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Un tremblement de terre est-il dangereux ?

mardi 10 novembre 2009, par Alex

L’origine anthropique (humaine) du réchauffement climatique est incertaine, l’origine anthropique de l’effet meurtrier d’un tremblement de terre est certaine.

La question un tremblement de terre est-il meurtrier ? peut paraitre provocante à l’heure où en Haïti les victime du séisme se comptent par milliers, voire dizaines de milliers.

Actuellement un des thèmes de l’écologie politique est de répéter que l’homme est responsable d’un réchauffement climatique, mais la responsabilité humaine dans les bilans meurtriers des tremblements de terre est peu abordée par cette écologie politique. Elle n’appelle pas à un sommet mondial (type sommet Copenhague contre le réchauffement climatique récemment) pour obliger les géants du BTP à construire des bâtiments parasismiques partout où c’est nécessaire.

Or il est des phénomènes naturels qui induisent des victimes en petit nombre directement, en grand nombre par l’effet indirect du type de société dans laquelle nous vivons : urbanisée dans le cadre de l’anarchie capitaliste, où la vie d’un pauvre ne vaut pas grand-chose, selon les critères des capitalistes et de leurs Etats. .

Le Tsunami de fin décembre 2004 fut un cas d’école. Le tremblement de terre à HaIti en est malheureusement un nouvel exemple.

Le géochimiste Claude Allègre l’explique bien dans son livre « Les fureurs de la terre » (Editions Odile Jacob, 1987). Au passage il donne quelques conseils pour réagir en cas de tremblement de terre :

Les effets des tremblements de terre

Les effets néfastes des tremblements de terre sont le résultat des vibrations et surtout leurs conséquences indirectes.

Contrairement à une opinion solidement répandue on ne meurt pas, lors d’un tremblement de terre, englouti dans une fissure
béante qui s’ouvre sous vos pieds et vous entraîne dans les entrailles de la Terre.

On meurt écrasé par son immeuble comme l’ont trop bien montré les images de Mexico en 1985, on meurt dans un incendie
déclenché par le séisme comme à San Francisco en 1906, on meurt d’un raz de marée qui submerge une ville parfois lointaine
comme à Lisbonne, mais jamais par l’appel des profondeurs.

Certes la secousse casse aussi des roches et crée des fissures dans le sol, mais, limitées dans leur extension géographique, dans leurs dimensions et leur profondeur, elles ne sont pas une menace directe. Ce sont les vibrations induites par le tremblement du sol qui, secouant les constructions humaines ou naturelles, les fissurent, les morcellent et finissent par les détruire.

Il faut savoir qu’un promeneur solitaire marchant dans une contrée désertique au foyer d’un gros séisme se retrouvera sans doute à terre mais sain et sauf, alors qu’à 100 kilomètres de là, quelques dizaines de secondes plus tard, la ville voisine sera disloquée et partiellement détruite, enfouissant sous ses décombres des milliers de morts.

Ce scénario hypothétique illustre où sont les dangers d’un tremblement de terre, dans les effets secondaires et non les causes primaires.
Les effets sont en gros de moins en moins importants lorsqu’on s’éloigne de la source du séisme. Dans le détail c’est beaucoup plus complexe et la structure géologique de la région modifie grandement cette règle simple.

Une secousse
sismique dure de quelques secondes à une ou deux minutes. C’est pendant ce court laps de temps que les mouvements du sol
engendrés par le passage des ondes détruisent les constructions humaines.

Ces mouvements du sol n’ont pas des amplitudes
énormes (quelques centimètres à quelques dizaines de centimètres en général), mais leur soudaineté et leur extension sont
telles qu’ils ont des effets destructeurs très puissants.
Notre description des séismes serait pourtant fort incomplète si nous n’ajoutions à cette phénoménologie succincte le fait
que les séismes ne se produisent jamais seuls.

C’est d’essaims de tremblements qu’il faut parler. Certains, petits,
précèdent le séisme principal, on les nomme précurseurs, d’autres, plus nombreux, le suivent pendant des jours et des mois.
Ces répliques, comme on les nomme, sont parfois elles aussi très meurtrières. Les édifices ébranlés par les secousses
principales sont abattus par les premières répliques parfois presque aussi violentes. Ainsi lors des événements de
Frioul en Italie du Nord en 1976, qui firent 6 000 morts, les répliques, quelques semaines après, firent plus de
victimes et de dégâts que le séisme principal.

Quelques conseils pratiques

De ce que nous venons de dire il est déjà possible d’extraire les recommandations principales à suivre si vous vous
trouvez en présence d’un tremblement de terre.

Ces précautions ne nécessitent ni une connaissance approfondie
des mécanismes des tremblements de terre, ni infrastructure complexe.

Elles sont une conséquence directe des observations phénoménologiques que nous venons de mesurer. Anticipant les chapitres de prévision et de prévention, il nous a paru important d’exploiter l’information immédiatement.

— Si vous êtes dehors en rase campagne, hors des zones montagneuses, loin de tout édifice, vous ne risquez rien.

— Si vous êtes en voiture, n’en sortez pas, vous êtes mieux protégé qu’à l’air libre.

— Si vous êtes à l’intérieur d’un bâtiment, protégez-vous de ce qui tombe. Passez sous la table ou sous le lit est un bon moyen ! Les premières secousses terminées, levez-vous vite pour fermer eau, gaz, électricité. Vous contribuerez ainsi à éviter incendies et dégâts des eaux. Vous aurez alors en général devant vous une ou plusieurs heures pour prendre votre matériel de camping et pour partir calmement loin des immeubles, dans la campagne si c’est possible. Vous n’aurez à y rester que quelques jours.

— Pendant les mois qui suivront il vous faudra prendre quelques précautions car une crise tardive, comme au Frioul, est toujours possible. Enlevez les objets lourds dangereux suspendus, évitez les balcons et les dessous de balcons, montrez à tous vos proches et d’abord aux enfants où ils pourront se protéger et comment ils pourront couper eau, gaz, électricité, désertez les bâtisses qui auraient été fissurées par le premier tremblement.

Voilà ce qu’il faut enseigner aux gens qui habitent des zones que l’on croit menacées. Si l’on pense que la Côte d’Azur est menacée par les séismes, alors il faut éduquer les populations. Si l’on pense que les départements d’outre-mer méritent autant d’attention que la métropole, ce qui est mon cas, alors il faut, et vite, éduquer la population de
Pointe-à-Pitre car cette ville est comme nous le verrons très menacée.

Messages

  • Les prédictions du géologue haïtien Patrick Charles, dans le journal haïtien,Le Matin ,en septembre 2008.[« Toutes les conditions sont réunies pour qu’un séisme majeur se produise à Port-au-Prince. Les habitants de la capitale haïtienne doivent se préparer à ce scénario qui finira, tôt ou tard, par arriver .Le danger est imminent.C’est le temps et le hasard qui jouent en faveur de notre capitale. Une grande catastrophe plane sur notre tête.
    Les conclusions sont unanimes : Port-au-Prince risque bien de se transformer, du jour au lendemain, en un amas de ruines au terme d’une violente secousse tellurique.Durant deux siècles, aucun séisme majeur n’a été enregistré dans la capitale haïtienne. La quantité d’énergie accumulée entre les failles nous fait courir le risque d’un séisme de 7,2 d’amplitude sur l’échelle de Richter. »

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