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Que se passe-t-il à La Poste ?

samedi 31 décembre 2011, par Robert Paris

Que se passe-t-il à La Poste ?

La Poste : des effectifs en berne…

Dans la cadre de la destruction programmée de l’ensemble du service public, la privatisation de La Poste, transformée en banque privée, et se développant comme un centre de la haute finance ne peut qu’accélérer la destruction que l’on voit déjà à l’hôpital public ou dans l’enseignement et la recherche publics…

La Poste ne cesse d’attaquer les conditions de travail, restructure ville par ville, secteur par secteur à tout-va, supprime des dizaines de milliers de postes, attaque les statuts (favorise la précarité) et les salaires.

Dans les centres courrier, c’est le mode "Facteur d’avenir" qui se met en place progressivement, centre par centre pour éviter un gros conflit. Cela ne se fait pas sans déclencher des grèves parfois dures. Une des principales nouveautés introduites par ce projet est la « sécabilité » (ou le principe d’auto-remplacement) : les facteurs d’un centre sont regroupés par équipes de 5 ou 6 et, quand il y a un absent, ce sont les autres facteurs de l’équipe qui se partagent sa tournée. Cela peut représenter une charge de travail supplémentaire de deux heures ou plus, sans contrepartie financière, puisqu’il ne s’agit pas d’heures supplémentaires, la sécabilité faisant désormais partie du cadre normal d’organisation du travail. Concernant le tri, le processus de restructurations et taille des effectifs est baptisé "Cap qualité courrier" et produit les mêmes effets.

Les centrales syndicales n’ont rien fait pour éviter l’émiettement des ripostes des travailleurs. Même à Paris, où de nombreux bureaux sont concentrés, il a fallu qu’ils organisent des mouvements séparés ! Par exemple, en 2010, une journée de grève avait lieu le 13 janvier à Paris 11 et Paris 7, le 14 janvier au centre de distribution de Paris 20, le 18 janvier au centre de Paris 6, ...

En 2000, l’effectif était de 320.000 postiers. L’objectif de la direction est de comprimer à 200.000 et elle y parvient progressivement...

En 2000, il y avait 18.000 bureaux de poste. L’objectif de la direction est d’atteindre les 10.000 et, là aussi, elle y parvient aux dépens bien entendu des personnels et des usagers.

Le service public n’est pas modernisé. Il est rentabilisé, ce qui est très différent.

La Poste vient de déclarer avoir réduit ses effectifs de 16% en 5 ans, soit un solde net de 44 000 départs.

La Poste est le deuxième employeur de France derrière l’éducation nationale ! Le groupe a tout de même recruté 2.800 personnes en 2010. Mais ces embauches ont à peine compensé les nombreux départs à la retraites, de moins en moins remplacés. Et les suppressions de postes se sont surtout accélérées l’année dernière. Les baisses d’effectifs étaient comprises entre 4.000 et 7.000 postes par an entre 2004 et 2008.

Une situation qui s’explique par les changements brutaux auxquels La Poste est confrontée. « Son métier historique, le courrier, connaît un déclin structurel. Ses volumes devraient chuter de 30 % entre 2009 et 2015, en grande partie à cause d’Internet », expliquent Les Echos.
Selon les syndicats cités dans le quotidien, cette baisse drastique des effectifs provoque « un vrai mal-être social au sein des postiers, de plus en plus soumis aux cadences infernales ». « Il faut qu’on négocie et que la direction arrête le déni sur l’intensification du travail », ajoute un autre syndicaliste.

11700 agents en moins : une baisse importante des effectifs à La Poste en 2010.

En 2010, le deuxième employeur français comptera 11700 agents en moins d’après le quotidien Les Echos. Passant à 236 000 employés, La Poste ne remplace plus qu’un départ sur cinq.

La Poste entend poursuivre la réduction de ses effectifs en ne remplaçant qu’un départ de postiers sur trois ou sur quatre d’ici 2015, mais toujours sans plan social, a expliqué son Pdg Jean-Paul Bailly, lors d’un séminaire de travail à Saint-Etienne

La Poste va maintenir son "modèle social", basé sur "l’absence de départs imposés" et sur "le remplacement d’un postier sur trois ou sur quatre", a-t-il expliqué à la presse.

Cette baisse des effectifs est notamment liée à la diminution du volume du courrier. La Poste table sur une perte de 30% du volume d’ici 2015.

Refusant de donner un chiffre précis, la direction table sur environ "une petite dizaine de milliers de départs par an", et quelque 3.000 recrutements chaque année, a précisé le DRH du groupe, Georges Lefebvre. Ces recrutements se feront essentiellement par l’alternance.

Au 31 décembre 2009, la Poste employait 287.174 personnes au sein du groupe, dont 86% dans la seule maison-mère.

En 2009, elle a recruté 4.432 personnes, pour 11.758 départs (en retraite ou volontaires), soit un taux de remplacement de 29%.
"On met en place des organisations qui sont moins consommatrices de masse salariale, mais notre souci c’est qu’il y ait toujours les effectifs nécessaires pour les faire tourner", a assuré Jean-Paul Bailly.

Les effectifs seront "moins nombreux mais mieux qualifiés et plus stables", a indiqué le DRH. Tout va très bien, madame la marquise, en somme… La mutation sociale passera par "la mobilité professionnelle", mais "sans mobilité forcée", ainsi que par le "développement interne des compétences", c’est-à-dire "former les gens et les adapter à d’autres métiers", a-t-il expliqué.

Ainsi, au sein des bureaux de poste, les guichetiers ont des perspectives d’évolution au sein de la chaîne commerciale et bancaire, pour devenir conseiller financier ou conseiller spécialisé en patrimoine, par exemple.

Autre exemple, en Seine-Saint-Senis, la Poste, qui cherchait des guichetiers, a ouvert cette possibilité de promotion aux facteurs de Paris. Plus d’une centaine de personnes ont déjà répondu.

Enfin, les facteurs pourraient trouver des "compléments d’activités" dans les services de proximité, comme la surveillance des personnes âgées à leur domicile sur commande des conseils généraux, la délivrance de médicaments, ou encore la collecte des papiers usagers des entreprises.

De 280 000 agents en 2004, La Poste est passé à 236 000 en 2010. C’est d’ailleurs en cette dernière année que l’entreprise publique a réalisé la plus importante réduction de ses effectifs. Près de 11 700 postes en moins, révèle le quotidien Les Echos de ce mercredi.
Principalement des départs à la retraite. D’après le bilan 2010 examiné ce matin en conseil d’administration, cela représenterait 4,7% d’employés en moins. Conséquence de ces réductions, certains bureaux de poste, notamment en zones rurales, sont forcés de fermer. Entraînant des bras de fer dans les communes. Ce fut par exemple le cas avec la mairie d’Hiersac ( dans Sud Ouest ). Plus récemment, des réductions d’horaires devaient être réalisées à Plougrescant dans les Côtes-d’Armor, selon Le Télégramme, ou à Aubers dans le Nord, d’après Nord Eclair.

Des réductions de plus en plus grandes

Le constat est le même pour le groupe La Poste. Au total, le nombre d’agents est passé de 287.174 à 276.555. De 4 000 à 7 000 postes en moins entre 2004 et 2008, la baisse avait déjà atteint 8 700 postes en 2009. Jusqu’à 11 700 de 2010. A ce rythme, les effectifs de La Poste pourraient rapidement passer sous la barre des 200 000. De quoi se poser quelques questions. D’autant plus que le groupe La Poste est le second employeur du pays derrière l’Education nationale. Questionnée par le quotidien économique, l’entreprise n’a pas souhaité réagir.

Un remplacement pour quatre départs

Malgré ces réductions, la société continue d’embaucher. Mais chaque départ n’est pas remplacé. L’an dernier, près de 2 800 personnes ont été recrutées. Selon Georges Lefebvre, délégué général du groupe et directeur des ressources humaines cité par Les Echos : « Le taux de remplacement est d’un pour quatre actuellement, voire de un pour cinq dans certains métiers, alors que nous étions encore à un pour deux il y a deux ans. » L’explication probable de ces modifications : les changements sociaux auxquelles est confrontée l’entreprise, avec l’arrivée des nouvelles technologies. Mais la baisse du volume des courriers (-3,5% en 2010) est moins importante que prévu (-5%).

En grève

Lundi matin, comme prévu, les facteurs de Messac et Grand-Fougeray étaient à nouveau en grève. À Messac, quatre facteurs sur huit n’ont pas travaillé, et deux tournées ont été effectuées par des salariés en CDD. À Grand-Fougeray, trois facteurs sur six étaient en grève. Et une tournée a été effectuée par un salarié en CDD.

Un rassemblement d’une douzaine de facteurs s’est déroulé à 9 h, devant le bureau de Poste de Messac. Tous sont allés à la rencontre de la population dans le bourg de Guipry, au centre commercial Bonabry à Messac et, pour terminer, en fin de matinée, dans le centre-bourg de Grand-Fougeray. « Ces rencontres étaient une invitation au rassemblement, ce mardi, à 15 h, pour les soutenir, précise Stéphane Gefflot, secrétaire départemental adjoint du syndicat Sud PTT d’Ille-et-Vilaine. Une vingtaine de personnes ont prévu de nous rejoindre. La population a apprécié que nous ayons assuré le service vendredi dernier afin de ne pas pénaliser cette période de fêtes. Nous avons recueilli une centaine de signatures supplémentaires sur notre pétition. »

« Le fossé se creuse »

La direction, dans un communiqué, précise : « Un bilan a déjà été effectué et ces tournées sont adaptées au volume de courrier à distribuer. Tout comme les moyens de remplacements. Si, pendant les périodes à forte activité, comme celle de Noël, les agents peuvent être amenés à faire des heures supplémentaires, elles sont payées ou compensées selon le choix du facteur, comme dans toute organisation du travail. »

Stéphane Gefflot fait remarquer que « des facteurs en congés sont rappelés pour travailler en cas de difficulté. Mais le chef d’établissement, Rémi Péqueriau, en vacances actuellement, ne se donne pas la peine de revenir malgré notre demande. Ce que les facteurs n’apprécient pas du tout. Le fossé se creuse. Les facteurs sont plus que jamais déterminés à continuer leur mouvement. »

La Poste supprime partout des emplois

Partout, La Poste supprime des emplois, de Pézenas à Tourcoing… Des bureaux sont fermés, remplacés par des relais poste, comme à Verviers ou à Sisogne.

Alors que cette période des fêtes de Noël inciterait à plus de gaieté dans les cœurs, les facteurs du site piscénois n’ont pas franchement envie de sourire, ni même de faire la fête depuis quelques semaines, devant la réorganisation de leurs tournées et les postes qui sont supprimés au sein de leur structure.

Samedi, sous la bannière de la CGT de l’Hérault, déjà à l’origine des dernières manifestations sur la ville, ils étaient symboliquement devant le bureau de poste de Pézenas, pour faire signer une pétition et expliquer aux gens leur problème. Une fois encore, chacun d’eux a dénoncé les conditions de travail jugées "inacceptables" aux centres de distribution de Pézenas, Florensac et Servian, regroupés sur la même plaque et mis sous la responsabilité d’un seul directeur, Laurent Bonacasa.

"Préavis de grève pour le 26 décembre, afin de distribuer les colis de Noël dans les temps." Pour Claude Petit, représentant de la CGT, "nous en sommes au 8e jour de grève, mais nous n’avons vu aucune avancée. Nous avons été reçus vendredi dernier par le directeur, mais il garde la même ligne de conduite. Il est toujours question de suppressions d’emplois, soit par le non-remplacement des départs en retraite, soit par la suppression des tournées. Nous dénonçons aussi la façon de procéder de la direction, qui passe désormais par une société d’intérim pour distribuer le courrier, sans notre accord. Sans compter que les personnes recrutées ne connaissent pas la tournée et font de nombreuses erreurs… Ce n’est pas sérieux vis-à-vis des usagers."

Il expliquait alors que sur la ville de Pézenas, deux tournées allaient disparaître dès le 27 décembre, alors que celle de Servian et celle de Florensac ont déjà sauté. Et revenant sur le "surplus de travail pour chacun d’entre nous", il insistait à nouveau sur des tournées à rallonge qui touchent la trentaine de communes concernées par la distribution du courrier… "Nous avons donc décidé de continuer la grève, mais pour ne pas pénaliser les usagers, nous avons déposé notre préavis pour le 26 décembre, afin de pouvoir distribuer les colis de Noël dans les temps." Forts de ces explications, samedi devant le bureau piscénois, nombreux ont été, élus et usagers de la Poste, à signer cette pétition tendant à soutenir leur mouvement.

Les petites postes continuent de fermer et la lutte pour les défendre continue…

Menacé de fermeture, le bureau de poste de Méaulte fonctionnera encore en2012. À Miraumont, la poste est sous le giron de la commune depuis un an.

On ne sait pas si c’est le fruit de la mobilisation, avec une pétition de 300 signatures, mais la poste de Méaulte restera finalement ouverte en2012. « Le conseiller général Stéphane Brunel m’a précisé qu’elle ne devrait pas fermer, se réjouit le maire Hugues Francomme, également fier de la participation à la pétition, « sans même faire du porte-à-porte. Nous l’avons ensuite envoyée à la direction. » Des données confirmées par le conseiller général. « Nous avons eu une réunion de travail il y a trois semaines avec la directrice régionale de la Poste, explique Stéphane Brunel. J’ai eu son accord verbal pour le maintien de la poste à Méaulte sous sa forme actuelle. »

La commune avait jusqu’au 31décembre pour délibérer et dire si elle préférait que la poste devienne un service communal ou qu’elle soit prise en charge par un commerçant. Mais la commune n’a pas délibéré, ce qui oblige la poste à rester dans sa forme actuelle en 2012.

Du côté de l’entreprise, on ne se prononçait pas précisément non plus. « Nous avons proposé de mettre en place un partenariat, ce qui signifiait une agence postale communale, explique-t-on à la Poste. Mais si la municipalité refuse, il n’y aura pas de passage en force. En cas de baisse de trafic dans un établissement, nous rencontrons régulièrement les élus et nous échangeons. La décision finale repose sur le maire et sur son conseil municipal. »

D’après des calculs, vu la fréquentation de l’établissement, l’employé au guichet de la poste reste actuellement inactif deux heures par semaine. « Pour le moment, tout va rester comme avant. Nous étions à 15heures de présence par semaine pour l’employé de la poste, peut-être passerons-nous à moins », lance prudemment le maire. « Ils vont revoir les horaires, pour sans doute passer de 15 à 12heures », avance Stéphane Brunel. Les derniers jours de2011 permettront peut-être de préciser ce dont sera fait l’avenir de la poste. Dont on pourra continuer de parler au présent et au futur. « J’ai aussi fait remarquer aux dirigeants que nous avons une zone d’activités qui se construit à Méaulte, et le trafic à la poste pourrait bien augmenter », prédit Stéphane Brunel.

La Poste en faillite !

La situation financière de la poste américaine est catastrophique. Au premier trimestre, l’US Postal Service (USPS), agence du gouvernement financée de manière indépendante sans crédits budgétaires, a encore perdu 2,2 milliards de dollars, 27% de plus qu’un an plus tôt. Voilà quatre ans que la poste est dans le rouge aux États-Unis. Et à moins que le Congrès n’intervienne, l’USPS sera en défaut de paiement d’ici à la fin septembre.

L’USPS n’a pour mission que de distribuer le courrier. L’agence ne peut compter sur des services bancaires pour compléter ses recettes tirées de l’affranchissement. Elle ne peut recourir à l’emprunt que sur autorisation du Congrès.

« Un mode d’activité flexible et durable »

Or, le plafond de 15 milliards de dollars de sa dette sera probablement atteint le 30 septembre. Le patron de l’agence, Patrick R. Donahoe, explique : « USPS continue de demander des réformes législatives pour trouver un mode d’activité flexible et durable. » Sans relèvement par le Congrès de son plafond d’endettement, l’USPS ne pourra plus payer ses dettes et le Trésor devrait couvrir ses engagements.

USPS demande par exemple depuis des mois de supprimer la distribution du courrier le samedi et d’augmenter le prix des timbres plus vite que l’inflation. Ces deux requêtes lui ont été refusées par le Congrès. Un rapport récent de la Commission de réglementation de la poste (US Postal Regulatory Commission) a du reste conclu que la direction de l’USPS a probablement exagéré les avantages de la suspension de la distribution le samedi et minimisé les inconvénients.

Réductions d’effectifs

La poste aux États-Unis est victime, comme dans d’autres pays, de la chute du volume de courrier. En dépit du retour de la croissance économique depuis l’été 2009, cette baisse continue. Elle a atteint 3% au premier trimestre. USPS souffre en outre de ses obligations coûteuses de service dans des zones rurales. Les coûts de l’agence sont par ailleurs grevés par le système généreux d’assurance-maladie et de retraites négocié par le syndicat de ses employés. Dans le même temps, des sociétés privées de messagerie express, comme FedEx et UPS, offrent des services de haute qualité de distribution de documents et colis qui concurrencent sévèrement l’USPS.

Pour contrôler ses coûts, la poste américaine a déjà engagé un programme de réduction d’effectifs et de fermeture de bureaux. Depuis trois ans, 130.000 postes ont été supprimés. USPS employait près d’un million de personnes en 1999, soit quasiment le double d’aujourd’hui. Patrick Donahoe a promis réduire encore de 7500 les postes de cadres au cours des prochains mois. Mais ces économies ne suffiraient pas à compenser les hausses de coûts liées à l’augmentation du prix de l’essence.

USPS est obligée par la loi de verser 5,5 milliards par an à un fonds couvrant les futures dépenses de santé de ses retraités. USPS voudrait réduire cette contrainte pour disposer d’une plus grande flexibilité financière. Les républicains au Congrès demandent plutôt d’augmenter les cotisations d’assurance-maladie des employés et voudraient qu’USPS renégocie son contrat avec le syndicat en vue d’autoriser des licenciements.

Pourquoi La Poste est dans le rouge ?

La Poste a préféré spéculer sur la dette grecque et y perdre 158 millions d’euros que d’investir dans le développement de l’entreprise. Loin d’en tirer la leçon, elle spécule maintenant sur les dettes italienne et française au risque d’aller droit dans le mur…

« Ce n’est pas une bonne nouvelle, mais c’est comme ça », a déclaré la direction du groupe La Poste à TF1 après la tenue d’un conseil d’administration, vendredi. La mauvaise nouvelle, c’est que les comptes du premier semestre laissent apparaître un bénéfice net de 377 millions d’euros, en chute de 21,2 % par rapport au premier semestre 2010. Pourtant le secteur du courrier s’est stabilisé et celui du colis express est en progression de 7,5 %, notamment grâce au développement de la vente à distance via Internet. Mais la Banque postale, filiale bancaire de La Poste, a spéculé sur la dette grecque et se retrouve aujourd’hui contrainte à provisionner 158 millions d’euros. Une augmentation du capital a été votée dans l’optique de « favoriser le développement commercial », soit une somme de 860 millions d’euros, prélevée sur les 2,7 milliards d’euros versés par l’État et la Caisse des dépôts après l’ouverture du capital.

Ces choix, opérés pour « garantir le fonctionnement des marchés financiers », pèsent sur les personnels et la qualité du service. La Poste a comptabilisé 6759 suppressions de postes sur les six premiers mois de 2011.

Les retraites de La Poste sont mises en cause

Les 57 milliards d’euros d’engagements de retraite pour les fonctionnaires de La Poste ne sont pas financés. On s’attend à un nouvel « EDF » avec une soulte impossible à payer. Contribuables, à vos porte-monnaie !

Aussi ponctuel que nous l’avions annoncé depuis l’année dernière, voici le dossier des retraites de La Poste, le « petit frère » d’EDF. Il faut dire qu’il « ne pèse que » 57 milliards d’euros (à côté des 80 milliards des IEG !). Jean-Paul Bailly, son président, vient d’exprimer ses inquiétudes devant les journalistes de l’information sociale. La Poste doit faire face au vieillissement de sa population de fonctionnaires (10 000 départs en retraite par an dans les années à venir), tout en tenant la gageure de payer pour eux 57 milliards d’engagements de retraite. En 1997, un accord avait permis de limiter sa charge annuelle à 2 milliards d’euros, l’Etat prenant à sa charge le complément (200 millions en 2004). Du fait de l’obligation de la mise aux normes comptables internationales en 2007, les engagements qui étaient « hors bilan » vont être réintégrés. Et là, même problème que pour EDF-GDF, la société pourrait tomber en faillite car elle n’a que 2,3 milliards d’euros de fonds propres. La solution imaginée par Jean-Paul Bailly s’inspire tout droit de ce qui a été fait pour France Télécom et EDF-GDF : un adossement au régime général, moyennant le versement d’une soulte. Le hic, c’est que La Poste risque d’être incapable de la payer. Dès lors, sur qui va peser la note ? L’ensemble des salariés cotisant à la Cnav - en déficit structurel à partir de cette année -, le consommateur (la hausse du prix du timbre ne fait que commencer) et le contribuable, par définition mis à contribution.

La Poste, une banque pas comme les autres ?

Certains le croient, se fondant sur l’ancienne image de La Poste. Mais une banque, c’est une banque ! Et, déjà, à ses débuts elle a trompé les retraités en leur conseillant des placements pourris…

Maintenant, elle participe au sauvetage de la banque pourrie par excellence : Dexia, déjà sauvée une première fois en 2008.

L’institution financière publique, La Poste et la banque franco-belge Dexia se sont entendues sur les modalités financières du transfert en France de l’activité de prêts aux collectivités locales.

Encore une négociation nocturne autour du sort de Dexia, et à l’arrivée un accord sur les modalités financières du transfert à la Caisse des dépôts de l’essentiel de l’activité de crédit aux collectivités locales françaises de Dexia. Selon nos informations, Pierre Mariani, le directeur général de Dexia, Antoine Gosset-Grainville, directeur général adjoint de la Caisse des dépôts, et Philippe Wahl, président du directoire de la Banque postale, ont bouclé dans la nuit de dimanche çà lundi leur « deal » qu’ils n’ont plus qu’à soumettre à leurs organes respectifs de gouvernance.

Concrètement, Dexma - 75 milliards d’actifs - sera repris à 65% par la CDC, à 5% par la Banque postale, tandis que Dexia en conservera 30%. La transaction est bouclée sur une valorisation de Dexma de 380 millions d’euros. Mais elle s’accompagne d’un versement par Dexia à la CDC de 130 millions d’euros, au titre de la rémunération des liquidités apportés par la Caisse à Dexma. L’institution publique est en particulier appelée à fournir 4,5 milliards d’euros dans le cadre d’accords de swaps noués à l’intérieur du groupe Dexia. Au total, la transaction fait donc apparaître une valeur nette de Dexma de 250 millions d’euros, le chiffre sur lequel avaient abouti les premières négociations menées sous l’égide de René Ricol entre les différentes parties. Parallèlement, la CDC et la Banque postale vont créer une nouvelle joint-venture (dont LBP sera l’actionnaire majoritaire) pour démarrer une nouvelle activité de prêts aux collectivités locales, dont Dexma assurera le refinancement. Cette création commerciale donne encore lieu à des discussions tendues sur les moyens et les personnels de Dexia aujourd’hui impliqués dans ce métier.

Le volet français du démantèlement de Dexia est en tout cas largement avancé. Il sera complété par le vote, aujourd’hui à l’Assemblée, de la garantie apportée par l’Etat à hauteur de 33 milliards au groupe Dexia (au titre de ses opérations de financements). La Belgique assure l’essentiel du solde de la garantie des Etats (90 milliards d’euros au total).

La gauche et la défense de La Poste

La « votation citoyenne » contre la privatisation, bien que réussie, n’a été suivie d’aucune forme mobilisation… montrant ainsi qu’il s’agissait seulement d’une manière de faire croire que la gauche, ce serait différent de la droite. En somme, une simple propagande électorale !

L’actionnariat salarié

Le conseil d’administration de la poste a décidé la poursuite du projet de mise en place d’ici mi-20102 d’un actionnariat salarié au sein du groupe afin d’augmenter la part aléatoire au détriment des salaires.

Au printemps dernier, le PDG de La Poste Jean-Paul Bailly avait fait part de son intention de mettre en place un tel dispositif pour les quelque 276.000 salariés du groupe.

La Poste est officiellement devenue le 1er mars 2010 une société anonyme à capitaux publics avec comme actionnaires l’Etat et la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC).

Jean-Paul Bailly avait mis en avant le besoin de financement de La Poste pour justifier l’augmentation de capital.

Selon le PDG, La Poste a un plan de développement jusqu’en 2015 qui exige "en gros 9 milliards d’euros d’investissement", mais l’entreprise a une capacité d’auto-financement de 6,5 milliards.

Quand le syndicat cède au chantage à l’emploi en se prétendant victorieux

Le syndicat allemand des services Verdi a menacé lundi d’une grève « de longue durée » des salariés de Postbank avant les fêtes de fin d’année si leurs revendications n’étaient pas prises en compte par Deutsche Bank, qui contrôle la banque postale.

Jeudi, le syndicat avait lancé un premier mouvement de grève de quatre jours dans toute l’Allemagne pour protester contre la dégradation des conditions de travail dans de nouvelles structures juridiques pour une partie des salariés dans le cadre de l’intégration au groupe Deutsche Bank.

Comme les jours précédents, environ 3.500 employés de Postbank ont suivi le mouvement lundi, ainsi que quelques milliers de fonctionnaires de la banque, ancienne filiale de l’ancien monopole public Deutsche Post. Au total environ 20.000 personnes travaillent chez Postbank.

Le syndicat allemand des services Verdi a finalement conclu avec Deutsche Bank un accord sur les conditions de travail des salariés de sa filiale Postbank, mettant fin à un conflit social qui avait donné lieu à une grève de plusieurs jours, selon un communiqué vendredi.
Cet accord exclut les licenciements jusqu’à fin 2014 pour les salariés de Postbank, leur garantit le maintien de la semaine de 39 heures en vigueur à l’heure actuelle et leurs congés annuels de 30 jours. Deutsche Bank, la première banque du pays, détient 52% de Postbank depuis l’an dernier, et, si le nom et l’existence juridique de l’ancienne banque postale subsistent, sa nouvelle maison mère a entrepris de réorganiser ses activités.

Une partie des salariés de Postbank, qui en compte 20.000, s’étaient mis en grève la semaine dernière pour protester contre de nouvelles conditions de travail et de rémunération qu’ils estimaient désavantageuses. Verdi espère que le succès des négociations pourra faire tache d’huile au sein du groupe Deutsche Bank. Le syndicat critique notamment l’externalisation d’activités dans des filiales aux conditions de travail dégradées, une pratique, selon lui, courante de la société.

Changement de statut

En 1991, les PTT disparaissent : France Télécom et Le groupe La Poste deviennent des entreprises publiques (des exploitants autonomes de droit public). Officiellement d’après le gouvernement Rocard, la privatisation n’est pas (encore) à l’ordre du jour.

Mais dès 1986, l’Etat avait pris soin de créer une holding, SOFIPOST, destinée à regrouper les futures filiales de La Poste. Au fil du temps, cette structure regroupera de plus en plus d’entreprises séparées par groupes d’activités (12 en 1999, avec une seconde holding spécialisée dans le financier en 2000). Citons parmi les plus connues CHRONOPOST et l’Aéropostale. Ce sont toutes des sociétés anonymes. Certaines sont rachetées (notamment à des groupes étrangers), d’autres sont issues des PTT.

Après la signature du traité de Maastricht en 1992, invoquant les directives européennes, l’Etat s’oriente officiellement vers l’ouverture des marchés postaux et du réseau de télécommunication. C’est France Télécom qui sert de cobaye.

En 1996 le groupe devient une société anonyme. En 1997 Jospin se hâte, malgré les promesses électorales de la gauche plurielle, de réaliser la privatisation partielle du groupe. En octobre il « ouvre le capital ». Sous cotée au départ, l’action voit son cour multiplié par 8 entre 1997 et décembre 1999. Quelques dizaines de milliards de francs pour l’Etat et… plusieurs dizaines de milliards de plus-value boursière pour les actionnaires !

En 1997 la transformation du groupe La Poste en S.A est officiellement évoquée (elle devrait intervenir d’ici 2003). Mais si les filiales sont déjà du « prêt à privatiser » (ce sont des sociétés anonymes qui n’emploient quasiment pas de fonctionnaires), la maison mère n’en est par encore là. Cependant les activités qui lui sont réservées sont de plus en plus réduites. Ainsi une récente directive européenne a encore abaissé le seuil prix/poids réservé aux postes publiques tout en libéralisant le publipostage et le courrier transfrontalier.

Si elles n’ont pas les mêmes rythmes, les transformations de France Télécom et du groupe La Poste sont à l’évidence symétriques. Ce sont bien deux multinationales qui sont en train d’émerger.

Après sa privatisation, France Télécom s’est lancée dans une politique agressive de rachat. L’exemple récent d’Orange est significatif. Au prix d’un endettement massif (61 milliards d’Euros [1]), France Télécom a racheté l’opérateur britannique de téléphonie mobile Orange qui regroupe désormais toutes ses filiales européenne (dont Itinéris, Ola et Mobicarte en France). De 1999 à 2000, le nombres de « clients » de France Télécom est passé de 56 à 77 millions, et l’entreprise est désormais présente dans 22 pays.

En même temps, une distinction de plus en plus nette a vu le jour dans la téléphonie fixe entre le réseau (pour l’essentiel hérité de l’Etat avec l’argent du contribuable) et les opérateurs qui peuvent être très divers (comme le groupe Cégétel).

Si le groupe La Poste n’en est pas encore là, il en prend le chemin. Depuis deux ans, les acquisitions et les accords commerciaux à l’étranger se multiplient : rachat en Allemagne, en Angleterre et aux USA dans les secteurs les plus rentables, accord de partenariat avec FEDEX le grand groupe américain, etc. En mettant fin au monopole, cette politique devrait s’amplifier car elle permettra au groupe La Poste d’avoir toute latitude pour devenir l’un des cinq ou six groupes dominant le marché mondial des courriers et colis pour les entreprises.

En même temps le groupe La Poste sert de support pour toutes sortes d’activités financières qui ont bien peu de rapport avec son activité initiale.

Messages

  • Grève de fin janvier à avril (trois mois de grève) dans les Hauts de seine, au Havre et la région de Perpignan à la mi avril, fin avril à Paris 19ème, de dix jours à Nantes en avril-mai, cinq semaines de grève à Etampes, des grèves ponctuelles à Lormont, Bretenoux, Faverges, Waremme, Noailles, Cavaillon, Argenton, Roubaix, Saint-Gaultier, un peu partout… Et ce n’est pas un hasard : la condition des agents de La Poste se dégrade partout du fait de la politique systématique de la direction....

    Il y a une offensive de la direction de La Poste et des ripostes séparées. Il y a une offensive du gouvernement contre les fonctionnaires, contre les services publics et des ripostes séparées. Il y a une attaque contre toute la classe ouvrière mais sa riposte est sectorisée, catégorisée, divisée de mille manières… Par qui ? Par les appareils syndicaux !

    Les retraités sont attaqués par le gouvernement ? La CGT les appelle à agir séparément !

    La SNCF, la Santé et l’EDF sont attaqués par la privatisation ? Les syndicats refusent à globaliser la riposte !

    Alors que le gouvernement Hollande-Valls mène une offensive anti-sociale sans précédent, les centrales syndicales qui avaient annoncé que tout irait bien après Sarkozy, appellent... à la concertation avec ce gouvernement ! La CFDT appelle simplement à soutenir les attaques gouvernementales. Mais Lepaon de la CGT ne vaut pas beaucoup plus cher déclarant le premier mai "Il faut mettre des choses sur la table si on veut instaurer un vrai dialogue social."

    Mais qui veut instaurer un "vrai" dialogue social ? Le patronat ? Le gouvernement ?

    Faut-il un dialogue ou une lutte de classes ? La réponse des appareils est claire : ils négocient tous les reculs sociaux !

    Les syndicats ne se démarquent même pas des aides gouvernementales aux financiers, aux banquiers, aux trusts. Lepaon déclare seulement : "Il faut différencier les aides entre les entreprises." Cela veut dire : oui à l’aide aux trusts Renault ou PSA ou Bouygues, pas aux petits patrons ! Il n’y a pas meilleur propagande en faveur du fascisme !

    Sud, qui se prétend pour la convergence des luttes, écrivait :

    « Ces derniers temps, il y a eu des grèves nationales à La Poste, la Sécurité Sociale, aux Finances publiques, à la Douane, etc. ; dans les semaines qui viennent, des grèves ou manifestations nationales sont prévues dans la Fonction publique, les centres d’appel, à la SNCF, pour les retraité-es, etc. Les chômeurs et les chômeuses, les intermittent-es sont en lutte, contre la régression de leurs droits. Et puis, il y a les innombrables conflits sociaux (grèves, débrayages, rassemblements, manifestations,…) qui se déroulent chaque jour, dans de nombreuses entreprises, dans toutes les régions, dans tous les secteurs professionnels. Chaque jour, il y a des luttes sociales en France ! »

    Sauf que ces luttes se retrouvent un jour et jamais n’agissent vraiment ensemble.

    Ce n’est possible que si les salariés s’organisent de manière indépendante des appareils syndicaux, facteurs… de toutes les divisions !

  • La Poste : un bug national bloque toutes les opérations au guichet...

    Le service public en voie de destruction...

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