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Qui est Mohamed Merah ? Qu’a-t-il fait ? Que voulait-il ? Que cherche l’Etat français et quel rôle joue-t-il dans cette affaire ? Y a-t-il des buts cachés ? L’affaire criminelle de Toulouse en cent questions.

vendredi 30 mars 2012, par Robert Paris

L’affaire criminelle de Toulouse en cent questions.

Pourquoi en cent questions ? Parce que nous n’aurons jamais les réponses de la part des autorités qui ont enfermé le dossier dans le mensonge et nous avons au moins le droit de nous poser des questions qui aident notre réflexion !!!

Désolé si c’est un peu en vrac et légèrement répétitif parfois.

D’emblée, des questions simples viennent à l’esprit qui rendent rocambolesque l’histoire qui nous est racontée officiellement.

Une question simple d’abord : puisque le présumé coupable de ces crimes a été tué par les forces de l’ordre, la seule preuve de son crime, même si le RAID dit qu’il a avoué ce qui n’a aucune valeur juridique, serait d’avoir retrouvé l’arme. Comment se fait-il que ces forces de l’ordre qui ont retrouvé dix armes chez Merah ne ressentent pas le besoin de préciser si oui ou non elles ont trouvé l’arme du crime ?

S’ils n’en disent rien, n’est-ce pas un aveu que l’accusation contre Merah serait un montage des services secrets pour retourner contre les milieux maghrébins la réprobation d’un crime, notamment celui contre des enfants, qui aurait pu se retourner contre la droite et l’extrême droite, au moment même où les classes dirigeantes essaient de pousser les milieux populaires vers le fascisme ?

Qui est Mohamed Merah ? Un jeune ouvrier carrossier agité et qui aurait dérapé ? Un terroriste fanatique ? Un agent des services secrets français ? Un jeune manipulé par eux ?

Qui a formé ce professionnel du tir, qui a payé son séjour dans une résidence de luxe, qui a payé ses armes (20.000€), qui a payé ses voyages dans de multiples pays du moyen orient, qui a payé sa BMW, qui l’a fait libérer quand il a été arrêté par les forces US après un séjour au Pakistan et en Afghanistan, qui l’a fait libérer quand il a été arrêté par la police israélienne, qui a empêché qu’il ne soit inquiété en France malgré des attaques violentes pro-al Qaida ?

Comment a-t-il pu aller en Israël puis en Syrie, en Irak et en Jordanie avec le même passeport ?

Comment s’est-il procuré un pistolet mitrailleur Uzi ?

Comment un homme repéré, arrêté, interrogé, surveillé, peut-il se payer un arsenal de guerre sans attirer l’attention ?

Pourquoi avoir choisi de l’éliminer plutôt que d’arrêter un homme qui n’est, encore à ce jour, qu’un suspect puisqu’il n’a nullement été jugé et qu’aucun acte de justice n’a encore eu lieu ?

Pourquoi un juge n’a pas auditionné les heures de discussion entre Merah et le Raid ?

Comment un type sous surveillance de la DCRI, Direction centrale du renseignement intérieur, un service de police secrète anti-terroriste et de sécurité intérieure, aurait-il pu se procurer des armes et voyager dans des pays tels que l’Afghanistan et le Pakistan ?

Comment un type sans CDI a-t-il les moyens de louer un appartement dans un quartier paisible et résidentiel de Toulouse, d’achter armes et véhicules, de se payer des voyages invraisemblables et louer des voitures à l’année ?

Pourquoi quelqu’un qui aurait les moyens de s’offrir un appartement dans une résidence plutôt coquette, plusieurs voitures dont une BMW et pour 20.000€ d’armes diverses, devrait-il dérober un scooter, au risque de se faire remarquer, et pourquoi aurait-il commis la bêtise de le faire repeindre ?

Pourquoi aurait-il autant d’armes et n’aurait-il utilisé qu’une seule d’entre elle dans chacun de ses meurtres, ceux des soldats comme ceux des écoliers ? Est-ce seulement pour permettre de faire le lien et de se faire plus rapidement attraper ?

Pourquoi les professionnels hautement qualifiés du RAID auraient-ils autant attendu avant d’attaquer pour ensuite se retrouver comme des bleus, soi-disant pris par surprise par la réaction du supposé tueur. Pourquoi ne l’auraient-ils pas d’abord attaqué aux gaz lacrymogènes, pour le neutraliser et le prendre vivant ?

Comment se fait-il d’ailleurs que les caméras de surveillance et les témoignages aient mené à un portrait robot d’un blond, plutôt gros avec un tatouage pour finalement tomber sur un tueur plus jeune, maigre, basané et sans tatouage ?

Pourquoi le pouvoir est-il si regardant pour empêcher quiconque de rendre publique des vidéos des morts, des assassinats et de l’arrestation au point que l’Etat français ait été jusqu’à menacer d’attaquer les antennes étrangères qui ne respecteraient pas cet interdit ?

Que pourraient donc révéler les vidéos ? Pourquoi refuser aussi de diffuser les déclarations transmises à Al Djezira alors que le ministre de l’intérieur diffusait en direct minute par minute les déclaration du tueur dès qu’on prétendait l’avoir localisé ?

Comment se fait-il qu’un ministre de l’intérieur se permettait d’être sur place, de commander au RAID alors que la loi française l"interdit et commande que ce soit le procureur de la république et le juge qui commandent lors de l’arrestation, c’est-à-dire une autorité indépendante du pouvoir ?

Comment se fait-il que les enregistrements intégraux des heures de discussion avec le présumé coupable n’aient pas été transmises à la justice ?

Comment se fait-il que Mohamed Mérah n’aient jamais été inquiété précédemment alors qu’il avait déjà manifesté de plusieurs manières son attirance pour Al Qaïda et avait été repéré par la DCRI ? Comment est-il possible qu’une personne surveillée par la DCRI ait pu acheter tranquillement pour 20.000€ d’armes sans que la DCRI ne s’en aperçoive ?

Comment se fait-il que certains média s’interrogent si Mérah était un indicateur tout en affirmant qu’il aurait alors pu voyager pour la DCRI dans tout le Moyen-Orient pour y repérer des terroristes ?

Comment expliquer que, de mars à novembre 2011, Mohamed Merah a été placé sur écoute par la DCRI, ainsi que sa mère et son frère et qu’ensuite cette surveillance ait cessé, sinon par le fait qu’il est embauché par la DCRI ?

Comment se fait-il qu’un journal italien en sache plus que les journaux français et que le quotidien italien "Il Foglio" déclare le lundi 26 mars que l’auteur des tueries de Toulouse et Montauban avait réalisé ses nombreux voyages -Egypte, Turquie, Syrie, Liban, Jordanie, Israël, Afghanistan, Pakistan- sous la protection des services de renseignements français ?

Est-il vrai qu’Erard Corbin de Mangoux , qui dirige depuis 2008 le bastion des services secrets français -la DGSE, a mis en avant sa responsabilité, comme l’affirme le quotidien italien Il Floglio, pour que Mohamed Merah, accède en septembre 2010 au territoire israélien en contrepartie d’ informations aux responsables du contre-espionnage français ?

Dans ce cas, ne vaudrait-il mieux pas parler d’un agent de la DCRI et d’un espion français qui se serait retourné à la manière de Ben Laden, agent de la CIA se retournant contre les USA ?

Est-il exact, comme le prétend ce journal, qu’une intervention de la Direction générale de la sécurité extérieur (DGSE), l’agence française chargée de l’espionnage et de l’antiterrorisme en dehors des frontières nationales, aurait notamment permis au jeune Toulousain d’entrer en Israël en septembre 2010.

Comment se fait-il que l’ancien patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST), Yves Bonnet, ait déclaré :

« Le garçon avait manifestement des relations avec la DCRI comme on l’a appris à travers les déclarations de Bernard Squarcini lui-même. C’est-à-dire qu’il avait un correspondant au Renseignement intérieur. Alors appelez ça ’correspondant’, appelez ça ’officier traitant’… je ne sais pas jusqu’où allaient ces relations, voire cette ’collaboration’ avec le service, mais on peut effectivement s’interroger sur ce point". Ce qui, personnellement, me paraît poser question, c’est que le garçon avait manifestement des relations avec la DCRI comme on l’a appris à travers les déclarations de Bernard Squarcini lui-même. C’est-à-dire qu’il avait un correspondant au Renseignement intérieur. Alors appelez ça “correspondant”, appelez ça “officier traitant”… Je ne sais pas jusqu’où allaient ces relations, voire cette “collaboration” avec le service, mais on peut effectivement s’interroger sur ce point. […] Car ce qui interpelle, quand même, c’est qu’il était connu de la DCRI non pas spécialement parce qu’il était islamiste, mais parce qu’il avait un correspondant au Renseignement intérieur. Or avoir un correspondant ce n’est pas tout à fait innocent. Ce n’est pas anodin. »

Est-ce que cela ne permettrait pas d’expliquer aussi que Mohamed Mérah soit capable de tirer comme un professionnel hautement qualifié et de sang froid de plusieurs sortes d’armes de plusieurs pays, car ce n’est pas au Pakistan ni en Afghanistan qu’il a pu s’entraîner sur les armes israéliennes Uzi dont il possédait curieusement un exemplaire ?

Comment se fait-il qu’il ait pu voyager en Israël et ensuite dans tout le monde arabe avec le même passeport ?

Comment se fait-il qu’à chaque fois qu’il a été arrêté, par les Israéliens et par les Américains, il semble avoir été relâché sur ordre de la France ?

Comment expliquer que celui qui est présenté comme un petit voyou, qui n’a même pas d’emploi fixe en CDI, un "vulgaire" ouvrier garagiste, puisse se payer pour 20.000€ d’armes, un logement cossu dans un bon quartier, plusieurs voitures et des voyages dans le monde entier ?

Comment se fait-il qu’il soit capable de faire face en grand professionnel aux spécialistes du RAID, au point d’être capable de leur échapper en passant par la fenêtre, soit assez bête pour laisser partout des traces de son action ?

Comment se fait-il que les services de police français soient assez bêtes pour ne pas l’avoir démasqué, alors qu’il est fiché, dès les premiers assassinats de soldats ?

Comment se fait-il qu’au début les policiers aient été persuadés qu’il s’agissait d’un français blanc d’extrême droite issu de l’armée avant de changer complètement de thèse, ayant trouvé Mérah comme coupable idéal ?

Comment se fait-il que le RAID ait prétendu ne pas avoir pu le saisir vivant alors qu’il est évident que c’est faux, des dires des spécialistes eux-mêmes ?

Comment expliquer les déclarations contradictoires sur son élimination par le RAID ? Comment a-t-il pu avoir une balle dans l’abdomen puisqu’on nous dit qu’il portait un gilet pare-balles ? Comment se fait-il qu’une photo officielle de M.Merah mort gisant au sol le montre qui porte un survêtement noir adidas alors qu’on a déclaré qu’il porté une djelaba noir glissé sous un jeans.

Faut-il croire que "nos" équipes d’intervention surentrainées, équipées certainement du meilleur matériel et des meilleures technologies actuelles en la matières auraient failli pendant 34h face à un petit caïd de banlieue ? A 400 contre 1 ?

Comment se fait-il que l’encerclement de Merah par la RAID ait duré aussi longtemps, d’autant qu’il est ensuite évident que le but officiel, le prendre vivant, n’était nullement un objectif des forces de l’ordre puisqu’ils n’ont même pas utilisé ce délai pour neutraliser Merah avec des gaz lacrymogènes par exemple ? Quelle révélation de Merah les forces de l’Etat ont-elles voulu éviter ?

Comment se fait-il qu’un ex-responsable du GIGN, Frédéric Gallois, se dise "gêné" : « Face à un individu de ce type, considéré comme l’ennemi public numéro un, et compte tenu des faits dont il est alors soupçonné, pourquoi a-t-on attendu si longtemps avant de donner le signal et lancer l’assaut ? »

Comment se fait-il que Christian Prouteau, fondateur du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), une unité de contre-terrorisme qui rivalise avec l’unité d’élite de la police qui a tué Merah, ait déclaré : « Comment se fait-il que la meilleure unité de la police ne réussisse pas à arrêter un homme tout seul ? Il fallait le bourrer de gaz lacrymogène… au lieu de ça, ils ont balancé des grenades à tour de bras. Résultat : ça a mis le forcené dans un état psychologique qui l’a incité à continuer sa ‘guerre’. En soixante-quatre opérations menées par le GIGN sous mon commandement, il n’y a pas eu un mort ».

Pourquoi Sarkozy a-t-il prétendu répondre politiquement à cette affaire en interdisant les sites pro-intégristes et terroristes ? Est-ce que cela signifie que Merah en nourrissait un ou plusieurs ? Comment se fait-il alors que la DCRI ne l’ait pas su puisqu’elle a officiellement fait plusieurs demandes légales pour examiner les connexions internet et téléphone de Mohamed et de sa famille ?

Pourquoi fallait-il que l’opération soit dirigée du côté des forces de l’ordre par un corse, Bernard Squarcini, proche du clan corse de Sarkozy, presque un parent du président, ayant déjà plusieurs fois résolu les sales affaires de la présidence ?

Pourquoi les services de l’Etat ont-ils caché au début que les militaires tués étaient des soldats d’origine maghrébine et antillaise ? S’agissait-il de cacher un crime qui pouvait être attribué à l’extrême droite ? Pourquoi, par contre, tous ces efforts de l’Etat pour souligner médiatiquement que Merah est d’origine algérienne, alors que le chef de l’Etat avait des trémolos dans la voix pour dire qu’il ne fallait pas d’amalgame ?

Quelle était cette fameuse piste d’ex militaires d’extrême droite que la police disait au début avoir suivi, a ensuite abandonné sans plus jamais en parler ?

La scène de la fin de l’encerclement de Merah et de sa mort est-elle crédible ? Merah et 15 officiers du RAID suréquipés sur place, ils devaient se sentir légèrement à l’étroit dans ce petit espace ? Est-il crédible, comme le veut la thèse officielle, que Merah ait, dans ce petit espace, tiré trois cent cartouches sans tuer et qu’il ait pu ensuite d’enjamber une fenêtre avant d’être éliminé par un tireur extérieur ? Peut-il y avoir eu, dans une pièce de 36 mètres carrés, de véritables tirs de guerre à quasi bout portant sans que des policiers soient tués ni que Merah soit encore achevé puisqu’il parvient à sauter par une fenêtre ?

Comment se fait-il que les services de l’Etat eux-mêmes aient diffusé les dires de Mérah sur les ondes, dires selon lesquelles ils défendait les martyrs palestiniens de Gaza et le peuple afghan, le présentant comme un quasi héros aux yeux de ceux qui sont scandalisés par le sort du peuple palestinien et du peuple afghan ?

Est-ce que cela ne permettrait pas de causer une polarisation de la société française entre ceux qui choisiraient le camp des Musulmans et ceux qui choisiraient la guerre contre les Musulmans, permettant ainsi de diviser les travailleurs et la population à la veille d’une période où une attaque anti-sociale de grande ampleur se prépare ?

Alors que la crise va frapper de plus en plus fort, la question principale pour les classes dirigeantes ne va-t-elle pas être : peut-on faire en sorte que la population se trouve divisée entre des maghrébins considérés comme amis de criminels fanatisés et le reste de la population, notamment des Juifs, présentés comme menacés ? Ne suffit-il pas de continuer à partir de l’affaire de Toulouse à agiter le mensonge, dans un sens comme dans l’autre ?

Quand on présente à l’ensemble du pays un ministre de l’intérieur en train de diriger en personne une arrestation et de commenter en direct les dires de la personne que l’on sensé arrêter, quand on refuse de diffuser toutes les images des victimes, des meurtres et de l’arrestation, n’est-ce pas une manipulation qui est en cours ?

Comment se fait-il que l’Etat estime aujourd’hui qu’il ne faut plus diffuser d’information sur les déclarations de Merah et sur ses films alors que, durant la longue période où il était entouré par le RAID, c’est le ministre de l’intérieur lui-même qui diffusait les déclarations de Merah ? Comment se fait-il que, maintenant que Merah a été éliminé, les média diffusent par contre des infos nationales chaque petite inscription sur un mur ou un chiotte dans n’importe quelle sombre banlieue et qui se revendique de Merah ? Pourquoi toute cette publicité comme le cas de cette enseignante qui ne s’en sentait pas de faire une minute de silence ? Est-ce que l’Etat n’essaierait pas de pousser deux communautés l’une contre l’autre pour détourner la crise sociale qui vient ?

Est-ce la suite des affaires des mosquées, du voile islamique, de la viande hallal et casher et autres affaires des menaces islamiques en France, en somme d’une campagne pour diaboliser les Musulmans afin de diviser la population et fasciser progressivement la société française en crise ?

Se peut-il que l’Etat ait choisi de souffler sur les braises des banlieues en les poussant dans le sens Merah égale la défense des Palestiniens, des Irakiens et des Afghans, des Musulmans, pour mieux pousser les « bons français » dans le sens « Etat sauve moi », comme au moment des incendies de voitures et de la révolte des banlieues attisée par Sarkozy ? Est-ce cela la nouvelle politique des classes dirigeantes françaises pour faire face à la crise économique et à ses conséquences sociales et politiques, pour éviter que la révolte ne se tourne contre ces classes dirigeantes ? A-t-on vu durant toute cette affaire une nouvelle manière de prendre en otage la bonne foi et les bons sentiments des "bons français" ?

Nos autres question vont suivre.... N’hésitez pas à nous transmettre vos questions.

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