Accueil > 08- Livre Huit : ACTUALITE DE LA LUTTE DES CLASSES > Les trois pièges de l’unité

Les trois pièges de l’unité

mercredi 27 octobre 2010, par Robert Paris

1°) L’unité des "Français"

tromperie pour éviter le développement d’une conscience de classe et pour détourner le rôle dirigeant du prolétariat dans la lutte face au Capital en crise, dirigeant y compris des couches petites bourgeoises menacées.

2°) L’unité de l’Intersyndicale

deuxième tromperie :

 l’unité ne sert qu’à contraindre les salariés à ne pas débattre des perspectives, des buts, des moyens au nom du refus des divisions

 en réalité, ces centrales ne sont d’accord que pour refuser "la radicalisation", c’est-à-dire la perspective d’une grève générale organisée par des comités de travailleurs et fédérée nationalement par eux.

 le discrédit de l’échec ne retombera pas du coup sur les centrales mais sera un discrédit du prolétariat à ses propres yeux et à ceux de la classe moyenne, qui ainsi ne trouvera qu’à se jeter dans les bras de l’extrême droite.

La seule unité intersyndicale, c’est celle contre tout débordement des travailleurs qui s’auto-organiseraient pour mener la lutte de manière interprofessionnelle, inter-entreprises et inter-sites et, surtout, de classe, c’est-à-dire internationale...

3°) L’unité contre Sarkozy

tromperie à visées multiples :

 politicienne (la gauche) : elle sous-entend que c’est tant pis si on perd la lutte puisqu’on votera bien

 mais surtout sociale : Sarko sert d’épouvantail (rôle qu’il s’est lui-même donné) pour détourner sur lui la colère sociale qui montait contre la grande bourgeoisie. Le MEDEF lui-mêmes apparaît alors comme le "bon" négociateur (version CFDT)

 du coup, la lutte n’a pas lieu contre les vrais adversaires et elle ne peut pas faire reculer le gouvernement puisqu’elle ne frappe pas les patrons...

4°) La véritable union, celle des prolétaires, doit provenir d’abord de l’auto-organisation

 cette union est celle, internationale, des travailleurs en lutte contre le capital en crise et pour le socialisme...

 Les organisations qui pactisent avec la bourgeoisie et prétendent cependant diriger les travailleurs nous trompent en présentant leur unité "populaire" pour l’unité du front prolétarien alors qu’elle est exactement l’inverse. La conception de ces organisations politiques et syndicales consiste à "proposer des solutions en vue d’une négociation" et non à frapper l’adversaire capitaliste.

 L’unité du front prolétarien nécessite que les travailleurs eux-mêmes soient organisés au sein de comités de lutte, de comités d’action, de conseils d’usine, d’entreprise, de quartier et que ces comités soient reliés et décident ensemble de l’avenir de la lutte et ensuite de l’avenir de la société. Si la lutte ouvrière de 1936 a tant donné à craindre à la bourgeoisie, c’est qu’elle a vu dans les occupations d’usine le début de ce type d’organisation des travailleurs. Mais, une fois encore au nom de l’unité, celle avec le gouvernement bourgeois "de gauche", les syndicats ont fait reprendre le travail...

Messages

  • Sous couleur d’unité de la classe ouvrière, ces gens là prêchent l’unité avec les opportunistes et, par leur truchement, avec la bourgeoisie.

    Lénine

  • Sur France 2 lundi soir, le dirigeant de la CGT (Confédération générale du travail) a déclaré qu’à partir de maintenant l’opposition « prendra d’autres formes. »

    Le dirigeant de la CFDT (Confédération française démocratique du travail) François Chérèque a ajouté que les coupes de Sarkozy sont « toujours perfectibles »et que comme « le débat parlementaire va se terminer, on sera dans une autre optique évidemment. »

    La ministre de l’Economie Christine Lagarde a salué les remarques des syndicats hier, disant qu’elle pensait que la lutte était à un « tournant. » Les représentants de l’Etat et les dirigeants syndicaux espèrent tous que les grévistes, politiquement isolés et subissant des pertes de salaire, seront contraints de reprendre le travail.

    Les bureaucrates syndicaux sont en train de trahir éhontément.

  • Aujourd’hui encore, l’unité n’est qu’un leurre, un slogan mou, une arnaque politique. On la brandit pour sanctionner les voix qui tranchent et qui dérangent. Elle vient empêcher les débats, incite à l’immobilisme, provoque les compromis tactiques et les facilités. L’impopularité même de Nicolas Sarkozy devient un piège pour la gauche, tant elle invite au confort de l’opposition en bloc, comme s’il suffisait de tenir en souriant, pour ne pas contrecarrer le rejet mécanique du Président…

  • les dirigeants syndicaux ont mis en oeuvre une stratégie bien connue pour rendre les luttes inoffensives :

     multiplier les revendications : au lieu de diffuser une revendication centrale, motivée, claire et unifiante, l’astuce consiste a proposer selon les jours et selon les secteurs des revendications disparates qui divisent les salaries et qui les affaiblissent. Un jour on va manifester contre les conditions de travail, pour les salaires ... et accessoirement pour défendre la retraite. Un autre jour on va défiler (séparément selon les syndicats) l’un pour le retrait du projet, les autres pour des modifs de détail ..

     multiplier les journées d’action sans perspectives et sans lendemain : on organise une grève, une manif, et puis le jour suivant on communique lourdement pour dire qu’on ne sait pas du tout ce qu’on va faire ensuite ...
    Cette astuce permet de démobiliser le maximum de salaries, qui viennent manifester et qui se retrouvent seuls, décourages et sans perspectives de victoire. Sarkozy peut dormir tranquille.

     lutter contre la préparation de la grève générale : c’est certainement le point clé de la stratégie des dirigeants syndicaux, ils savent que la seule façon de faire reculer le gouvernement c’est de généraliser et de coordonner l’action des salaries et ils n’en veulent a aucun prix !
    Nous avons droit a des actions isolées par secteurs, un jour les transports ou les ports, le lendemain un autre secteur etc.. et toujours sur des revendications disparates pour éviter l’unite des travailleurs ...

  • Seriez-vous contre l’unité ? nous demanderont, non sans indignation, quelques camarades.

    Non, nous ne sommes pas contre l’unité. Mais nous sommes contre le fétichisme, la superstition et l’aveuglement. L’unité en soi ne résout encore rien. (...)Ce qui décide, ce n’est pas l’unité en soi, mais son contenu politique réel.

    Voilà ce qu’écrivait Léon Trotsky dans "Encore une fois, où va la France"

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.