Et n’oublions que celui-ci n’est rien d’autre qu’un nul qui prétend singer le métier d’intermittent du spectacle du clown-menteur !
dimanche 22 juin 2014, par
Les intermittents en grève sont accusés de tous les maux de la terre : jusqu’auboutisme, radicalisme exagéré, casse des festivals et des petits métiers liés à ces spectacles, nuisances pour le tourisme et l’image du pays, etc. Bonne occasion de s’apercevoir que le travail des intermittents est aussi indispensable ! Bonne occasion de constater combien les patrons ont peur de la grève de ces salariés pourtant très précaires ce qui démontre que les précaires peuvent très bien se faire craindre et respecter ! A remarquer qu’à part les responsables des festivals et spectacles, l’essentiel des personnels en fixe su spectacle est solidaire des intermittents.
Mais il convient de répondre à l’avalanche d’attaque des média et hommes politiques à commencer par la gauche gouvernementale et ses magouilles pour faire croire qu’elle recule quand elle ne recule nullement…
Oui, les intermittents ont parfaitement raison de ne pas se laisser faire, de laisser détruire leur profession que la plupart devraient quitter si on laissait l’attaque sans riposte, sous le prétexte que le MEDEF obtient une fois de plus le soutien du syndicat CFDT à la botte des patrons et du gouvernement (deux leaders CFDT appartiennent au gouvernement !).
Oui, les intermittents ont parfaitement raison de ne pas renoncer à peser sur les festivals afin de faire reculer patrons, gouvernement et syndicats aux bottes ! Ce n’est pas aux intermittents de payer les trous des caisses d’allocations chômage qui sont d’abord pleines de trous du fait des licenciements causés par les patrons !
Oui, les intermittents ont raison de ne se sentir nullement tenus par des accords et des signatures réalisés entre le MEDEF et un syndicat qui a toujours été aux bottes des patrons, qui signe tout ce que veulent les patrons, casse des droits des salariés par exemple, casse du droit du travail, casse des droits des chômeurs, etc…
Oui, les intermittents ont parfaitement raison de mener leur lutte de manière offensive, en l’étendant sans cesse à tout le territoire, à tous les spectacles, à de nouvelles scènes, à de nouveaux festivals, en intervenant de toutes les manières possibles au sein des autres mobilisations sociales et des grèves ouvrières comme celle des cheminots, des hospitaliers, des postiers, des crèches, des usines menacées de fermeture, etc, etc…
Oui, les intermittents ont raison d’utiliser à fond la crainte du patronat et du gouvernement que les grèves s’unissent en un vaste mouvement de riposte de la classe ouvrière. Ils ont parfaitement raison, étant des salariés précaires du privé, de se sentir liés aux grèves du secteur public, en particulier.
Oui, les intermittent ont raison de ne pas accepter d’être sacrifiés sur l’autel de l’austérité pour les milieux populaires (pas pour les patrons !) qui est la religion des patrons et du gouvernement, austérité qui mène déjà à de larges sacrifices sur les aides à la culture et rend déjà plus difficile d’obtenir le minimum de cachets pour être reconnu « intermittent » et toucher ainsi les compléments de salaire des allocations chômage.
Oui, les intermittents ont raison de refuser d’être traités en assistés. C’est dans le fonctionnement même de leur profession que réside leur précarité et, si on veut que leurs activités se maintiennent, il n’y a pas d’autre moyen que de leur donner ainsi les moyens de vivre. Sinon, cela nécessiterait de doubler au moins les rémunérations pour ces activités, ce que les patrons des spectacles refuseraient certainement ! Ou alors c’est la majorité des intermittents qui devraient jeter l’éponge, dégradant d’autant la vie des artistes et professions du spectacle et la qualité et la quantité des spectacles eux-mêmes de façon très grave…
Oui, les intermittents ont raison de démontrer qu’ils sont indispensables au secteur du spectacle et qu’ils ne sont pas prêts à être sacrifiés pour permettre aux patrons de payer moins de cotisations à l’assurance chômage, eux qui paient déjà moins d’impôts et de taxes du fait de multiples cadeaux du gouvernement et des caisse sociales.
Oui, l’attaque contre les intermittents fait partie de toutes les attaques antisociales, contre la sécu, contre les retraites, contre le code du travail, etc, etc, attaques menées conjointement par le patronat et le gouvernement de gauche.
Oui, les intermittents ont parfaitement raison de ne faire aucune confiance dans les « propositions » de Valls, dans sa commission, dans ses « solutions » qui n’en sont pas et qui ne font qu’entériner l’ « accord MEDEF-CFDT » !
Oui, les allocations chômage ne sont pas un « plus » pour les intermittents, ne sont pas un cadeau ni un privilège, mais un complément de salaire indispensable pour vivre et même pour survivre ! C’est un élément indispensable de leur revenu.
Oui, les intermittents ont raison d’affirmer qu’ils sont des travailleurs à part entière et pas des assistés ; ils ne sont aidés ni par les patrons, ni par les caisses, ni par l’Etat ! Ils cotisent doublement à ces caisses qui eur versent juste de quoi tenir le coup !
Oui, les intermittents ont raison de ne pas compter sur les négociations mais sur la lutte ! Et c’est bien ce que craignent patronat et gouvernement : que leur méthode fasse tâche d’huile !
Oui, les intermittents n’ont pas à craindre l’accusation de prendre en otage les festivals, les vacanciers, les touristes, l’économie locale ou nationale, la culture, etc… ce sont les patrons qui, pour payer moins de cotisations et augmenter ainsi leurs profits, sont en train de prendre en otage tout le monde avec l’aide marquée du gouvernement Valls-Hollande.
Oui, ce conflit ne provient nullement d’une surenchère du syndicat CGT du spectacle car les intermittents se coordonnent eux-mêmes et l’exemple des cheminots a bien montré qu’on accuse à tort la CGT de pousser à la lutte : elle ne fait que suivre la montée des conflits et revient bien trop vite aux fameuses négociations. Comme tous les syndicats, la CGT accepte trop souvent de négocier quand il n’y a rien à négocier ! Il est donc nécessaire, dans tous les secteurs d’activité de la classe ouvrière que les travailleurs se dotent de coordinations et de comités de grève pour garder aux-mêmes la direction de leurs mouvements !