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Nazisme et grand capital

samedi 8 février 2014, par Robert Paris

Hitler a été financé par la grande bourgeoisie pour monter son parti, recruter ses bandes fascistes et gagner des élections. Fritz Thyssen, Carl Friedrich von Siemens, Hjalmar Von Schacht, Albert Voegler, Adolph Kirdorf, Alfred Hugenberg et Kurt von Schroeder sont les soutiens les plus connus d’Hitler au sein de la grande bourgeoisie mais ils sont loin d’être les seuls...

Hitler et Göring avec Ernst Hanfstaengl qui finance le parti national-socialiste

La bourgeoisie allemande a soutenu Hitler

Hitler et le banquier Schacht

Hitler et Thyssen (à sa droite)

Hitler et Krupp

Hitler et le patron d’IG Farben

Hiltler et Bush (grand-père du dernier président Bush)

Hitler et Ford (qui reçoit d’Hitler la grande croix de l’Aigle allemand)

Avant Hitler dans "Mein Kampf", Ford dénonçait l’"internationale juive" dans un livre diffusé mondialement

Hitler et Louis Renault

Hitler et Ferdinand Porsche

Hitler a été nommé à la tête du gouvernement (chancelier) par le chef de l’Etat bourgeois, Hindenburg, élu de manière tout à fait constitutionnelle (avec les voix social-démocrates)

Hitler et le haut Etat-Major de l’armée de l’Etat bourgeois

Ce n’est pas une réunion de nazis mais celle des chefs d’Etat de toutes les puissances européennes qui viennent de cautionner les opérations impérialistes d’Hitler en Europe en signant la "paix de Munich" soi-disant pour éviter la guerre...

Les grands capitalistes du monde, en particulier des USA, sont nombreux à soutenir Hitler...

Hitler soutenu par Ford et General Motors

Toute la sympathie de la royauté britannique

Le Royal British Legion vient soutenir Hitler

Le 12 novembre 1933, Hitler est invité
à donner une conférence dans une usine
de Siemens. Le patron de l’entreprise,
Carl Friedrich von Siemens, compte parmi les
principaux soutiens au régime nazi.

Les chefs religieux, y compris la papauté, ont soutenu Hitler...

Quelques dates

En 1923, le patron sidérurgiste Stinnes disait à l’ambassadeur américain : « Il faut trouver un dictateur qui aurait le pouvoir de faire tout ce qui est nécessaire. Un tel homme doit parler la langue du peuple et être lui-même un civil ; nous avons un tel homme. »

1927 Rompant avec les prétentions "socialistes" des nazis, Feder, auteur du programme du parti nazi rend hommage à Krupp, Thyssen, etc., "grands créateurs de l’industrie allemande" et il modifie le programme du parti en conséquence.

27 octobre 1931. Le directeur de la firme Siemens, Carl Friedrich von Siemens, prononce un discours devant des membres importants de la finance américaine pour dissiper les craintes que suscite une éventuelle montée au gouvernement des nazis. Il insiste surtout sur la volonté des nazis d’éradiquer le socialisme en Allemagne. Il déclare : "L’objectif principal du NSDAP est la lutte contre le socialisme et son aboutissement logique, le communisme... C’est un rempart idéologique contre les tendances matérialistes".

26 janvier 1932. Fritz Thyssen, le magnat de la sidérurgie, organise une conférence d’Hitler devant plus de 100 grands patrons durant laquelle il assure que son mouvement voit dans la propriété privée le fondement de l’économie allemande et que son but principal est d’éradiquer le marxisme en Allemagne : "Je me charge de la politique, à vous l’économie" leur déclare-t-il.

19 novembre 1932. Des banquiers, de grands industriels et de grands propriétaires terriens demandent au président Hindenburg de nommer Hitler à la chancellerie.

4 janvier 1933. Rencontre entre le Premier ministre en exercice Franz von Papen et Hitler dans la villa du banquier von Schröder, qui a scellé les arrangements qui ont conduit au 30 janvier 1933.

20 février 1933. Hitler reçoit le gratin du grand capital allemand pour rassurer les patrons à propos de sa base, chauffée par des discours démagogiques contre le grand capital.

20 mars 1933. Création du premier camp de concentration destiné aux prisonniers politiques à Dachau.

15 mai 1934. Une loi est votée qui limite la liberté de changer d’employeur.

30 juin 1934. Nuit des longs couteaux. Hitler fait assassiner 1000 cadres de ses propres sections d’assaut, essentiellement de l’aile « anticapitaliste » qui avait cru à la démagogie de Hitler et pensait que les nazis prendraient aussi des mesures contre le grand capital.

Février 1935. Introduction du « livret de travail », qui impose une soumission totale des ouvriers à leur patron.

Fascisme et grand capital de Daniel Guérin

Fascisme et capitalisme

Qui manipule l’extrême droite fasciste ?

Qu’est-ce que le nazisme

Quand la bourgeoisie européenne était attirée par le fascisme

Qui a armé et financé Hitler

Le grand capital américain et le financement du nazisme

Les financiers de Hitler

Bibliographie du fascisme

Portfolio

Messages

  • S’il y a un milieu particulièrement indifférent aux violences antisémites et anti-syndicales, c’est bien le patronat et les milieux de droite de Grande-Bretagne et des USA. Le financement des SS et SA vient surtout de là. Le 23 novembre, après une année marquée par d’innombrables méfaits nazis, l’ambassadeur de Grande-Bretagne à Berlin invite Goering à un déjeuner auquel participent des personnalités américaines.

    A l’automne 1931, à un moment difficile pour le nazisme dix huit mois avant son accession au pouvoir, Alfred Rosenberg, ami personnel d’Hitler, est reçu par de nombreuses personnalités britanniques comme Lord Hailsham (secrétaire d’Etat à la guerre) et Lord Lloyd (qui professe des idées national-socialistes).

    "Les grands intérêts pétroliers ont eu d’étroits contacts avec le parti nazi en Allemagne" (J and S Poole, Who financed Hitler ?). En 1933, après l’accession au pouvoir d’Hitler, Rosenberg fait un voyage "privé" en Angleterre ; il se rend directement d’Allemagne dans la demeure du "magnat de la politique pétrolière européenne", Sir Henry Deterding.

    L’attitude favorable aux nazis de la Banque d’Angleterre pose encore plus de questions. En 1931, Rosenberg est reçu longuement par Montague Norman, gouverneur de celle-ci. "Il fit tout pour aider les nazis à s’emparer du pouvoir et à le conserver, en opérant sur le plan financier depuis Threadneedle Street" (Martin Allen).

  • Il suffit de voir la composition du Haut Comité économique du gouvernement nazi. On y retrouve Krupp von Bohlen, roi de l’industrie d’armement, Fritz Thyssen, baron de l’acier, Carl Friedrich von Siemens, roi de l’électricité, et Karl Bosch, de l’industrie des colorants.

  • « Hitler a comblé les attentes qu’industriels et banquiers avaient placées en lui. En effet, il réalisa tous les points importants de leur « programme » plus diligemment, plus complètement et plus impitoyablement qu’ils n’auraient pu ou osé le faire eux-mêmes. En outre, à l’issue de douze années d’une dictature nazie dont ils avaient pourtant été les parrains, banquiers et industriels rejetteraient tous les crimes sur le dos d’Hitler et plaideraient pieusement « non coupables ».

    Jacques Pauwels

  • La raison première de ce soutien du grand capital à Hitler est simple : la peur du communisme au lendemain de la révolution d’Octobre. Hitler promettait de vaincre le marxisme et de briser les reins des organisations politiques et syndicales de gauche. On comprend qu’un tel programme ait pu séduire de larges pans du grand patronat en Allemagne et en Amérique. L’argent coula donc à flot pour aider celui qui éloignerait le spectre soviétique des entreprises allemandes et des filiales des groupes américains en Allemagne.

    La seconde raison est d’ordre économique. Le régime nazi allait faire grimper les profits du big business de façon vertigineuse. Comment ? D’abord par l’augmentation des commandes de l’État en vue de préparer la guerre. Ensuite, en diminuant les salaires, en allongeant la durée de la journée de travail et en recourant au travail gratuit des déportés de camp de concentration.

  • Un patron joue un rôle décisif mais, curieusement, personne ne le cite en tant que tel : Joachim von Ribbentrop. Il accueille dans sa villa les deux dernières réunions, l’une entre Hitler et Papen, l’autre entre les mêmes et Oskar von Hindenburg, fils et conseiller du président. Or ce n’est pas un « représentant en champagne », c’est-à-dire un simple salarié, mais le gendre et l’associé d’un grand négociant en vins. Il vient d’adhérer au parti nazi. Le banquier Schröder, qui a accueilli la rencontre du 5 janvier, n’est même pas encore membre du parti, à l’inverse du fabriquant de gélatine Wilhelm Keppler, animateur depuis l’automne d’un « cercle » portant son nom, destiné à faire signer des pétitions réclamant la chancellerie pour Hitler, avec un succès restreint. Thyssen est un patron de grande envergure qui s’affiche avec les nazis, son compère Kirdorf étant alors très âgé, et retiré de toute fonction dirigeante depuis 1925.

  • A un moment donné, les magnats capitalistes ne se servent plus seulement des « chemises noires » ou des « chemises brunes » comme des milices antiouvrières ; ils lancent le fascisme à la tête de l’Etat. (…) Le fascisme, à partir du moment où il se lance à la conquête du pouvoir, a déjà l’assentiment de la fraction la plus puissante de la bourgeoisie capitaliste. Il est assuré, en outre, de la complicité des chefs de l’armée et de la police, dont les liens avec ses bailleurs de fonds sont étroits. (…) Le fascisme sait donc qu’en réalité la conquête du pouvoir n’est pas pour lui une question de force. (…) Il lui faut s’armer de patience (…) donner l’impression qu’il est porté au pouvoir par un vaste mouvement populaire et non pas simplement parce que ses bailleurs de fonds, parce que les chefs de l’armée et de la police sont prêts à lui livrer l’Etat. (…) Mais, d’un autre côté, le fascisme doit donner l’illusion à ses troupes de choc, à ses miliciens, qu’il est un mouvement « révolutionnaire », que, tout comme le socialisme, il se lance à l’assaut de l’Etat ; que seuls la vaillance, l’esprit de sacrifice de ses « chemises noires » ou de ses « chemises brunes », lui assureront la victoire. (…) Mais le jour où sa tactique légaliste lui a permis de rassembler autour de lui les larges masses indispensables, où toutes les conditions psychologiques sont remplies, alors, sans coup férir, le plus légalement du monde, il s’installe dans l’Etat : le tour est joué. (…)

    Les socialistes et les communistes allemands se refusent à croire au triomphe du national-socialisme. Mieux : ils en annoncent périodiquement la déconfiture. Les socialistes poussent à tout propos des cris de triomphe : en août 1932, parce que le président Hindenburg a repoussé les exigences de Hitler ; au lendemain des élections du 6 novembre, parce que les suffrages remportés par les nazis marquent un recul ; à cette date, le Vorwärts écrit : « Voilà dix ans que nous avons prévu la faillite du national-socialisme ; noir sur blanc, nous l’avons écrit dans notre journal ! » Et, à la veille de l’accession de Hitler au pouvoir, un de ses leaders, Schiffrin, écrit : « Nous ne percevons plus que l’odeur de cadavre pourri : le fascisme est définitivement abattu ; il ne se relèvera plus. »

    Les communistes ne sont guère plus perspicaces. Au lendemain de l’élection du 14 septembre, le Rote Fahne écrit : « Le 14 septembre fut le point culminant du mouvement national-socialiste en Allemagne. Ce qui viendra après ne peut être qu’affaiblissement et déclin. » En 1932, Thälmann s’élève contre « une surestimation opportuniste du fascisme hitlérien » (…) Au lendemain des élections du 6 novembre, on lit dans le Rote Fahne : « Partout, il y a des S.A. qui désertent les rangs de l’hitlérisme et se mettent sous le drapeau communiste. » (…)

    Mais quelle tactique le prolétariat organisé pouvait-il opposer au fascisme en marche vers le pouvoir ? N’oublions pas que le fascisme conquiert le pouvoir légalement. Des milices ouvrières, indispensables pour battre les bandes fascistes lorsque celles-ci ne jouaient que le rôle de « milices antiouvrières » ne suffisent plus à empêcher le fascisme de gagner des sièges au Parlement, de conquérir l’opinion, de s’introduire dans l’Etat par voie légale. Une simple « grève générale de protestation », même déclenchée sur toute l’étendue du territoire, ne peut davantage barrer la route du pouvoir au fascisme – à moins qu’elle ne soit le point de départ d’une offensive révolutionnaire. (…) Alors, que pouvait le prolétariat organisé ? A partir du moment où le fascisme marche vers le pouvoir, le mouvement ouvrier ne dispose plus que d’une seule ressource : gagner le fascisme de vitesse, s’emparer avant lui du pouvoir. (…) Les partis prolétariens ne se montrent nullement révolutionnaires. (…) Quant à l’ADGB allemande (centrale syndicale), elle a empêché ses adhérents de combattre les décrets-lois de Brüning, sous le prétexte qu’en défendant leur pain quotidien ils mettraient en danger le gouvernement Brüning et que Brüning valait mieux que Hitler. Cette tactique du « moindre mal » a démoralisé profondément les travailleurs.

    Daniel Guérin

  • Soixante-quinze ans après la prise du pouvoir par le Parti national-socialiste en Allemagne, le phénomène du parti dirigé par Hitler et l’immense destruction perpétrée par son mouvement en l’espace d’un peu plus d’une décennie restent encore un mystère pour bien des commentateurs.

    Dans son édition spéciale (14 janvier 2008) marquant l’anniversaire de la prise de pouvoir nazie, le célèbre magazine allemand d’information Der Spiegel a titré son principal article « Le triomphe de la folie. »

    Dans la publication du 24 janvier du London Book Review, l’historien stalinien chevronné Eric Hobsbawm est allé dans le même sens : « Le fait est que personne, mais vraiment personne, n’a pris la vraie mesure du national-socialisme d’Hitler, mouvement unique jamais vu auparavant et dont les objectifs étaient rationnellement inimaginables… »

    Tooze résume la relation entre le grand patronat et les nazis dans son chapitre intitulé « Le régime et le patronat allemand. » Tooze écrit : « La réunion du 20 février (1933) et ses conséquences sont les exemples les plus connus de la volonté du grand patronat d’aider Hitler à mettre en place son régime dictatorial. La preuve ne peut être réfutée. Rien ne suggère que les grands patrons allemands aient été remplis d’une ferveur idéologique pour le national-socialisme, avant ou après le national-socialisme. Hitler ne demanda pas non plus à Krupp et Cie de signer un programme d’antisémitisme violent ou de guerre de conquête… Mais ce que Hitler et son gouvernement promirent effectivement, c’était de mettre fin à la démocratie parlementaire et de détruire la gauche allemande, et pour ces promesses la plupart des grands patrons étaient prêts à payer un acompte substantiel. »

    (ouvrage de l’historien britannique de l’Université de Cambridge, Adam Tooze, The Wages of Destruction - Le salaire de la destruction)

  • Daniel Guérin :

    A partir de 1930, la lutte se transporte dans la rue : les miliciens bruns provoquent et assassinent sur la voie publique leurs adversaires ouvriers. Il ne se passe pas de dimanche sans bagarre sanglante. Les forces répressives de l’Etat appuient et arment les bandes fascistes. A la fin de 1930, le général von Schleicher a une entrevue très amicale avec le capitaine Roehm, chef des S.A. : il se déclare tout à fait favorable aux sections d’assaut, à la seule condition qu’elles n’empiètent pas sur les attributions de la Reichswehr. L’Etat-Major autorise les jeunes miliciens à s’entraîner sur les terrains militaires, charge des instructeurs militaires de les instruire. (…)

    Comment le mouvement ouvrier se défend-il, au cours de cette première phase, contre les bandes fascistes ? Dans les débuts, la tactique audacieuse, militaire des « chemises brunes » le surprend et sa riposte est faible. Mais, très vite, il se serait adapté, spontanément, à la tactique de l’adversaire, si ses chefs – par crainte de l’action directe – ne s’étaient employés à freiner systématiquement sa volonté de lutte. Gardons-nous de répondre aux violences fascistes ! larmoient les chefs réformistes, nous dresserions l’ « opinion publique » contre nous. Evitons surtout de constituer des groupes de combat, des formations paramilitaires, car nous risquerions de nous aliéner les pouvoirs publics, ces pouvoirs publics auxquels nous faisons confiance pour dissoudre les formations paramilitaires du fascisme ! N’empruntons pas au fascisme ses propres armes, car sur ce terrain nous sommes battus d’avance !

    Cette tactique légaliste et défaitiste a pour résultat de démoraliser la classe ouvrière, en même temps qu’elle accroît chez l’adversaire l’audace, la confiance en soi, le sentiment de son invincibilité. Si, dès leurs premiers exploits, les bandes fascistes s’étaient heurtées à une résistance prolétarienne organisée, avaient subi de dures représailles, elles y auraient regardé à deux fois avant d’entreprendre des « expéditions punitives » ou des descentes dans les meetings prolétariens. Elles auraient moins facilement recruté. Et, par contre, les succès remportés par le prolétariat dans la lutte antifasciste lui auraient rendu ce dynamisme qui, précisément, lui a manqué. (…)

    Hitler avouera, rétrospectivement : « Un seul danger pouvait briser notre développement : si l’adversaire en avait compris le principe et si, dès le premier jour, avec la plus extrême brutalité, il avait brisé le noyau de notre nouveau mouvement. » (discours au congrès de Nuremberg, le 3 septembre 1933) et Goebbels : « Si l’adversaire avait su combien nous étions faibles, il nous aurait probablement réduits en bouillie. (…) Il aurait écrasé dans le sang les premiers débuts de notre travail. » (dans « Combat pour Berlin »)

    Mais le national-socialisme n’a pas été écrasé dans l’œuf. Il est devenu une force. Et pour résister à cette force, les socialistes allemands ne conçoivent qu’une seule tactique : faire confiance à l’Etat bourgeois, demander aide et protection à l’Etat bourgeois. Leur leitmotiv est : Etat, interviens !

  • lorsque durant le procès de Nuremberg l’ex-président de la Reichsbank et le ministre de l’économie Hjalmar Schacht a proposé, par un juste retour de choses, de mettre sur le bancs des accusés ceux qui ont nourri le 3e Reich ayant mentionné des compagnies américaines General Motors et Ford, ainsi que le gérant de la Banque d’Angleterre Montagu Norman en personne. Les américains se sont empressés conclure avec lui un accord en lui promettant la liberté contre son silence. Ainsi le Tribunal International militaire a entièrement acquitté Schacht malgré les contestations des juristes soviétiques.

    Le secret de l’aide anglo-saxonne à Hitler, au tout début de sa carrière, a été emporté par deux hommes, le financier suisse Wilhelm Gustloff (ce n’est pas un hasard si le führer a donné son nom, à titre posthume, au plus grand navire de croisière d’Allemagne) et le trésorier de la NSDAP Franz Schwarz. Hjalmar Schacht appelait Gustloff, qui a été tué en 1936 à Davos, en Suisse par un étudiant malingre, « médiateur permanent » entre les corporations anglaises et américaines d’une part, et les nazis d’autre part (d’après certaines données, Gustloff a fait l’intermédiaire de 1925 à 1929). Pour ce qui est du SS-Obergruppenführer Schwartz il mourut d’une mort non moins étrange que Gustloff : le 2 décembre 1947, il devait être libéré du camp de filtration de Ratisbonne, mais le général n’a pas pu sortir. Après le petit déjeuner, il se sentit mal, et mourut une heure et demie plus tard, à la suite de « problèmes d’estomac », comme on l’a noté dans les conclusions de l’expertise médicale. En avril 1945, Schwarz avait brûlé dans la « maison marron » (l’état-major de la NSDAP à Munich) tous les documents bancaires qui auraient pu compromettre les représentants des pays vainqueurs, et pour cette raison, comptait naïvement sur de l’indulgence.

    C’est de la direction de la compagnie Shell qu’Hitler reçut sa première valise de billets.
    Mais en dépit du fait que deux témoins des plus importants se sont tus pour toujours, certains historiens ont réussi à obtenir des preuves du soutien financier anglo-saxon à Hitler et à ses sbires. En particulier, l’Italien Guido Giacomo Preparata, qui s’est consacré à l’étude des liens des nazis avec les cercles d’affaire de Londres et de Washington, pendant près de deux décennies, désigna par leurs noms ceux qui avaient amené les « bruns » au pouvoir : « Qui a financé les nazis dès le début ? D’après une légende ridicule, qui s’est obstinément imposée dans la société, les nazis se finançaient eux-mêmes, en collectant de l’argent à leurs meetings politiques ». Et plus loin, Preparata prouve de façon convaincante : la majeure partie des moyens financiers du parti nazi était d’origine étrangère. Les clans financiers d’outre-Atlantique des Morgan et des Rockefeller promurent à Wall Street des actions de IG Farbenindustrie et de toute une série d’usines chimiques allemandes, à travers le banque Chase National (plus tard la création de Krupp passa sous le contrôle de la Standard Oil de Rockefeller), et à travers la banque Dillon et Reid – Vereinigte Stahlwerke Alfred Thiessen. « En 1933, quand il fut compréhensible avec une incontestable clarté que la compagnie AEG avait financé Hitler, écrit Preparata, 30% des actions appartenaient à son partenaire américains, General Electric. De sorte, suppose l’historien, que « pendant 15 ans, de 1919 à 1933, l’élite anglo-saxonne s’est activement mêlée de la politique allemande, avec l’intention de créer un mouvement obscurantiste qui puisse être utilisé comme pion dans la grande intrigue géopolitique… Ce ne sont pas l’Angleterre et l’Amérique qui ont créé l’hitlérisme, mais ce sont bien elles qui ont créé les conditions dans lesquelles ce phénomène a pu apparaître.

    Et voici ce qu’écrivait un autre spécialiste des flux financiers qui affluaient vers Hitler, l’historien allemand Joachim Fest : « A l’automne 1923, Hitler se rendit à Zürich et en revint, comme on le dit, « avec un coffre bourré de francs suisses et de dollars en coupures ». C’est-à-dire qu’à la veille de la tentative du « putsch de la bière » quelqu’un a fourni au führer une somme importante en liquide ». Ce « quelqu’un », d’après certaines données, ne serait autre que sir Henry Deterding, directeur de la compagnie anglo-hollandaise Shell. Il financera Hitler aussi plus tard, par l’entremise de Wilhelm Gustloff. Fait intéressant, le tribunal de Munich qui a jugé l’affaire des putschistes, a pu seulement prouver que le parti nazi avait reçu 20 000 dollars des industriels de Nuremberg pour organiser l’émeute. Pourtant, les dépenses des partisans d’Hitler ont été estimées à au moins 20 fois plus ! En avril 1924, Hitler fut condamné à cinq ans de prison pour haute trahison, mais il est libéré déjà en décembre, acquiert la villa “Berghof” et lance le journal renouvelé “Völkischer Beobachter ». Avec quel fric, on se le demande ? « A partir de 1924, écrit Joachim Fest, les industriels et les financiers partisans d’Hitler (Thyssen, Vogler, Schroeder et Kirdorf) ont transmis secrètement des sommes significatives aux nazis. De plus, la direction des émeutiers et les fonctionnaires du parti reçurent des salaires en monnaie étrangère ». Il est remarquable que Vogler et Schroeder étaient plutôt des hommes d’affaire américains qu’allemands, ils amassaient leur capital essentiellement au-delà de l’océan. Parmi les sponsors d’Hitler, on trouve d’autres figures controversées, par exemple le chef de l’IG Farben Max Warburg – le frère du directeur de la Federal Reserve Bank de New York Paul Warburg. Ou Carl Bosch, chef de la division allemande de Ford Motor Company. Et comment les industriels allemands auraient-ils pu souhaiter l’arrivée d’Hitler au pouvoir ? En effet, les nationaux-socialistes ne souhaitaient pas moins que les bolcheviks limiter les industriels !
    Ce pour quoi Henry Ford a été récompensé par l’ordre suprême du III° Reich.

    Puisque on parle de Ford : en 1931, une journaliste du journal américain Detroit News, arrivant en Allemagne pour prendre une interview auprès d’Adolf Hitler, politicien d’avenir, aperçut avec surprise, au dessus de son bureau, la photo d’une personne qui lui était familière, Henri Ford. « Je le considère comme mon inspirateur », expliqua Hitler. Mais Ford n’était pas seulement l’inspirateur du nazi principal, c’était aussi son généreux mécène. Ford et Hitler s’étaient entendus sur la base de leur antisémitisme commun. Déjà dans les années 20, « papi Ford » avait imprimé et envoyé en Allemagne à ses frais un tirage d’un demi-million du « Protocole des Sages de Sion », et ensuite deux de ses livres, « le judaïsme mondial » et « l’Acticité des juifs en Amérique ».

  • En février 1933, Goering a invité une vingtaine de capitalistes industriels à une conférence. Krupp était présent, ainsi que d’autres poids lourds des milieux capitalistes tels que Schacht, Funk, Voegler et quatre directeurs d’IG Farben. Hitler avait besoin d’argent. Il s’est adressé à eux en personne. Il leur expliqua que l’industrie allemande devait retrouver sa position dominante, en Allemagne et en Europe. Il fallait pour cela un programme de réarmement massif et la destruction totale des syndicats ouvriers, du Parti Social-Démocrate et du Parti Communiste. Ce programme correspondait exactement aux intérêts des capitalistes.

    Les Krupp avaient combattu les syndicats pendant des décennies. Contraints de les reconnaître sous la République de Weimar, ils ont vu dans les méthodes hitlériennes une façon de les éliminer complètement, par la force. Dès lors, les nazis ont pu compter sur le soutien financier et politique, non seulement des Krupp, mais de pratiquement tous les représentants les plus puissants de la classe capitaliste allemande. En tant que président de la Fédération du patronat industriel, Krupp a décrété qu’aucune personne d’origine juive ne pouvait travailler pour ses membres. Pendant que les milices nazies massacraient les militants communistes, socialistes et syndicaux, et organisaient des rafles sanglantes et des persécutions contre les Juifs, Krupp a rédigé une lettre à Hitler pour lui dire que « l’évolution de la situation politique correspond à des aspirations qui sont miennes depuis longtemps. »

    A l’initiative de Krupp, le salut nazi a été rendu obligatoire dans toutes les usines allemandes. Au printemps 1934, Hitler l’a nommé « Führer Economique ». En acceptant ce poste, Krupp a déclaré que son but était « la mise en place d’une coordination entre l’Etat totalitaire et l’organisation industrielle ». Pour se faire une idée de ce qu’il entendait par « coordination », il suffit de noter l’installation d’unités de la Gestapo dans les locaux des usines Krupp, à Essen et ailleurs. L’arrestation, la torture et l’assassinat de travailleurs avaient lieu quotidiennement. Entre 1934 et 1939, 700 salariés de chez Krupp ont été envoyés dans les camps de concentration. Très peu en sont revenus. En 1945, après la défaite de l’Allemagne, des salles d’interrogatoire et des instruments de torture ont été découverts dans les sous-sols de l’usine d’Essen, dont une petite cage dans laquelle les victimes croupissaient, et ou on les arrosait régulièrement d’eau glacée ou brûlante.
    Avec le réarmement massif lancé par Hitler, les profits réalisés par le « super-nazi » Krupp montaient en flèche, grâce à d’importantes commandes de l’Etat. Entre 1933 et 1935, la masse des profits réalisés par l’entreprise a doublé. Ses achats de ferraille ont été multipliés par huit. L’entreprise fabriquait en masse des chars, des canons, des sous-marins et des navires de guerre. En 1935, Krupp employait 35 000 ouvriers. En 1938, ils étaient 112 000 – et 190 000 en 1939. Lors de l’annexion de l’Autriche, en 1938, Krupp a « acheté » l’aciérie géante de Berndorfer pour une bouchée de pain. En 1943, l’historien officiel de la famille Krupp décrivait cette opération comme « l’une des conséquences agréables de l’Anschluss ».

    Les frères Averell et Roland HARRIMAN (initiés en 1917 à Skull & Bones) contribuèrent fortement à financer, par l’UNION BANK, les nazis. De même, les filiales d’ ITT et de General Electric soutinrent directement les SS du Reich. James Martin, chef du service des affaires concernant la guerre économique au ministère de la Justice, fit des recherches sur l’organisation concernant l’industrie nazie et a rapporté les faits suivants dans "All Honorable Men" : "Le principal agent de liaison entre Hitler et les barons argentés de "Wall Street" fut HJALMAR HORACE GREELY SCHACHT, président de la banque du Reich, dont la famille était étroitement liée à l’élite des finances internationales. Schacht fut le cerveau du "plan Young" (plan de reconstruction par l’intermédiaire de l’agent Morgan Owen Young) et aussi de la "Banque pour le règlement international des comptes". Le plan conçu par Schacht fonctionna à la perfection et contribua à rendre explosifs les événements dans la république de Weimar. DR FRITZ THYSSEN, l’industriel allemand, expliqua qu’il ne s’était tourné vers le parti nazi que lorsqu’il dut constater que pour empêcher l’effondrement total de l’Allemagne, il fallait lutter contre le plan Young.

  • Durant le procès de Nuremberg l’ex-président de la Reichsbank et ministre de l’économie Hjalmar Schacht a proposé, par un juste retour des choses, de mettre sur le banc des accusés ceux qui ont nourri le 3e Reich, ayant mentionné des compagnies américaines General Motors et Ford, ainsi que le gérant de la Banque d’Angleterre Montagu Norman en personne. Les américains se sont empressés de conclure avec lui un accord en lui promettant la liberté contre son silence. Ainsi le Tribunal International militaire a entièrement acquitté Schacht malgré les contestations des juristes soviétiques.

    Le secret de l’aide anglo-saxonne à Hitler, au tout début de sa carrière, a été emporté par deux hommes, le financier suisse Wilhelm Gustloff (ce n’est pas un hasard si le führer a donné son nom, à titre posthume, au plus grand navire de croisière d’Allemagne) et le trésorier de la NSDAP Franz Schwarz. Hjalmar Schacht appelait Gustloff, qui a été tué en 1936 à Davos, en Suisse par un étudiant malingre, « médiateur permanent » entre les corporations anglaises et américaines d’une part, et les nazis d’autre part (d’après certaines données, Gustloff a fait l’intermédiaire de 1925 à 1929). Pour ce qui est du SS-Obergruppenführer Schwartz il mourut d’une mort non moins étrange que Gustloff : le 2 décembre 1947, il devait être libéré du camp de filtration de Ratisbonne, mais le général n’a pas pu sortir. Après le petit déjeuner, il se sentit mal, et mourut une heure et demie plus tard, à la suite de « problèmes d’estomac », comme on l’a noté dans les conclusions de l’expertise médicale. En avril 1945, Schwarz avait brûlé dans la « maison marron » (l’état-major de la NSDAP à Munich) tous les documents bancaires qui auraient pu compromettre les représentants des pays vainqueurs, et pour cette raison, comptait naïvement sur de l’indulgence.

    C’est de la direction de la compagnie Shell qu’Hitler reçut sa première valise de billets.

    Mais en dépit du fait que deux témoins des plus importants se sont tus pour toujours, certains historiens ont réussi à obtenir des preuves du soutien financier anglo-saxon à Hitler et à ses sbires. En particulier, l’Italien Guido Giacomo Preparata, qui s’est consacré à l’étude des liens des nazis avec les cercles d’affaire de Londres et de Washington, pendant près de deux décennies, désigna par leurs noms ceux qui avaient amené les « bruns » au pouvoir : « Qui a financé les nazis dès le début ? D’après une légende ridicule, qui s’est obstinément imposée dans la société, les nazis se finançaient eux-mêmes, en collectant de l’argent à leurs meetings politiques ». Et plus loin, Preparata prouve de façon convaincante : la majeure partie des moyens financiers du parti nazi était d’origine étrangère. Les clans financiers d’outre-Atlantique des Morgan et des Rockefeller promurent à Wall Street des actions de IG Farbenindustrie et de toute une série d’usines chimiques allemandes, à travers la banque Chase National (plus tard la création de Krupp passa sous le contrôle de la Standard Oil de Rockefeller), et à travers la banque Dillon et Reid – Vereinigte Stahlwerke Alfred Thiessen. « En 1933, quand il fut compréhensible avec une incontestable clarté que la compagnie AEG avait financé Hitler, écrit Preparata, 30% des actions appartenaient à son partenaire américain, General Electric. De sorte, suppose l’historien, que « pendant 15 ans, de 1919 à 1933, l’élite anglo-saxonne s’est activement mêlée de la politique allemande, avec l’intention de créer un mouvement obscurantiste qui puisse être utilisé comme pion dans la grande intrigue géopolitique… Ce ne sont pas l’Angleterre et l’Amérique qui ont créé l’hitlérisme, mais ce sont bien elles qui ont créé les conditions dans lesquelles ce phénomène a pu apparaître.

    Et voici ce qu’écrivait un autre spécialiste des flux financiers qui affluaient vers Hitler, l’historien allemand Joachim Fest : « A l’automne 1923, Hitler se rendit à Zürich et en revint, comme on le dit, « avec un coffre bourré de francs suisses et de dollars en coupures ». C’est-à-dire qu’à la veille de la tentative du « putsch de la bière » quelqu’un a fourni au führer une somme importante en liquide ». Ce « quelqu’un », d’après certaines données, ne serait autre que sir Henry Deterding, directeur de la compagnie anglo-hollandaise Shell. Il financera Hitler aussi plus tard, par l’entremise de Wilhelm Gustloff. Fait intéressant, le tribunal de Munich qui a jugé l’affaire des putschistes, a pu seulement prouver que le parti nazi avait reçu 20 000 dollars des industriels de Nuremberg pour organiser l’émeute. Pourtant, les dépenses des partisans d’Hitler ont été estimées à au moins 20 fois plus ! En avril 1924, Hitler fut condamné à cinq ans de prison pour haute trahison, mais il est libéré déjà en décembre, acquiert la villa “Berghof” et lance le journal renouvelé “Völkischer Beobachter ». Avec quel fric, on se le demande ? « A partir de 1924, écrit Joachim Fest, les industriels et les financiers partisans d’Hitler (Thyssen, Vogler, Schroeder et Kirdorf) ont transmis secrètement des sommes significatives aux nazis. De plus, la direction des émeutiers et les fonctionnaires du parti reçurent des salaires en monnaie étrangère ». Il est remarquable que Vogler et Schroeder étaient des hommes d’affaires américains plutôt qu’allemands, ils amassaient leur capital essentiellement au-delà de l’océan. Parmi les sponsors d’Hitler, on trouve d’autres figures controversées, par exemple le chef de l’IG Farben Max Warburg – le frère du directeur de la Federal Reserve Bank de New York Paul Warburg. Ou Carl Bosch, chef de la division allemande de Ford Motor Company. Et comment les industriels allemands auraient-ils pu souhaiter l’arrivée d’Hitler au pouvoir ? En effet, les nationaux-socialistes ne souhaitaient pas moins que les bolcheviks limiter les industriels !

    Ce pour quoi Henry Ford a été récompensé par l’ordre suprême du III° Reich

    Puisque on parle de Ford : en 1931, une journaliste du journal américain Detroit News, arrivant en Allemagne pour prendre une interview auprès d’Adolf Hitler, politicien d’avenir, aperçut avec surprise, au dessus de son bureau, la photo d’une personne qui lui était familière, Henri Ford. « Je le considère comme mon inspirateur », expliqua Hitler. Mais Ford n’était pas seulement l’inspirateur du nazi principal, c’était aussi son généreux mécène. Ford et Hitler s’étaient entendus sur la base de leur antisémitisme commun. Déjà dans les années 20, « papi Ford » avait imprimé et envoyé en Allemagne à ses frais un tirage d’un demi-million du « Protocole des Sages de Sion », et ensuite deux de ses livres, « le Judaïsme mondial » et « l’Activité des Juifs en Amérique ».

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