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Moubarak est dégagé mais la révolution ne fait que commencer !!!! Moubarak a quitté Le Caire avec sa famille et il a quitté le pouvoir. C’est une grande victoire mais rien n’est réglé. L’armée est toujours au pouvoir ainsi que les exploiteurs. L’Egypte est à la frontière entre une révolution sociale s’attaquant aux classes dirigeantes et détruisant l’Etat dictatorial de la bourgeoisie et une contre-révolution sanglante de l’armée... On ne peut pas rester longtemps devant un tel abime...

vendredi 11 février 2011, par Robert Paris

Le président Moubarak a quitté Le Caire avec sa famille et quitté le pouvoir, selon une source proche du gouvernement, confirmant une information de la chaîne Al-Arabiya. Quelques minutes avant, la même chaîne avait annoncé qu’Hosni Moubarak avait quitté l’Egypte.

Moubarak parti, la révolution ne fait que commencer en Egypte et dans toute la région !!! Le monde va entendre parler des prolétaires d’Egypte !!!

Dégager Moubarak, c’est un début, mais il faut dégager aussi son pouvoir militaire, celui des profiteurs qui lui sont liés, et aussi celui des princes d’Arabie saoudite et des Emirats qui ont lié leur sort au sien !!!

Pas de pause dans la révolution !! Grève générale ! Multiplication des conseils ouvriers et paysans et leur coordination à l’échelle nationale !

En se portant garante des réformes consenties par le président Moubarak, l’armée s’est attirée l’ire des manifestants. La marche annoncée durant la nuit sur la résidence du raïs et la maison de la télévision nationale, deux bâtiments protégés par l’armée, n’avait pas encore pris forme à la mi-journée. Devant le palais présidentiel au Caire, un colonel qui lisait le communiqué de l’armée à la foule en colère a été interrompu par un manifestant. "Vous nous avez déçus, on avait mis tous nos espoirs en vous", a-t-il crié, tandis que la foule entonnait des slogans réclamant que le président Moubarak soit jugé. Le militaire s’est empressé de répondre : "Non, non, ce n’est pas un coup d’Etat", assurant que le soutien aux réformes allait dans le sens de la volonté populaire.

L’armée est également traversée par des tensions. Pour preuve, trois soldats auraient même abandonné leurs armes et leurs uniformes pour se joindre aux manifestants qui affluent par dizaines de milliers ce vendredi au centre du Caire, ont affirmé des témoins selon l’AFP. Soucieuse d’apparaître proche du peuple, l’armée ne peut pourtant se résoudre à exiger le départ d’Hosni Moubarak. Les militaires, dans une situation ambiguë depuis le début du mouvement, sont désormais acculés. Un peu plus tôt, trois soldats ont abandonné leurs armes et leurs uniformes pour se joindre aux manifestants anti-régime dans le centre du Caire, ont affirmé des témoins dans la matinée, où des dizaines de milliers de personnes manifestaient toujours contre le président.

Il faut rompre l’unité de l’armée !!! Appel à l’organisation autonome des soldats et leur indépendance de la hiérarchie militaire ! L’armée avec le peuple, c’est l’armée qui désobéit aux généraux et s’unit aux comités de quartiers et aux conseils ouvriers et paysans !!!

Occupation des usines et des entreprises !!!

Constitution de milices ouvrières pour défendre la révolution !!!

Dehors les profiteurs capitalistes et l’impérialisme !

Moubarak n’est pas encore démissionnaire et délègue seulement ses pouvoirs à Souleimane, avait-t-il déclaré, pour finalement partir peu après devant les risques sociaux engendrés par la montée des grèves ouvrières. Mais même le dictateur parti, cela ne signifie pas que la mobilisation soit terminée ni qu’un seul problème (économique, social, politique, institutionnel...) soit réglé !! Pour ce qui est de ses fonctions en tant que chef de l’armée égyptienne, "Moubarak va transférer son autorité au commandant suprême des forces armées", selon une information d’un reporter de la télévision Al Hurra, au Caire, relayée sur Twitter. Or ces généraux sont eux-mêmes des profiteurs et des dictateurs !!!

L’ambassadeur égyptien aux Etats-Unis Sameh Choukri a affirmé jeudi 10 février sur la chaîne CNN que le vice-président égyptien Omar Souleimane était désormais le "président de facto" d’Egypte, expliquant que Hosni Moubarak lui avait transmis "tous ses pouvoirs".

"Le président Moubarak a transféré ses pouvoirs à son vice-président, qui est désormais chargé de toutes les fonctions de président", a déclaré l’ambassadeur, qui a précisé qu’il s’exprimait à la demande de Omar Souleimane.

L’armée égyptienne a annoncé dans un communiqué avoir commencé à prendre les « mesures » nécessaires « pour protéger la nation » et « pour appuyer » les demandes légitimes du peuple. En s’adressant directement aux anti-Moubarak, place Tahrir, un commandant de l’armée égyptienne, Hassan al-Roweni, lance : « Tout ce que vous voulez sera réalisé ». L’armée égyptienne "attend des ordres qui vont faire plaisir au peuple", a de son côté affirmé jeudi à l’AFP un haut responsable de l’armée, sous couvert de l’anonymat. Mais le pouvoir de l’armée n’est nullement celui de peuple !!! Pourtant, il y a de nombreuses illusions et elles peuvent coûter très cher au mouvement. Place Tahrir, l’ambiance est survoltée. La foule chante à l’unisson : « L’armée et le peuple dans une main ! L’armée et le peuple est uni ». Rien de plus faux ! Les soldats peuvent choisir le peuple mais pas la hiérarchie militaire qui fait partie de la classe exploiteuse.

Avant de cautionner le départ de Moubarak, l’armée s’était dite garante des réformes promises par le président Hosni Moubarak, en appelant à un retour à la normale dans le pays et en mettant en garde contre toute atteinte à la sécurité de l’Egypte. Dans "le communiqué numéro deux" du conseil suprême des forces armées, lu à la télévision publique par un présentateur, l’armée a également assuré qu’elle garantirait des "élections libres et transparentes", au lendemain de l’annonce par M. Moubarak, fortement contesté par la rue, qu’il déléguait ses prérogatives à son vice-président.

L’armée n’est garante que des intérêts de la classe exploiteuse et elle a toujours participé à la dictature...

Le conseil, présidé par le ministre de la Défense Mohamed Hussein Tantaoui, a annoncé des mesures "sur la base des derniers développements qui déterminent le destin du pays (...) et la décision de déléguer les prérogatives au vice-président". L’armée assure qu’elle garantira la tenue d’"élections présidentielles libres et transparentes à la lumière des amendements constitutionnels décidés" et "met en garde contre toute atteinte à la sécurité de la nation et des citoyens". Le conseil "souligne la nécessité d’un retour au travail dans les établissements de l’Etat et le retour à la vie normale". La vie "normale" c’est quoi ? C’est la misère, c’est le chômage, c’est la honte !!!

D’ailleurs ce n’est ni l’armée ni l’impérialisme qui vont faire chuter Moubarak mais la mobilisation et l’extension des grèves...

Moubarak restait parce que les classes dirigeantes égyptiennes comme celles de la région craignent sa chute. L’Arabie saoudite et les Emirats se sont clairement et publiquement prononcés pour son maintien au pouvoir et ont annoncé aussi qu’elles sont prêtes à le financer si les USA retiraient leur aide financière. Dans cette affaire les USA voient l’intérêt général de la bourgeoisie mondiale et les pouvoirs régionaux voient leurs intérêts immédiats...

Moubarak est finalement parti parce qu’il estimait, lui et les classes dirigeantes, qu’il ne faut pas laisser au mouvement ouvrier révolutionnaire le temps de se développer et de s’organiser. Plus le prolétariat s’organisera de manière indépendante, plus il s’adressera aux soldats pour les gagner et les aider à s’organiser, plus le mouvement le poussera vers la sortie.

Il est tombé parce que les travailleurs menaçaient en développant leurs luttes d’entrainer les soldats et détruire ainsi l’Etat de la bourgeoisie. Mais ce n’est pas fini. Il ne faut pas crier que l’armée est avec nous : il va falloir organiser les soldats en comités révolutionnaires. C’est la tâche de l’heure pour les ouvriers en lutte !

L’ambiance était survoltée jeudi soir, après l’adresse du chef de l’Etat, parmi les manifestants de la place Tahrir au Caire. Les manifestants continuaient de réclamer avec une colère redoublée le départ immédiat du président. Une ambiance qui contrastait avec la joie qui avait saisi la place Tahrir dans la journée, alors que les rumeurs prophétisaient une démission jeudi soir de Moubarak.
Jeudi, le mouvement de protestation s’est étendu à divers secteurs sociaux, les anti-Moubarak se mobilisant toujours massivement malgré la menace du pouvoir de faire intervenir l’armée en cas de "chaos".

Une vague de grèves dans diverses branches de l’économie et de l’administration d’Egypte fragilise un peu plus la situation du régime du président Hosni Moubarak, déjà en butte, depuis 17 jours, à un vaste soulèvement populaire.

Des milliers de travailleurs, notamment dans l’industrie textile, la métallurgie et le secteur des télécommunications, participent à des arrêts de travail, à des sit-in ou à des défilés de rue pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail.

Quelque 3.000 travailleurs de sociétés travaillant pour l’Autorité du canal de Suez sont en grève, bien que ce mouvement n’affecte pas le fonctionnement de la voie d’eau, qui rapporte au pays près de cinq milliards de dollars par an.

Mercredi, des centaines de fonctionnaires et universitaires ont organisé des manifestations à l’appui de revendications salariales. A Suez, au Caire et à Ismaïlia, des milliers d’ouvriers se sont également mis en grève.

L’agitation touche aussi, selon le quotidien Al Ahram, les secteurs de l’alimentation, de l’électricité et du pétrole, notamment à Alexandrie. A l’aéroport du Caire, 150 travailleurs intérimaires ont manifesté pour obtenir un statut permanent.

Dans le Sud, notamment à Assiout et Sohag, des sit-in ont été organisés dans plusieurs entreprises publiques et privées, y compris pharmaceutiques, rapporte la chaîne de télévision panarabe Al Djazira.

SOULEIMAN REFUSE UN "CHAOS AGGRAVÉ"

Les travailleurs égyptiens se plaignent notamment que l’inflation, dont le taux annuel dépasse 10%, rogne leur pouvoir d’achat. Les prix alimentaires flambent et la chute de la livre égyptienne due à la crise actuelle devrait encore accentuer la hausse des prix.

"Des grèves ont éclaté un peu partout mais il ne reste plus aucune structure syndicale à même d’unifier ces mouvements", souligne Hossam Hamalaoui, un opposant spécialiste du monde du travail égyptien.

Au vu des divisions syndicales en Egypte, il n’est, de fait, pas acquis que ces mouvements finissent par être coordonnés, comme ce fut le cas en décembre-janvier lors de la "révolution du jasmin" en Tunisie, où la centrale syndicale UGTT a joué un rôle de premier plan.

Mais il n’est pas exclu que l’extension au milieu du travail de la désobéissance civile conduise à une intervention plus "active" de l’armée pour éviter une paralysie économique du pays, alors qu’elle s’est bornée jusqu’à présent à quadriller les rues et protéger les bâtiments publics.

Traduisant l’inquiétude du régime devant une extension de s mouvements sociaux, le vice-président Omar Souleiman, ancien général et chef des services de renseignement, a mis en garde mardi contre les appels à une désobéissance civile de nature à paralyser le pays.

Chargé par Hosni Moubarak de gérer la crise actuelle jusqu’à l’expiration du mandat présidentiel, en septembre, Souleiman refuse une situation de "chaos aggravé où quiconque ayant des exigences ou ayant des griefs particuliers manifesterait".

VERS UNE PRISE DE POUVOIR DE L’ARMÉE ?

Mais "la révolution nourrit les attentes des diverses forces sociales, dont les droits ont été ignorés longtemps", souligne Gamal Soltan, analyste au centre d’études politiques et stratégiques Al Ahram.

"Il est probable que, si leurs revendications ne sont pas satisfaites, ils vont hausser le niveau de leurs exigences et les politiser, peut-être en rejoignant le soulèvement. Ils ont une carte à jouer dont ils ne disposaient pas auparavant."

Pour Soltan, "plus le gouvernement fera de concessions, plus les travailleurs revendiqueront. C’est une sorte de cercle vicieux dont on ne sortira pas sans solution politique".

"Il y a une révolution de la jeunesse et, en tant que travailleurs, nous y participons", affirme d’ailleurs Kamal Abouaïta, un cadre du syndicat des percepteurs. "Nous scandons les mêmes slogans et nous manifestons par solidarité avec les autres. Nous sommes tous des Egyptiens."

Selon l’analyste militaire cairote Safouat Zayaate, des "mouvements sociaux de cette ampleur poussent à une issue rapide de la crise".

"L’armée ne va certainement pas utiliser ses chars et la force contre les travailleurs en grève. Elle est plutôt susceptible d’organiser un coup d’Etat et de décréter une période limitée de contrôle militaire."

Une grève illimitée a été entamée par les employés de la plus grande usine textile d’Egypte, employant 24.000 personnes à Mahallah dans le delta du Nil, pour demander une hausse de leurs salaires.
Des mouvements sociaux portant sur les salaires ou les conditions de travail ont également eu lieu dans les arsenaux de Port-Saïd (nord-est), dans des sociétés privées travaillant sur le canal de Suez (est) ou encore à l’aéroport du Caire.

A Port-Saïd, des manifestants venus du bidonville de Zizara ont saccagé le siège de la police, après avoir fait de même la veille avec le gouvernorat, ont indiqué des témoins à l’AFP.

Une vague de grèves dans diverses branches de l’économie et de l’administration d’Egypte fragilise un peu plus la situation du régime du président Hosni Moubarak, déjà en butte, depuis 17 jours, à un vaste soulèvement populaire.

Des milliers de travailleurs, notamment dans l’industrie textile, la métallurgie et le secteur des télécommunications, participent à des arrêts de travail, à des sit-in ou à des défilés de rue pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail.

Quelque 3.000 salariés de sociétés travaillant pour l’Autorité du canal de Suez sont en grève, bien que ce mouvement n’affecte pas le fonctionnement de la voie d’eau, qui rapporte au pays près de cinq milliards de dollars par an.

Mercredi, des centaines de fonctionnaires et universitaires ont organisé des manifestations à l’appui de revendications salariales. A Suez, au Caire et à Ismaïlia, des milliers d’ouvriers se sont également mis en grève. L’agitation touche aussi, selon le quotidien Al Ahram, les secteurs de l’alimentation, de l’électricité et du pétrole, notamment à Alexandrie. A l’aéroport du Caire, 150 travailleurs intérimaires ont manifesté pour obtenir un statut permanent.

Environ 3.000 membres du personnel médical de l’hôpital Qasr al-Aini, le plus grand du Caire, se sont dirigés vers l’Assemblée du peuple pour rejoindre des centaines d’autres manifestants bloquant l’accès au bâtiment en criant "Le peuple veut la chute du régime".

L’affrontement entre le prolétariat et les classes dirigeantes est inévitable et il dépasse largement celui avec le personnage de Moubarak. Les travailleurs, surexploités et sous-payés, les paysans pauvres ne vont pas s’arrêter à un changement politicien...

Même Moubarak parti, la menace qu’a fait peser Suleiman sur le mouvement ne sera pas levée et elle est claire : fin du mouvement ou répression violente avec loi martiale.

Moubarak parti, la pression des militaires pour rétablir l’ordre va s’accentuer...

Cela ne fait qu’indiquer que la place des réformes n’existe pas...

Ou la révolution prolétarienne ou la contre-révolution...

La classe ouvrière est clairement entrée en lutte mais il reste à savoir si elle va donner à la lutte un tour décisif en mettant en place nationalement ses conseils ouvriers et en appelant les soldats à en faire de même. C’est la seule issue !

Il n’y aura pas de vraie solution sans l’auto-organisation des travailleurs, leur armement contre les milices du régime, le combat pour en finir avec la tutelle de l’impérialisme français, l’expropriation des grands groupes capitalistes, la reconstruction d’une économie au service des besoins du peuple.

Cela passe par la formation de comités partout, dans les entreprises, les quartiers, les écoles, les universités, les casernes...

A l’évidence, la satisfaction de ces revendications politiques et économiques implique une rupture totale avec le système de la dictature qui a mis le pays en coupe réglée.

Qui peut faire triompher la révolution en Tunisie et assurer qu’elle aille jusqu’au bout ?

C’est le prolétariat d’Egypte !

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