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Quelques révoltes populaires

jeudi 10 février 2011, par Robert Paris

La révolte des Rustauds

La révolte des Rustauds débute en 1524 à l’Est du Rhin, dans le pays de Bade. Elle s’étend à l’ensemble de l’Allemagne centrale et méridionale et gagne un peu plus tardivement, en 1525, les régions situées à l’Ouest du Rhin, à savoir l’Alsace et la Lorraine, qui, à cette époque, font partie intégrante de l’Empire. Les causes précises du soulèvement sont troubles : sans doute à la fois sociales, politiques et religieuses, dans des proportions difficiles à évaluer. Ce qui est certain c’est que le mouvement s’est propagé comme une trainée de poudre et a bénéficié d’un très large soutien dans le monde rural. Les effectifs des combattants engagés dans les différents affrontements avec le pouvoir témoignent de cette popularité. L’élément déclencheur s’est produit non loin de Schaffhouse dans le pays de Bade : des paysans refusent de se soumettre aux ordres de leur seigneur exigeant une corvée qu’ils estiment parfaitement injuste. Ils obtiennent très rapidement le soutien de la frange la plus radicale du clergé converti à la Réforme préconisée par Luther (lequel se désolidarisera très vite du mouvement qu’il juge beaucoup trop violent et surtout incontrôlable…). Pendant l’automne 1524 les insurgés adoptent comme plateforme revendicative commune un document rédigé par le maître cordier Sébastien Lotzer de Memmingen, intitulé « manifeste des douze articles ». Les revendications sont variées : suppression de la peine de mort et du servage, liberté de pêche et de chasse, augmentation de la superficie des « communaux », mais aussi élection des prêtres par le peuple ou diminution du montant de la dîme prélevée par l’église… Il est indéniable que cette révolte porte la marque du conflit religieux qui ensanglante l’Ouest de l’Europe depuis quelques années, et que l’aspect économique, s’il est important, n’est sûrement pas le seul élément moteur. Les récoltes des années précédentes n’ont pas été plus mauvaises que les autres et il n’y a pas d’épisode particulier de famine ou de grande misère dans les années qui précèdent le soulèvement. Les historiens font remarquer également que des paysans aisés ainsi que quelques nobles peu fortunés se joignent à la révolte. Il y a par contre des dissensions importantes au sein de l’église protestante naissante, certains penseurs de la nouvelle religion réformée estimant que leurs chefs spirituels ne vont pas assez loin dans leur diatribe contre l’église catholique romaine. Il est possible que le mouvement des Rustauds ait été (au moins au début) instrumentalisé par l’une des factions pour s’opposer à l’autre. Difficile de conclure sur ce chapitre-là, faute d’éléments documentaires précis.

A la mi-avril 1525, les paysans de l’Evêché de Strasbourg se soulèvent à leur tour. Le mouvement se déclenche simultanément dans plusieurs autres secteurs, en Haute-Alsace et en Lorraine, ce qui montre qu’il est parfaitement structuré et ne doit rien au hasard. En quelques jours, le nombre des insurgés augmente considérablement et les Rustauds s’emparent de plusieurs villes ainsi que de plusieurs abbayes qui sont pillées et incendiées. De nombreux villages tombent dans les mains des insurgés grâce à l’aide de bourgeois, favorables à la cause, qui leur ouvrent tout simplement les portes. A la mi-mai, un mois après le début des évènements, Ribeauvillé, Riquewihr, Saverne… sont sous le contrôle des paysans révoltés. Seules les villes bien protégées et les châteaux à l’abri de leurs remparts résistent. Compte-tenu de leur nombre, les Rustauds s’organisent en différentes bandes armées qui parcourent la province et recrutent de nouveaux partisans. Ces bandes ont à leur tête des chefs compétents et plutôt bien obéis par la troupe : Jörg Ittel et ses lieutenants Erasme Gerber et Peter de Molsheim commandent la bande la plus importante autour de Molsheim ; Mathieu Nithard et Jean Pflüm, celle du Sundgau ; Wolf Wagner celle du Ried… Des camps retranchés sont constitués comme à Sarreguemines où l’on dénombre plus de 4000 paysans armés. Les escarmouches sont nombreuses et, au fur et à mesure des combats, les insurgés s’arment peu à peu grâce aux prises sur l’ennemi. Les autorités s’affolent devant l’ampleur du mouvement.

Duc de Lorraine, Antoine, décide d’organiser la reprise en main de sa région. Il rassemble à Nancy une armée de 15 000 hommes, fantassins, cavaliers, artilleurs d’origines très diverses : fantassins espagnols, lansquenets (mercenaires) des Pays-Bas et d’Allemagne du Nord, nobles venus de Champagne, de Lorraine ou de Brie. Toute cette armada se met en route le 5 mai 1525 pour mater l’insurrection. De nombreux renforts viennent encore grossir la troupe : alliés et vassaux du Duc Antoine répondent à l’appel de leur maître ; l’heure est grave ; les privilèges sont menacés, d’autant que les gueux ont adopté une nouvelle plateforme de revendications, beaucoup plus radicale que le manifeste de leurs condisciples d’outre-Rhin, mais tout aussi fourre-tout. Un premier affrontement a lieu dans la région de Sarreguemines et il se termine par une victoire des insurgés qui font prisonnier le capitaine Jean de Braubach, l’un des officiers du Duc. Les Rustauds victorieux rejoignent d’autres groupes de paysans à Saverne et s’installent dans la ville. Le choix tactique est maladroit et les insurgés se retrouvent très rapidement encerclés et assiégés par les troupes de Lorraine. Un premier massacre a lieu dans le village voisin de Lupstein : la localité est incendiée par l’armée du Duc et trois mille personnes, paysans insurgés mais aussi habitants du lieu, perdent la vie dans cette « bavure ». Le Duc Antoine compte bien tirer profit de sa position dominante et refuse la proposition d’évacuation de la ville faite par les Rustauds enfermés dans Saverne. La situation dégénère très vite et le siège se transforme en massacre généralisé. On estime que cet affrontement à Savernes et environs a provoqué la mort d’au moins vingt mille personnes.

A partir de là, la situation va rapidement se dégrader pour les insurgés. Le 12 mai a lieu a Scherwiller (non loin d’Ortenberg) une bataille d’une importance considérable, tant au niveau du nombre de combattants impliqués, que des enjeux pour la suite de l’histoire. Les Rustauds ont rassemblé 15 à 20 000 hommes relativement bien équipés, sous les ordres d’un de leurs chefs prestigieux, Wolf Wagner. Cette force bénéficie même du soutien de soldats de métier (des Suisses) et va combattre sur un terrain qu’elle connaît bien. Mais ces deux atouts ne seront pas suffisants face au nombre et à l’organisation de l’armée du Duc de Lorraine. Au cours de l’affrontement, un certain nombre de notables acquis aux insurgés, voyant que la situation évolue mal, n’hésiteront pas à tourner casaque et à trahir la cause qu’ils soutenaient. C’est le cas du bailli de Riquewihr qui passe à l’ennemi avec un certain nombre de ses miliciens. Bref, les Rustauds perdent la bataille, et les morts se dénombrent par milliers lorsque la boucherie est terminée. Satisfait de sa victoire, le Duc de Lorraine rentre à Nancy, laissant les seigneurs locaux poursuivre le travail de harcèlement et de répression des dernières bandes d’insurgés. La révolte n’est pourtant pas totalement annihilée et d’importants groupes armés subsistent dans le Sud de l’Alsace. Une dernière défaite va marquer la fin de la rébellion : elle aura lieu à Wattviller dans le Sundgau au mois de septembre. D’aucuns disent que le « brave » Duc aurait été quelque peu écœuré par le massacre de Scherwiller… Il est plus probable qu’il s’est retiré du combat estimant que le risque de contagion de la révolte sur ses terres de Lorraine était totalement circonscrit… Ce qui est sûr c’est que l’insurrection, privée de chefs, mal coordonnée, est en train de vivre ses derniers soubresauts. La répression va être terrible : chaque fois qu’un pouvoir est ébranlé dans ses fondements, il réagit généralement avec une violence proportionnelle à la « trouille » qu’il a vécue… Les exemples sont nombreux dans l’histoire et la Commune de Paris n’est pas le pire de tous…

Le mouvement est vaincu également dans le reste de l’Allemagne. A la fin de l’an 1525, l’ordre règne à nouveau et les révoltés n’ont obtenu aucune concession de la part de la noblesse. Les chiffres varient selon les sources, mais l’on estime généralement que la révolte des Rustauds a concerné environ trois cent mille paysans… Un tiers d’entre eux y aurait perdu la vie, soit lors des combats, soit lors de parodies de justice qui ont suivi la période de « reprise en mains ». Les causes de l’échec d’un mouvement d’une telle ampleur sont sans doute nombreuses. Le fait que les têtes pensantes de l’Eglise Réformée aient cessé de lui apporter leur soutien a certainement eu de l’importance. Les paysans allemands s’étaient appuyés sur l’œuvre de Luther pour justifier certaines de leurs revendications. Ce même Luther a préféré soutenir le camp des oppresseurs plutôt que celui des opprimés. Comme dans bien des circonstances, les humbles ont servi de « piétaille » dans des combats idéologiques dont ils ne soupçonnaient pas la portée. En tout cas, il est évident que cet événement a été bien plus qu’une anecdote dans l’histoire des révoltes populaires, même s’il est relativement peu connu ; les livres d’histoire, trop souvent négligents de la vie des humbles, ne lui accordent que quelques lignes dans une brève évocation des « jacqueries cycliques » du monde rural.

La révolte des Gueux

Vers 1566, une révolte violente secoua les Pays-Bas et les territoires avoisinants. Ce fut la "Révolte des Gueux" du nom qu’avaient pris eux-mêmes les insurgés. A la vérité, sous couvert de protestantisme, ce fut plutôt une insurrection contre la domination espagnole.

La région de Bailleul, Le Doulieu, Estaires, Lestrem et Merville fut dévastée par ces hordes qui pillaient couvents et églises et incendiaient les bâtiments.

Une terrible répression s’en suivit.

C’est le très fameux Duc d’Albe qui se chargea de cette tâche. Des milliers de personnes seront condamnées au bûcher, à la décapitation ou à l’exil.

Notre région n’échappa pas à cette répression, loin de là. Il faut bien dire que le calme était loin d’y régner.

Le 15 août 1566 - Estaires et la Gorgue saccagées

Témoignages recueillis lors des procès qui s’ensuivirent.

Le 15 août, il y eut deux prêches sur le marché d’Estaires ; l’un en français par Julien ; l’autre en flamand par Jacques de Busere. Le Seigneur de Vendeville assistait à l’un des prêches.

Le même jour les images de l’église d’Estaires furent rompues par ceux qui avaient été à ces assemblées. Ils brisèrent tout, excepté la sépulture de Mgr. d’Isenghien et les armoiries du Sr de Glajon. Ils firent de même à l’église des Sœurs-Grises.

Ni les hommes de justice, ni ceux du serment et de la confrérie des arbalétriers n’ont fait de résistance. La plupart et spécialement Charles Becuwe, Charles Lejosne, Adrien Grincourt, Jacques Becuwe, Regnault, Nicolle Battemanne, Pierre Mahet, Jehan Pelizere, Marc Tassel, Roi de ladite confrérie, Jehan Le Mire passaient pour être sectaires.

L’église de la Gorgue a été saccagée le 15 d’août 1566 par les sectaires de La Gorgue unis à ceux qui venaient de commettre les mêmes désordres à Estaires. On y a brisé images, autels, fonts baptismaux, reposoir du Saint Sacrement, verrières et orgues.

Un autre témoin raconte :

L’an 1566, au mois d’août, dit-il, un acte de cruauté barbare fut commis, pour des causes à moi inconnues, sur le cadavre d’un religieux, D. Eloy Sepette, père du monastère de Beaupré, près Estaires, mort récemment.

A leur arrivée, les sectaires ont mis le feu aux bâtiments ; ensuite ayant arraché le corps de son tombeau, ils l’ont traîné aux quatre coins du cloître, en le tirant par les mains et les pieds, et forçant les sœurs laïques à suivre le cadavre. N’en pouvant plus supporter l’odeur, il l’ont ramené dans la fosse, après l’avoir cruellement flagellé. Enfin après avoir profané et détruit tous les objets du culte qui se trouvaient dans l’église, il les ont jetés dans la fosse et livrés aux flammes en même temps que le corps du religieux .

L’origine du "Baudet d’Estaires"

Ce 15 Août 1566, les Gueux avaient, dans une parodie de procession, promené un âne, sous le dais. De ce fait, les Estairois se virent depuis gratifier du sobriquet de "baudets d’Estaires".

Nos voisins ne furent pas mieux lotis puisqu’à La Gorgue, c’est un bouc qui fut exhibé et à Merville un chat qui fut enfermé dans le tabernacle.

La révolte des Zanj

C’est probablement la plus grande révolte d’esclaves de l’Histoire.

Zanj, était le nom que l’on donnait en Irak aux esclaves noirs africains originaires de l’Afrique Orientale, (de l’Éthiopie, du Kenya, du Malawi, et surtout de Zanzibar, île d’où vient le nom Zanj). Il y a plus de mille ans, ces esclaves étaient présents en Irak en grand nombre (une dizaine de milliers) et étaient exploités dans les marais salants situés au sud du pays.

L’historien Runoko Rashidi dans son livre "Histoire millénaire des Africains en Asie" nous dit concernant les conditions de vie de ces esclaves : "les travailleurs Zanj extrayaient les couches arables et en évacuaient les tonnes de terre pour planter, dans la couche inférieure moins saline du sol, des cultures qui, à l’instar de la canne à sucre, requièrent un labeur intense. Avec pour toute nourriture de faibles portions de farine, de semoule et de dattes, ils étaient en conflit permanent avec le système esclavagiste irakien."

À trois reprises (entre le 7e et le 9e siècle) les Zanj se révolteront contre les traitements inhumains que leur font subir les Arabes. Durant une de ces révoltes, qui dura de 868 à 883, les Zanj infligèrent de sévères défaites aux armées du Califat. Cette insurrection fut nommée "Révolte des Zanj ou Révolte des Noirs".

La rébellion des Zanj est une révolte d’esclaves noirs contre le pouvoir des Abbassides entre 869 et 883 dans le sud de l’Irak, dans la région de Bassorah.

Beaucoup de propriétaires de la région avaient acheté des centaines d’esclaves noirs originaires de l’Est de l‘Afrique, le Zanj, pour travailler à l’irrigation de leurs terres, en espérant que leur ignorance de la langue arabe les rendraient particulièrement dociles.

En septembre 869, le Zaidite[1] Ali ibn Muhammad prétendant descendre de Ali, le quatrième calife, et de Fatima, la fille de Mahomet, réussit à convaincre plusieurs centaines d’esclaves de se soulever contre le gouvernement central, basé à Samarra, en soulignant leur condition injuste et en leur promettant la liberté et la fortune. Le discours de Ali ibn Muhammad était renforcé par son adhésion à la secte des kharidijiques[2]. Les conditions de vie abominables des esclaves les décidèrent à prendre parti pour la révolte, que d’autres suivirent au nom d’un islam plus pur.

Le soulèvement prit rapidement de l’ampleur, les Bédouins et des mercenaires se joignant à la révolte, et les rebelles remportèrent des batailles contre les forces du calife. Ils bâtirent également une ville, al-Mukhtarah, et prirent plusieurs autres villes importantes, notamment al-Ubullah, port sur le Golfe Persique. Le nouveau calife Al-Mu’tamid confia à son frère, Al-Muwaffaq , une nouvelle armée qui fut défaite en avril 872.

Entre 872 et 879, alors que Al-Muwaffaq combattait l’expansion de la dynastie au pouvoir en Iran, les rebelles prirent d’autres villes et s’établirent dans le Khouzestan. Une seconde offensive organisée en 879 aboutit à la reprise des villes conquises et en 883, grâce au renfort de troupes égyptiennes, al-Muwaffaq écrasa cette révolte et retourna à Bagdad avec la tête d’Ali.

Par la suite, les esclaves noirs furent souvent remplacés par des esclaves slaves grâce au commerce des Radhanites.

La guerre des farines

La guerre des farines (l’expression, contemporaine des évènements, fut retenue par l’historiographie) désigne une vague d’émeutes survenues d’avril à mai 1775 dans les parties nord, est et ouest du royaume de France. Elle fait suite à une hausse des prix des grains et consécutivement du pain du fait des mauvaises récoltes des étés 1773 - 1774. Cette révolte singulière par son échelle fut réglée par un contrôle des prix du blé (avant le retour de l’abondance) et l’intervention de la troupe. A travers la révolte frumentaire d’Ancien Régime se manifeste une crise sociale et politique. Ainsi, ces évènements peuvent se lire comme une réaction envers l’édit de Turgot qui établit la libéralisation du commerce des grains le 13 septembre 1774 : en effet, cette libéralisation apparaît comme contraire à l’« économie morale », rupture par rapport au principe qui exige du roi de veiller à la sécurité de ses sujets et à leur approvisionnement en denrées.

Lors de la soudure du printemps 1775, les réserves de céréales s’épuisent alors que les nouvelles récoltes ne sont pas encore arrivées. Au printemps 1775, la disette se manifeste dans ce contexte nouveau : avant l’édit de Turgot, chaque région aurait fait face à sa propre pénurie, de sorte que certaines aurait souffert d’une véritable famine tandis que d’autres aurait été totalement épargnées et approvisionnées à des prix stables ; une intervention royale aurait été demandée, et sans doute obtenue, pour assurer l’approvisionnement des région les plus touchées. Avec la libéralisation, les grains peuvent sortir des régions épargnées pour aller vers les plus touchées, provoquant partout des hausses de prix importantes [1]et une disette touchant plus vite plus de gens.

Le prix des grains et du pain - qui atteint 30 sous - augmentent brutalement et cette augmentation est vécue comme intolérable par les populations les plus modestes. Il s’ensuit une agitation populaire importante sur les marchés et autres lieu de distribution des farines. Des rumeurs se propagent alors contre les « accapareurs » et les « monopolisateurs ». Ce type de réaction populaire contre les commerçants est une constante des situations de disette, mais il prend un relief particulier alors que le gouvernement se tourne vers les théories physiocratiques et libère le commerce.

Longtemps, la thèse d’un complot politique tramé contre Turgot par divers clans de la cour a été avancée comme facteur explicatif, une thèse que l’historien George Rudé a réduit à néant.

Des mouvements prérévolutionnaires

Depuis toujours, sous l’Ancien Régime, des droits de douane extrêmement élevés empêchent la ,libre circulation des céréales d’une province à l’autre. En conséquence, dans les années d’abondance, les grains s’entassent dans certaines régions et manquent dans d’autres. Les paysans, craignant de ne pas écouler leur récolte, ensemencent peu. Nommé contrôleur général des Finances en août 1774, Turgot présente à Louis XVI un plan de grandes réformes, parmi lesquelles figure, en première place, celle de la politique céréalière. « Il faut, dit Turgot, porter des grains là où il n’y en a pas, en garder pour le temps où il n’y en aurait pas, pour cela en prendre où il y en a », quitte à en acheter au besoin à l’étranger. Le 13 septembre 1774, Turgot fait adopter par le Conseil son projet d’édit sur la libéralisation du commerce et de la circulation des grains.

Cette législation nouvelle, applaudie par les philosophes et par les économistes, satisfait les agriculteurs et les négociants honnêtes. Par contre, elle soulève la colère des spéculateurs, des parlementaires, qui perdent leurs droits de police sur les marchés, enfin du petit peuple, dérouté par l’abandon de la réglementation.

La récolte de 1774 est mauvaise ; les importations, coûteuses et insuffisantes. Au début de 1775, le prix du pain renchérit ; au printemps, il est de trois sous un quart la livre. Les menaces de disette affolent la population. On accuse les accapareurs, mais aussi l’édit de Turgot. En avril, une émeute éclate à Dijon. L’agitation se propage en Picardie et en Île-de-France. Des bandes se constituent, composées de malheureux affamés, de voleurs et de meneurs douteux. Cette « armée de Jean Farine » (appelée ainsi par dérision) pille, saccage les fermes, les moulins, les marchés, les entrepôts et les boutiques, arrête les bateaux sur le fleuve et jette à l’eau les chargements de blé ou de farine. Le 2 mai, les émeutiers pénètrent dans la cour du château de Versailles ; le 3, ils prennent d’assaut les Halles de Paris, volent le pain dans les boulangeries et le jettent sur le pavé. Les troupes sont appelées ; à la fin de mai, les 25000 hommes du maréchal de Biron liquident la rébellion.

On a soupçonné les ennemis de Turgot, les « maltôtiers », unis aux grands seigneurs et aux magistrats plus ou moins spéculateurs eux-mêmes, d’avoir monté la guerre des Farines. Il est vrai que les émeutiers jouissaient d’abris dans les forêts de Bondy et de Villers-Cotterêts et d’une organisation quasi militaire. Mais l’étude définitive d’Edgar Faure a récemment écarté cette hypothèse. C’est simplement « Jean Farine » qui a combattu le pouvoir, avec une audace déjà révolutionnaire.

Les victimes sont généralement des marchands ou des fermiers, mais plus encore, comme l’a montré Cynthia Bouton, les représentants directs du pouvoir. Les émeutes sont souvent dirigées contre les meuniers affairistes ou contre des conseillers aux parlements, ainsi dès le 18 avril à Dijon. Le 27 avril, le mouvement touche les grandes plaines de culture, dans un premier temps la Bourgogne de l’Ouest, puis de proche en proche, le Beauvaisis, et enfin la Beauce et la Brie. Les séditieux sont devant Versailles le 2 et le 3 mai, la foule pille les boulangeries de Paris. Louis XVI se montre inquiet car certains mots d’ordre et pamphlets mettent en cause son entourage. Les destructions furent en réalité fort limitées ; les principales cibles furent les barques qui transportaient les blés, alors envoyées par le fond.
[modifier] Le retour à l’ordre

L’ordre est rétabli par une double action du gouvernement :

* répressive, par l’intervention de 25 000 soldats, 162 arrestations, la condamnation à la pendaison de deux émeutiers (en réalité ces peines furent converties par grâce royale en peine de galère et de bannissement). En somme ces mesures sont relativement symboliques.
* d’assistance aux populations par l’organisation d’un approvisionnement des provinces en difficultés ainsi que par obligations faites aux propriétaires de stocks de vendre leur produit aux prix imposés. Le roi multiplie les messages aux masses paysannes, en particulier par l’intermédiaire du clergé lors des prônes.

Cinq mois furent nécessaires pour mettre définitivement fin aux troubles mais le gros des troubles est passé après le 11 mai 1775.

La révolte des canuts

Le 9 avril 1834, à Lyon, débute la seconde insurrection des Canuts. Après l’échec des grèves de février puis le vote de la loi contre les associations ouvrières, le jugement des meneurs de février, ce 9 avril, met le feu aux poudres.

« Vivre libre en travaillant ou mourir en combattant »

L’armée occupe la ville et les ponts, mais déjà les premières fusillades éclatent avec la troupe, qui tire sur la foule désarmée. Aussitôt, les rues se couvrent de barricades. Les ouvriers organisés prennent d’assaut la caserne du Bon-Pasteur, et se barricadent dans les quartiers en en faisant de véritables camps retranchés, comme à la Croix Rousse. C’est le début de la « Sanglante semaine ».

De nouvelles fusillades ont lieu avec la troupe. Les insurgés s’emparent du télégramme, du quartier de la Guillotière, puis de Villeurbanne où les casernes sont prises. Le drapeau noir flotte sur Fourvière, St Nizier et l’Antiquaille.

Le 11 avril 1834. Les combats se poursuivent. Le quartier de la Croix Rousse est bombardé par la troupe qui a reçu des renforts, massacre de tous les habitants de l’immeuble de la rue Transnonain. Tentatives d’insurrection à Saint Etienne et à Vienne.

Le 12 avril 1834. La troupe attaque et prend le quartier insurgé de la Guillotière, après avoir détruit de nombreuses maisons avec l’artillerie. Le 14 avril 1834. L’armée reconquiert progressivement la ville et attaque pour la troisième fois le quartier de la Croix Rousse, massacrant de nombreux ouvriers. Le 15 avril 1834. Fin de la « Sanglante semaine ». La deuxième grande insurrection des Canuts est matée dans le sang. Plus de 600 de victimes sont à nouveau à déplorer. 10 000 insurgés faits prisonniers seront jugés dans un « procès monstre » à Paris en avril 1835, et condamnés à la déportation ou à de lourdes peines de prison.

 Sur la première révolte :

Le 22 novembre 1831, à Lyon. Les ouvriers prennent possession de la caserne du Bon Pasteur, pillent les armureries. Plusieurs corps de garde de l’armée ou de la garde nationale sont attaqués et incendiés. Les ouvriers se rendent maître de la ville, qui est évacuée par les autorités. La bataille est rude. Environ 600 victimes dont environ 100 morts et 263 blessés côté militaire, et 69 morts et 140 blessés côté civil.

Le 23 novembre 1831, à Lyon. Les ouvriers occupent l’Hôtel de Ville. Une tentative de gouvernement insurrectionnel voit le jour. Mais, soit par manque de projet politique, soit par la ruse des autorités, ces dernières reprendront le contrôle de la ville à partir du 2 décembre 1831. Une armée de 26 000 hommes, 150 canons commandée par le fils du roi et le maréchal Soult, mate la rébellion. Il y a 600 morts et 10 000 personnes sont expulsées de la ville.

 À l’origine de ces révoltes... :

Vers 1825, un industriel propriétaire d’une filature possède des métiers à filer du modèle A qui fabriquent 100 broches à l’heure. Admettons, le salarié qui s’occupe de cette machine est payé 10 F de l’heure, soit 10 centimes par broche.

Deux ans plus tard, l’évolution technologique met sur le marché des métiers à filer qui produisent 200 broches à l’heure. Les gains de productivité du capital technique sont importants et les industriels qui ne possèderont pas ces nouveaux métiers seront inévitablement battus par ceux qui les utiliseront. L’industriel, pour se développer, doit donc être parmi les premiers à pouvoir acheter ces nouvelles machines s’il n’est pas capable de fabriquer lui-même des machines innovantes. De manière à conserver cette capacité à investir et à suivre le progrès technologique, il va imposer le calcul suivant :

 La machine va produire 200 broches mais le salarié n’a rien à voir dans ce progrès technologique, il va continuer à être payé 10 F de l’heure mais rien ne pourra l’empêcher de calculer son nouveau tarif aux pièces : celui-ci sera divisé ici par deux, il passera à 5 centimes par broches. Ce nouveau tarif sera injustement apprécié au regard des manipulations qui vont doubler et fatiguer d’autant le salarié. Les canuts vont se révolter en lançant ce slogan qui sera repris tout au long du XIXème siècle : « le tarif ou la mort ». Vivre libre en travaillant ou mourir en combattant !

Histoire

Les canuts sont des artisans de la soie ayant une grande qualification professionnelle et dont le métier est reconnu par l’aristocratie qui porte les résultats de leurs travaux. Ruinés par les nouveaux ateliers industriels installés dans la banlieue de Lyon qui produisent plus et à moindre coût et la crise économique de 1830, ces artisans n’ont plus comme choix que de s’embaucher comme ouvrier dans ces nouvelles usines ou rester chez eux à travailler 18 heures par jour. Devenir salarié et ne plus être son propre patron passerait encore s’ils étaient associés au développement de leurs usines mais l’application de ces règles du calcul du salaire au pièce ou du tarif horaire va leur faire comprendre la nature exacte des règles de ce nouveau système industriel.

Suffisamment instruits en calcul de gestion, ils vont refuser ce système et se révolter comme cela se passait quelques décennies plus tôt sous la Révolution. Le tarif sinon il vaut mieux préférer mourir que d’accepter cette spoliation du travail : la revendication ne pouvait pas être plus légitime, justifiée qu’elle était par l’augmentation des cadences.

La monarchie va réprimer cruellement cette révolte. Les frères de Louis XVI et les nobles ont là une occasion de prendre leur revanche. Ils vont appliquer le droit de propriété individuelle de 1789 et en cela ils vont respecter ce droit fondamental obtenu par le peuple français mais ce droit va servir maintenant à fonder leur monopole sur la propriété des moyens de production et les profits tirés des gains de productivité. Une armée royale de 26 000 hommes mettra fin à la première révolte de 1831. En 1834, lors de la seconde révolte, l’armée devra tirer au canon pour réduire les insurgés.

Le capitalisme viendra systématiser ce mode de calcul : la fixation du salaire doit être libre en fonction du marché afin de respecter le droit de propriété individuel des entrepreneurs. Alors que l’exode rural s’installe au profit des usines et des villes, ceux qui refusent la diminution du tarif doivent s’en aller et laisser place aux paysans qui se présentent aux portes des usines et qui eux seront bien obligés d’accepter le nouveau tarif, surtout s’ils ne connaissent rien au monde de l’usine.

L’épreuve de force de 1831 menée par les industriels ne réussit que par la peur de la Monarchie de revoir les révoltes populaires instaurées une nouvelle république capable de protéger la propriété du travail des citoyens et remettre en place une propriété collective organisée par la communauté des ouvriers.

L’armée devint ainsi, mieux que la religion catholique, le véritable défenseur du système de pouvoir. En préférant se reposer sur les soldats plutôt que sur les salariés, le pouvoir s’engagea aussi dans une voie criminelle qui allait lui permettre de sacrifier de plus en plus de soldats pour conforter son système.

La révolution de 1848 instaurera les Ateliers Nationaux, véritable retour à une propriété collective pour les ouvriers mais les lois économiques et la concurrence du système capitaliste, le manque d’esprit d’entreprise parmi la population depuis le départ des protestants, ne permettront pas à cette révolution d’aboutir à un réel progrès.

Plutôt que de voir le retour de la Monarchie, le peuple et l’armée préféreront le retour à un pouvoir napoléonien. La république bourgeoise de 1871 poursuivra cette voie et sans scrupule massacrera la Commune de Paris et toute discussion sur son système de pouvoir au service des capitalistes.

Le paroxysme de ce système fut atteint dans les années 1916-1917 avec le massacre de centaines de milliers de soldats en quelques semaines lors de la guerre des tranchées durant la Première guerre mondiale. Ce ne sont pas les romantiques, écrivains, peintres et musiciens, qui, en célébrant le temps des cathédrales et les chevaliers, les peuples celtes, égyptiens et autres, purent réintroduire des réseaux de résistance et de solidarité protégés par de nouveaux chevaliers en armes.

Les gains ainsi dégagés au profit des propriétaires des moyens de production servent à toujours pouvoir acheter les machines les plus modernes, les plus productives. Force est de constater que depuis 1831, la France a su devenir le pays industrialisé pour lequel les gains de productivité sont essentiellement dus au capital technique, le pays où l’automatisation à été la plus vaste alors que la formation des personnels est restée très en deçà des besoins provoqués par cette évolution technologique. La prédominance de l’image de l’ingénieur dans l’imagerie populaire fut bien le vecteur de cette culture élitiste qui mit la technologie au service des capitalistes.

Et la technologie, plus sûrement encore que le rationalisme scientifique quelque peu fumeux, étouffa davantage la spiritualité source de l’alternative organisée en réseau. Viendra ensuite le temps des catastrophes technologiques : industrielles, nucléaire, les marées noires. Les citoyens comme les dirigeants de ces industries devront avouer leur stupéfaction et leur effroi devant des conséquences que leur esprit scientifique n’avait pu imaginer. La menace terroriste, en s’emparant des technologies pour détruire les centres de la société industrielle et financière, achèvera cette remise en cause du système de l’économie libérale. Un autre mode de propriété de ces richesses et de ces moyens de production doit être restauré. Cette évolution passe par une actualisation et de la propriété individuelle et de la propriété collective, celle des états comme celle des communautés.

La grande révolte canaque

1878 : la grande révolte canaque

La colère gronde chez les mélanésiens poussés hors de leurs terres par le front de colonisation.

En 1878 la coupe est pleine...

Ataï, Grand Chef de Komalé, va devenir l’âme de la grande révolte sanglante qui a profondément marqué les colons de plusieurs générations et le monde mélanésien jusqu’à nos jours.
révolte

L’origine

Avec la prise de possession en 1853 les mélanésiens ne sont plus propriétaires de leurs terres. Initialement ils n’entrevirent pas cette mainmise et comptaient profiter des richesses du monde qui les colonisaient. Jusqu’à 1858 les attributions de terres aux colons se font selon un régime d’occupation restreinte aux environs des places fortes garantissant la sécurité. Ces aliénations ont donc un impact limité sur les terres des mélanésiens et portent surtout sur la région de Nouméa.

En renonçant en 1858 à ce système, l’Administration coloniale lance une colonisation disséminée qui va ouvrir un front pionnier allant de Nouméa à Poya. C’est l’origine d’un conflit foncier, ferment de la révolte et qui empoisonnera les relations avec les mélanésiens jusqu’à nos jours. De 1862 à 1870, sous le gouverneur Guillain, l’emprise foncière européenne passe de 27000 à 78000 ha. En 1877, sous son successeur, le gouverneur La Richerie qui facilite encore plus l’accaparement, le patrimoine européen atteint 150000 ha. En assimilant les jachères à des terres vacantes qu’elle accapare l’Administration déstabilise l’économie vivrière des mélanésiens. Leur espace est désormais éclaté. Ils sont repoussés dans les hautes vallées de la chaîne sur des terrains de moindre qualité. Le bétail des colons, élevé sans clôtures, divague et détruit les tarodières, champs d’ignames et autres espaces cultivés des mélanésiens.

Alors que jusqu’à 1869 les conflits étaient ponctuels, organisés par des chefs rebelles au colonisateur ou mécontents de leurs relations avec l’Administration coloniale, en 1878 avec la progression importante du front pionnier, le malaise atteint profondément l’ensemble de la population mélanésienne de la Grande Terre.

Le plan d’Ataï et des autres chefs kanaks

L’ objectif d’Ataï aurait été Nouméa. En attaquant par surprise le coeur même de la colonisation il pouvait déstabiliser profondément celle-ci. Les préparatifs furent conduits dans le plus grand secret. Plusieurs clans étaient impliqués dont ceux de Houailou et Canala. Si Ataï a été l’homme symbole de cette révolte, les promoteurs en seraient d’autres chefs et notamment Cavio chef de Nékou secondé par Dionnet chef de guerre à Bourail selon Amouroux (1881). La date, symbolique, aurait été fixée au 24 septembre, date anniversaire de la prise de possession, mais d’autres témoignages indiquent qu’elle aurait été prévue pour la fin de la récolte des ignames en juillet ou même, selon Rivière, dès le 26 juin.

Mais un évènement imprévu va accélérer les évènements. Le 19 juin 1878 à Ouaménie, la famille Chène, gardiens de la propriété Dézarnauld est sauvagement assassinée par un groupe de mélanésiens. Chêne est un ancien forçat qui avait une femme indigène de Poquereux nommée Medon. L’Administration réagit en incarcérant 10 chefs de tribus. La pression devient alors très forte sur les mélanésiens pour agir vite. L’objectif Nouméa est abandonné. Il est remplacé par une série d’attaques visant l’ensemble du front pionnier de Poya à la Baie Saint Vincent. La Foa région de colonisation importante et abritant de nombreux clans mélanésiens est la première

La révolte

Le 25 juin les 4 gendarmes de La Foa sont assassinés et les canaques massacrent la plupart des colons, propriétaires et gérants, de la région depuis le Dogny jusqu’à Fonwhary en passant par Farino. Au total 40 civils sont tués. C’est ensuite au tour de Bouloupari au sud. Le 26 juin le poste de gendarmerie est détruit. La plupart des habitants sont tués. Au nord Moindou est attaquée le 21 août puis Poya les 10 et 11 septembre. Un canot de ravitaillement avec 10 hommes est surpris à l’estuaire de la rivière Poya. Les victimes sont toutes tuées et consommées. A Bourail les colons arabes sont également attaqués, erreur stratégique car ceux-ci sont de véritables guerriers et se mettent à la disposition des forces militaires de la colonie. Ils participeront à la répression avec férocité.

La réaction des militaires

Au départ la résistance s’organise dans le fort Téremba où il y a une petite garnison. Il est assiégé mais les insurgés ne peuvent pas le prendre et n’insistent pas.

A Nouméa c’est la panique, on croît que l’avance des insurgés va se poursuivre vers le sud. Une vingtaine de mélanésiens sont exécutés à Dumbéa (les derniers Ouamous) suite au pillage d’un magasin. Les 130 mélanésiens vivant à Nouméa sont internés à l’île Nou.

Le commandant Gally Passeboc prend la tête de la contre offensive mais ne mesure pas l’importance des forces adverses et ne réagit pas de façon appropriée face à une guérilla où toutes les actions se font par surprise. Il est tué dans une embuscade le 3 juillet.

Il est remplacé par son second Rivière qui a comprit qu’il faut employer des méthodes analogues à celles des Canaques. Toutefois, en juillet et en août les colonnes tendent à s’enliser dans une guérillas peut productive, brûlant les villages et détruisant les récoltes mais n’arrivant pas à cerner les insurgés. La construction d’un fort à La Foa, terminé le 24 août, est décisive car elle rapproche les bases des militaires français et favorise les effets de surprise. La garnison est de 80 hommes. Comprenant le danger qu’il représente le fort est attaqué par 500 guerriers, mais ils échouent.

Parallèlement le Lieutenant de vaisseau Servan basé à Canala réussit seul avec une audace extraordinaire à retourner et rallier le grand Chef des Canala, Gélina et surtout son chef de guerre Nondo. Avec les Canala il marche ensuite sur La Foa. C’est un retournement important, les canaques sont gravement divisés.
La défaite des insurgés

Le 1er septembre à Fonimoulou, les troupes française assistées par les canaques de Canala et par les arabes attaquent par surprise en progressant hors des sentiers canaques. Elles forment trois colonnes qui cernent le périmètre des insurgés. Ataï est surpris dans son campement par un détachement commandé par le breton Le Golleur accompagné des guerriers de Canala. Le Canala Segou, après un instant d’hésitation, ose lancer sa sagaï sur Ataï et le tue. Témoignage de la férocité de la répression sa tête fut coupée et envoyée en trophée à Paris

Malgrè la mort d’Ataï l’insurrection continue mais les insurgés sont déstabilisés. Des renforts d’infanterie de marine arrivent d’Indochine depuis le 18 août 1978. A partir de septembre 1878 la région de La Foa-Moindou est pacifiée. Le foyer de l’insurrection est dès lors plus au nord à Poya et Bourail, mais les insurgés sont maintenant harcelés. L’insurrection est définitivement matée avec la chute de la forteresse canaque d’Adio en décembre 1878.

Conséquences

Cette révolte a un coût très lourd pour les mélanésiens. Les nombreux hommes tués sont une véritable saignée représentant près de 5% de leur population. Les chefs furent éxécutés sans jugement sauf un, car la répression fut féroce.Ll’espace des autochtones fut encore plus restreint car l’Administration confisqua les terres des rebelles. Des clans entiers furent déplacés loin de leur tertre, dans le Sud et à l’île des Pins.

Ces confiscations, spoliations, accaparement par des moyens douteux se poursuivront et conduiront, vers la fin du XIX siècle, au cantonnement des mélanésiens dans des réserves de plus en plus étriquées. Officiellement instituées pour leur garantir un espace préservé de la boulimie foncière, elles étaient, par ignorance de leur système agraire, gravement insuffisantes en espace fertile. Déstabilisée par cet épisode dramatique, le cantonnement, la destruction de ses structures coutumières, la population déja affectée par les épidémies du début de la colonisation, va décroître dramatiquement jusqu’en 1921 où elle atteindra 16 000 individus soit la moitié de la population de 1860.

La colonisation libre est assommée après 1878 et mettra 20 ans à s’en relever. L’impulsion colonisatrice viendra alors du bagne. Elle se traduira par une extension sans précédant de la mainmise foncière et un rétrécissement accru de l’espace des mélanésiens.

Le conflit foncier résultant de tous ces accaparements entraînera d’autres rébellions, notamment en 1917 où la révolte à toutefois plusieurs autres mobiles dont la peur de l’incorporation forcée sur le front de la première guerre mondiale.

Les spoliations, ajoutées à l’incapacité de la France, même après la décolonisation de 1956, de reconnaître l’identité et la dignité kanak seront finalement à l’origine de la revendication indépendantiste qui débouchera sur les affrontements de 1984 à 1988 et sur le statut actuel de la Nouvelle-Calédonie.

La révolte des Boxers

Ce mouvement, initialement opposé à la fois aux réformes, aux étrangers et à la dynastie mandchoue des Qing qui gouvernait alors la Chine, fut utilisé par l’impératrice Cixi contre les seuls étrangers, conduisant à partir du 20 juin 1900 au siège des légations étrangères présentes à Pékin. C’est l’épisode des « 55 jours de Pékin », qui se termina par la victoire des huit nations alliées contre la Chine (Autriche-Hongrie, France, Allemagne, Italie, Japon, Russie, Royaume-Uni et États-Unis).

Le meurtre de deux missionnaires allemands en novembre 1897 dans le Shandong, par une société secrète chinoise, fut l’un des éléments déclencheurs de la crise. Li Ping-heng, le gouverneur de la province, qui soutenait secrètement le mouvement par anti-christianisme, fut remplacé à la demande des occidentaux. Yu-Hsien, nouveau gouverneur du Shandong, s’avéra cependant soutenir également les actions contre les occidentaux et les chrétiens.

Cet événement amena la prise du port de Tsingtao (aujourd’hui : Qingdao) par l’Allemagne, afin de concurrencer Hong Kong et d’établir une base pour son escadre d’Asie (Ostasiengeschwader), et provoqua l’octroi de concessions par la Chine qui fut rapidement suivi par les Russes avec Port-Arthur (aujourd’hui Lüshun), les Français (avec Fort-Bayard, aujourd’hui Zhanjiang) et les Britanniques (avec Port-Edward, aujourd’hui : Wehai), poussant un peu plus les feux nationalistes et xénophobes parmi la population.

La révolte pouvait aussi être la conséquence d’une haine anti-réformiste. En effet l’arrivée des européens était également marquée par la naissance d’une nouvelle intelligentsia et un profond bouleversement politique. Ainsi après la défaite contre le Japon, de nombreux intellectuels avaient pris conscience du fait que le pays n’a pu se doter d’une politique de modernisation adéquate face à la montée en puissance du Japon. Les tentatives de réformes, soutenues par l’empereur Guangxu, avaient cependant été écrasées dans l’œuf avec la fin de la Réforme des Cent Jours. Le coup d’État de l’impératrice Cixi (selon l’orthographe française de l’époque : Tseu-Hi), avec la complicité de Yuan Shikai, commandant de la Nouvelle Armée, avait abouti à la mise aux arrêts de l’empereur et à une campagne d’épuration contraignant notamment Kang Youwei, dont le frère avait été exécuté, à l’exil.

Les Boxers sortirent de l’ombre en mars 1898, prêchant ouvertement dans les rues sous le slogan « Renversons les Qing, détruisons les étrangers ». Après un dernier accrochage avec les troupes impériales en octobre 1899, l’activité des Boxers se concentra contre les missionnaires et leurs convertis, considérés comme des agents à la solde des « diables étrangers ». Les Boxers détruisirent des lignes télégraphiques et des voies ferrées, mirent à sac les églises catholiques, tuant des missionnaires et des religieuses, et massacrant des Chinois convertis.

La cour impériale était divisée au sujet des Boxers. Yu-Hsien, renvoyé de son poste au Shandong sous la pression des occidentaux et remplacé par Yuan Shikai, se rendit à la cour et convainquit plusieurs membres de l’entourage de l’impératrice douairière Cixi, dont le Prince Duan, le Prince Chuang et le général Kang-i, d’apporter leur soutien au mouvement. La faction la plus conservatrice du système impérial Qing décida d’utiliser les Boxers comme une arme contre les puissances étrangères[9], malgré la vive opposition de Yu Lu, vice-roi du Shandong, et de Yuan Shikai[10].

En janvier 1900, un édit de l’impératrice reconnut les sociétés secrètes. A partir de mai 1900, la cour impériale organisa des groupes de Boxers en milices à Pékin. Les princes Duan et Chuang, et le général Kang-i, furent officiellement nommés à la tête des groupes de Boxers présents dans la capitale[11].

Le 7 juin 1900, des troupes de Boxers commencèrent à arriver en masse à Pékin[12]. La sécurité de la capitale était désormais assurée par le Prince Duan et les forces armées impériales n’intervinrent donc pas pour les arrêter. Dans les jours suivants, près de 450 hommes de troupes occidentaux pénétrèrent dans la capitale chinoise pour protéger les délégations étrangères. La révolte atteignit son paroxysme : les insurgés étaient désormais soutenus ouvertement par des éléments de l’armée et changèrent leur slogan en « Soutenons les Qing, détruisons les étrangers ».

La révolte des Cipaye

La révolte des Cipayes, appelée « mutinerie indienne » (Indian Mutiny) au Royaume-Uni, est une période de soulèvement et de rébellion survenue en 1857-1858 dans le nord et le centre de l’Inde contre la domination britannique. Les Indiens la considèrent parfois comme le premier mouvement pour l’indépendance de leur pays.

Dans la nuit du 10 au 11 mai, le 11e régiment de cavalerie indigène de l’armée du Bengale stationné à Meerut se mutine : les soldats libèrent tous les détenus de la prison de la ville et attaquent le cantonnement où vivent les Européens qui sont tous exterminés, femmes et enfants compris sans distinction de classe sociale, ainsi que tous les Indiens chrétiens qui s’y trouvent. Ils incendient ensuite toutes les maisons et marchent sur Delhi. Tout d’abord, les troupes britanniques ne les poursuivent pas.

Le 11, les mutins prennent Delhi avec l’appui d’autres Indiens du bazar local et attaquent le Fort Rouge, tuant cinq Britanniques — parmi lesquels un officier britannique et deux femmes — et exigeant que Bahâdur Shâh récupère son trône. Ce dernier se laisse entraîner contre son gré, devenant ainsi le chef déclaré de la rébellion. Les Cipayes continuent à massacrer tous les Européens ou chrétiens qu’ils rencontrent dans la ville.

Les rebelles ne s’accordent pas sur leurs objectifs : beaucoup d’Indiens rejoignent les rebelles dans l’idée de restaurer les empires moghol et marathe. La rânî Lakshmî Bâî qui règne sur Jhânsi, réclamé en 1853 par les Britanniques, mène une rébellion violente. Quelques chefs des mutins appellent au jihad et beaucoup d’artisans musulmans se joignent aux mutins pour des raisons religieuses.

Cependant, tous les Indiens ne soutiennent pas la rébellion : les Sikhs du Penjab n’apprécient pas l’idée d’un retour du pouvoir moghol dont ils ont subi la répression alors qu’ils combattent dans les rangs britanniques. Dans l’Oudh, les musulmans chiites ne voient pas d’un bon œil le retour de sunnites au pouvoir. Enfin, la majeure partie du sud du pays reste en marge des évènements.

Les Britanniques sont lents à réagir : deux colonnes quittent Meerut et Simla et avancent lentement vers Delhi où ils combattent, tuent et pendent de nombreux Indiens le long de la route. Dans le même temps, des régiments britanniques quittent le théâtre de la guerre de Crimée pour l’Inde. Après une marche de deux mois, les Britanniques combattent le corps d’armée principal des rebelles près de Delhi, à Badl-ke-Serai, et le forcent à chercher refuge dans la ville. Les Britanniques n’étant pas assez nombreux pour mener un siège efficace de Delhi, les rebelles obtiennent facilement des ressources et des renforts. Plus tard, les Britanniques sont rejoints par la colonne des soldats sikhs du Penjab et par des éléments gurkhas.

Cependant, l’artillerie lourde tant attendue ne garantit pas une victoire facile face à la supériorité numérique des Cipayes. Les Britanniques finissent par passer la porte du Cachemire, ce qui lance une semaine de combats de rues. Mais les Sikhs se débandent après la mort de leur commandant et, quand les Britanniques atteignent le Fort Rouge, Bahâdur Shâh s’est déjà enfui à la tombe de Humayun. À la fin septembre 1857, Delhi est reprise par le général John Nicholson. Bahâdur Shâh est arrêté et, le lendemain, l’officier britannique William Hodson abat ses fils Mîrzâ Moghul, Mîrzâ Khizr Sultan et Mîrzâ Abu Bakr de sa propre autorité.

Fin mai 1857, la mutinerie s’étend en Inde centrale avec la prise d’Allâhâbâd le 11 juin, au Rajasthan, à la plaine du Gange ainsi qu’au Bihar. Durant le mois de juin, les Cipayes cantonnés à Cawnpore (actuelle Kanpur) sous les ordres du général Wheeler se rebellent — semble-t-il avec l’accord tacite de Nânâ Sâhib — et assiègent le retranchement européen. Les Britanniques subissent trois semaines de siège sans eau, connaissant constamment des pertes. Le 25 juin, Nânâ Sâhib exige leur reddition et Wheeler n’a d’autre choix que d’accepter le 27 juin. Lorsque les Britanniques embarquent sur la rivière, leurs pilotes s’enfuient et un échange de coups de feu s’ensuit. Les Indiens tirent au canon sur les bateaux et couvrent le fleuve de cadavres, seule une embarcation de quatre hommes réussit à s’échapper. Les femmes et les enfants survivants sont transportés à Bibi-Ghar (« Maison des femmes ») à Cawnpore. Le 15 juillet, un groupe d’hommes y entre et tue les occupants à l’arme blanche puis découpe les corps avant de jeter les morceaux dans un puits.

Les Britanniques sont consternés par ces actes et les Cipayes perdent beaucoup de leurs partisans. Cawnpore deviendra le cri de guerre des soldats britanniques pour le reste du conflit. Nânâ Sâhib avait, lui, disparu au Népal où il demeure jusqu’à sa mort. Quand les Britanniques parviennent finalement à reprendre Cawnpore le 17 juillet, les soldats conduisent leurs prisonniers cipayes au Bibi-Ghar et les forcent à lécher les taches de sang sur les murs et le plancher puis les pendent.

L’État d’Oudh (actuel Uttar Pradesh) entre en rébellion peu après les événements de Meerut. Le commandant britannique de Lucknow, Henry Laurent, a assez de temps pour renforcer sa position. Il compte 1 700 hommes, y compris les Cipayes fidèles. Après des premiers assauts infructueux, les rebelles commencent à bombarder la position britannique. Laurent est l’une des premières victimes. Les rebelles essayent également d’ouvrir une brèche dans les fortifications avec des explosifs et de franchir celles-ci au moyen de tunnels souterrains qui sont le lieu de combats au corps à corps. Après 90 jours de siège, le nombre des assiégés se trouve réduit à 300 Cipayes restés fidèles, 350 soldats britanniques et à 550 non combattants. Le 25 septembre, ils sont rejoints par mille soldats du Royal Highland Regiment. En octobre, une autre unité de Highlanders commandée par Colin Campbell vient les relever et, le 18 novembre, ils évacuent finalement la position avant de retourner se retrancher dans Cawnpore qui vient d’être reprise. La ville est définitivement reprise en mars 1858 et pillée de fond en comble alors que les forces rebelles se dispersent dans l’Oudh.

La guerre fait rage au même moment dans le centre de l’Inde. Ce vaste pays de plateaux accidentés est alors une mosaïque d’états princiers sous tutelle britannique, les princes affichant presque tous une loyauté indéfectible envers le Royaume-Uni, garante intéressée dans leur stabilité, mais ils ne peuvent empêcher les Cipayes de se mutiner dans leurs garnisons. Après quelques troubles au Rajasthan, le véritable coup d’envoi du soulèvement est donné à Jhânsi où la petite communauté européenne est massacrée le 8 juin.

Fin 1857, les Britanniques recommencent à gagner du terrain avec la reprise de Lucknow. Du fait du début sanglant de la rébellion et suite à la trahison apparente de Nânâ Sâhib et à la boucherie de Cawnpore, la Compagnie des Indes orientales considère qu’elle n’a aucune raison de se conduire avec humanité. La presse et le gouvernement britannique ne préconisent aucune clémence. Dès le 14 septembre 1857, les Britanniques attaquent les villes soumises aux troubles en massacrant des Cipayes et des citoyens : les soldats font très peu de prisonniers, si ce n’est pour les exécuter par la suite, et des villages entiers sont exterminés sur des soupçons de sympathie avec les rebelles. Les Indiens désignent cette période comme le « vent du diable ».

Le 1er juin 1858, une promesse d’amnistie est proclamée par la reine Victoria et les derniers rebelles défaits à Gwâlior le 20 juin. Le 1er novembre marque la fin de l’extension territoriale des Britanniques dans le sous-continent indien. Toutefois, des combats sporadiques continuent jusqu’en 1859 même si la plupart des rebelles sont déjà soumis : la paix est officiellement proclamée le 9 juin par le nouveau vice-roi, Charles John Canning, alors que la dernière bataille a lieu le 12 juin. Le 8 juillet marque la fin officielle de la révolte des Cipayes. Les derniers rebelles condamnés sont attachés à la bouche de canons et réduits en morceaux.

Messages

  • Cette liste ne reprend que les principaux mouvements populaires relatés par les chroniqueurs et historiens. Il ne fait donc état ni des très nombreux soulèvements non rapportés, ni des continents africain, océanien et américain avant la colonisation, ni des mouvements ou guerres de libération coloniales.

     419 : révolte d’esclaves à Rome ; -413 : révolte des esclaves des Mines du Laurion en Grèce ; -281 : grève d’ouvriers en Égypte (1ère grève connue de l’histoire) ; -258 : soulèvement de 7000 esclaves contre Rome ; -240 à -238 : révolte de mercenaires carthaginois ; -198 : révoltes d’esclaves dans le Latium et l’Etrurie ; -193 : révolte des paysans juifs contre Jérusalem et la Syrie ;-185 : révolte d’esclaves en Apulie ; -181 à -133 :

    soulèvements espagnol contre Rome ; -167 : soulèvement des ouvriers paysans juifs et conquête de Jérusalem ; -166 à -132 : soulèvement des esclaves, ouvriers agricoles et prolétaires urbains en Sicile ; -136 à -129 : révoltes d’esclaves en Sicile et Grèce ; -74 : révolte d’esclave en Italie méridionale ; -71 à -72 : soulèvement d’esclaves (Spartacus) dans toute l’Italie ; -7 : révolte des Frisons contre Rome, +21 : révolte des Trévires et Eduens contre Rome ; +71 à +84 : guérilla des peuples britanniques contre les légions romaines ; +344 à +347 : révolte des esclaves et ouvriers agricoles en Afrique du nord ; +376 : révolte des Wisigoths contre Rome ; +412 à +444 : révoltes des ouvriers agricoles gaulois contre Rome ; +470 à 531 : révolution collectiviste contre le roi de Perse ; +532 : révolte « Nika » contre Justinien ; +539 : révolte populaire des Francs contre une augmentation des impôts ; +617 : Chine : la tyrannie de Yang Ti est renversée par une révolte populaire ; +683 : soulèvement des berbères contre la domination arabe ; +684 à 690 : premier grand soulèvement d’esclaves et d’ouvriers agricoles arabes ; +690 : soulèvement des Lombards contre la catholicisation ; 703 : révolte berbère contre les Arabes ; +740 à 742 : révolte berbère en Espagne arabe ; +744 : révoltes contre les arabes en Syrie et en Mésopotamie ; +756 : révolte populaire contre l’Empereur en Chine ; +757 : soulèvement victorieux des Berbères contre la domination arabe ; +764 : échec d’une révolte générale en Chine ; +775 à 777 : soulèvement d’un mouvement communiste antireligieux en Arabie ; 812 :révolte slave dans la région de la Havel ; +822 à 883 : Ibn Mahomet, chef révolutionnaire arabe, réclame la suppression des barrières de classe et l’égalité de tous les hommes (sans égard à la couleur de leur peau) et fonde au coeur de l’Empire Arabe un état communiste ; 839 : soulèvement irlandais contre les Normands ; +841 : révolte des paysans et des serfs contre leurs maîtres en Saxe ; 860 : révolte des slaves russes contre les Normands ; 861 : révolte paysanne en Chine ; +864 : révolte collectiviste dans le Golfe persique, en Asie Antérieure, en Afrique du Nord et en Arabie ; +869 : révolte communiste d’esclaves à Bassorah (Irak-Mésopotamie) ; +874 : soulèvement collectiviste des paysans en Chine ; +899 : révolution communiste en Mésopotamie , en Arabie Orientale en Syrie en Inde ; +945 : révolte slave contre les Russes ; +948 : révolte populaire contre la noblesse corrompue de Rome ; +955 : révolte de serfs dans le Mecklembourg (Allemagne) ; +976 : soulèvement bavarois contre Othon II ; 980 : soulèvement romain contre la domination allemande ; +983 : révolte de serfs dans le Brandebourg (Allemagne) ; +996 : soulèvement à Rome contre la domination allemande ; +997 : insurrection de paysans normands ; +997 : soulèvement paysan allemand ; 998 : nouveau soulèvement de Rome contre la domination allemande ; 1030 : soulèvement de réformateurs religieux collectivistes en Italie du Nord ; 1059 : soulèvement populaire contre la noblesse et le clergé à Milan ; 1068 : soulèvement populaire russe contre le prince de Kiev ; 1073 : révolte paysanne en Saxe ; 1099 : révolution communale à Beauvais ; 1112 : révolte des bourgeois de Laon ; 1113 : révolte de Kiev (Russie) ; 1123 : révolte des peuples de l’Empire Mongol ; 1125 : révolte cathare à Orvieto ; 1357 : soulèvement de Paris ; 1381 : soulèvement paysans en Grande-Bretagne ; 1382 : soulèvement contre l’oppression fiscale en France ; 1419 : soulèvement de la Bohème ; 1520 : révolte urbaine en Allemagne et en Espagne ; 1540 : soulèvement et grèves de Gand (Belgique) ; 1567 à 1672 : vingt-trois soulèvements contre les Espagnols aux Philippines ; 1595 : révolte paysanne (Croquants) en France, 1637- 1639 : révolte paysannes en France (Nu-pieds en Normandie, Croquants en Périgord) ; 1640, 1660, 1688 : révolutions en Angleterre ;1648-1653 : tentatives de révolution (La Fronde) en France ; 1662 révolte du Boulonnais ; 1670 : révolte du Vivarais ; 1675 : révolte de Bordeaux ; XVIIIe siècle : série ininterrompue d’émeutes de la faim en Suisse ; 1789 : révolution française ; 1830 : révolutions en France et en Belgique ; 1848 : révolution populaire européenne (sauf en Grande-Bretagne et en Belgique) après le 1er crash boursier de l’histoire ; 1871 : Commune de Paris ; 1899 : révolte des Philippins contre les Américains ; 1899-1901 : révolte des Boxers en Chine ; 1910 : révolution mexicaine ; 1917 : révolution bolchevique (Russie) ; 1949 : victoire de la révolution chinoise ; 1950 : « affaire royale » en Belgique ; décembre 1960 – janvier 1961 : grève insurrectionnelle en Belgique ; 1967 : début de la révolution naxaliste (communiste) en Inde ; 1968 : révolte des étudiants (France, Mexique, Etats-Unis) ; 1994 : soulèvement du Chiapas (Mexique), 1996 : insurrection communiste au Népal ;1999 : manifestations anti-OMC de Seattle (70.000 manifestants pendant 4 jours) ; 2001 : manifestations anti-G8 de Gènes (300.000 manifestants pendant deux jours) ; 2002 : manifestation anti-mondialisation capitaliste à Barcelone (500.000 manifestants) ; 2005 : les Naxalistes contrôlent un tiers du territoire indien. 2006 : grève générale au Népal ; 2007 : proclamation d’une république démocratique et fédérale au Népal ; 2009-2010 : manifestations contre l’austérité en Grèce, en Espagne et en France (des dizaines de millions de manifestants). Janvier , février et mars 2011 : révolutions en Tunisie, Egypte, Libye et dans la péninsule arabique.

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