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En Grèce, la révolution qui vient...

samedi 11 juin 2011, par Robert Paris

La Grèce au bord de la révolution

(extraits des blogs sur la situation en Grèce)

Pour comprendre que c’est la révolution sociale en Grèce, il faut se rendre sur le site de l’Acropole. Ce site n’était accessible que huit mois par an et seulement neuf heures par jour. D’avril à septembre, son accès était interdit après 17 heures. En réalité, du fait de certaines mauvaises habitudes prises par les fonctionnaires en charge de l’Acropole, la plupart des touristes devaient même rebrousser chemin dès 15 heures.

Ces mauvaises habitudes appartiennent au passé, puisque le site de l’Acropole sera désormais ouvert 11 heures par jour et toute l’année. L’information semble anecdotique mais elle résume bien le changement à l’œuvre en Grèce. Voilà un pays qui est littéralement en état de faillite et qui doit non seulement réformer en profondeur son administration – voir l’exemple de l’Acropole – mais qui risque aussi, selon les syndicats grecs, de passer sous tutelle de l’étranger, du fait de son programme de privatisations forcé de 50 milliards d’euros.

Les caisses de l’Etat sont vides, la dette publique est de 340 milliards d’euros et le gouvernement au pouvoir est mis sous pression à la fois par l’union européenne et par le FMI pour se désendetter au plus vite.

Pour trouver ces 50 milliards d’euros d’ici à 2015, tout y passe : on parle de privatiser les ports, les aéroports, les chemins de fer, l’eau d’Athènes, les hippodromes, les télécoms et la banque postale. On parle même de vendre des plages, ou plutôt de privatiser certaines plages sur le modèle de ce qui existe déjà près d’Athènes. Ce qui fait craindre aux Grecs qu’ils ne pourront plus se baigner sans payer !

Pour les syndicats, ce programme de privatisation ne passe pas. A leurs yeux, il s’agit d’une occupation étrangère, voire d’une dictature ou même d’une nouvelle forme de colonisation. C’est vrai que toutes ces privatisations auront sans doute pour résultat de brader des fleurons de l’économie grecque.

Le résultat de tout cela, c’est qu’avec un taux de chômage officiel de 16 %, plus d’un jeune grec sur trois dit qu’il quittera le pays pour trouver un meilleur avenir ailleurs. Voici la meilleure preuve que ce pays est, hélas, sinistré.

Depuis deux semaines maintenant des dizaines de milliers de grecs se réunissent devant le parlement à Athènes, place Syntagma (la Constitution) ainsi que dans des dizaines d’autres villes.

Suivant l’exemple des espagnols qui ont défilé dans l’indépendance envers tout syndicat ou parti politique, les grecs réclament aussi la mise en place d’une réelle démocratie.

Les grecs sont de plus en plus nombreux à débattre, à chanter, à se rencontrer et à dormir dans la rue afin de se réapproprier l’espace public et de créer directement la démocratie.

Ainsi, le 5 juin les estimations varient entre 100 000 et 500 000 grecs manifestant devant le parlement.

La situation grecque est tendue pour les élus, les politiciens et les banquiers.

Ainsi une réunion du PASOK (parti socialiste) a été encerclée par des manifestant qui clament leur colère face aux injustices. Des autres réunions ont été interrompues par des "indignés" qui ne veulent résolument pas laisser le monopole de la parole et de la décision aux hommes politiques. Les politiciens ont même dû fuir le parlement par les issues de secours face à l’ampleur des manifestations anti-système toute proches. Des barbelés y ont été disposés afin de dissuader les citoyens "indignés" d’occuper ce lieu de pouvoir. Pour enrayer la situation révolutionnaire, Papandréou, le premier ministre socialiste au pouvoir réfléchit sur un référendum politique et économique. Pas sûr que ça contente les grecs.

Toutes ces informations sont disponibles dans la presse grecque qu’il faut traduire, pas dans la notre bien sûr, qui ne donne que le point de vue des marchés et de l’Union Européenne. Mais depuis un jour il semblerait que plus aucune information ne ressorte sur les "indignés", la presse grecque a du recevoir l’ordre de taire l’information pour affaiblir le mouvement.

Il est sûrement trop tard, les grecs sont déjà au courant et nous risquons ces jours-ci d’assister à la première révolution post-démocratie.

En Grèce depuis maintenant plus de 10 jours les citoyens se rassemblent par centaines de milliers dans toutes les villes. Ainsi, le 29 mai, plus de 100 000 grecs manifestaient devant le parlement pour exiger une démocratie réelle. Ils sont encore des dizaines de milliers à prendre la rue, à débattre et à construire un nouveau projet démocratique chaque soir.

On pourrait se dire que c’est banal puisque depuis le début de la crise en Grèce il y a très souvent des manifestations et des protestations contre les conséquences de la crise.

Il y a pourtant une nouveauté : les grecs ne manifestent plus contre les conséquences, ils manifestent contre la cause des problèmes. Avant, les grecs, encadrés par les syndicats se battaient contre les privatisations et les mesures d’austérité. Ils ont maintenant compris que le combat était vain. Ils ont compris que leur classe politique n’a en aucun cas les mêmes préoccupations que le peuple.

Nos systèmes politiques sont la cause des problèmes : en effet, en conférant tout le pouvoir à une minorité, ce qu’il n’a d’ailleurs par choisi, le peuple n’a que très peu de pouvoir : celui de choisir ses chefs, et cela avec une difficulté en plus : les manipulations médiatiques.

Ainsi, la majorité des mesures et des lois ne vont pas dans l’intérêt général, certaines empêchent la réquisition des logements vacants, d’autres interdisent les rassemblements spontanés... Les libertés données au système financier ne le sont que grâces aux castes politiques, les guerres existantes ne le sont que par la volonté des oligarchies d’en découdre...

Le problème n’est même pas l’appartenance politique de la majorité des élus, qu’ils viennent du FNPA ou de l’UMPS, les élus forment une classe à part qui va se constituer ses propres intérêts. Ce ne sont donc pas les gens qui corrompent le système, c’est le système qui corrompt les gens, car le pouvoir est maudit.

Face aux dérives de la représentativité, qui sont d’ailleurs existantes dans toutes les "démocraties" au monde, les grecs revendiquent une réelle démocratie, sur le modèle du mouvement du 15 mai en Espagne, où par ailleurs le mouvement est encore très important et fait un gros travail de fond sur la légitimité de nos systèmes politiques.

On pourrait croire que le mouvement grec soit voué à l’échec, étant une répétition de manifestations pacifiques qui ne font rien changer. Si les manifestations et les méthodes employées ne dévoilent pas directement leurs effets, le mouvement est très utile. En effet il permet aux citoyens d’occuper les consciences, en prenant place dans l’espace médiatique grec et en débattant dans la rue. Et ainsi la population grecque est amenée à réfléchir sur des choses inédites : la légitimité de nos systèmes politique, la signification de la démocratie et de l’oligarchie. Il ne faut pas les prendre pour des imbéciles, quand les critiques de la démocratie auront assez émaillé dans la population, quand les élus, le parlement et le régime oligarchique ne seront plus légitimes aux yeux de la population, alors les grecs feront dégager l’oligarchie.

Et je leur fait confiance pour, tout en restant dans la non-violence, faire des actions efficaces pour faire sauter le système politique. Le peuple grec choisira aura alors le pouvoir et montrera l’exemple à toute l’humanité : voilà ce qu’est la démocratie.

En fait la grande majorité d’entre vous n’aura pas eu l’occasion d’avoir de tels raisonnements : le black-out sur le mouvement des "indignés" en Espagne et en Grèce est total.

Ainsi la couverture médiatique est très faible, on compte moins de 100 articles français couvrant les événements en Grèce depuis le début du mouvement.

Pour comparer, on compte déjà en deux jours 400 articles sur la visite du pape en Croatie, ou encore 300 articles ont couvert l’évenement ponctuel qu’à été l’apéro géant organisé à Nantes sur facebook. Et quand certains médias auront daignés parler des évenements et des manifestations en Grèce, tout sera bien sûr fait pour ne pas ébranler la légitimité de notre système politique.

Ainsi, les articles que l’on peut trouver sur Internet se nomment "Manifestation contre l’austérité" ou commencent par : Plusieurs milliers de personnes se sont de nouveau rassemblées dimanche dans le centre-ville d’Athènes pour protester contre les nouvelles mesures d’austérité prises par le gouvernement face à la crise de la dette du pays. Alors que c’est le système politique qui est visé.

Il y a donc fort à parier que la censure et la désinformation médiatique qui sévit en France et dans toutes les "démocraties" du monde ne disparaîtront pas. En effet, le sort de toutes les oligarchies sont liées, par similitude avec l’unicité de l’intérêt des peuples : la liberté et la démocratie, la vraie.

Pour la liberté du savoir et des peuples, combattons la censure et la désinformation !

En ce moment une chose très sérieuse se produit.

Le mouvement du 15 mai parti d’Espagne se propage à travers le monde.

Ainsi la Grèce est à la limite d’une révolution citoyenne qui marquerait à jamais l’humanité. Ce serait la première fois qu’un peuple ferait tomber une démocratie représentative, rempart de l’oligarchie. Si l’oligarchie grecque tombe, il n’y a pas de toute à se faire, le choc sera terrible, du Fukushima puissance dix.

En effet, les mass médias nous désinformeront au possible quand aux affaires grecques et prendront bien soin de différencier au maximum la situation grecque et française, en fait, ils n’en parleraient sûrement que très peu.

Le combat de l’oligarchie grecque, contre le peuple pour sa survie, fera des ravages là bas et toutes les oligarchies mondiales feront tout pour empêcher la mise en place d’une vraie démocratie qui ne pourrait que donner des envies d’émancipation et de justice à tous les peuples du monde.

Le combat pour la liberté peut cependant tout à fait se gagner, en effet, les oligarques n’ont de force seulement celle tirée des citoyens qu’ils corrompent. Que les citoyens, qu’ils soient policiers, mercenaires ou militaires, se rendent comptent qu’ils agissent contre la démocratie et contre la justice, comme en Egypte, et s’en est fini pour les maîtres sans esclaves.

Ils m’inquiètent les gens qui sont encore à 200% derrière les élections de 2012, qui veulent encore persister dans un cirque électoral créé pour l’immobilisme et la conservation des privilèges des riches à travers la mise en place d’une caste politique parasitaire. Certes je comprend que certains soient trop attachés au système "démocratique" qui permet de choisir notre propre maître nous-même, je ne les juge même pas sur leur vote ou leur abstention. Mais je m’inquiète du fait qu’une partie trop importante de la population, à force de désinformation et de propagande, pense encore que les élections sont les portes de la solution.

Nous sommes à un tournant, et pour participer à ce qui pourrait bien-être l’avènement d’un nouveau monde : le monde libre, nous ferions tous mieux de commencer à réfléchir sur ce qu’est une réelle démocratie. Nous ferions tous mieux de nous servir des rassemblement quotidiens organisés partout dans le monde par les "indignés" pour discuter et mettre en place de réelles démocraties désirables sur tous les points.

Comme le dit Etienne Chouard en conclusion d’une vidéo très intéressante, je comprends très bien que les industriels, les riches, les élus et les corrompus se battent contre l’émergence d’une alternative démocratique et donc contre une répartition juste du pouvoir. Mais que d’autres, de simples citoyens, continuent à se passioner et à s’épuiser pour Mélenchon, Royal, Borloo ou Le Pen c’est incroyable. Tous les candidats nous proposent une chose, la rupture, l’entrée dans un monde saint et désirable, mais ce ne sont que des foutaises, ils sont tous ou seront tous corrumpus car même le meilleur des hommes avec le temps se corrompt. De plus le système actuel, en manipulant savament les esprits à base de culpabilisation et de désinformation, est créé de sorte à ce que rien ne bouge, remarquez que la rupture est proclamée par chaque candidat depuis des décennies. Ce système politique ne nous donnera jamais la paix, et il ne fait que diviser les citoyens en les forçant à prendre choix sur des personnalités et non des idées distinctes séprarées. Nous devons donc tous nous unir et nous rassembler pour créer et exiger de réelles démocraties. Ne soyons pas non plus naîfs, les politiciens ne nous donneront jamais ces démocraties car cela reviendrait pour eux à disparaître. Actons à la prise de conscience générale, et bientôt nous pourrons tous encercler et condamner les parlements oligarchiques, et nous imposerons nos propres institutions démocratiques. PS : Une des premières choses à faire pour la prise de conscience générale, c’est de ne plus appeler notre système démocratie, mais de le nommer tel qu’il est : oligarchie. Car en nommant le mal par le nom de la solution, le jeu n’est pas clair.

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