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Editorial - Une attaque générale et centralisée et des répliques inégales, dispersées et sans perspectives...

dimanche 6 février 2011, par Robert Paris

L’attaque anti-sociale est coordonnée dans le temps et dans l’espace et la réponse organisée par les centrales syndicales est tout le contraire. Les ports, les dockers, se battent seuls. Les crèches se battent seuls. L’Education nationale réagit séparément. La Justice réagit séparément. Tout comme la Recherche avait agit séparément. Et ne parlons pas des boites qui licencient contraintes de se battre dos au mur....

Mais cette attaque a lieu en même temps de la part du même gouvernement contre les services publics tous réduits à la portion congrue en même temps. C’est la même cause qui provoque la multiplication des pannes de transport, la réduction du nombre d’enseignants, la quasi disparition des budgets de recherche, la pénurie de moyens à l’hôpital public, les fermetures d’hôpitaux et de services, l’invention d’un tarif "chambre seul" et la disparition des exigences de qualification des personnels des crèches comme le manque de moyens de l’Education, de la Santé, de la Justice...

Les dockers, comme les salariés des sous-traitants l’Automobile ou les personnels des crèches ou de l’Education nationale se heurtent aux mêmes problèmes et aux mêmes adversaires. Peuvent-ils gagner face à une offensive d’ensemble en séparant les luttes, en ne donnant pas du coup leur signification pour les travailleurs ? Non, mille fois non !

Est-ce que quelque chose a été tenté pour unifier les revendications ? Non !

Chacun peut prétendre que cela correspond au manque de volonté des salariés eux-mêmes mais cela n’est pas exact.

Quand on a appelé les travailleurs à agir ensemble pour les retraites, les salariés ne se sont pas refusés en prétextant des différences de catégories. Ce sont les centrales syndicales qui les mettent en avant, laissant croire aux dockers qu’ils doivent se défendre séparément, aux personnels hospitaliers de l’hôpital Tenon qu’ils peuvent gagner seuls ou encore aux salariés des entreprises qui licencient qu’ils n’ont pas le choix ...

On nous dit que le privé, ce n’est pas le public, qu’il faut "défendre la Recherche", "défendre l’hôpital public", "défendre les transports"...

Mais on ne nous dit pas comment on va gagner si on se bat séparément.

Le privé, c’est différent ? Mais, si l’Etat n’a plus d’argent pour les services publics, n’est-ce pas parce qu’il est au service d’intérêts privés, qu’il a mis l’argent de nos impôts à la disposition des capitaux privés ?

Les suppressions d’emplois ont lieu aussi bien dans le secteur public que privé et aujourd’hui les fonctionnaires savent bien que leur emploi est lui aussi menacé.

Ceux qui prétendent qu’il faut défendre sa catégorie, sa profession, son secteur, son entreprise, ne nous rendent pas service. ils nuisent à la nécessaire prise de conscience de classe des travailleurs, indispensable pour faire reculer les classes dirigeantes...

La classe ouvrière aurait les moyens de mettre en échec cette offensive générale des patrons et de leurs représentants politiques à condition de se servir de son nombre et de rassembler ses forces par-delà les divisions artificielles qu’on voudrait dresser en son sein.

Mais, pour cela, il lui faut s’organiser par delà les professions, les catégories, les secteurs et les entreprises, les salariés avec les chômeurs et les jeunes : en comités de travailleurs discutant de toutes les questions que pose l’avenir, celle de l’emploi, celle des capitaux, celle du gouvernement. Et sans se laisser arrêter par aucune barrière mise par la société actuelle.

Messages

  • Quand en 2009 les enseignants universitaires ont appelé tous les personnels de l’éducation à se joindre à eux, de la maternelle à la l’université, pour se défendre contre la casse de l’emploi, des diplomes, des conditions de travail, des enseignements, des salaires, aucun syndicats ne les a devancé, ni appuyés, mais ils ont participé à l’isolement de cette lutte.
    Quand en septembre 2010, les syndicats appelaient les salariés à des manifestations le samedi, des débrayages le mardi 2 semaines après, etc..pendant 3 mois, on peut dire qu’ils nous ont usés les pieds mais il n’ont pas usé la volonté du patronat et de l’Etat de poursuivre ses sales coups : les rares secteurs ou la grève pouvait se développer les syndicats majoritaires ont tout fait pour la briser, comme à la RATP avec l’appel de l’UNSA à stopper tout mouvement reconductible de grève sous prétexte que la "réforme des retraites" passerait de toute façon !
    Quelle exemple de conviction et de combativité, surtout pour cette intersyndicale qui disait depuis le début septembre que rien n’était joué, même votée, une loi pouvait se défaire comme celle du CPE..

    Le double discours était de mise et surtout dans le secteur du privé, c’était l’unité syndicale pour ne rien faire, même pas appeler à une assemblée des personnels !

    Mais est ce pour nous étonner que ces chefs syndicaux nous envoient dans le mur et parlent de grève générale les jours de fête et n’en évoquent pas la perspective quand les salariés pensent que ce serait la seule manière de faire reculer les gouvernements et tous les patrons publiques et privé.

    Non, car c’était Tibault, chef de la CGT, qui avait martelé à propos de la grève générale aux Antilles en 2009, qu’il était impossible de transposer cela à la métropole ; pour quelle raison, mystère..

    Par contre il était tout à fait possible de négocier pendant des mois avec le gouvernement Sarkozy qu’après la défaite des cheminots et des agents RATP sur leur retraite en 2007, le moment était venu pour s’en prendre aux retraites de tous les salariès en 2010.
    Sarkozy a remercié personnellement la CGT en 2008 et d’ailleurs ils ont fêté ça au champagne à chaque réveillon jusqu’à celui de 2011 ou le discrédit syndical est tellement important et le mécontentement des salariès envers les centrales qui les ont menés à la défaite, est profond et général, que la CGT a été désignée pour jouer le rôle du syndicat qui refuse les petits fours en public, alors que les salons de matignons continuent d’être leur auberge favorite.

    Alors, les syndicats ne peuvent que nous entrainer au casse pipe car déjà ils défendent cette société qui tue les emplois, les gens au travail, empoisonne les malades, démolit les hopitaux, les écoles, culpabilise nos vieux, les chomeurs, les bas salaires, laisse mourir les pauvres qui sont chassés de partout etc...

    Ces syndicats nous disent : il faut défendre les acquis comme les congés payés ou la retraite, mais dans les faits ils sont prêts à tout négocier.

    Ils craignent une chose : c’est que nous comprenions que notre sort sera le même que ceux de Tunisie car déjà pour beaucoup de travailleurs,de jeunes, de retraités et de chomeurs, cette société est déjà trop, vraiment trop insuportable.
    Et comme en Tunisie, ces syndicats font tout pour nous faire croire qu’ils sont indispensables pour réformer le pays et les entreprises...mais plus ça va et plus ils nous accompagnent à la catastrophe.
    Quand en Tunise et ailleurs les classes laborieuses gagnent ou font peur au point ou les dirigeants reculent (ou le promettent) sur toutes les mesures anti sociales qu’ils prévoyaient, c’est que leur mouvement est générale et que les frontières entre telle ou telle catégorie sociale, métiers, grade etc..sont tombées pour devenir une seul et même lutte contre un régime, un système ! là est le début d’un vrai changement, dans notre propre organisation indépendamment des appareils d’Etat, syndicats compris !

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