Accueil > 16- EDITORIAUX DE LA VOIX DES TRAVAILLEURS > Editorial 02-06-2011 - Quand on sentira l’odeur du jasmin...

Editorial 02-06-2011 - Quand on sentira l’odeur du jasmin...

jeudi 2 juin 2011, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx


Quand les casseurs seront les payeurs... on sentira l’odeur du jasmin

Qui détruit l’euro, le Portugal, l’Espagne, la Grèce, l’Irlande, l’Islande et bientôt l’Angleterre et la France ? Qui a ramené le chômage et la misère dans ces pays à des niveaux des années soixante ? Qui détruit l’emploi, les salaires, les conditions de travail, la santé, l’éducation, les retraites et les services publics ? Qui ponctionne les fonds de l’Etat pour des intérêts privés ? Poser la question, c’est y répondre : ce sont les spéculateurs. Mais qui se cache derrière ce nom tout ce qu’il y a d’anonyme qui prétend mettre dans le même sac un petit porteur avec un gros actionnaire ? Ceux qui spéculent au point d’être capables de faire reculer des Etats, de ruiner des monnaies, de couler des économies, c’est l’ensemble de la classe capitaliste, des banques aux assurances, des trusts aux entreprises étatiques ou semi-étatiques et jusqu’aux institutions financières. Quand la spéculation est cent fois ou mille fois plus rentable que l’investissement, personne ne veut plus investir dans la production ou le commerce et tous les capitaux se lancent dans la spéculation…

C’est ainsi que les capitalistes eux-mêmes sont actuellement et sous nos yeux les destructeurs de leur propre système. Ce ne sont pas les travailleurs, ce ne sont pas les chômeurs, ce ne sont pas les jeunes, ce ne sont pas les femmes, ce ne sont pas les immigrés ni les sans papiers qui démolissent le système. Ce n’est même pas la petite bourgeoisie, petite moyenne ou même riche qui s’attaquent à la société, qui scient la branche sur laquelle ils étaient assis, ce sont ses principaux bénéficiaires : les grands capitalistes !

Comment expliquer en effet qu’en 2008, ce soit non seulement les banques, les assurances, les boursicoteurs qui y aient bu la tasse mais aussi Renault, Peugeot ou les patrons du Bâtiment. Parce que tous ces gens-là étaient jusqu’au cou dans la spéculation et que sa chute les a emporté. Les Etats, à coups de centaines de milliards, les ont sauvé…. momentanément. En échange, ils ont transféré sur les Etats ces trous financiers gigantesques. Et les banques, les assurances, les trusts, à peine sauvés, n’ont rien eu de plus pressé que se jeter à nouveau sur les marchés financiers pour recommencer la même opération désastreuse !

Cependant, personne au sein de la classe dirigeante, au sein des équipes politiques, des grands média, des commentateurs politiques, des centrales syndicales, on n’imagine même pas de s’attaquer aux spéculateurs qui détruisent toute la société ! Les syndicalistes de Renault, pour ne prendre qu’un exemple, n’ont rien eu de plus pressé que de renouveler au Conseil d’administration, leur confiance à Carlos Ghosn qui est pourtant l’artisan de la dégradation du trust automobile, ruiné par les spéculations hasardeuses, son image dégradée par des affaires douteuses et qui se lance vers de nouvelles qui ne le sont pas moins. Un artisan du désastre bien payé puisque ses revenus, au plus haut niveau l’an dernier des patrons du cac40, ont augmenté en sept ans de 328%. Les patrons du cac40, eux, ont été augmentés de 19% en un an. De quoi donner le tournis aux salariés dont les revenus s’effondrent face à la valse des prix, et aux petits bourgeois, petits paysans, petits artisans, petits commerçants qui craignent la ruine.

Certains prétendent que la crise de 2008 leur a appris des choses et qu’ils sont en train de se réformer. Baliverne ! Même s’ils le souhaitaient, ils ne le pourraient pas. Dans le système capitaliste, il y a des moments où la recherche du profit pousse au développement et d’autres où elle pousse à la faillite. Il n’y a aucun moment où des capitalistes se résignent à diminuer leurs profits. Quitte à jeter le monde dans l’enfer, dans l’effondrement, dans la guerre et le fascisme qui découlent de leur politique.

Cette phase nécrophile est revenue et les bonnes paroles des réformateurs n’y pourront rien. La classe dirigeante n’est pas seulement en train de provoquer la ruine du monde entier par ses spéculations sur les monnaies, sur les économies, sur les fonds souverains, sur les matières premières, sur l’énergie… Elle prépare carrément le tsunami du monde capitaliste dont le Japon est à peine une anticipation. Que le capitalisme soit dépassé ne veut pas dire que le socialisme soit prêt à le remplacer mais que le capitalisme est incapable de réinvestir les richesses bien trop colossales qu’il a dégagées de l’exploitation. Et ces richesses ne peuvent être mises en valeur que par un autre mode de fonctionnement de la société, fondé lui sur l’intérêt non d’une minorité mais de toute la population. Pas étonnant que la jeunesse du monde, que les travailleurs, les femmes, les milieux populaires, eux, préparent à grande échelle une révolution du jasmin telle que l’odeur du capitalisme ne soit plus qu’un souvenir vague et ancien…

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.