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Tunisie : la révolution est finie ou elle ne fait que commencer ?

mercredi 19 janvier 2011, par Robert Paris

Le peuple tunisien, après avoir subi la dictature et s’être durement mobilisé contre elle, va-t-il se contenter d’avoir renversé Ben Ali ? Va-t-il se contenter d’un replâtrage de façade ? Va-t-il accepter que des profiteurs de l’époque Ben Ali continuent non seulement d’être ministres mais aussi d’être responsables de la police, de la justice, de l’armée, de l’économie ? Vont-ils accepter que les sacrifices soient toujours pour les mêmes et les profits pour les mêmes ? Vont-ils accepter de subir les prix élevés, le chômage, le manque de logement, d’éducation, de santé, de bien-être sous toutes ses formes ? Vont-il accepter que ce soient toujours les profiteurs qui gouvernent ?

Ils n’ont pas risqué leur vie en manifestant pour accepter tout cela !!!

Maintenant que le monde a les yeux fixés sur eux, que le monde les craint, qu’ils ont montré leur force, ce n’est pas pour laisser brader leur lutte...

Bien entendu, les classes dirigeantes tunisienne, maghrébine, arabe et mondiale ne vont pas se laisser faire. Ils craignent que le peuple tunisien prenne le pouvoir et serve d’exemple à d’autres ...

Cela montre que les peuples ont parfaitement le moyen de gouverner, en s’organisant, sans passer par les structures étatiques bourgeoises, en les détruisant définitivement et en les remplaçant par les comités de travailleurs, de chômeurs, de jeunes, de femmes et de soldats, des quartiers, des écoles et des entreprises.

En lisant la presse bourgeoise, on voit bien que c’est justement ce que craignent les classes dirigeantes, elles qui ont soutenu jusqu’à la dernière minute le dictateur tunisien.

La perspective des travailleurs ne doit pas être de replâtrer le pouvoir fissuré mais de détruire toute trace de dictature...

Il n’y aura pas de démocratie véritable, ni en Tunisie ni ailleurs, au profit des travailleurs et des couches populaires, sans une lutte conséquente contre le capitalisme, ses représentants nationaux comme internationaux.

Les jeunes des quartiers populaires ont manifesté leur mécontentement et leur désarroi sans se doter ni de cadre ni d’organisation. Cette situation peut se répercuter négativement sur le devenir de leur contestation et accélère l’essoufflement de leur révolte. Il en va de même des travailleurs. Ils ne peuvent se contenter du cadre bourgeois qui leur est proposé : syndicats liés à l’Etat et à la bourgeoisie, élections dans le cadre bourgeois de cet Etat, mainmise de la classe dirigeante sur l’Etat, aucun contrôle des travailleurs sur l’économie et mainmise sur la justice, l’armée la police, les média...
Non ! Pour changer la société en profondeur, il faut d’abord et avant tout que les travailleurs, les jeunes, les femmes, les chômeurs, les milieux populaires, les petits soldats, dans la foulée de la révolte, S’ORGANISENT .....

Quiconque, toute organisation, toute structure qui ne met pas en avant la nécessité pour les travailleurs de s’organiser de manière indépendante de tous les appareils liés à la bourgeoisie et à l’Etat n’est pas véritablement dans le camp de cette révolte et cherche à la tromper !!!

La peur des impérialismes et des gouvernants du monde arabe est claire dans le reportage suivant :

"Les Occidentaux et la Ligue arabe ont plaidé samedi pour une transition pacifique en Tunisie après la fuite en Arabie saoudite du président Zine El Abidine Ben Ali, qui fut un de leurs alliés dans la région.

M. Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, a quitté la Tunisie après une contestation sans précédent de son régime réprimée dans le sang.

"Le gouvernement saoudien a accueilli le président Zine El Abidine Ben Ali et sa famille dans le royaume" et ce "en considération pour les circonstances exceptionnelles que traverse le peuple tunisien", selon le palais royal saoudien.

Ryad exprime "son soutien à toute mesure bénéfique au peuple tunisien frère" et apporte "sa solidarité totale avec ce peuple et espère la cohésion de tous ses enfants pour surmonter cette conjoncture difficile".

M. Ben Ali, premier dirigeant d’un pays arabe à quitter le pouvoir sous la pression de la rue, a été remplacé samedi matin par le président du Parlement tunisien Foued Mebezza, au poste de président par intérim, comme le prévoit la Constitution.

La Ligue arabe a appelé samedi toutes les forces politiques tunisiennes à être "unies", évoquant la "phase historique dont le peuple tunisien est témoin" et demandé "à toutes les forces politiques, ainsi qu’aux représentants de la société tunisienne et aux officiels, d’être unis pour le bien du peuple et pour réaliser la paix civile".

Le président américain Barack Obama a lui "encouragé toutes les parties à maintenir le calme et à éviter des violences" et appelé "le gouvernement tunisien à respecter les droits de l’Homme et à organiser dans un proche avenir des élections libres et justes qui reflètent la volonté réelle et les aspirations des Tunisiens", selon un communiqué de la Maison Blanche vendredi.

Les Etats-Unis ont été un allié de M. Ben Ali dans sa lutte contre l’islamisme, tout en critiquant son bilan en matière de droits de l’Homme.

"Je condamne et déplore le recours à la violence contre des citoyens qui ont exprimé pacifiquement leur opinion en Tunisie et applaudis le courage et la dignité du peuple tunisien", a fait savoir M. Obama.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a appelé à un "règlement démocratique" de la crise en Tunisie.

Les développements en Tunisie mettent "subitement au centre des préoccupations" les relations politiques entre l’Europe et ses voisins du sud, écrit pour sa part le ministre des Affaires étrangères suédois Carl Bildt samedi sur son blog.

La France, ex-puissance coloniale et alliée du régime tunisien, qui n’a pas souhaité la venue de M. Ben Ali sur son sol, a demandé samedi "l’apaisement et la fin des violences en Tunisie et "des élections libres dans les meilleurs délais".

La chancelière allemande Angela Merkel a elle appelé samedi à l’instauration d’"une véritable démocratie" exhortant les nouveaux dirigeants à "aller vers les manifestants, à mettre en place une véritable démocratie", estimant "absolument nécessaire de respecter les droits de l’Homme et de garantir la liberté de la presse et de rassemblement".

L’Union européenne (UE) s’est elle aussi prononcée en faveur d’une solution démocratique "durable".

"Nous voulons exprimer notre soutien aux Tunisiens et notre reconnaissance de leurs aspirations démocratiques auxquelles on devrait répondre d’une manière pacifique", ont déclaré le chef de la diplomatie de l’UE Catherine Ashton et le commissaire européen à l’Elargissement Stefan Fuele dans un communiqué.

Londres a demandé aux autorités tunisiennes de tout mettre en oeuvre pour une issue "pacifique" à la crise. Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a exhorté le pays à s’engager sur la voie d’"élections libres et équitables", avec "l’octroi immédiat de plus grandes libertés en matière politique"."

Toutes ces grandes puissances, tous ces gouvernants, qui soi-disant sont solidaires de la Tunisie ne sont solidaires que de leurs intérêts et craignent que le mouvement continue vers une révolution sociale en Tunisie.

Mais c’est exactement ce que souhaitent les milieux populaires et la jeunesse de Tunisie.

L’actuel pouvoir et les classes dirigeantes le savent puisqu’elles n’ont pas rouvert les écoles et universités, puisqu’elles continuent de quadriller les villes, d’y interdire les manifestations ...

Alors vive la révolution sociale en Tunisie, au Maghreb et dans tout le monde arabe, révolution qui ne fait que de commencer !!!

Tous les Ben Ali et tous ceux qui visent à les remplacer doivent tomber !!!

Toutes les forces de répression doivent être désarmées !!!

C’est au peuple d’organiser son pouvoir et plus aux classes dirigeantes !!!

Il y en a assez que les richesses s’accumulent pendant que la misère explose !!!

A bas le pouvoir dans toute la région et vive le pouvoir des peuples et des travailleurs !!!!

Vive le pouvoir des comités de travailleurs, d’ouvriers, de paysans, de chômeurs, de jeunes, de femmes et de soldats !!!

Messages

  • LA REVOLUTION TUNISIENNE A COMMENCE
    ALORS QUE LA BOURGEOISIE TUNISIENNE MANŒUVRE POUR CONSERVER LE POUVOIR
    LE PROLETARIAT, LES MASSES TUNISIENNES DOIVENT ORGANISER LEURS CONSEILS ET REVENDIQUER LA DIRECTION DU PAYS

    La fuite de Ben Ali, une première victoire pour les masses

    La fuite précipitée du dictateur Ben Ali le 14 janvier est une victoire pour les masses tunisiennes qui ont, à partir du 17 décembre, affronté courageusement plusieurs fois les balles de la police qui a fait plusieurs dizaines de morts parmi les manifestants.
    Loin d’écouter tous ceux qui prêchaient la modération et le dialogue avec la dictature honnie, les masses tunisiennes ont au contraire très rapidement mis au premier plan de leurs exigences la fin de la dictature. Faisant preuve d’une grande maturité politique, elles n’ont pas cru un mot des promesses du dictateur faites précipitamment le 13 janvier ni suivi ceux qui ont prétendu alors que le compte était bon. Au contraire, le 14 janvier, les masses ont déferlé avec une puissance encore inégalée, malgré la répression policière. Pressé d’un coté par la rue, Ben Ali s’est vu prié de l’autre coté par l’armée, restée sur la réserve, de quitter le pouvoir.

    Aux conséquences historiques

    L’onde de choc de la révolution tunisienne, empruntant les méthodes de la lutte de classes et emportant cette première victoire va secouer tout tous les pays du Maghreb, du Moyen-Orient et au-delà, ouvrant une autre perspective politique pour les masses que la poursuite des dictatures, ou l’islamisme politique, ou le mélange des deux. « Tremblez, dictateurs arabes » proclamait une pancarte aperçue dans une manifestation appelée en France le 15 janvier en soutien aux peuples tunisiens et algériens. L’inquiétude des principales puissances impérialistes, au premier rang desquelles se place l’impérialisme français, sur les conséquences que peut avoir, en Tunisie-même comme internationalement, le développement de la révolution tunisienne, est palpable à chaque instant. Après avoir soutenu la dictature de Ben Ali pendant plus de 20 ans, et jusqu’à la dernière minute pour le gouvernement français, les impérialistes se disposent pour préserver leurs intérêts et écarter la menace révolutionnaire, en collaboration étroite avec les tenants du régime encore en place.

    Toutes les forces de la bourgeoisie se disposent pour préserver l’Etat et stopper la révolution

    En effet, si Ben Ali a du s’enfuir, le système Ben Ali, l’Etat Ben Ali ne sont pas démantelés. Même si certains sont en fuite, tortionnaires et profiteurs n’ont pas disparu comme par enchantement ! Et surtout l’appareil politique de la dictature manœuvre aujourd’hui pour sauver l’essentiel du régime, les privilèges et l’impunité pour le plus grand nombre. Tandis que pendant la nuit, des bandes armées du régime tentent de terroriser la population et organisent pillages et saccages, les caciques du régime dont les carrières s’identifient à la dictature, les Mohammed Ghannouchi, 1er Ministre, membre du BP du parti de la dictature, le RCD, les Fouad Mebazaa, Président de la chambre des députés élus sous la dictature, lui aussi membre du BP du RCD, organisent au grand jour les consultations pour constituer un gouvernement d’union nationale. Les chefs de l’armée, qui n’a pas été associée à la répression menée par la police, ont jugé quant à eux, pour maintenir l’Etat bourgeois en place dans cette crise révolutionnaire ouverte, que non seulement Ben Ali devait partir, mais aussi qu’un certain ménage pour éliminer les éléments les plus voyants de la dictature devait être fait. Mais cela n’en fait pas pour autant des alliés de la révolution. Rappelons que Ben Ali est lui-même un ancien général et que des officiers supérieurs ont également occupé des fonctions ministérielles sous la dictature.

    En installant un gouvernement d’union nationale associant partisans du régime et opposants

    L’union nationale entre qui et qui ? Entre d’une part les tenants du régime et d’autre part ceux qui, qualifiés déjà « d’opposition en carton-pâte » par les masses, acceptent de se prêter à cette mascarade. Comment croire un seul instant qu’un tel gouvernement rassemblant des assassins ou leurs complices et quelques faire-valoir « démocratiques » puisse et veuille avancer d’un seul pas dans le sens des revendications des masses ? L’impérialisme français, principal et ultime soutien du dictateur Ben Ali, appuie aujourd’hui cette manœuvre, en déclarant : "La France prend acte de la transition constitutionnelle annoncée par le premier ministre Ghannouchi. Seul le dialogue peut apporter une solution démocratique et durable à la crise actuelle. La France se tient aux côtés du peuple tunisien dans cette période décisive." Pour Sarkozy en effet comme pour les partisans du régime de Ben Ali, la répression directe n’étant plus possible, le dialogue entre les principaux responsables de la dictature et de soi-disant représentants des masses est le meilleur moyen d’enterrer la révolution tunisienne. A juste titre, le Parti Communiste des ouvriers de Tunisie, qui n’y a d’ailleurs pas été invité, a dénoncé cette opération consistant à conserver le système Ben Ali sans Ben Ali. Mais les masses tunisiennes ne peuvent accepter qu’un parti ouvrier, comme le parti Ettajdid, l’ex Parti Communiste, qu’une organisation syndicale comme l’UGTT ou démocratique se réclamant de la défense des masses tunisiennes envoie des représentants participer à cette sordide cuisine trahissant leur combat et leurs volontés, alors que les tenants de l’ancien régime tiennent 8 ministères clés.

    Que veut le prolétariat, la jeunesse, que veulent les masses tunisiennes :
    Sans en dresser une liste exhaustive, on peut citer :

     Le démantèlement complet de l’Etat et du système Ben Ali / Trabelsi
     L’arrestation et le jugement en Tunisie des tortionnaires, suppôts du régime, corrompus et profiteurs de la dictature
     La dissolution complète de la police et de tous les organes répressifs de la dictature
     La libération, l’amnistie et les réparations pour tous les détenus politiques de la dictature
     Toutes les libertés politiques, syndicales et individuelles
     L’expropriation des fortunes construites sur les prébendes de la dictature, l’expropriation des entreprises accaparées grâce aux privatisations par les clans mafieux du régime, le rapatriement de leurs avoirs à l’étranger
     Des salaires décents pour tous, la réintégration des travailleurs licenciés
     La remise sur pied de l’activité économique avec l’objectif de donner du travail à tous et selon les qualifications, le contrôle des prix etc. ce qui ne pourra se faire sans une réorganisation totale de la production en fonction des besoins de la société toute entière et non plus du profit de quelques uns.

    Comment y parvenir ?

    A l’évidence, la satisfaction de ces revendications politiques et économiques implique une rupture totale avec le système de la dictature qui a mis le pays en coupe réglée. Ce n’est certainement pas le chemin que va prendre le gouvernement d’union nationale constitué pour confisquer la victoire aux masses et conserver tout le pouvoir aux mains de la bourgeoisie. Le prolétariat, la jeunesse, les masses tunisiennes ne peuvent donc compter que sur leurs propres forces, en écartant du chemin tous ceux qui prétendent parler en leurs noms, mais collaborent avec les plus fidèles partisans de Ben Ali. La force du prolétariat, de la jeunesse et des masses tunisiennes est considérable, ultra-majoritaire dans la société, pour peu qu’elle soit organisée. Mais dans quelle direction aller ?

     D’abord, fédérer les comités de vigilance qui se sont spontanément constitués pour protéger les quartiers des exactions des milices du régime,
     constituer des comités de villes avec des délégués de chaque comité,
     constituer des comités d’usines, d’universités etc. sur le même modèle,
     appeler à la constitution de comités de soldats indépendants de la hiérarchie militaire,
     rassembler toutes ces forces au plan national dans un conseil central des délégués de tous les comités sur le programme des revendications définies par les masses tunisiennes elles-mêmes.
     La constitution d’un gouvernement des travailleurs formé à partir de ces comités et appuyé sur eux pour appliquer résolument le programme voulu par les masses devient alors un objectif immédiat.

    Pour la construction d’un Parti Ouvrier Révolutionnaire en Tunisie, pour l’Internationale ouvrière révolutionnaire

    Pour surmonter les obstacles, déjouer les manœuvres organisées par la bourgeoisie avec la complicité de ses alliés dans le mouvement ouvrier, le prolétariat et la jeunesse ont besoin de construire un Parti Ouvrier Révolutionnaire qui se fixe clairement l’objectif du renverser la bourgeoisie, de constituer un gouvernement des travailleurs s’attaquant résolument au capitalisme, responsable de la misère, moteur des dictatures en Tunisie comme dans beaucoup d’autres pays. Tous ceux qui sont d’accord avec ces objectifs doivent se regrouper et s’organiser pour constituer la force indispensable à la victoire de la révolution tunisienne.

    En France, de nombreux travailleurs, en particulier d’origine maghrébine, ont manifesté leur soutien à cette révolution, lors des journées organisées par certains partis et syndicats ouvriers Mais il est de la responsabilité des organisations ouvrières françaises, pour montrer véritablement leur soutien à cette mobilisation, de rompre avec le gouvernement Sarkozy, principal appui de la dictature Ben Ali. Elles doivent soutenir cette révolution en appelant le peuple tunisien à prendre le pouvoir et dénoncer tout gouvernement d’union nationale en Tunisie.

    VIVE LA LUTTE REVOLUTIONNAIRE DU PROLETARIAT, DE LA JEUNESSE ET DES MASSES TUNISIENNES

    tract commun du Comité Communiste Internationaliste (Trotskyste) et du Groupe Révoltes sur la Tunisie en date de 18/01/2011

  • La révolution ne fait que commencer

    Le peuple Tunisien ne veut pas se voir confisquer sa révolution. Il doit et veut décider lui-même de son avenir. C’est le sens des manifestations des 17 et 18 janvier qui ont entrainé la démission des ministres proches de l’UGTT (Union Générale Tunisienne du Travail). Le Peuple Tunisien scande : « De l’eau, du pain, dissolution du parti de Ben Ali, c’est tout le régime qui doit partir…. Nous voulons un gouvernement qui nous représente et applique nos choix ».

    Comme le mouvement en Guadeloupe, le peuple Tunisien ouvre une voie qui met à l’ordre du jour le combat des travailleurs et des peuples du monde entier pour l’instauration de nouveaux rapports sociaux :

    A bas l’exploitation ! A bas la pwofitasyon ! A bas la répression !

    Solidarité des Travailleurs et du Peuple de Guadeloupe avec les Travailleurs et le Peuple Tunisien !

    Vive les travailleurs et le Peuple de Tunisie !

  • Des dizaines de milliers de Tunisiens ont manifesté dans la nuit de mardi à mercredi 7 août en banlieue de Tunis pour obtenir le départ du gouvernement dirigé par les islamistes d’Ennahda qui sont empêtrés dans une profonde crise déclenchée par l’assassinat d’un opposant fin juillet.

    Quelques heures plus tôt, le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaafar, annonçait suspendre les travaux de ce Parlement pour tenter de forcer Ennahda et leurs détracteurs à la table des négociations.

    Les manifestants, qui étaient au moins 40.000 vers 22h30 selon un responsable policier, scandaient "le peuple veut la chute du régime" ou encore "le gouvernement va tomber aujourd’hui". Des représentants de l’opposition ont évoqué dans les médias des chiffres allant de 100 à 200.000 personnes. Vers 1h, aucun incident n’avait été signalé et la manifestation touchait à sa fin.

    L’hétéroclite coalition d’opposition, de l’extrême gauche au centre-droit soutenu par le puissant syndicat UGTT, organise chaque nuit des rassemblements contre le pouvoir depuis l’assassinat du député Mohamed Brahmi le 25 juillet, attribué à la mouvance salafiste. Cette manifestation est de loin la plus importante depuis le début de la contestation.

    De nombreux manifestants tenaient des portraits de cet élu et de l’opposant Chokri Belaïd, tué il y a six mois, le 6 février. "C’est un rassemblement (...) pour l’espoir pour une deuxième république dans laquelle les objectifs de la révolution (de janvier 2011) seront réalisés", a jugé Mohsen Marzouk, un dirigeant du parti Nidaa Tounes.

    Les détracteurs d’Ennahda, le parti islamiste au pouvoir accusé d’être responsable de l’essor des jihadistes, réclament en choeur un gouvernement de salut national. Une partie d’entre eux veulent aussi la dissolution de la constituante dont les travaux sont paralysés depuis des mois.

    Les islamistes ont rejeté ces revendications, proposant en retour d’élargir la coalition gouvernementale et des élections en décembre. "Dans les régimes démocratiques, les manifestations ne changent pas les gouvernements", a jugé Rached Ghannouchi, chef d’Ennahda dans le journal "La Presse".

    Tentant d’arracher l’ouverture de négociations, le président de l’ANC a annoncé à la télévision geler les travaux de cet organe qui ne parvient pas à achever la constitution 21 mois après son élection et deux ans et demi après la révolution. "J’assume ma responsabilité de président de l’ANC et suspends les travaux de l’assemblée jusqu’au début d’un dialogue", a dit cet allié laïque d’Ennahda, estimant que "les Tunisiens en ont marre".

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