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L’intervention militaire française prend tournure au Centrafrique

lundi 14 octobre 2013, par Robert Paris

Renforcée par les succès militaires français en Libye, en Côte d’Ivoire et au Mali, par le soutien réussi à la dictature tchadienne et par l’occupation du Niger l’impérialisme français se sent pousser des ailes sur le continent africain... Laurent Fabius vient d’annoncer le renforcement des forces armées françaises sur le territoire du Centrafrique où l’impérialisme français avait lâché son homme de paille Bozizé, lui reprochant son rapprochement avec la Chine...

Lire ici : Pourquoi l’impérialisme français a lâché Bozizé, son dictateur du Centrafrique, son homme de paille ?

La France intervient clairement pour faire pièce aux tentatives de pénétrations économiques de la Chine. Ce n’est pas la force économique de la France qui peut suffire à faire face à l’offensive économique chinoise et la France vend donc... son savoir-faire militaire pour faire et défaire les dictatures...

Pour préserver les intérêts français dans le pays à effectuer cette transition, le chef de la diplomatie Fabius a annoncé l’envoi de troupes françaises supplémentaires. "Actuellement nous avons 410 hommes. Au fur et à mesure des résolutions de l’ONU, nous allons donner un coup de pouce surtout dans le domaine logistique et nous allons augmenter (la présence francaise, ndlr), et ceci sera fait vraisemblablement d’ici la fin de l’année", a déclaré Laurent Fabius sans préciser le nombre de soldats supplémentaires. En contrepartie de l’aide française, le ministre a réclamé des gages de bonne volonté de la part des autorités centrafricaines de transition pour mener le pays vers une sortie de crise.

Une résolution proposée par la France a été adoptée à l’unanimité cette semaine par le Conseil de sécurité de l’Onu. Le texte soutient le renforcement de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) et prévoit l’éventuel déploiement de casques bleus dans le cadre d’une mission de l’Onu.

A l’heure actuelle, 410 soldats français sécurisent l’aéroport et patrouillent la capitale, a déclaré Laurent Fabius lors d’une conférence de presse à Bangui.

"Au fur et à mesure des résolutions des Nations unies, nous allons donner un coup de pouce, surtout dans le domaine logistique, et nous allons augmenter un peu dans un premier temps avant de restabiliser, ce sera fait d’ici la fin de l’année", a-t-il dit, sans préciser l’ampleur du renfort.

"S’il y avait par malheur une augmentation des exactions, évidemment la réaction serait beaucoup plus forte et rapide", a-t-il prévenu. "Nous n’allons pas vous abandonner."

Des sources diplomatiques françaises avaient indiqué récemment que Paris pourrait faire passer son contingent à 750 soldats dans le cadre d’une opération de soutien à la Misca ou à 1.200 hommes dans le cadre d’une sécurisation rapide menée sous mandat de l’Onu.

Donc la France cherche la couverture internationale mais intervient en réalité en solo...

« Nous sommes dans une logique de prévention », explique un haut responsable français. La Centrafrique, note-t-il, est « à la confluence de trois zones de conflit majeures : l’Afrique des Grands lacs, le Soudan-Somalie et le Sahel. » Paris s’inquiète de la présence au sein de la nébuleuse Séléka de rebelles et demi-soldes venus du Soudan, du Tchad, mais aussi d’une éventuelle implantation de groupes islamistes chassés du Mali ou du Nigéria. « La Centrafrique n’est pas devenue un foyer terroriste, mais elle pourrait le devenir si on ne fait rien », dit-il. Un message qui, croit-on à Paris, ne devrait pas laisser insensibles les Américains.

Si tout se déroule comme prévu, la France augmentera ses effectifs en Centrafrique pour soutenir la future opération de maintien de la paix de l’ONU et l’appuyer, comme au Mali aujourd’hui, en tant que force de réaction rapide dotée d’hélicoptères et de moyens de renseignement autonomes. « Nous ne voulons pas intervenir en première ligne, dans cette affaire nous jouons seulement un rôle de catalyseur », plaide un diplomate.

Nous assistons là à un retournement de position officielle de Hollande qui prétendait que la France n’interviendrait pas par rapport à la situation intérieure centrafricaine, que ce n’était pas le rôle des forces armées françaises sur place, juste chargées de défendre les ressortissants français !!! Heureusement que d’autres pays n’ont pas d’armée en France pour défendre leurs ressortissants...

Voir ici l’ancienne thèse de la non-intervention française diffusée par le journal L’Humanité

Voici ce qu’écrit maintenant le journal Le Figaro, toujours bien informé par les sources hauts placées de l’armée française qui ont l’oreille du président :

« L’intervention militaire française en République centrafricaine est pour bientôt. Après l’opération Serval au Mali, Paris se prépare à agir en RCA. Les 410 soldats français basés à l’aéroport de Bangui seront renforcés « d’ici la fin de l’année » a annoncé Laurent Fabius, en visite dans la capitale centrafricaine. « Il s’agit de reconstruire un pays » a affirmé le ministre des Affaires étrangères.

Depuis que les rebelles de la Séléka ont chassé du pouvoir le président François Bozizé en mars, la République centrafricaine s’enfonce chaque jour un peu plus dans le chaos. Des bandes armées incontrôlées font régner la terreur. La crise humanitaire s’aggrave. Profitant du vide créé par l’effondrement politique du pays, les groupes armés affluent de toute la région, aggravant l’anarchie en République centrafricaine. Parmi eux, des djihadistes chassés du Nord Mali- par les soldats français au printemps et qui ont trouvé refuge dans ce pays failli. Fière du succès de l’opération Serval, la France ne peut pas prendre le risque de voir cette autre ancienne colonie devenir à son tour un repaire pour mouvements terroristes. Le 24 septembre, François Hollande a lancé un « cri d’alarme » sur le sujet.
Une seconde résolution attendue

Officiellement, il s’agit, comme au Mali, d’appuyer les contingents africains de la Misca, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique, qui compte aujourd’hui 1400 hommes et qui pourrait se transformer d’ici à la fin de l’année en une opération de paix. Une première résolution du Conseil de sécurité de l’ONU a été adoptée la semaine dernière à l’initiative de la France. Une seconde devrait permettre, d’ici un mois, de donner le feu vert à une intervention panafricaine appuyée par les Français, destinée à aider le gouvernement transitoire de la Centrafrique à rétablir l’ordre dans le pays et à dissoudre la Séléka.

Comme au Mali, où les troupes africaines, pas toujours aguerries, avaient mis longtemps à se mettre en place, les soldats français devraient cependant un nouvelle se retrouver en première ligne. Leur nombre pourrait être porté jusqu’à 1200 hommes. Mais la mission sera plus courte et plus facile qu’au Mali. La question du financement de l’intervention n’a en revanche pas encore été réglée.
 »

A BAS LES INTERVENTIONS IMPÉRIALISTES DE LA FRANCE SOUS GOUVERNEMENT DE DROITE COMME DE GAUCHE (ET VERTS-ARMÉE) !!

Du Centrafrique au Mali et à la Côte d’Ivoire, que faire face à l’Etat qui s’effondre

Messages

  • Entre Paris et Bangui, les relations diplomatiques sont au beau fixe. Le Premier ministre centrafricain, Nicolas Tiangaye, a rencontré Laurent Fabius à Paris. Selon lui, le ministre des Affaires étrangères "a parlé de l’envoi de 800 hommes pour l’instant, qui s’ajouteraient aux 410 déjà présents", précisant que "le rôle de la France sera d’appuyer les forces de la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique) en termes militaires, logistique et d’assistance technique".

    "Tout cela va se faire vers la mi-décembre, après le vote d’une résolution au Conseil de sécurité" de l’ONU, a estimé M.Tiangaye. Jeudi, le président François Hollande avait évoqué une augmentation "sensible" du contingent français en Centrafrique où, avait-il dit, la situaiton est "extrêment grave", sans toutefois préciser l’ampleur du renfort envisagé ou un calendrier. L’ONU, qui s’inquiète de voir la Centrafrique devenir le "théâtre d’un génocide", a entamé lundi des discussions consacrées à la crise, après l’appel de son secrétaire général Ban Ki-moon à envoyer 6.000 Casques bleus, et ceux de Paris et de Washington pressant la communauté internationale d’intervenir sans délai.

  • L’intervention française en Centrafrique a déjà commencé, mezzo voce. Ce week-end, 200 militaires ont rejoint à Bangui les 400 paras déjà présents dans le cadre de l’opération Boali destinée à sécuriser l’aéroport et son unique piste.

    La semaine dernière, le 25ème régiment du génie de l’armée de l’Air est arrivé à Bangui à bord d’un gigantesque Antonov 124, plein comme un oeuf. Sa mission : agrandir l’aéroport afin qu’il puisse, dans les jours qui viennent, accueillir d’autres très gros chargements.

    Jeudi, le Dixmude, bâtiment de commandement et de projection dernier cri, est arrivé dans le port de Douala, au Cameroun. Il a débarqué 350 hommes, qui ont été, selon le ministère de la Défense, casernés non loin de là, en attendant d’être envoyés en Centrafrique.

    Enfin, d’après différentes sources, des forces spéciales ont été déployées sur le terrain afin de mener des missions de renseignement et de reconnaissance.

    Le feu vert des Nations-Unies devrait arriver très vite.

    En début de semaine, le Conseil de Sécurité – présidé en décembre par le représentant français à l’ONU, Gérard Araud – devrait voter une résolution présentée par Paris qui autorise notre pays à intervenir en soutien de la force africaine, la Micopax, déjà sur place – et d’en prendre de fait le commandement.

    L’opération ("un millier d’hommes", a dit Jean Yves Le Drian) devrait être officiellement lancée dans la foulée, probablement juste après le sommet sur la sécurité en Afrique qui se tiendra à l’Elysée les 6 et 7 décembre.

  • A bas la nouvelle guerre impérialiste de la françafrique !!!!

    François Hollande a lancé dans l’urgence jeudi soir l’opération Sangaris en République centrafricaine, où la France va déployer 1.200 hommes pour une intervention sous mandat de l’Onu présentée comme humanitaire et que la France annonce brève.

    Il s’agit de la plus importante action militaire française en Afrique depuis l’opération Serval lancée en janvier au Mali contre les islamistes qui tenaient alors le nord du pays.

    "Vu l’urgence, j’ai décidé d’agir immédiatement, c’est-à-dire dès ce soir, en coordination avec les Africains et avec le soutien des partenaires européens", a déclaré François Hollande à l’issue d’un conseil restreint de défense à l’Elysée.

    L’urgence, ce n’était pas quand les milices en question avaient torturé la population...

  • Les soldats français en Centrafrique seront 1600 dès ce samedi soir, a annoncé François Hollande, soit 400 de plus que les effectifs prévus. La mission, étendue au désarmement, durera "autant que nécessaire".

  • Les enjeux de cette nouvelle opération militaire française, baptisée Sangaris, semblent multiples.Bien que classé parmi les pays les plus pauvres de la planète, en raison de son instabilité, la Centre-Afrique dispose de riches ressources en bois, or, diamants et uranium. Les nouvelles forces armées centrafricaines qui ne sont en réalité qu’un ramassis de milices incontrôlées n’obéissant qu’à des seigneurs de la guerre locaux, mettent le pays sous leur coupe réglée. Sous couvert d’intervention humanitaire et de sécurisation d‘une région, que la France a pourtant sacrément contribué à perturber depuis 2011, notamment en Libye et en Côte-d’Ivoire, Paris cherche surtout à s’assurer du contrôle des ressources. Quitte pour cela à conforter un pouvoir minoritaire et illégitime, en désarmant des milices chrétiennes qui chercheraient à se venger sur des populations musulmanes, notamment d’origine Peules, des multiples exactions, violences et pillages à répétition dont elles sont victimes. Rien de mieux en tout cas pour attiser un conflit ethnico-confessionnel que de croire qu’un gouvernement d’obédience musulmane puisse diriger un pays comportant 80 % de chrétiens. À ce stade, ce n’est plus de l’incompétence mais une réelle politique de tension permanente et les masques tombent enfin, malgré les grandes déclarations de principe prononcées lors du sommet sur la sécurité et la coopération qui se tient actuellement .

    Paris semble avoir lâché l’Afrique. Ou en tout cas s’être mis en retrait au profit du bloc atlantiste, États-Unis en tête, qui entendent diriger les opérations et superviser progressivement l’ancien pré-carré français. La Françafrique semble avoir cédé le pas à l’Américafrique comme le déclare Patrick Mbemko, auteur de plusieurs ouvrages de géopolitique.

    Le projet est dorénavant connu : remodeler le monde en fonction de la nouvelle guerre économique mondiale qui a débuté, et dont l’Afrique sera l’un des champs de bataille, au propre comme au figuré. Aucun pays ne pourra rester neutre et les chefs d’état africains n’ont guère le choix. Soit ils alignent leurs pays sur les visées atlantistes et ils se maintiennent au pouvoir. Soit ils passent outre et ils se retrouvent dans le camp des parias, mis à l’index des nations « éclairées » et s’exposant à des rébellions qui trouveront toujours, miraculeusement, les fonds nécessaires pour armer et entretenir une troupe de plusieurs milliers d’hommes, capables de mettre en échec les armées nationales.

    Le but est clair : verrouiller au plus vite le continent africain face à l’avancée commerciale des pays émergents comme la Chine, la Russie ou le Brésil. Pour cela il faut s’approprier rapidement les terres agricoles, les ressources énergétiques ou l’exploitation des richesses minérales. Mais il faut aussi contrôler les corridors d’évacuation comme la « route transversale » qui traverse l’Afrique D’est en Ouest, de l’Océan indien au Pacifique et passe… par la république centrafricaine. Étrangement aucun expert médiatique français n’aborde ces questions. On se contente seulement d’appuyer la version officielle d’une urgence humanitaire. Certains allant même jusqu’à dénier toute légitimité à la moindre réserve ou critique prononcée. Le syndrome rwandais oblige, la culpabilisation artificielle de la France joue parfaitement son rôle de censure psychologique et politique.

    Toutes ces guerres humanitaires dissimulent en réalité des opérations néo-coloniales qui n’en portent pas le nom. « L’intervention française sera rapide, elle n’a pas vocation à durer et je suis sûr de son succès », c’est la dernière déclaration d’Hollande-le-va-t-en guerre. Souhaitons-le en tout cas. Car comme personne ne semble se bousculer pour financer cette opération, ni l’ONU, ni l’Union Européenne, ni les sociétés privées qui pourtant tirent d’énormes bénéfices de leur situation sur place, il faut souhaiter effectivement que cette probable victoire tactique, ne se transforme en une défaite stratégique, faute de financements. À moins que comme, certains le supputent, Paris ne consente à supporter toute la charge financière.

  • Le Parlement français a autorisé mardi la prolongation de l’opération militaire Sangaris au Centrafrique. Au Sénat, le vote a été acquis par 328 voix pour, seuls trois sénateurs s’étant prononcés contre et 15 se sont abstenus. Les députés se sont prononcés par 428 voix pour, 14 contre et 21 abstention, à l’issue d’un débat parfois tendu, réclamant un passage de relais accéléré à une force de maintien de la paix des Nations unies.

  • L’armée française est une nouvelle fois impliquée dans une affaire d’abus sexuels en Centrafrique, après un premier scandale en avril dans ce pays et un autre en juillet au Burkina Faso, qui ternissent son image malgré sa volonté affichée de punir sévèrement les coupables.

    L’affaire, révélée jeudi par le Haut Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, porte sur "des allégations d’abus sexuel d’une jeune fille" par un soldat de la force française Sangaris.

    "La jeune fille, probablement en fin d’adolescence au moment des faits allégués, a donné naissance à un enfant en avril", précisent les services du Haut commissaire dans un communiqué diffusé à Genève.

    Les faits se seraient produits il y a environ un an et le personnel des Nations Unies en République centrafricaine (RCA) en a été informé le 30 août.

  • 3 manifestants civils désarmés ont été tués par des Casques bleus qui ont ouvert le feu pour disperser un rassemblement, affirme une source hospitalière. L’ONU dément bien sûr...

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