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Grèce : pas question de payer les sacrifices à la place des classes dirigeantes

lundi 30 mai 2011, par Robert Paris

La première "aide" apportée par les pays d’Europe a consisté à aider les capitalistes grecs et européens dans leur spéculations sur la Grèce... en échange de sacrifices pour les milieux populaires. Mais ce n’est pas la fin ni des sacrifices ni de la crise. La Grèce n’est pas capable de payer, même avec tous les sacrifices du monde ! Et elle ne veut pas payer à la place des riches qui ont spéculé.

le plan de soutien
« UE/FMI/DSK », mis en place en juin dernier, ne fonctionne pas.

Non seulement il constitue une régression économique et sociale sans précédent (baisse des pensions de 7% par exemple), mais en plus nous savons désormais qu’il ne produit pas les effets escomptés sur la dette, qui atteindra 153% du PIB cette année, contre 128% en 2009 ! Sur 8% de déficits publics grecs, 6,5% correspondent au paiement des intérêts.

L’échec est tellement évident que le FMI, dans une fuite en avant dont il est coutumier, vient de réclamer une accélération du processus de privatisation dans le pays, ajoutant 50 milliards d’euros supplémentaires aux projets initiaux.

Il apparaît en réalité de plus en plus évident que la Grèce ne pourra jamais rembourser sa dette, d’autant que de nouvelles émeutes viennent rappeler aux responsables politiques l’opposition de la population à cette vaste saignée.

Plusieurs dizaines de milliers de Grecs ont exprimé leur colère dimanche contre leur classe politique lors de la plus grande manifestation organisée depuis une semaine à Athènes contre la politique d’austérité menée par le gouvernement socialiste.

Une foule nombreuse s’est rassemblée sur la place de la Constitution, devant le siège du parlement. Elle a sifflé, hué et scandé "Voleurs, voleurs" en désignant le bâtiment.

"Nous en avons assez. Les dirigeants politiques se moquent de nous. Si les choses restent en l’état, notre avenir sera particulièrement sombre", a dit un étudiant de 22 ans disant s’appeler Nikos.

Mais c’est la classe capitaliste, et non seulement la classe politique, qu’il s’agit d’attaquer et de faire reculer.

Un an plus tôt, alors que la Grèce devait se résoudre à solliciter l’aide de l’Union européenne et du Fonds monétaire international pour éviter la faillite, des affrontements avaient opposé des manifestants aux forces de l’ordre. Cette fois, la foule était composée de manifestants pacifiques, venus en famille pour la plupart.

En échange de l’aide accordée par l’UE et le FMI, la Grèce a dû mettre en oeuvre une politique d’austérité draconienne, résultant en des baisses de salaires et des pensions de retraite et en hausse des impôts. Beaucoup de Grecs sont révoltés par le fait que les dirigeants politiques jugés responsables de cette situation n’en subissent pas les conséquences.

Quelque 30 000 personnes se sont rassemblées en plein coeur d’Athènes, dimanche soir, afin de manifester contre la dure politique d’austérité appliquée par le gouvernement grec.

La manifestation, plus importante que toutes celles ayant eu lieu en Grèce depuis le début de la crise économique qui frappe le pays, semble être la première ayant résulté d’appels spontanés lancés sur les réseaux sociaux tels que Facebook. Les nombreuses autres avaient été organisées par des syndicats et des factions politiques.

À l’adresse du Parlement et de ses 300 législateurs, les protestataires ont lancé « Voleurs ! Voleurs ! » D’autres slogans visaient le premier ministre grec, George Papandréou, et le Fonds monétaire international (FMI).

Aucun acte de violence n’a été déploré par les autorités. Peu de policiers étaient présents sur place.

M. Papandréou, en chute dans les sondages, a fait le serment de poursuivre sa réforme fiscale. En présence de responsables locaux dans l’ouest de la Grèce, M. Papandréou a affirmé que c’était l’argent des contribuables étrangers qui avait permis à la nation grecque de continuer de payer les salaires des travailleurs du secteur public et les retraites.

Face à la pression de la zone euro et du FMI, le premier ministre grec assure que le pays va enfin engager son programme de privatisations, représentant 50 milliards d’euros. Les syndicats sont vent debout.

À Athènes

Les ports, les aéroports, les chemins de fer, l’eau de Thessalonique et d’Athènes, les hippodromes, les télécoms et la Banque postale constituent la première vague d’entreprises grecques à vendre. Athènes compte récupérer ainsi 50 milliards d’actifs publics d’ici à 2015, au grand dam des Grecs.

Messages

  • très bien votre article
    pourriez vous quand même
    nous faire une petite liste
    simple et concrète, des
    sacrifices demandés ?

    • Les sacrifices, il y en a de multiples car on en est au troisième plan anti-social.

      En mai 2010, c’est le plan Strass-Kahn et Barroso :

      Les taux de la TVA passent de 21 % à 23 % et de 10 % à 11 % ; hausse de 10 % sur les carburants, le tabac, les boissons ; taxes sur les produits de luxe, mais aussi sur l’immobilier et les « constructions sauvages »

      Les treizième et quatorzième mois de salaire sont supprimés pour les fonctionnaires ; les retraités du public et du privé perdent aussi ces deux versements supplémentaires. En contrepartie, ils toucheront des primes ou des allocations se montant au maximum à 1 000 euros sur l’année mais qui, pour les salariés, n’entrent pas dans le calcul des retraites.

      Salaires et retraites sont gelés pendant trois ans. Les salariés devraient chuter de 1 600 à 3 000 euros (annuel). Le gouvernement prévoit de supprimer 4/5 des postes de fonctionnaires partant à la retraite.

      L’âge de la retraite va être repoussé, passant progressivement jusqu’en 2015 de 37 ans à 40 ans de cotisation. Les retraites anticipées vont être limitées. Les femmes pouvaient partir en retraite plus tôt que les hommes (60 ans au lieu de 65) ; l’uniformisation à 65 ans, déjà annoncée, prendra effet à partir de 2011 pour les employées du secteur public.

      Les caisses de retraite sont diverses ; le gouvernement a décidé de les regrouper pour n’en avoir plus que trois, au nom d’une rationalisation qui n’annonce rien de bon pour les quelques avantages que procuraient certains régimes spéciaux, d’autant plus qu’il veut aussi revoir la liste des métiers pénibles ou insalubres.

      Quant à la législation du travail, le ministre des Finances a annoncé que davantage de licenciements seraient autorisés, et que les indemnités seraient revues à la baisse.

      Et voici la suite prévue début 2011 : fortes baisses des dépenses sociales ; diminution de traitements des fonctionnaires et réduction de leur nombre ; nouvelles atteintes aux systèmes des retraites, que ceux-ci soient par capitalisation ou par répartition.

      Le 9 juin 2011, Giorgos Papandréou donnait son feu vert à l’adoption de mesures de rigueur supplémentaires du FMI et de l’UE. Celles-ci comportent, entre autres, une nouvelle hausse de la TVA de 13% à 23% et la présence obligatoire de garde chiourmes de la Commission européenne et du FMI dans les Ministères grecs. Et à cela s’ajoutait la vente directe des actifs appartenant à ’Etat : une vague sans précédent de privatisations... le plan prévoit l’accélération des privatisations (qui doivent rapporter 50 milliards d’euros d’ici 2015) ainsi que de nouvelles hausses d’impôts, la réduction de la masse salariale de la fonction publique et de certaines allocations sociales.

      Le projet de loi prévoit également l’introduction d’une contribution obligatoire exceptionnelle. Cette mesure de dernière minute remplace l’abaissement du plafond d’exemption sur l’impôt sur le revenu qui avait initialement été annoncé. Une augmentation exceptionnelle pour 2011 des taxes sur les signes extérieurs de richesse que sont yachts, piscines et voitures de luxe est également prévue, tandis que certains produits qui bénéficiaient jusqu’à présent d’une TVA réduite à 13 % vont rejoindre le taux commun à 23 % à partir du mois de septembre.

      Les retraités de moins de 60 ans touchant une pension sont soumis à une contribution fiscale exceptionnelle de 8 %, qui doit apporter 176 millions d’euros sur 2011 et 2012. Le gouvernement prévoit un renforcement du contrôle du travail au noir, qui doit rapporter 1,3 milliard d’euros à partir de 2013, et ce jusqu’à 2015. Au chapitre des privatisations, le gouvernement a avancé dès cette année la date d’une cession cruciale initialement prévue en 2012 : celle de l’organisme de paris sportifs du pays.

      Fin juin 2011, le nouveau gouvernement Papandréou prévoit un plan budgétaire controversé comprenant des économies de 28,4 milliards d’euros d’ici 2015 doit être adopté par la Grèce d’ici à fin juin afin de convaincre les créanciers du pays, l’UE et le FMI, de poursuivre l’aide financière au pays.

      Ces mesures vont s’ajouter à un plan de rigueur draconien...

      Le nouveau plan d’austérité du gouvernement grec prévoit 28,4 milliards d’euros d’économies supplémentaires sur le budget de l’Etat d’ici 2015, qui s’ajoutent aux mesures de rigueur déjà décidées en 2010, réforme des retraites et coupes salariales dans la fonction publique notamment.

      Les plans suivent les plans et l’effondrement continue.

      Le grand capital prétend que le peuple grec vivait au dessus de ses moyens.

      C’est vrai : il n’avait pas les moyens de se payer des capitalistes du monde entier vivant sur son dos. il faut qu’il s’en débarrasse....

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