfants ! Elections et journées d’action ne sont que des dérivatifs offerts aux travailleurs pour détourner la colère populaire. La meilleure garantie que nos retraites ne soient pas mises en cause, comme le sont la Santé, les Transports, l’Education, tous les services publics, c’est que les travailleurs ne soient pas dupes de ces fausses perspectives syndicales et politiques. Démontrons que nous comptons d’abord sur nous-mêmes et les capitalistes commenceront à s’inquiéter et même à reculer en craignant pour leurs intérêts et en poussant le gouvernement à en faire autant ….

Messages

  • L’avenir sera-t-il rose, vert, noir ou ... rouge ?

    Pour certains courants politiques, l’essentiel est dans la prochaine élection de 2012. Ceux-là supposent d’avance que les travailleurs ne peuvent qu’être battus sur les retraites, sur les emplois, sur les salaires, sur les services publics et que tout cela changerait si la gauche gagnait. Mais cette gauche qui prendrait ainsi la présidence annonce d’avance qu’elle est pour l’augmentation du nombre de trimestres de cotisation, qui est seulement une autre manière de casser la retraite à 60 ans. Quant aux services publics, c’est cette gauche au pouvoir qui avait commencé leur privatisation ,sous le doux nom de réformes. Les chantages à l’emploi qui permettent de s’attaquer au salaire, aux conditions de travail, la gauche les a également initiés sous l’étiquette : acceptez les réformes sinon vous serez taxés de défendre des privilèges !

    Et d’ailleurs qui peut croire que le parti socialiste va s’attaquer aux vrais privilégiés, aux capitalistes, alors qu’avant même d’être élu, il ne s’y engage même pas ?

    Avec le PS au pouvoir, pas plus qu’avec la droite, l’avenir n’est pas rose...

    Restent "les verts", pour lesquels nous devons accepter ces sacrifices au nom de la défense de la planète ! Mais les mêmes verts ont été au gouvernement avec la gauche sans que l’on voie la différence... Ils proposent aux citoyens de se sacrifier mais pas aux banquiers, aux financiers, aux industriels des trusts ! Ils disent que nous devons cesser de prendre des bains ou d’aller en voiture au travail. Mais il ne disent pas que les salariés qui ont eu un cancer du fait de l’amiante au travail seront défendus par un gouvernement vert ! Ils ne disent pas que les salariés qui subissent du harcèlement du fait de leur hiérarchie auront des droits nouveaux pour se défendre ! Ils n’appellent pas les salariés à s’organiser sur les lieux de travail pour mettre en avant leur propre programme... Pas plus que les autres partis, les verts ne sont du côté des opprimés.

    Alors, si on ne peut pas changer les choses par les élections, l’avenir est noir ? Tout va forcément aller de mal en pis ? Mais les élections sont-elles le moyen de changer les choses ? Ce n’est pas en France que l’on devrait expliquer que les élections n’ont jamais changé l’ordre des choses ! L’Etat français actuel n’est pas né des élections mais du coup d’état militaire des généraux d’Algérie qui ont mis au pouvoir le général De Gaulle en 1958, ne l’oublions pas. Cette constitution prévoit que, si les classes dirigeantes le souhaitent, le chef de l’état prend les pleins pouvoirs, civils, policiers, juridiques et militaires ! Finie la séparation des pouvoirs...

    La France a certes été un des premiers pays à connaitre la démocratie bourgeoise mais elle a été mise en plece, non par une élection, mais par une révolution !

    Le pouvoir ne se donne pas, il se prend ! Les banquiers, les capitalistes, les financiers nous le démontrent tous les jours. Les travailleurs l’ont aussi montré à paris en 1871 en construisant le premier pouvoir aux travailleurs du monde...

    Alors, l’avenir pour des travailleurs menacés par un système qui tire à sa fin est de faire de même : de prendre le pouvoir en s’organisant et en prenant eux-mêmes les décisions. Oui, l’avenir sera rouge !

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