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Président de Tunisie en fuite, premier ministre de Jordanie démissionné, ministres tunisiens du RCD renvoyés, Moubarak en salle d’attente, et maintenant à qui le tour ? Moubarak, Bouteflika, Hussein, Assad, Saleh, Aziz, Ghannouchi et Mohamed VI sont sur des sièges éjectables...

vendredi 4 février 2011, par Robert Paris

Les classes dirigeantes du monde arabe sont affolées par la révolte et reculent. Elles bloquent les prix des produits de première nécessité et annoncent des embauches massives de jeunes pour désamorcer les mouvements sociaux.

La panique est totale. Au Koweit, elle amène les classes dirigeantes à annoncer des cadeaux...

l vaut mieux prévenir que déguerpir. C’est sans doute la raison qui a poussé l’émir du Koweït, Sabah al-Ahmad Al-Sabah, à offrir 5 milliards de dollars à la population, anticipant ainsi d’éventuelles émeutes d’ordre social.

En effet, annoncée samedi par l’émir, cette généreuse donation a été approuvée à l’unanimité mercredi par les 53 membres du Parlement du Koweïtien.
Officiellement, ce généreux “cadeau” princier au peuple intervient à l’occasion de festivités nationales, dont le cinquantenaire de l’émirat. Mais il est permis de penser que l’épisode tunisienne débouchant sur le départ forcé de Ben Ali, le soulèvement de la rue égyptienne, la grogne des peuples arabes qui veulent en découdre avec l’ère des potentats, semblent avoir donner matière à réfléchir à l’émir.

Ainsi, chaque sujet parmi les 1,15 million de Koweïtiens de souche recevra le 24 février 1.000 dinars (3.580 USD) en espèces et disposera gratuitement de denrées alimentaires de première nécessité jusqu’au 31 mars 2012.

La mobilisation populaire est telle que le dictateur du Yémen supplie le peuple de ne pas descendre dans la rue pour la journée de colère, que le dictateur US et que celui de la France appellent Moubarak à quitter vite le pouvoir même si les chefs militaires ont peur qu’en quittant il leur fasse perdre leurs privilèges économiques et politiques...

Les classes dirigeantes ont peur du peuple et reculent. Elles ont ramené en arrière les prix des produits de première nécessité et reculent...

Aucune élection ne nous a donné un pareil changement nulle part que celui obtenu dès maintenant par la révolte sociale : faire peur à ce point aux classes dirigeantes locales comme celles du monde entier !!!

Même la propagande des terroristes est écrasée : le Maghreb et le monde arabe ont montré que le mouvement populaire n’a pas besoin d’Al Qaïda pour se faire respecter du monde entier !!!

Hier, l’Egypte entière scandait le même slogan : « Qu’il parte, qu’il parte ! » et le monde entier était suspendu à leurs lèvres. Plus d’un million de personnes ont manifesté en Egypte, selon les autorités. Au Caire, la capitale, mais aussi à Alexandrie, Suez, Ismaïla ou dans les villes du delta du Nil comme Tanta, Mansoura, Mahalla el Koubra.

Certes Moubarak est toujours là malgré deux millions de manifestants mais c’est pour rendre son départ moins enthousiasmant pour les peuples de la région. L’impérialisme lui a conseillé de partir en douceur pour ne pas risquer d’enflammer tout le monde arabe et tout le Maghreb et de risquer de faire chuter Bouteflika, Hussein, Assad, Saleh, Aziz, et Ghannouchi...

En Egypte même, les classes dirigeantes, l’armée et l’impérialisme ont craint que l’annonce de la chute de Moubarak entraîne un accroissement et un approfondissement non un recul du mouvement social.

Du coup, Moubarak a seulement annoncé qu’il n’y aurait pas de Moubarak candidat !!

C’est reculer pour mieux sauter.

En tout cas, la force de la révolte sociale n’est plus à démontrer.

Il lui reste à s’organiser pour fonder une nouvelle société en déracinant l’ancien système.

Pour cela, il faut absolument que les comités de quartiers et d’entreprise élisent des délégués pour des comités de ville, de région et pour une assemblée nationale des comités populaires incluant les jeunes, les femmes, les paysans, les soldats....

La lutte dans chaque pays doit aider à développer la lutte dans les autres. C’est cet effet domino qui a été notre force.

Ce n’est pas nos différences (bien réelles) qui importent : c’est notre commune aspiration et l’unité de nos intérêts comme celle de nos ennemis...

Nous ne devons respecter aucune limite, aucun respect de l’ordre établi : cet ordre ancien ne nous apportait qu’un avenir noir ....

Le mouvement de protestation né en Tunisie n’en finit plus de faire des vagues.

Après l’Algérie et surtout l’Egypte, c’est au tour de deux pays du Moyen-Orient de se soulever : le Yémen et la Jordanie.

Ces deux pays, tous deux frontaliers de l’Arabie Saoudite, connaissent en fait des remous depuis la fin janvier ; mais la contestation a pris de l’ampleur, à tel point que leurs dirigeants, le président yéménite et le monarque hachémite, ont tous deux annoncé une série de mesures dans l’espoir de ne pas suivre les pas de Zine el Abidine Ben Ali, chassé du pouvoir le 14 janvier. Ainsi, Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis plus de 32 ans au Yémen, a promis de ne pas briguer de nouveau mandat aux prochaines élections en 2013. Au pouvoir depuis 1978, mais élu pour la première fois en 1999 au suffrage universel direct puis réélu en 2006, la Constitution lui interdisait normalement de se représenter une troisième fois consécutive. Mais son parti, le Congrès populaire général (CPG) avait engagé une réforme supprimant cette limite, qui devait être examinée le 1er mars au Parlement. C’est justement cet amendement constitutionnel que Saleh s’est engagé à geler, dans un discours prononcé face aux députés, aux membres de la Choura (conseil tribal) et à l’état-major de l’armée qu’il avait convoqués pour une réunion extraordinaire. « Je formule ces concessions dans l’intérêt du pays », a-t-il souligné, assurant que « l’intérêt national » passait avant ses « intérêts personnels ».

Le chef de l’Etat yéménite Ali Abdoullah Saleh, au pouvoir depuis plus de 30 ans et confronté lui aussi à des manifestations hostiles, a annoncé ce mercredi qu’il ne chercherait pas à briguer un nouveau mandat, l’actuel expirant en 2013. De même, il s’est engagé à ne pas transmettre les rênes du pouvoir à son fils.

« Pas de prolongation, pas de transmission », a dit Ali Abdoullah Saleh, qui s’exprimait à la veille d’un grand rassemblement prévu dans la capitale Sanaa à l’occasion d’un « jour de colère » dirigé contre lui. Fin janvier, le parti au pouvoir au Yémen a proposé à l’opposition de nouer un dialogue dans le but de mettre fin au mouvement de manifestations antigouvernementales.

A l’image de la révolution tunisienne et de la contestation en cours en Egypte, des milliers de Yéménites sont descendus ces derniers jours dans les rues de Sanaa pour demander le départ du président Saleh.

« Pas de prolongation, pas de transmission », a insisté le président yéménite, indiquant ainsi qu’il ne cèderait pas non plus les rênes à son fils aîné Ahmed, chef de la garde républicaine et unité d’élite de l’armée, comme cela est redouté. Ali Abdallah Saleh a en outre annoncé le report des élections législatives du 27 avril, comme le souhaitait l’opposition qui demande une réforme politique préalable –selon elle, 1,5 million de Yéménites n’ont pas pu s’inscrire à ce jour sur les listes électorales. Le chef de cet Etat de 24 millions d’habitants, seule république de la péninsule arabique, a également assuré qu’il mettrait en place des élections au suffrage universel direct pour les gouverneurs des provinces, ce qui donnerait à la population un plus grand poids dans la politique régionale. Il a en échange appelé à la fin des manifestations, et à la reprise du dialogue avec le CPG, interrompu depuis l’annonce des élections législatives du 27 avril. Saleh a enfin proposé de former un « gouvernement d’union nationale ».

Les députés de l’opposition, qui a appelé à une « Journée de colère » jeudi, ont boycotté la séance. Mais son principal parti, Islah, a jugé ces annonces « positives » tout en précisant attendre qu’elles se « concrétisent ». « Pour ce qui est du rassemblement de demain, le projet tient, et ce sera une manifestation organisée et en bon ordre, a néanmoins ajouté Mohamed al Saadi, l’un des dirigeants de ce parti islamiste. Il s’agit d’une lutte pacifique, par laquelle la population peut faire entendre sa voix et exprimer ses aspirations », a-t-il souligné. La semaine dernière, un rassemblement a mobilisé quelque 16 000 personnes réclamant le limogeage du gouvernement. Depuis la mi-janvier, une immolation par le feu et trois tentatives ont été recensées dans le pays –acte de désespoir qui avait aussi été l’élément déclencheur de la révolte tunisienne, le 17 décembre dernier. Pour autant, Saleh a refusé la comparaison avec Tunis. « Nous sommes un pays démocratique à la différence de la Tunisie qui a placé les mosquées sous surveillance et fait taire tout le monde », avait-il fait valoir le mois dernier. Il avait déjà annoncé une série de mesures telles que des augmentations de salaires, des réductions d’impôts ou encore l’extension de la couverture sociale à un demi-million de personnes.

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh, confronté à des protestations populaires, va réunir mercredi la Chambre de députés et le Conseil consultatif, à la veille d’une manifestation de l’opposition qui a jugé "tardif" l’appel au dialogue du parti au pouvoir. Cette réunion extraordinaire intervient alors que le chef de l’Etat a multiplié les mesures sociales et économiques, dont une augmentation des salaires, face à la montée de la grogne populaire dans ce pays de 24 millions d’habitants. La création d’un fonds pour l’emploi des diplômés de l’université et l’extension de la couverture sociale à un demi-million de personnes ainsi qu’une réduction de l’impôt sur le revenu figurent parmi les mesures décidées le week-end dernier.

Mais l’opposition est toujours sceptique. Les manifestations ont débuté après quatre tentatives d’immolation par le feu dont un cas mortel, le 20 janvier. Comme en Jordanie, les opposants au parti au pouvoir, présents au Parlement, se sont constitués en un "Front commun". Leur chef, Mohamed al-Moutawakel, a assuré mardi à la presse qu’il "n’y aura pas de dialogue sans l’annulation des mesures prises unilatéralement par le parti au pouvoir". Une référence à une révision constitutionnelle susceptible d’ouvrir la voie à une élection à vie du président Saleh, au pouvoir depuis 1978.

"Au Yémen, les manifestations en faveur de la démocratie s’ajoutent à une situation intérieure déjà difficile pour le président Saleh", explique Denis Bauchard, avant de développer : "Le pouvoir doit faire face à la conjonction de révoltes tribales dans le Nord, du mouvement sécessionniste du Sud et de la présence d’Al Qaïda. " Inspirée par la "marche du million" qui a eu lieu mardi en Egypte, l’opposition a appelé à une nouvelle "Journée de la colère" jeudi. Une journée qui devrait déterminer l’avenir du pays.

De son côté, le roi Abdallah II de Jordanie a nommé mardi un nouveau Premier ministre, en la personne de Maarouf Bakhit, militaire de carrière et ancien ambassadeur qui avait déjà occupé cette fonction entre 2005 et 2007. Ce dernier, qui remplace donc le mal-aimé Samir Rifaï, a la charge de former ces prochains jours un nouveau gouvernement, et de mettre le pays sur la voie de « réelles réformes politiques » afin de répondre aux demandes des manifestants « en faveur de la démocratie ». Le pouvoir espérait que le diplomate jouirait d’une grande popularité et sa promotion ce qui pourrait suffire à endiguer le mouvement de contestation né de la cherté de la vie, des inégalités croissantes dans le pays et de la corruption. Mais la rue ne voit pas du tout Bakhit comme un réformateur. Une des premières mesures prises par le gouvernement en janvier fut le déblocage de 120 millions de dinars (169 millions de dollars) pour faire baisser les prix et créer des emplois. Mais c’est loin de suffire pour satisfaire les revendications sociales populaires !!!

Messages

  • Au pouvoir depuis plus de trente ans à Sanaa, le président yéménite Ali Abdallah Saleh s’efforce de canaliser un mécontentement populaire croissant, craignant que son régime ne soit une des prochaines victimes de la vague qui a commencé à emporter les autocraties arabes.
    Dans le sillage de la "révolution du jasmin" qui a eu raison le mois dernier du régime tunisien de Zine ben Ali au bout de 23 ans et du soulèvement populaire qui voue à la chute celui d’Hosni Moubarak au pouvoir depuis trente ans en Egypte, les opposants yéménites descendent eux aussi par milliers dans la rue.
    "Je pense que le Yémen est le prochain sur la liste. Les manifestations s’y déroulent depuis plus longtemps et je crois que c’est le prochain pays qu’il faudra suivre de près", confie Theodore Karasik, expert en matière de sécurité au centre d’analyses INEGMA de Dubaï.

  • Le roi Abdallah a évoqué samedi, au téléphone avec le président américain Barack Obama, « les événements regrettables » en Égypte et affirmé que « les atteintes à la sécurité et à la stabilité » du pays étaient injustifiables. Âgé de 87 ans, le souverain est à la tête de la dynastie Al Saoud. Son pays – le seul au monde à porter le nom d’une famille – abrite les lieux saints de l’islam, La Mecque et Médine, et recèle un quart des réserves mondiales de pétrole.

    La famille Al Saoud compte plusieurs milliers de princes qui se partagent les clés du pouvoir dans une grande opacité. Le roi Abdallah vient de subir deux opérations aux États-Unis et se repose au Maroc. La dynastie Al Saoud ne semble pas menacée, mais l’orientation fu ture de ce royaume de 18 millions de sujets est indécise. L’islam sunnite est religion d’État et la Constitution se fonde sur le Coran. Toute autre religion est proscrite.

    L’organisation Human Rights Watch (HRW), dans son rapport annuel 2010, estime que « les autorités continuent systématiquement à réprimer les droits ou à faillir à la protection des 9 millions de femmes et filles saoudiennes, de 8 millions de travailleurs étrangers et de quelque deux millions de citoyens chiites ».

    Les femmes, notamment, n’ont pas le droit de travailler, de se marier ou de voyager sans l’autorisation d’un membre masculin de la famille, son gardien légal. HRW relève également que « des ambassades asiatiques font état chaque année de milliers de plaintes de domestiques obligées de travailler de 15 à 20 heures par jour, sept jours sur sept, et sans salaire ».

  • La grogne monte en Jordanie où trois manifestations contre la cherté de la vie et appelant à la chute du gouvernement ont eu lieu depuis la mi-janvier. Le Front de l’action islamique (FAI), principal parti d’opposition, a toutefois souligné lundi 31 janvier qu’il n’appelle pas à un changement de régime mais demande des réformes politiques.

    « Nous reconnaissons la légitimité des Hachémites », la famille royale régnante, a indiqué son secrétaire général, Hamzeh Mansour. Il « n’y a pas de parallèle entre la Jordanie et l’Égypte », a-t-il ajouté. Une délégation du FAI a rencontré dimanche le premier ministre, Samir Rifaï.

    « Une pétition réclamant, notamment, la démission du gouvernement, l’amendement de la loi électorale, la formation d’un gouvernement de salut national et l’élection du premier ministre » lui a été remise et « le roi a reçu le message du peuple, il l’a bien assimilé et nous espérons qu’il agira rapidement », a précisé le responsable.

    Habile, le roi sait jouer de la mosaïque culturelle et ethnique de son pays, entre le Nord et le Sud, et surtout entre les « Transjordaniens » de souche et les Jordaniens d’origine palestinienne. Et alors que le taux de chômage se situe entre 14 % (officiellement) et 30 % (officieusement), un éditorialiste du grand journal populaire Al-Arab Al-Yawm, Fahed Al Khitan, assure qu’une « explosion » économique est possible car la corruption en Jordanie est aussi importante qu’en Tunisie.

  • En réponse à la montée des manifestations, le président yéménite a annoncé qu’il partirait à la fin de son deuxième mandat, en 2013. Mais l’opposition l’accuse de vouloir installer son fils à sa place. Et les parlementaires tentent de modifier la Constitution pour supprimer la limitation des mandats.

    Mais la contestation a d’autres raisons. Le pays est rongé par la pauvreté, la faim et le chômage qui atteint 35 %. Le gouvernement a annoncé une augmentation des salaires.

    Mais le peuple exige le départ de Saleh....

  • Alors que plusieurs centaines de milliers de manifestants défilent au Caire, les régimes voisins sont en proie à la contestation. Au Yémen, le président a annoncé qu’il renonçait à un nouveau mandat.

    L’onde de choc partie de Tunisie continue de faire trembler les régimes arabes. En écho à la contestation qui a eu raison du régime de Ben Ali et fait vaciller Hosni Moubarak, la Jordanie, aux prises avec l’une des pires récessions économiques de son histoire, traverse une période de tensions politiques. Après deux semaines de protestations, le roi Abdallah a voulu lâcher du lest ce mardi en nommant au poste de premier ministre Marouf Bakhit, son ancien conseiller militaire, en remplacement de Samir Rifaï, dont des manifestants réclamaient ces derniers jours la démission.

    Il espère que la nomination de Marouh Bakhit, ancien premier ministre de 2005 à 2007, calmera la rue en Jordanie, où il jouit d’une grande popularité. Mais le choix du roi Abdallah a été immédiatement critiqué par les islamistes. Le Front de l’Action Islamique (FAI), principal parti d’opposition en Jordanie estime que « Maarouf Bakhit n’est pas un réformateur ». « Il n’est pas l’homme pour diriger la période transitoire et pour sortir de la crise qu’endure la Jordanie », selon un membre du comité exécutif du FAI, qui promet la poursuite des manifestations à travers le royaume.

    En Tunisie, la situation reste tendue plus de deux semaines après la chute de Ben Ali. Des centaines de manifestants se sont rassemblés mardi matin à Kasserine, dans le centre du pays. Ils exigeaient une solution urgente pour mettre fin à une situation jugée « chaotique et instable ». Ils réclamaient notamment la punition des « malfaiteurs » qui se sont livrés lundi à des pillages et saccages. Les manifestants ont été dispersés par l’armée. A Carthage, dans la banlieue de Tunis, l’armée a procédé mardi à des tirs de sommation pour disperser des bandes de jeunes qui s’en sont pris à deux écoles. Personne ne semble avoir été blessé dans ces incidents.

    Le gouvernement de transition s’est réuni mardi pour la première fois depuis son remaniement du 27 janvier. Le ministre de l’Intérieur Farhat Rajhi a fait un point sur la sécurité et annoncé la reconduction du couvre-feu, en vigueur depuis le 13 janvier. Le gouvernement a aussi approuvé l’adhésion de la Tunisie à la convention internationale contre la torture et trois autres protocoles internationaux relatifs aux droits de l’homme

    En Algérie, une grande marche dans la capitale est prévue le 12 février pour demander le « départ du système » Bouteflika et la levée de l’état d’urgence, en vigueur depuis 19 ans. La journée de mardi est surtout marquée par la grève du personnel paramédical, qui réclame une hausse de salaire. Suivi à plus de 90%, le mouvement a provoqué l’arrêt de nombreux services dans les hôpitaux et les polycliniques. Seules les urgences fonctionnent normalement. Le personnel de l’éducation a appelé de son côté à un rassemblement devant le ministère. Les chômeurs prévoient pour leur part le 6 février un mouvement de protestation devant le siège du ministère du Travail, où ils comptent déposer une plate-forme de revendications.

    Au Yémen, le président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a annoncé mercredi lors d’un discours devant le Parlement,qu’il renonçait à un nouveau mandat. Confronté à des protestations populaires depuis la mi-janvier, il a aussi annoncé le report des élections législatives prévues pour le 27 avril et dont la tenue en l’absence d’une réforme politique était contestée par l’opposition. Il a appelé cette dernière à arrêter les manifestations et reprendre le dialogue en vue de la formation d’un « gouvernement d’union nationale ». Le discours du président Saleh intervient à la veille d’une « Journée de la colère » jeudi, à l’appel de l’opposition.

    En Syrie, où la situation était jusqu’alors restée calme, un appel à manifester vendredi après-midi contre la « monocratie, la corruption et la tyrannie » du régime de Bachar el-Assad a été lancé sur Facebook, dont l’accès est pourtant bloqué. Un groupe, qui a réuni plus de 7.800 membres mardi, a lancé un appel à manifester sous le slogan de « la Révolution syrienne 2011 ». Il invite les jeunes à participer à « la première journée de la colère du peuple syrien et de rébellion civile dans toutes les villes syriennes ». « Vous ressemblez aux jeunes de Tunisie et d’Egypte. Haussez la voix d’une manière pacifique et civilisée, car exprimer ses opinions est garanti par la Constitution », indique le groupe dans un communiqué.

    Au Qatar, au Liban, en Bosnie, en Grèce, en Allemagne, en Thaïlande et aux Philippines, des manifestants se sont rassemblés devant les ambassades égyptiennes pour protester contre le régime de Hosni Moubarak.

    Au Maroc, un jeune homme a été blessé après avoir tenté de s’immoler par le feu au cours d’un sit in de protestation mardi devant le ministère de l’Education à Rabat.Il participait à une manifestation de protestation d’enseignants contractuels réclamant leur titularisation. Quatre tentatives d’immolation par le feu ont eu lieu au Maroc en une dizaine de jours.

  • Les dirigeants du Pays du Golfe redouteraient-ils que l’exemple de la Tunisie n’inspire un peu trop la population de leur pays, comme cela est le cas actuellement en Egypte ?

    Cela y ressemble ... : Panhard, le fabricant français de blindé léger a confirmé au journal « Les Echos » être assailli de demandes de devis depuis vendredi dernier, date correspondant à l’un des sommets de la contestation populaire en Egypte.

    Panhard, ancien constructeur automobile reconverti dans la production de véhicules militaires, affirme ainsi recevoir de demandes de devis en masse de la part des pays du Golfe, craignant un éventuel effet contagion de la révolution Tunisienne et des mouvements de révolte populaire contre le régime en place, observés à l’heure actuelle en Egypte.

    Le PDG de cette entreprise française, Christian Mons a ainsi déclaré au journal que ces clients étaient inquiets des répercussions des manifestations anti-Moubarak.

    Au total, il estime à "plusieurs centaines de véhicules" la demande potentielle, tous pays confondus, sans en préciser la liste.

    La société évoque toutefois avoir des contacts sérieux avec la Libye où les garde-frontières négocient l’achat de 120 véhicules blindés à roue VBR. Précisons également au passage qu’en Russie, le ministère de l’Intérieur envisage pour sa part d’acheter 500 blindés légers VBL.

  • Président de Tunisie en fuite, premier ministre de Jordanie démissionné, ministres tunisiens du RCD renvoyés, Moubarak en salle d’attente, et maintenant à qui le tour ? Moubarak, Bouteflika, Hussein, Assad, Saleh, Aziz, Ghannouchi et Mohamed VI sont sur des sièges éjectables...

    Les classes dirigeantes du monde arabe sont affolées par la révolte et reculent. Elles bloquent les prix des produits de première nécessité et annoncent des embauches massives de jeunes pour désamorcer les mouvements sociaux.

  • La police palestinienne a réprimé mercredi soir une manifestation de soutien au soulèvement en Egypte à Ramallah, selon les organisateurs et Human Rights Watch (HRW) qui a appelé à la suspension de l’aide à la sécurité palestinienne. Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a appelé le 29 janvier Hosni Moubarak au téléphone pour lui faire part de sa solidarité avec l’Egypte et son engagement pour sa sécurité et sa stabilité.

  • Les organisateurs de la manifestation à Sanaa estiment à 100.000 le nombre de manifestants dans la capitale. Il s’agit du plus grand rassemblement contre le régime du président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.

    Le parti au pouvoir, le Congrès populaire général (CPG), a organisé une contre-manifestation sur la place al-Tahrir (place de la Libération). L’opposition avait prévu de manifester sur cette même place, qui porte le même nom que la grande place du Caire où se rassemble l’opposition égyptienne. Mais les partisans du CPG l’avaient investie tôt le matin.

    Les protestataires ont alors changé de lieu, pour se rendre près de l’Université de Sanaa, dans l’ouest de la capitale yéménite. "Le peuple réclame un changement" de régime, clamaient les opposants à la politique gouvernementale.

    L’opposition appelé à une "Journée de la colère" jeudi dans tout le pays. 16.000 Yéménites, inspirés par la Tunisie et l’Egypte, avaient déjà manifesté jeudi dernier à Sanaa pour réclamer le départ du chef de l’Etat.

    Des centaines de manifestants à Aden
    Des centaines d’opposants se sont rassemblés à Aden (sud), mais les forces de l’ordre les ont dispersé quand ils ont voulu défiler, tirant des balles réelles et des grenades lacrymogènes, selon le correspondant de l’AFP. Dans le même temps, une trentaine de militants séparatistes ont été arrêtés.

    Des milliers de personnes ont également manifesté, certaines à l’appel du Mouvement sudiste pour réclamer l’indépendance du sud et d’autres à l’appel du Forum Commun pour réclamer le départ du président Saleh, dans différentes villes du sud du Yémen, notamment à Ibb et à Taez, selon l’AFP.

    Le président annonce qu’il ne se représentera pas
    Le chef de l’Etat yéménite, Ali Abdallah Saleh, a annoncé mercredi qu’il ne chercherait pas à briguer un nouveau mandat.

    Confronté à des mouvements populaires hostiles, Ali Abdallah Saleh s’est engagé à ne pas transmettre les rênes du pouvoir à son fils, et a demandé en échange à l’opposition de suspendre ses manifestations et de reprendre le dialogue.

    En vertu de la constitution, Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, doit le quitter au terme de son mandat en 2013.

    Il avait indigné l’opposition en 2010 en laissant entendre que la Constitution pourrait être modifiée pour lui permettre de se représenter sans limites. Le président Saleh a également appelé à la formation d’un "gouvernement d’union nationale".

    Lors d’un discours devant le parlement, Ali Abdallah Saleh a, en outre, annoncé le report des élections législatives prévues pour le 27 avril et dont la tenue en l’absence d’une réforme politique était contestée par l’opposition.

    "Je suis contre un renouvellement de mon mandat, et contre la transmission héréditaire du pouvoir", a déclaré Ali Abdallah Saleh, précisant qu’il demandait "le gel des amendements constitutionnels dans l’intérêt national".

    Les Etats-Unis ont salué les "déclarations positives" du président yéménite. "Nous accueillons favorablement toutes les décisions du président Saleh faisant progresser politiquement le Yémen par des moyens non violents et démocratiques", a déclaré Philip Crowley, le porte-parole de la diplomatie américaine.

    Situation explosive au Yémen
    Le Yémen est la seule république de la péninsule arabique. Mais l’opposition dénonce la dérive autocratique et dynastique du régime. Au pouvoir depuis 1978, Ali Abdallah Saleh, 68 ans, a été élu une première fois en 1999 au suffrage universel direct pour un mandat de sept ans. Il a été réélu en 2006 pour un mandat qui arrive à expiration en 2013. L’opposition le soupçonne de vouloir transmettre le pouvoir à son fils aîné Ahmed, chef de la garde républicaine, unité d’élite de l’armée.

    Le chef de l’Etat a multiplié les mesures sociales et économiques, dont une augmentation des salaires, face à la montée de la grogne populaire dans ce pays pauvre de 24 millions d’habitants. Il a ainsi annoncé lundi la création d’un fonds pour l’emploi des diplômés de l’université et l’extension de la couverture sociale à un demi-million de personnes, ainsi qu’une réduction de l’impôt sur le revenu.

    Quatre tentatives d’immolation par le feu, dont un cas mortel le 20 janvier, ont été signalées au Yémen.

    Le Yemen est en proie actuellement à un regain d’activité des islamistes radicaux, à des troubles séparatistes au Sud et à un soulèvement chiite dans le nord, le tout sur fond de pauvreté endémique. Un tiers des Yéménites souffrent régulièrement de la faim.

  • En Egypte comme en Tunisie la réponse des classes dirigeantes consiste à faire peur aux citoyens pour que ceux-ci se jettent au cou de l’Etat chargé de les sauver...

    Des attaques vraies ou fausses devant différents lycées de la capitale ont fait le sujet de nombreux journaux de la capitale le mercredi 2 février. La veille, la rumeur de l’enlèvement d’un jeune lycéen dans la banlieue de Tunis avait alarmé toutes les mères de famille. Quelques heures plus tard, le ministre de l’Intérieur, Farhat Rajhi, démentait lui-même le kidnapping. Il s’agirait d’un coup monté ou d’une erreur.

    Il en est de même avec les agressions devant les lycées en banlieue. Des témoins confirment des coups de feu tirés en l’air par l’armée prés du lycée de Carthage par exemple. Ailleurs, d’autres rapportent des attaques au couteau dans au moins quatre établissements. Mais à chaque fois, personne n’est interpellé ou blessé.

    Alors, rumeurs ou attaque véritable ? Selon l’éditorialiste du journal Le Quotidien, il s’agirait de manœuvres pour déstabiliser la population, de créer un sentiment d’insécurité alors que la transition démocratique est encore très fragile en Tunisie. Farhat Rajhi, le ministre de l’Intérieur a confirmé mardi 1er février, l’existence de tentatives de déstabilisation de la sécurité de l’Etat.

    Au soir du 2 février, sur le campus universitaire, des étudiants se préparaient une nouvelle fois à assurer eux-mêmes leur protection, par crainte d’attaques éventuelles.

  • L’agence de notation Fitch dégrade d’un cran la note de la dette souveraine de l’Egypte, dans la foulée des deux autres agences, Moody’s et Standard and Poor’s.
    La Bourse du Caire doit rouvrir lundi alors que les Bourses arabes ont perdu 49 milliards de dollars en sept jours sous l’effet du mouvement de contestation. La capitalisation de 13 marchés boursiers arabes est passée de 991 milliards de dollars américains le 25 janvier, date du début des manifestations au Caire, à 942 milliards de dollars le 31 janvier, a indiqué lebureau d’études koweïtien KAMCO dans une étude. La Bourse égyptienne a perdu 12 milliards de dollars au cours des deux premiers jours des manifestations, selon l’étude.
    La coupure d’internet pendant cinq jours par le gouvernement égyptien devrait avoir coûté à l’Egypte 90 millions de dollars (65 millions d’euros), et son impact pourrait être encore plus important sur le long terme, selon une première estimation publiée par l’OCDE.

  • Bouteflika a peur...

    Le président Abdelaziz Bouteflika a annoncé jeudi des mesures en faveur des libertés publiques en Algérie, avec la levée "dans un très proche avenir" de l’état d’urgence en vigueur depuis 1992 et un meilleur accès aux médias pour les partis d’opposition.
    Le chef de l’Etat a également ordonné à son gouvernement d’adopter des mesures favorables à la création d’emplois.
    Ces annonces interviennent alors que des soulèvements populaires ont eu raison du régime de Zine Ben Ali en Tunisie voisine ou menacent le pouvoir d’Hosni Moubarak en Egypte.
    Des associations, des syndicats et des formations d’opposition ont lancé un appel à manifester en faveur de réformes démocratiques le 12 février en Algérie.
    "Pour mettre un terme à toute polémique infondée sur cette question", la levée de l’état d’urgence interviendra "dans un très proche avenir", a déclaré Abdelaziz Bouteflika, cité par l’agence de presse APS, en conseil des ministres.

  • Des travailleurs vous invitent à une réunion-débat Sur la révolte qui embrase

    La Tunisie, l’Egypte, le Yemen …

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    Vendredi 11 février à 18h00 Bourse du Travail, salle Louise Michel Métro République

    Comité de Lutte de Travailleurs Interpro

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  • Soucieux d’éviter un scénario à la tunisienne, les pays voisins de la région se ruent sur l’achat de blé, de maïs ou d’orge pour gonfler leurs stocks. La pression sur les prix s’accentue.

    Mieux vaut prévenir que guérir. Pour les pays voisins de la Tunisie, jamais ce proverbe n’a autant été d’actualité. Soucieux d’éviter toute contagion de la crise tunisienne, Maroc, Algérie, Libye ou encore Egypte mènent une lutte contre la hausse brutale des prix alimentaires, point de départ des émeutes qui ont secoué le pays de l’ancien président Ben Ali. Pour ce faire, une seule solution : faire gonfler les stocks de céréales.

    Ces derniers jours, les pays du Maghreb se ruent littéralement sur les marchés mondiaux. Ainsi, l’Algérie a acheté 1 million de tonnes de blé en quinze jours, et a lancé mardi une commande pour 600.000 tonnes supplémentaires. Les exportations françaises vers le pays sont en augmentation de 30% à 2 millions de tonnes. De même, les achats du Maroc à la France, partenaire commercial privilégié du royaume, ont augmenté de plus de 900.000 tonnes au cours de la première moitié de la campagne. Le pays de Mohammed VI a aussi lancé le 12 janvier un appel d’offre portant sur l’achat de 255.000 tonnes de céréales.

    L’Egypte a déjà réceptionné 700.000 tonnes de blé français de plus cette année que lors de la campagne précédente à la même époque, soit environ 1,9 million de tonnes. Le pays, premier importateur mondial de blé, devrait acheter 10,2 millions de tonnes cette année contre une moyenne de 8 millions en temps normal. La Libye n’est pas en reste. Le pays a déjà acheté presque autant de blé que lors des deux dernières campagnes réunies, selon l’établissement public France AgriMer. La Tunisie n’a, pour le moment, importé que moins de 150.000 tonnes de blé tendre.

  • Les prolétaires nord-africains, moyen-orientaux et albanais crient au monde par leurs émeutes de ces dernières semaines, que le capitalisme n’est pas en mesure de satisfaire les exigences élémentaires des masses et que cette situation intolérable doit changer. Les prolétaires d’Europe et d’Amérique les regardent avec stupéfaction, inquiets mais également contents de révoltes qui mettent en fuite des gouvernants sanguinaires. Les prolétaires des pays les plus riches de la planète, qui ont connu eux aussi une détérioration constante de leurs conditions de vie et de travail, n’ont pas la force de se révolter de la même façon. Ils ont été éduqués dans le respect de la « légalité démocratique », ils sont intoxiqués depuis des décennies par le mythe d’une démocratie dont ils constatent chaque jour l’impuissance à résoudre leurs problèmes de vie quotidienne, mais dont ils n’arrivent cependant pas à se libérer pour laisser s’exprimer la révolte que tout esclave ressent inévitablement.

    Mais les prolétaires d’Europe ont cependant une histoire de luttes de classe, de luttes révolutionnaires non seulement contre les anciens régimes féodaux, mais aussi contre le capitalisme. C’est cette histoire qu’ils peuvent et qu’ils doivent se réapproprier s’ils ne veulent pas rester éternellement soumis à leurs bourgeoisies impérialistes ; il leur faut redécouvrir les enseignements des glorieuses luttes de classe du passé et des véritables révolutions sociales qui ont fait trembler toutes les puissances impérialistes !

    Si les prolétaires du Maghreb et du Moyen-Orient qui se sont dressés contre leurs régimes, se laissent canaliser dans la voie de la démocratie et des élections prétendument non truquées vers où les orientent les partis d’opposition, ils ne réussiront pas à trouver une perspective pour leur classe , ils ne réussiront pas à s’émanciper de l’exploitation et de l’oppression qui les condamne à la misère et demain les transformera en chair à canon, comme cela a déjà été le cas lors des guerres innombrables qui ont ensanglanté la région. (...) Les prolétaires européens, de leur côté, ont tout à perdre à se contenter de regarder passivement ce qui se passe sur l’autre rive de la Méditerranée ; la révolte des prolétaires et des masses déshéritées du Maghreb et du Moyen-Orient les intéresse au premier chef : ce sont leurs frères de classe qui se révoltent, poussés par la faim et la misère, et si la répression triomphe une partie d’entre eux viendront chercher en Europe les possibilités de vie qu’ils n’ont plus chez eux, comme cela se passe depuis des décennies - nouvelle démonstration que la condition prolétarienne est la même partout. Le capitalisme ne pourra pas ne pas utiliser ces nouveaux arrivants pour accroître la concurrence entre travailleurs ; voilà pourquoi la révolte des masses d’outre Méditerranée intéresse directement les prolétaires européens. Les prolétaires sont les seuls qui n’ont rien à craindre de ces révoltes, qui n’ont aucune raison de redouter que l’incendie social ne touche les métropoles européennes. Ce sont les seuls parce qu’ils font partie de la même classe des travailleurs salariés, exploités par des capitaux appartenant au réseaux d’intérêts qui lient les bourgeoisies les unes aux autres, et qui doit être combattu partout.

    Mais pour qu’elle soit efficace, cette lutte doit s’affranchir des mythes d’une « démocratie » et d’un « légalisme » que tout bourgeois, tout capitaliste, sous la pression de la rue, est prêt à revendiquer contre d’autres bourgeois haïs et discrédités, quitte ensuite, le calme revenu, à les piétiner sans scrupule !

  • Le mouvement de contestation qui a entraîné la chute du président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, le 14 janvier, a provoqué une véritable onde de choc dans les pays afro-arabes. Au pouvoir depuis 1981, les jours de Hosni Moubarak à la tête de l’Egypte, secouée par une révolte populaire sans précédent depuis une semaine, semblent désormais comptés. Algérie, Soudan, Mauritanie, Maroc...plusieurs autres pays arabo-africains ont connu des troubles sociaux suite à la hausse des prix des denrées alimentaires ces dernières semaines. Manifestations, immolations, émeutes agitent les quatre coins de l’Afrique du Nord.

  • Pour gagner la paix sociale, le gouvernement marocain a annoncé, fin janvier, qu’il allait accroître les importations des denrées de base et maintenir les subventions malgré la hausse vertigineuses des prix sur les marchés internationaux. Les autorités ont également rejeté toute similitude de la situation du Maroc avec l’Egypte et la Tunisie. Quatre tentatives d’immolation par le feu ont eu lieu ces quinze derniers jours. Par ailleurs, un groupe de jeunes Marocains a appelé sur le réseau social Facebook à « manifester pacifiquement » le 20 février pour une « large réforme politique » dans le pays. « Nous appelons tous les Marocains à manifester le 20 février pour la dignité du peuple et pour des réformes démocratiques », indique la « plate-forme » de ce groupe qui dit compter près de 3 400 sympathisants.

  • Des centaines de jeunes Soudanais ont manifesté hier à Khartoum et Omdurman dans le cadre d’une journée nationale de protestation contre le régime en place. A l’université islamique d’Omdurman, près de la capitale, un millier de manifestants ont défilé dans les rues, lançant des slogans hostiles au président Omar El Béchir, entre autres : « Ocampo, ce que vous avez dit est vrai ». Cela en référence à Luis Moreno-Ocampo, procureur de la Cour pénale internationale (CPI), qui a inculpé M. Béchir pour « crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide au Darfour » à l’ouest du Soudan.

    Des affrontements ont éclaté lorsque les manifestants ont jeté des pierres en direction des policiers, qui ont répliqué à coups de bâton. A l’université Al Ahlia, une autre manifestation a rassemblé près de 500 étudiants. Membre du parti d’opposition El Oumma, Moubarek El Fadl a indiqué que « ce que nous avons vu en Egypte a inspiré la jeunesse ». Il ajoute que « ces jeunes veulent montrer leur colère devant la gestion du Soudan qui a mené à la partition du pays et parce que l’avenir du Nord est incertain ». A Khartoum, des centaines de jeunes ont manifesté près du palais présidentiel aux cris : « Nous voulons du changement. Non aux prix élevés. » Près du centre-ville, à la faculté de médecine, les services de sécurité ont tenté d’empêcher des manifestants de quitter le campus. Ces derniers sont sortis néanmoins dans la rue, exprimant leur colère contre le pouvoir en scandant : « Révolution contre la dictature. »

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