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Où va la Belgique, celle des classes dirigeantes, d’où vient sa crise et où les travailleurs et les milieux populaires veulent-ils aller ?

mercredi 26 janvier 2011, par Robert Paris

Régions administratives

et régions linguistiques

Petit historique de la question posée en termes linguistique et communautaire (pas notre point de vue)

""Oui, il faut se préparer à la fin de la Belgique" titre Le Monde du 6 septembre 2010, citant le parti "socialiste" wallon.

"Espérons d’abord que ça n’arrive pas parce qu’en cas de scission, ce sont les populations les plus fragiles qui en paieront le prix le plus lourd", déclare la ministre de la santé et des affaires sociales du gouvernement actuel, Laurette Onkelinx, dans un entretien publié par le quotidien La Dernière Heure. "D’un autre côté, on ne peut plus ignorer que parmi une grande partie de la population flamande, c’est un vœu", poursuit Mme Onkelinx, également vice-première ministre, "donc, oui, il faut se préparer à la fin de la Belgique. Sans quoi on risque d’être les dindons de la farce."

Un autre responsable francophone, le ministre-président de Wallonie, Rudy Demotte, a appelé sa communauté à envisager désormais "toutes les hypothèses", dont celle de se prendre en mains toute seule sans la Flandre. "Il est certain que nous devons nous prendre en mains nous-mêmes", a-t-il dit à la radio RTBF. Il faut aujourd’hui, estime-t-il, réfléchir à toutes les hypothèses "qui nous imposent de pouvoir nous assumer".

Ces prises de position s’ajoutent à celle d’un autre responsable important du Parti socialiste francophone, Philippe Moureaux. Ce dernier a été le premier à briser le tabou en évoquant dans une interview, vendredi, la scission du pays. "On est jusqu’à présent dans un processus de délitement de l’Etat. On va peut-être entrer dans l’organisation progressive de la séparation", a-t-il dit.

Et il est inutile de citer les responsables politiques flamands qui ne tarissent pas de discours séparatistes du type de "la Wallonie et Bruxelles, ce sont les écuries d’Augias d’une région minée par la corruption, le clientélisme politique et la gabegie financière et administrative".

"Un pays qui n’existe presque plus a-t-il encore besoin de trouver un gouvernement ? La crise politique belge soulève une question inquiétante pour l’avenir de l’UE", écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Dirk Schümer.

Depuis des mois, le gouvernement belge est incapable de trouver une issue à la rupture entre Wallons et Flamands...

Faut-il les croire ou est-ce encore leur manière de négocier un arrangement ? Faut-il craindre la disaprtion de la Belgique ?

Faut-il croire à la capacité de l’Etat belge qui en a vu d’autres ? Faut-il penser qu’on assiste à sa fin ? Faut-il s’en réjouir ? Faut-il se battre contre cette fin ? Faut-il s’en moquer ?

Faut-il en accuser les Flamands ou les Wallons ? Ou bien est-ce un signe de la manière dont les classes dirigeantes se préparent à l’avenir ? A quel avenir ?

Quand on choisit d’opposer ainsi les régions entre elles, les travailleurs entre eux, de quoi est-ce le signe ?

La bourgeoisie néerlandophone qui cultive le séparatisme prétend défendre l’identité culturelle !!!

Est-ce que la bourgeoisie néerlandophone serait une adepte de la défense de la culture contrairement à ses sœurs du reste du monde qui ne seraient que des adeptes du profit ?

Curieux discours "culturel" qui dirait : "La Wallonie n’a pas su reconvertir son économie après l’effondrement de son industrie minière. Après la Seconde Guerre mondiale, les Flamands au contraire ont mis le cap sur les nouvelles technologies et le secteur des services. Aujourd’hui, le chômage est deux fois moins élevé chez les néerlandophones que chez les francophones et les Flamands ne veulent plus partager leurs richesses avec ces Wallons misérables. "

N’est-ce pas plutôt un détournement d’une colère sociale ?

Un Flamand écrit :"La Flandre ne souhaite plus « traîner ce boulet économique ». Les Wallons vivent aux crochets de l’Etat, empêche l’économie flamande de prendre son essor et ne peuvent comprendre nos valeurs culturelles ? Nous appartenons déjà à deux pays différents."

Un Wallon écrit : "Dans les entreprises, conseils d’administration et cadres de direction deviennent exclusivement flamands. Ils pratiquent la discrimination envers les employés francophones et le racisme économique envers les entreprises wallonnes. L’armée ferme les casernes en Wallonie. La SNCB a ruiné le rail wallon au profit de la Flandre. L’aéroport de Gosselies est menacé par la jalousie flamande. La police, la sécurité d’état, les ambassades, l’agriculture (boerenbond), les relations extérieurs, la justice, le football, la FM wallonne envahie par des radios flamandes, même l’eau wallonne, tout est dominé par la Flandre. Nous sommes devenus des parias, des colonisés, comme les Congolais jadis, dans notre propre région. Il est urgent de nous libérer de cette vlaamse kolonisatie en union avec la grande famille francophone (Bxl + Wallonie + France), afin d’être plus fort pour assurer notre sécurité sociale, économique et enfin pour nous donner la grandeur qui nous manque tant. La Flandre très militante use, depuis plus de 30 ans, de sa supériorité numérique et politique pour s’approprier les richesses nationales. Elle appauvri volontairement les francophones à son profit et lui reproche ensuite des transferts financiers vers une région qu’elle tente par tous les moyens d’appauvrir. La richesse de la Flandre est artificielle et uniquement liée à l’installation des multinationales en périphérie bruxelloise, territoire devenu flamand et non belge."

Tiens ! Il n’est plus question de la langue !

Y a-t-il des privilèges de Wallons ou une propagande habile des séparatistes Flamands ? On peut lire dans la presse : « ... la partie francophone se fait largement entretenir par la population néerlandophone... » comme si les travailleurs wallons (parlant Français) exploitaient les travailleurs flamand (néerlandophones). Quel meilleur moyen de faire croire à ces derniers qu’avec les patrons flamands ils sont plus proches et y gagnent plus qu’en s’unissant aux travailleurs wallons !

N’est-ce pas plus grave, avec la crise mondiale, que l’avenir d’un Etat qui n’a jamais été celui des travailleurs, même si le peuple et les travailleurs ont cru le contraire.

Est-ce que les classes dirigeantes ne se cachent pas derrière de soi-disant volontés des peuples pour mener leurs propres opérations et quelles sont-elles ?

Voilà quelques questions ?

La manifestation du 23 janvier dernier est loin d’y répondre.

Elle manifeste un certain attachement à la Belgique, à l’Etat au nationalisme plutôt qu’au séparatisme mais, surtout, n’exprime aucun combat contre une force bourgeoise séparatiste ou nationaliste. Derrière cette apparente neutralité, il y a en fait un soutien de fond à toutes les idées et objectifs de la bourgeoisie et aucune lutte contre les buts séparatistes de la bourgeoisie. C’est loin d’être un pas en avant...

Et cette manifestation qui se voulait à l’origine «  apolitique  », par peur de la voir récupérée par certains partis, est devenue très politique, puisque largement «  pro-belge  ». Les drapeaux «  noir jaune rouge  » étaient nombreux et beaucoup de manifestants arboraient un autocollant bilingue proclamant : « Scinder ? Pas en notre nom. »

Le sac de noeuds ne fait que se nouer davantage...

Comment s’en dépêtrer ?

Quand on a affaire à une vielle querelle, embrouillée à plaisir et qui prend un tour radical brutalement, c ’est qu’il y a quelque chose de neuf et pas simplement une reprise des anciennes querelles.

Ensuite, dès que des événements cruciaux ont lieu dans un pays, même si cela semble n’avoir rien à voir, cela a un rapport avec la lutte des classes. Les classes dirigeantes sont toujours déterminées d’abord par celles-ci même si elles sont dans une lutte entre fractions.

SUITE ....A VENIR.....

Messages

  • Le sixième homme chargé de trouver une conciliation entre Flamands et Francophones pour sortir de l’impasse politique dans lequel son pays est plongé depuis six mois, jette l’éponge.

    La Belgique n’est pas au bout du rouleau, mais une règle d’or semble sur le point de se briser : devant l’impossibilité d’asseoir à une même table le premier parti des Flamands et le premier parti des francophones, le roi Albert II a accepté mercredi soir la démission du sixième homme chargé de renouer les fils en sept mois.

    L’éponge jetée par le patient Johan Vande Lanotte, « conciliateur » et socialiste flamand, montre que le génie belge du compromis est à bout de souffle. Depuis une génération, les chrétiens-démocrates flamands et les socialistes francophones avaient, hors intermèdes, toujours réussi à surmonter le fossé idéologique et donné au royaume un premier ministre venu du Nord et un gouvernement de grande coalition.

    Le 16 juin, le triomphe flamand de l’indépendantiste anversois Bart de Wever a consacré la brisure linguistique et changé la donne. Depuis mercredi, il apparaît aussi qu’il va falloir changer la règle du jeu. La Belgique, dans son chemin de croix, voit les options se resserrer. Les points de blocage sont connus. Les 4 millions de francophones de Wallonie et de Bruxelles veulent brider l’autonomie que réclament les 6 millions de Flamands. Le Sud, moins riche, redoute de voir s’assécher les transferts financiers venus du Nord. Il craint que la dynamique centrifuge, privée de frein, ne conduise à l’éclatement.

    Pour trouver un compromis et former un gouvernement répondant au mandat contradictoire des électeurs, le roi a successivement nommé un informateur, un préformateur, deux médiateurs, un clarificateur et un conciliateur. Peut-il, sans désespérer, enrichir encore d’une épithète le lexique de la crise ? Albert II reprendra aujourd’hui ses consultations.

    Trois options possibles

    En théorie, trois autres options s’offrent aux deux grands partis incapables de s’entendre. La première serait de soutenir un gouvernement « d’urgence », reproduisant sous une forme plus musclée l’équipe chargée depuis le printemps d’expédier les affaires courantes sous la conduite d’Yves Leterme. La Belgique pourrait ainsi s’attaquer enfin à une dette qui inquiète les marchés et menace, suivant le Portugal, de plonger à nouveau les pays de l’euro dans la tourmente. Mais les partis flamands - à commencer bien sûr par la NVA de Bart de Wever - ne veulent pas d’un artifice qui reviendrait à stériliser la sanction des urnes.

    Convoquer de nouvelles élections est la voie démocratique des sorties de crise. Mais le risque est qu’au lieu d’éclaircir le tableau parlementaire, elles ne viennent le noircir sur fond de tensions Nord-Sud et droite-gauche. Les Flamands, puisant dans les palabres bruxelloises un motif de plus de prendre le large, pourraient consolider la position de leur champion indépendantiste. Les Wallons, plus soucieux du coût social, n’ont quant à eux pas de raison de se détourner du solide mandat accordé aux socialistes d’Elio di Rupo.

    Le troisième scénario serait que l’un des deux grands partis accepte de se mettre hors jeu, afin de laisser l’autre nouer les alliances nécessaires à une majorité. Arithmétiquement, toutes les recompositions sont possibles. La NVA occupe seulement 30 % des bancs flamands à la Chambre et le PS 40 % des bancs francophones. Rapport de forces oblige, la question s’adresse d’abord aux partis flamands, de la droite au centre. Mais aucun ne semble encore prêt à prendre le risque politique de sacrifier Bart de Wever.

  • La question ce matin c’est bien celle-là : des dizaines de milliers de personnes dans les rues de Bruxelles pour exiger un gouvernement cela peut-il avoir un impact, réel au-delà d’un simple écho, sur les négociations en cours ?

    Un constat ce matin, tout le monde est d’accord : politiques et manifestants sont à l’unisson et disent la même chose : il faut un gouvernement !

    Mais pour y arriver, pas plus les uns que les autres ne savent comment faire !

    De Bart De Wever à Joëlle Milquet, tous se disent prêt à former un gouvernement. Le Cd&V y voit même un appel à une réforme de l’Etat et à la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde ! Il y a là assez bien d’hypocrisie. Elio Di Rupo a en effet averti : pas de gouvernement à n’importe quel prix !

    Un gouvernement ce n’est jamais qu’un moyen, un outil pour mettre en oeuvre une politique, un projet. Et de projet commun, il en manque singulièrement entre des Flamands majoritairement à droite qui veulent d’une Belgique confédérale et des francophones, principalement à gauche, partisans d’une Belgique à peine fédérale.

    Le blocage est aussi le fruit des choix des citoyens électeurs. Avec environ 40.000 personnes dans les rues, la manifestation est un succès mais un succès plein de contradictions comme la Belgique d’aujourd’hui...

    Preuve en est : on reprend les discussions politiques là où on les a laissées vendredi, comme si de rien n’était...

    Quel est le programme du jour ?

    Le conciliateur poursuit ses entretiens aujourd’hui, des entretiens bilatéraux d’ailleurs. Les 7 s’entêtent en effet autour de Johan Vande Lanotte mais toujours pas question de négocier tous ensemble ! Le conciliateur royal verra les partis flamands aujourd’hui, les partis francophones demain.

    Ils les avaient déjà vus séparément vendredi...

    Repartant de sa note, Johan Vande Lanotte demande toujours des précisions. La N-VA veut aller beaucoup plus loin dans le splitsing de la politique de l’emploi ou des soins de santé. Pour les francophones, cela revient à toucher à la Sécurité Sociale, perçue comme ciment de la Belgique. Les partis flamands n’entendent pas lâcher la N-VA qui, elle, ne veut pas se laisser isoler ni encore moins claquer la porte des négociations.

    Le blocage persiste donc tant et plus et ce n’est pas 40.000 citoyens dans les rues de Bruxelles qui vont y changer quelque chose...

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