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Débat avec l’extrême gauche sur la révolution au Maghreb et dans le monde arabe

mercredi 27 avril 2011, par Robert Paris

Nous citerons quelques textes significatifs que nous critiquerons fraternellement mais clairement....

Pour Lutte Ouvrière, il n’y a pas de révolution au Maghreb et dans le monde arabe, pas d’intervention du prolétariat et, bien entendu, il manque un parti révolutionnaire mais on se demande bien pourquoi vu ce qui précède... Au point qu’on peut se demander si le prolétariat peut faire une révolution sans qu’il y ait un tel parti, du moins aux yeux de ce groupe. Du mouvement qui vient d’avoir lieu, que l’on l’appelle ou pas révolution, cette organisation ne tire aucune leçon. Dans un meeting (le 4 mars 2011) censé montrer le rôle du prolétariat, elle ne se met nullement à l’école de ce que vient de faire le prolétariat, quelles qu’en soient les limites. On n’en tire même pas la compréhension de ce qu’est pour cette organisation une révolution, de ce que devrait être l’action du prolétariat ni de ce seraient les perspectives développées par un parti révolutionnaire en Egypte et en Tunisie. Faut-il mettre en avant des comités ouvriers ? Faut-il que ceux-ci prennent le contrôle des luttes ? Que faut-il penser des "syndicats indépendants" ? Quels liens avec les organisations de la jeunesse révolutionnaire ? Comment éviter les illusions petites bourgeoises ? Comment se lier avec la base des soldats ? etc, etc... On ne ressort d’un tel meeting qu’avec la répétition religieuse de l’idée : il faut un parti révolutionnaire. Mais que ferait-il ? Qu’apporterait-il ? Que proposerait-il ? Aucune réponse ! Que devrait faire le prolétariat ? La démocratie ; laquelle ? Renverser la bourgeoisie ; comment ? Que faire avec l’armée ? Aucune réponse ! Aucun élément de programme : justement ce qui distingue un parti révolutionnaire, la clarté du programme !

C’est un discours très contradictoire puisqu’en même temps Lutte Ouvrière prétend que ce qui vient de se passer au Maghreb et dans le monde arabe "donne chair et vie" à ce que cette organisation dit depuis longtemps ! Et elle parle là de "mouvements internationaux". De mouvements prolétariens ? De mouvements révolutionnaires ? Ou de mouvements petits bourgeois internationaux ?

Le radicalisme verbal de Lutte Ouvrière cache une volonté de ne pas entrer dans l’arène politique dans laquelle on doit se heurter aux appareils sociaux-démocrates et syndicaux. Si Lutte Ouvrière devait en Egypte et en Tunisie prôner des comités ouvriers, on se demanderait ensuite pourquoi elle ne les défend pas en France... Si elle devait prôner le renversement de l’armée en Egypte et en Tunisie, on pourrait se demander pourquoi elle a retiré de sa définition "ce que nous voulons" de l’hebdomadaire l’objectif de la destruction de l’Etat bourgeois... Il s’agit donc d’acrobaties verbales pour cacher une politique de caution du réformisme sous couleurs tout ce qu’il y a de plus prolétariennes.

Il y avait des ouvriers place Tahrir dit LO mais pas de politique et d’organisation ouvrière. Mais y avait-il des formes d’organisation autonomes du prolétariat en Egypte ou en Tunisie ? N’est-ce pas le lieu pour les rapporter : un meeting sur le rôle du prolétariat ?

Et est-ce seulement ou principalement la place Tahrir qui a fait chuter Moubarak ?

Dans un article intitulé "A propos de la situation en Tunisie, LO écrit : "Alors, ce que l’on peut souhaiter pour les masses tunisiennes, c’est que le prolétariat industriel qui est au cœur de la production capitaliste, là-bas comme ici, se mette en mouvement, s’organise pour devenir la force principale de celui-ci."

Se mette en mouvement ? LO le dit le 28 janvier. mais il y était déjà .... en mouvement ! Et il était même déjà la force principale.

Si encore LO avait dit : prenne conscience de la nécessité de casser le pouvoir de la bourgeoisie et de prendre le pouvoir.

Mais LO n’aime pas écrire ainsi les choses en clair, appeler un chat un chat comme aurait dit Lénine ! C’est pourtant ainsi que l’on clarifie ce que sont les révolutionnaires et qu’on démasque les faux amis des travailleurs...

La presse a prétendu que ce sont les classes moyennes qui ont fait la révolution. Qu’en dit LO ? Rapporte-t-elle que les réseaux facebook d’Egypte qui ont lancé la grève sont ceux de la grève du textile ? Rien de petit bourgeois en somme ! Ont-ils disparu dans les grèves et place Tahrir ? Qu’aurait défendu un parti révolutionnaire place Tahrir selon LO ? On ne le saura pas !

LO écrit : "Les mouvements de grèves qui ont pris de l’ampleur au lendemain du départ de Moubarak sont peut-être le signe de l’extension du mou­vement de révolte à la classe ouvrière. Les travailleurs se mobilisent autour de la défense de leurs conditions de vie. Mais, même en entrant en lutte sur des revendications salariales, leur lutte est politique car les travailleurs se retrouvent confrontés au nouveau gouvernement. Il n’aura pas fallu attendre longtemps après le départ de Moubarak – même pas trois jours ! – pour que l’armée menace d’interdire les grèves.

Si la vague de grèves continue, les tra­vailleurs feront l’expérience que, même pour obtenir simplement les droits et libertés démocratiques élémentaires, comme le droit de réunion, le droit de s’organiser et de faire grève, il leur faudra se battre eux-mêmes." (Revue Lutte de classes mars 2011)

Plusieurs remarques : la seule perspective est donc d’obtenir quelques droits ? la classe ouvrière n’a aucun rôle historique pour l’ensemble de la société de ce point de vue. D’autre part cet objectif n’a rien de radical contrairement à l’allure que se donnait LO dans le Cercle Léon Trotsky. C’est juste du réformisme même pas camouflé qui est exposé sous l’intitulé "quelles perspectives pour la classe ouvrière". Cet article prétend que les grèves se sont multipliées après la chute de Moubarak mais il oublie, tout comme le CLT, de dire que c’est la multiplication des grèves vers la grève générale spontanée qui a amené la classe dirigeante à se débarrasser de Moubarak devenu trop dangereux. Et surtout il "oublie" de dresser la moindre perspective de classe vers le pouvoir aux travailleurs dont LO se réclame pourtant encore du bout des lèvres...

Pour le NPA, la révolution démocratique est un rêve et il faut tout soutenir : tout et son contraire. Soutenir la révolution prolétarienne, les comités révolutionnaires et soutenir aussi les tentatives petites bourgeoises de caution du nouveau pouvoir qui n’a rien de démocratique ni de populaire, ni en Egypte ni en Tunisie. C’est la suite de la participation au "Front du 14 janvier" qui est là pour faire la transition... vers une nouvelle dictature de la bourgeoisie sous couvert de "gouvernement technique" et qui veut chapeauter les comités populaires et ouvriers par un "haut comité" de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie.

Ces deux organisations d’extrême gauche françaises ont des positions tout à fait opposées mais le résultat est le même : aucune avancée politique !

A lire du NPA pour comprendre la confusion totale de cette organisation

.Peut-on rapporter l’intervention de la classe ouvrière d’Egypte qui a fait chuter Moubarak

Peut-on rapporter comment le blogueurs de la révolution égyptiennes sont issus de la grève du textile de 2008 contrairement à ce que prétend la presse ?/spip.php ?breve436

Quelle perspective pour les travailleurs et les jeunes

Quel programme pour la révolution ?

La suite sur la Tunisie

Comme en Tunisie, le processus actuel en Égypte a été préparé par plusieurs vagues de luttes ouvrières qui ont secoué le pays depuis 2006 (voir ci-dessous les articles de Atef Saïd et Sellouma). Dans un article publié plusieurs jours avant la chute de Moubarak, l’intellectuel marxiste Samir Amin affirmait que la jeunesse diplômée urbaine était la composante essentielle du mouvement en Égypte, appuyée par des secteurs des classes moyennes cultivées et démocratiques et il ajoutait que « les choses pourraient changer si la classe ouvrière et les mouvements paysans entrent en scène, mais pour le moment cela ne semble pas être à l’agenda. »

Or, à partir du dimanche 6 février, avec l’appel au retour à la normalité et au travail martelé par le régime lui-même, un tournant a commencé à s’opérer avec l’entrée progressive du prolétariat égyptien sur la scène des événements. L’une après l’autre, plusieurs villes du pays ont vu s’engager des grèves et des occupations d’entreprises.

Dans une interview publiée le dimanche 6 février, Hossam el-Hamalawy, journaliste, bloggueur du site 3arabawy et membre du Centre d’études socialistes au Caire pointait déjà quatre premiers foyers : "Cela fait déjà deux jours que les travailleurs ont déclaré qu’ils ne retourneront plus au travail jusqu’à la chute du régime. Il y a quatre foyer de lutte économique. Une grève à l’usine sidérurgique à Suez, une fabrique de fertilisants à Suez, une usine de textile près de Mansoura à Daqahila, où les travailleurs ont expulsés le manager et autogèrent l’entreprise. Il y a également une imprimerie au sud du Caire où le patron a été viré et qui fonctionne en autogestion".

Comme l’a informé le journal « Al-Ahram Online », les luttes ouvrères ont surtout commencé à gagner en intensité dans la ville-clé de Suez, avec en pointe les travailleurs du textile qui ont organisé une manifestation rassemblant 2000 travailleurs pour le droit à l’emploi à laquelle se sont joints 2000 jeunes. Dans le courant les jours suivants, les travailleurs ont occupé l’usine textile « Suez Trust » et 1000 ouvriers de la fabrique de ciment Lafarge entraient en grève tandis que leurs collègue de la cimenterie de Tora organisaient un sit-in pour protester contre leurs conditions de travail.

Dans le ville industrielle de Mahalla, l’étincelle est partie avec plus de 1500 ouvriers de l’entreprise Abu El-Subaa, qui ont manifesté en coupant les routes afin d’exiger le paiement des salaires. Ce sont ces mêmes travailleurs qui organisent régulièrement des sit-in depuis deux ans pour leurs droits.

Plus de 2000 travailleurs de l’entreprise pharmaceutique Sigma dans la ville de Quesna, se sont déclarés en grève afin d’exiger de meilleurs salaires et le versement de leurs bonus, suspendus depuis plusieurs années. Les travailleurs demandent également la destitution de la direction de l’entreprise qui menait une politique de répression brutale des activités syndicales.

Le mardi 8 février, les enseignants universitaires ont réalisé une marche de soutien à la révolution qui a rejoint les occupants de la Place Al-Tahrir. Les travailleurs des télécommunications du Caire ont alors entamé une grève au Caire, tandis que plus de 1500 travailleurs du secteur du nettoyage et de l’embellissement des espaces publics ont manifesté face au siège de leur administration à Dokki. Leurs revendications incluaient une augmentation salariale mensuelle pour atteindre 1200 livres égyptiennes. Ils demandaient aussi la généralisation des contrats à durée indéterminée et le renvoi du président du conseil d’administration.

L’éviction des bureaucrates syndicaux liés au régime et la conquête des libertés syndicales sont également au cœur des ces luttes ouvrières : d’après Al-Ahram, « le Vice-président du Syndicat des travailleurs égyptiens est séquestré depuis lundi (7 février) par des employés qui exigent sa démission immédiate ». Le mercredi 9 février, des journalistes se rassemblèrent au siège de leur syndicat pour exiger la destitution de leur responsable syndical nommé par le régime, Makram Mohamed Ahmed.

Le personnel technique ferroviaire à Bani Souweif engagea une grève qui s’étendit à tout le reste du secteur. Au moins deux usines d’armement à Welwyn se mirent en grève tandis que plusieurs milliers de travailleurs du secteur pétrolier ont organisé une manifestation face au Ministère du Pétrole à Nasr City et à partir du jeudi 10 février, ils furent rejoint par des collègues venant du reste du pays.

C’est surtout à partir du mercrdi 9 février que la vague de grève se généralise dans tout le pays après l’annonce faite par Moubarak d’une augmentation des salaires de 15% pour les fonctionnaires. Ce jour là également, les trois premiers syndicats indépendants du régime (celui des collecteurs d’impôts, des techniciens de la santé et de la fédération des retraités) ont manifesté ensemble face au siège de la Fédération égyptienne des syndicats afin d’exiger des poursuites judiciaires contre son président corrompu et pour la levée de toutes les restrictions imposées à l’encontre de la création de syndicats indépendants. Ce sont ces trois premiers syndicats autonomes qui, ensemble avec des travailleurs indépendants d’autres secteurs, ont créé le 30 janvier dernier la première Fédération égyptienne des syndicats indépendants (voir leur déclaration ci dessous).

Il faut souligner ici le remarquable manifeste des métallos de la ville sidérurgique d’Helwan, qui ont organisé une grande marche le vendredi 11 février jusqu’à la place Al-Tahrir. Ce manifeste demandait :

"1) Le départ immédiat du pouvoir de Moubarak et de tous les représentants du régime et la suppression de ses symboles

2) La confiscation, au profit du peuple, de la fortune et des propriétés de tous les représentants du régime et de tous ceux qui sont impliqués dans la corruption

3) La désaffiliation immédiate de tous les travailleurs des syndicats contrôlés par le régime ainsi que la création de syndicats indépendants et la préparation de leurs congrès afin d’élire leurs structures organisationnelles

4) La récupération des entreprises du secteurs public qui ont été privatisées, vendues ou fermées et leur nationalisation au profit du peuple, ainsi que la formation d’une administration publique pour les diriger, avec la participation des travailleurs et des techniciens

5) La formation de comités pour conseiller les travailleurs dans tous les lieux de travail et pour superviser la production , pour la fixation et la répartition des prix et des salaires

6) Convoquer une Assemblée constituante représentant toutes les classes populaires et tendances afin d’approuver une nouvelle constitution et élire des conseils populaire sans attendre le résultat des négociations avec le régime actuel."

Mais ce qui aura sans doute été déterminant dans la chute de Moubarak, c’est qu’à partir du jeudi 10 février les travailleurs de la Compagnie du Canal de Suez des villes de Suez, Port-Saïd et Ismaïlia ont lancé une grève avec occupation illimitée des installations portuaires, menacant de perturber ainsi le trafic de navires. Plus de 6000 travailleurs se sont rassemblés également devant le siège de l’entreprise jusqu’à la satisfaction de leurs revendications salariales, contre la pauvreté et la déterioration des conditions de travail. Le canal de Suez est une source vitale de devises étrangères pour l’Egypte et un milllion et demi de barils de pétrole y transitent quotidiennement. Sa fermeture obligerait les cargos à faire le tour de l’Afrique et donc à rallonger leur voyage de sept à dix jours, ce qui aurait un impact sur les prix du pétrole et tous les échanges commerciaux en Europe et dans le monde.

Il ne fait aucun doute que cette vague de grèves massives et la perspective d’un Canal de Suez bloqué ont été les éléments décisifs qui ont précipité la chute de Moubarak en renforcant la pression de Washington et des chefs de l’armée, peu rassurés quant à capacité et à l’obéissance des troupes du rang d’écraser ces grèves par une répression sanglante.

Quelles perspectives ?

Comme l’évoque Hossam El-Hamalawy, les grèves se poursuivent et se multipllient toujours dans tout le pays et dans tous les secteurs. Comme dans toute lutte ouvrière contre une dictature, les revendications sociales pour les salaires, les conditions de travail sont étroitement liées aux demandes pour les libertés syndicales et démocratiques, contre un régime corrompu et parasitaire qui accapare au profit d’une élite minoritaire les richesses, plongeant dans la misère l’immense majorité sociale.

Tout comme en Tunisie, la chute du dictateur provoque en Égypte une explosion de luttes sectorielles, d’autant plus fortes qu’elles furent depuis trop longtemps contenues et étouffées par l’absence de liberté syndicale. Ces luttes ouvrières exacerbent à leur tour les contradictions de classe, y compris au sein de la coalition anti-Moubarak, entre les tenants d’une révolution démocratique et sociale qui va jusqu’au bout, jusqu’à la satisfaction de l’ensemble des exigences populaires, et les secteurs bourgeois ou petits-bourgeois qui veulent au contraire y mettre un terme le plus rapidement possible.

L’enjeu clé pour offrir une issue favorable aux masses dans ces deux processus révolutionnaires, qui ont remporté une première victoire magnifique, mais qui sont encore inachévés (les dictateurs ont été chassés, mais les régimes dictatoriaux sont toujours en place, bien que fragilisés), c’est bien entendu le développement, la généralisation et la centralisation de cette auto-organisation encore embryonnaire, mais déjà bien réelle, des luttes des travailleurs. Cette généralisation et centralisation peut en effet ouvrir une situation de « dualité de pouvoirs » qui posera, de facto — mais sans pour autant en garantir l’issue — la question de la prise du pouvoir par les travailleurs afin de réaliser pleinement l’ensemble de leurs exigences démocratiques et sociales face à l’incapacité de ces régimes, soi-disants « de transition », à les satisfaire.

De tels objectifs ne peuvent se concrétiser qu’autour d’un programme révolutionnaire, d’une organisation et d’une direction de classe, non seulement sur le terrain syndical, mais aussi — et surtout — sur le terrain politique. L’absence actuelle de ces éléments essentiels indique que le processus de maturation et de décantation peut être relativement long, avec des phases de flux et de reflux au rythme des tentatives contre-révolutionnaires qui appelleront à leur tour une réaction et une nouvelle poussée des masses. Mais une chose est certaine : vu l’élévation inouïe de la combativité, de la conscience démocratique, sociale et de classe qui s’est condensée en quelques semaines d’une lutte colossale, qui a laissé plus de 400 morts, les processus révolutionnaires sont encore loin d’être terminés dans ces deux pays. D’autant plus que leur onde de choc dans le monde arabe n’en est visiblement qu’à ses débuts et que ses conséquences en Algérie, au Yémen ou au Maroc agiront également en retour sur ces processus initiaux.

LUTTE OUVRIERE

Cercle Léon Trotsky du 4 mars 2011

"Nous vivons depuis deux mois avec le regard braqué sur le monde arabe. Le soulèvement de la population, dans ces pays, ne peut manquer d’enthousiasmer les révolutionnaires que nous sommes – d’abord parce que voir des peuples faire vaciller en quelques semaines des dictatures vieilles de plusieurs décennies est profondément réjouissant ; ensuite parce que voir la révolte se propager comme un feu de forêt, de proche en proche, de pays en pays, passer de la Tunisie à l’Égypte en sautant par-dessus la Lybie pour mieux y revenir quelques jours plus tard, tout cela donne chair et vie à tout ce que nous disons, depuis bien longtemps, sur la possibilité de mouvements internationaux ; et tout cela n’avait pas été vu depuis longtemps, bien trop longtemps. Nous espérons, de toutes nos forces, que ces événements ouvrent une nouvelle période historique, une période de renouveau des luttes et peut-être demain, des révolutions !

Mais il y aussi une chose qui crève les yeux dans ces événements, et qui, elle, est beaucoup moins réjouissante : c’est l’absence du prolétariat dans ces révoltes. Non pas son absence physique : il y avait certainement des ouvriers place Tahir au Caire, parmi les manifestants de Tunisie, dans les combats de rue en Lybie. Non, ce n’est pas physiquement, mais politiquement que le prolétariat a été absent de ces événements : aucun parti, aucune organisation, n’a fait entendre sa voix, aucun parti, aucune organisation, n’a cherché à définir ou exprimer une politique indépendante pour la classe ouvrière.

Il n’y a plus aujourd’hui de grands partis politiques qui soit le représentant des intérêts du prolétariat ; et l’on peut même dire que depuis des dizaines d’années, à l’échelle du monde, le prolétariat n’apparaît plus en tant que tel sur la scène politique, et ne pèse plus sur les événements. D’ailleurs, il se trouve même bon nombre d’intellectuels pour affirmer carrément qu’il a tout bonnement disparu, que la classe ouvrière n’existe plus.

Pourtant, nous, communistes révolutionnaires, voyons toujours dans le prolétariat la seule classe capable de mener la révolution contre le capitalisme, la seule classe capable de débarrasser à jamais l’humanité du fléau de l’exploitation et de l’oppression."

NPA

(article du 29 janvier 2011] :

"Front du 14 janvier

Il se donne pour but notamment d’organiser la résistance au gouvernement de transition actuel auquel participe toujours les caciques du RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique), le parti de Ben Ali, et de construire une alternative populaire issue des comités de vigilance créés dans plusieurs quartiers de Tunisie pour se défendre de la terreur semée par les appareils du RCD et de la police présidentielle. L’appel s’adresse à toutes les forces de progrès politiques, syndicales et associatives pour accomplir les objectifs voulus par la révolution populaire tunisienne. Voici la traduction du texte fondateur :
Affirmant notre engagement dans la révolution de notre peuple qui a combattu pour son droit à la liberté et à la dignité nationale et a fait de grands sacrifices dont des dizaines de martyrs et des milliers de blessés et de détenus, et afin d’achever la victoire contre les ennemis intérieurs et extérieurs et de s’opposer aux tentatives avortées pour écraser ces sacrifices, s’est constitué « le Front du 14 Janvier » comme un cadre politique qui s’emploiera à faire avancer la révolution de notre peuple vers la réalisation de ses objectifs et de s’opposer aux forces de la contre-révolution. Ce cadre comprend les partis, les forces et organisations nationales progressistes et démocratiques.

Les tâches urgentes de ce Front sont :
1 – Faire tomber le gouvernement actuel de Ghannouchi ou tout gouvernement qui comprendrait des symboles de l’ancien régime, qui a appliqué une politique antinationale et antipopulaire et a servi les intérêts du président déchu.
2 – La dissolution du RCD et la confiscation de son siège, de ses biens, avoirs et fonds financiers étant donné qu’ils appartiennent au peuple.
3 – La formation d’un gouvernement intérimaire qui jouisse de la confiance du peuple et des forces progressistes militantes politiques, associatives, syndicales et de la jeunesse.
4 – La dissolution de la Chambre des Représentants et du Sénat, de tous les organes fictifs actuels et du Conseil supérieur de la magistrature et le démantèlement de la structure politique de l’ancien régime et la préparation des élections à une assemblée constituante dans un délai maximum d’un an afin de formuler une nouvelle constitution démocratique et fonder un nouveau système juridique pour encadrer la vie publique qui garantit les droits politiques, économiques et culturels du peuple.
5 – Dissolution de la police politique et l’adoption d’une nouvelle politique de sécurité fondée sur le respect des droits de l’homme et la supériorité de la loi.
6 – Le jugement de tous ceux qui sont coupables de vol des deniers du peuple, de ceux qui ont commis des crimes à son encontre comme la répression, l’emprisonnement, la torture et l’humiliation – de la prise de décision à l’exécution – et enfin de tous ceux qui sont convaincus de corruption et de détournement de biens publics.
7 – L’expropriation de l’ancienne famille régnante et de leurs proches et associés et de tous les fonctionnaires qui ont utilisé leur position pour s’enrichir aux dépens du peuple.
8 – La création d’emplois pour les chômeurs et des mesures urgentes pour accorder une indemnisation de chômage, une plus grande couverture sociale et l’amélioration du pouvoir d’achat pour les salariés.
9 - la construction d’une économie nationale au service du peuple où les secteurs vitaux et stratégiques sont sous la supervision de l’État et la re-nationalisation des institutions qui ont été privatisées et la formulation d’une politique économique et sociale qui rompt avec l’approche libérale capitaliste.
10 – La garantie des libertés publiques et individuelles, en particulier la liberté de manifester et de s’organiser, la liberté d’expression, de la presse, de l’information et de pensée ; la libération des détenus et la promulgation d’une loi d’amnistie.
11 – Le Front salue le soutien des masses populaires et des forces progressistes dans le monde arabe et dans le monde entier à la révolution en Tunisie, et les invite à poursuivre leur appui par tous les moyens possibles.
12 – La résistance à la normalisation avec l’entité sioniste et sa pénalisation et le soutien aux mouvements de libération nationale dans le monde arabe et dans le monde entier.
13 – Le Front appelle toutes les masses populaires et les forces nationalistes et progressistes à poursuivre la mobilisation et la lutte sous toutes les formes de protestation légitime, en particulier dans la rue jusqu’à l’obtention des objectifs proposés.
14 – Le Front salue tous les comités, les associations et les formes d’auto-organisation populaire et les invite à élargir leur cercle d’intervention à tout ce qui concerne la conduite des affaires publiques et les divers aspects de la vie quotidienne.

Gloire aux martyrs de l’Intifada et Victoire aux masses révolutionnaires de notre peuple.

Tunisie, le 20 Janvier 2011."

Et toujours du NPA :

"La révolution tunisienne est la première du 21e siècle. Son onde de choc fait trembler bien des dictatures et des chancelleries occidentales, même si elle n’a pas encore renversé l’ancien régime, encore moins l’appareil d’Etat néocolonial qui le soutient. Expression d’un ras-le-bol généralisé, elle s’est nourrie du mécontentement de classes diverses, du moins jusqu’au 14 janvier. Depuis lors, elle connaît une polarisation de plus en plus forte entre le camp de la révolution et celui de la contre-révolution

La seconde s’agite pour sauvegarder ses institutions et sa constitution. Avec la complicité des franges libérales du mouvement démocratique, les agents des puissances occidentales, les naufragés de l’ancien régime et les islamistes essayent de désamorcer le soulèvement social. Le gouvernement « d’unité nationale » provisoire (GUNP) est ainsi formé d’anciens membres du pouvoir de Ben Ali, dont son Premier ministre (depuis 1999), architecte des politiques néolibérales dictées par les instances financières impérialistes.

Outre les trois ministres issus du mouvement démocratique, qui mettent tout en œuvre pour donner une légitimité à ce gouvernement, les autres seraient des « technocrates neutres » au service de la démocratie. Venus de France, diplômés des « grandes écoles » et détenteurs de capitaux qui œuvrent au pillage de la Tunisie, ils ont été recrutés par Hakim Karoui, ex-conseiller de Jean-Pierre Raffarin (1er Ministre français, 2002-2005). Le seul objectif du GUNP est de faire avorter toute tentative d’instaurer une démocratie politique et sociale.

A l’opposé, la révolution est soutenue par le Front 14 janvier, qui regroupe la gauche anticapitaliste, les nationalistes arabes et des indépendant.e.s de gauche. Deux autres sensibilités ne reconnaissent toujours pas le GUNP : le Congrès pour la république (CPR) et le Forum démocratique pour la liberté et le travail (FDLT). La dynamique initiée par le Front 14 janvier est porteuse d’espoir (son meeting du 13 février, à Tunis, a rassemblé plus de 8000 personnes). Avec la multiplication des comités locaux et régionaux, la convergence avec les militant-e-s syndicaux et associatifs les plus combatifs, il annonce une perspective politique capable d’ouvrir des brèches vers un changement radical.

Il propose un Congrès national de défense de la révolution, expression des comités populaires, de toutes les forces politiques, syndicales et sociales issues des luttes, vers une assemblée constituante pour élaborer une constitution démocratique répondant aux aspirations à l’émancipation nationale et sociale. Ce processus répond aux aspirations populaires : il veut rompre avec la dépendance et réorganiser l’économie en fonction des besoins essentiels des classes populaires, ceux des femmes notamment, en socialisant les banques et en annulant la dette odieuse de la dictature."

Encore un interview du NPA :

"Quelles sont les débats actuels dans le mouvement révolutionnaire ?

Jalel Ben Brik Zoghlami : Nous avons commencé à parler d’un programme de transition en Tunisie, des tâches urgentes et des tâches transitoires. Parmi les tâches urgentes il y a le démantèlement total du parti RCD et des institutions policières, la question du travail pour les chômeurs, la nationalisation de tous les biens des familles liées à Ben Ali sous le contrôle des travailleurs, l’annulation de la dette, la fiscalité, etc.

En même temps il y a une proposition sur le plan des institutions, c’est de créer un Congrès national de défense de la révolution avec toutes les organisations — syndicats, organisations des droits de l’homme, partis et surtout comités d’organisation autonomes qui sont dans les villes et les villages insurgés. La discussion va de l’exigence du départ de Ghannouchi et de son gouvernement — et je crois qu’il sera obligé de partir, qu’il ne tiendra pas — à celle de l’exigence d’un nouveau gouvernement choisi entre toutes les composantes du Congrès, pour qu’il y ait un gouvernement dont la tâche serait de légiférer sur les questions courantes, démocratiques, nationales et économiques et de préparer des élections vraiment libres de la Constituante. Je crois que c’est tout à fait réaliste … Même si le rapport de forces ne permettait pas de faire tomber ce gouvernement, ce poids de représentation populaire au sein de ce Congrès va peser sur lui et permettra de proposer, contrôler, barrer la route, etc. Nous avançons la Constituante et en même temps un gouvernement populaire de travailleurs et démocratique. En Tunisie cela peut se réaliser sous la forme d’un gouvernement UGTT populaire et démocratique.

Il faut aller vers un congrès du mouvement de masse qui ait une représentation plus large, pas seulement l’exécutif de l’UGTT mais toutes les fédérations et les régions syndicales. En même temps il faut structurer dans chaque région, dans chaque localité, dans chaque secteur des comités de secteur, locaux et régionaux, vraiment liés aux masses populaires. Cela donnerait de vraies forces populaires de contrôle et d’initiative.

Tu as parlé des comités d’organisation autonomes. S’agit-il de structures d’auto-organisation qui se sont installées dans la durée ?

Jalel Ben Brik Zoghlami : Ce sont des structures qui ont commencé à se construire dans les luttes. D’abord à Sidi Bouzid, à Menzel Bouzaïane, à Agareb, à Thala… Là où il y avait des confrontations dures contre la police et contre l’administration répressive de Ben Ali. Les gens se sont organisés pour leurs revendications et pour se défendre contre les attaques de la police et contre la répression. Cela a donné avec le temps une organisation populaire et une direction locale.

Après, avec la chute de Ben Ali, il y a eu des attaques atroces des milices et d’une partie de la police pour répandre la peur. Les gens se sont organisés dans toute la Tunisie pour défendre leur quartier, leur école, leur lycée, leurs services publics. Cela a donné des comités de quartier de défense. Il y eu aussi les propositions des gouverneurs des willayas et les gens ont répondu qu’ils sont contre. Le parti au pouvoir gérait les quartiers. Quand il a été évincé, les gens se sont retrouvés dans l’obligation de prendre en main la gestion des localités, les locaux du RCD sont devenus des locaux de la population de tout le quartier. Ils s’y rassemblent, discutent et comme il y a une grande politisation, tout le monde parle du gouvernement, de ses choix, des liens des ministres avec Ben Ali, avec la France, avec les États-Unis… Dans tous les quartiers les gens ont choisi de se réunir dans ces ex-locaux du RCD et à y créer des Maisons de défense de la révolution. Dans certains quartiers il s’agit de formes d’organisation spontanées qui durent, et dans d’autres quartiers ils ont déjà élu une direction. Cela conduit à évincer les municipalités et c’est le comité de village qui devient de facto la municipalité. C’est un processus d’auto-organisation en vue de faire face aux besoins vitaux — organiser la vie quotidienne, se défendre au besoin contre les milices très liées à la contrebande, au RCD, à la police, etc. et en même temps une volonté de discuter sur les questions sociales, politiques, etc.

Comme toute forme de lutte et d’auto-organisation, c’est inégal et combiné. Cela est très lié au degré de radicalisation. Ça dépend des régions, des secteurs et des moments de lutte. Mais l’essentiel c’est qu’elles commencent à prendre racine dans le pays. Certainement à Agared, à Thala, à Menzel Bouzaïane, dans quelques quartiers de Tunis… Il y a des formes d’auto-organisation qui voient aussi le jour dans les établissements publics et les institutions… en lien avec l’intervention des syndicalistes et des travailleurs pour balayer les dirigeants plus corrompus et pour imposer les plus compétents. Par exemple à Tunisie-Télécom ils ont exigé que les 30% privatisés soient renationalisés et que les directeurs les plus corrompus et qui avaient des salaires indécents soient écartés… Au ministère des Affaires étrangères les travailleurs ont exigé que le ministre ne rentre pas au ministère, parce qu’il a donné l’image d’une Tunisie lèche-bottes de l’impérialisme français. Au ministère de la Jeunesse et des Sports il y a tout un mouvement pour balayer les plus corrompus. Cela se passe d’une façon très civilisée : « Monsieur, on ne veut plus de toi ». Le gouvernement Ghannouchi tente de s’y opposer, parle de l’anarchie, du danger d’effondrement de l’économie, de la menace de perdre les spécialistes les plus qualifiés… Mais les travailleurs savent qu’il s’agit des plus qualifiés dans la corruption ! Ghannouchi a dit qu’il n’était que le spécialiste de l’économie, alors qu’il était le spécialiste de l’économie corrompue… Tous ces gens soit-disant très qualifiés le sont pour deux choses : pour la corruption et pour être au service du programme d’ajustement structurel, du programme de l’Union européenne, du FMI et de l’OMC. Pour ça, pour nous sucer le sang, ils sont hyper qualifiés !

L’auto-organisation dont tu parles atteint-elle également les médias ?

Jalel Ben Brik Zoghlami : Historiquement, sous Ben Ali, la presse était non seulement contrôlée par Abdelwahab Abdallah, le Raspoutine tunisien, mais surtout elle était sous la direction des services spéciaux de la police politique, dont ni la tête ni le personnel n’ont été changés. Jusqu’à maintenant les directions des journaux gouvernementaux ou privés sont très liées à la police politique. Cela vaut aussi pour l’audiovisuel et les radios. Mais dans de nombreux journaux il y a des mouvements, les ouvriers et les journalistes imposent leurs comités pour avoir plus de liberté et pour contrôler l’administration. Là où ça avance le plus, où il y a le plus de revendications et le plus de tentatives de contrôle de la part des ouvriers et du syndicat, c’est dans la première chaîne de TV nationale et aussi dans quelques journaux — Sabah (le Matin), Al Chourouk… Par contre, pour le moment, les deux chaînes privées de TV sont très tenues, surtout NessmaTv de Berlusconi, dont le patron est très lié à la police politique et aux benalistes.

Tu as mentionné l’objectif d’une Constituante… Quel est le lien entre cet objectif et l’auto-organisation dont tu as parlé ?

Jalel Ben Brik Zoghlami : La revendication de la Constituante était historiquement une revendication qui traversait quelques groupes de la gauche radicale. Même la plupart des militants de la gauche révolutionnaires ne s’y intéressaient pas. Le peuple n’en avait jamais entendu parler auparavant, les gens ne savaient même pas ce que c’était. Les partis et organisations n’en parlaient pas. Depuis la chute de Ben Ali, le relais a été pris par le Front du 14 janvier — qui regroupe l’essentiel des forces organisées de l’extrême gauche, la gauche radicale et quelques groupes nationalistes qui ont des relais dans tous les secteurs et dans toutes les régions et ont des relations avec les militants syndicaux et les militants jeunes. Le peuple commence à discuter de la Constituante. A Tunis partout, dans les usines, dans les lycées, dans les quartiers, à Kef, à Sidi Bouzid, à Agareb, à Thala… le peuple commence à avancer le mot d’ordre de la Constituante : « Non à Ghannouchi ! Non au régime présidentiel ! Pour une Constituante ! »

Je crois que cette revendication, qu’on y aboutisse ou non, constitue la revendication qui articule toutes les revendications démocratiques. Elle prendra aussi en charge les revendications sociales. Plus elle est portée dans les comités populaires, plus elle est liée à ces comités d’auto-organisation locaux et régionaux, plus elle sera celle d’une Constituante populaire et moins celle de notables élus.

Pour terminer, où en est la gauche révolutionnaire tunisienne ?

Jalel Ben Brik Zoghlami : Aujourd’hui l’essentiel de la gauche radicale tunisienne ce sont des militantes et des militants non organisés. Les organisations existantes — une dizaine — ne représentent même pas 10% de cette gauche qui est très présente dans les organisations autonomes des quartiers, les syndicats, etc. Donc la tâche de construire le parti dont la révolution a besoin devra être assumée dans le cours même de la révolution, en marche. Ce n’est pas une tâche facile. Les organisations de la gauche radicale et révolutionnaire sortent de la clandestinité ou se constituent. Si elles attirent les militantes et les militants, jusque-là non organisés, elles manquent de moyens matériels — de locaux, de bibliothèques, de moyens d’expression, de publications. Nous espérons que tous ceux qui, dans la gauche révolutionnaire internationale, se sont enthousiasmés pour notre révolution sauront nous aider. C’est urgent. A charge de revanche !

Propos recueillis par Jan Malewski, le 19 février 2011.Publié sur le site d’Inprécor."

POI

Soulignons que le POI s’aligne directement sur une UGTT à peine reconvertie à la lutte contre la dictature pour mieux ramener dans le rang le mouvement ouvrier trop explosif...

Comme le montre la citation suivante du POI :

"L’UGTT se prononce pour la démission de l’actuel gouvernement, pour la remise en cause de toutes les institutions antidémocratiques et dictatoriales de l’ancien régime et pour une Assemblée constituante. C’est là une position conforme à la démocratie.

Nous exprimons notre solidarité à la centrale syndicale UGTT, à ses dirigeants et à ses militants.
Défense de l’UGTT !
Bas les pattes devant la révolution tunisienne !
C’est au peuple tunisien et à lui seul de décider de son avenir !

Pour la coordination de l’Entente internationale des travailleurs.
Louisa Hanoun et Daniel Gluckstein "

Le POI intitule même un tract : "Solidarité avec les travailleurs de Tunisie et avec l’UGTT" !!!

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