jeudi 23 mars 2017, par
Kourou (et notamment le centre d’Arianespace) est bloqué par les manifestants
En France, la révolte des anciens esclaves coloniaux et des populations de ces territoires d’outremer ne suscite pas ou peu d’information et encore moins de commentaire. Pourtant c’est chaud et très chaud !!!
Les jeunes de Guyane en ont marre qu’on les promène de discussion en promesse, qu’on les condamne à la misère et au chômage, qu’on ne fasse que les réprimer… Ils se sont organisés en association des 500 Frères, en collectif des Toukans, et entendent ne plus être dédaignés et trompés !!!
Et leur mouvement est lié à un vaste mouvement social tous azimuts des travailleurs et milieux populaires de Guyane.
Le collectif des Toukans et les grévistes d’EDF se sont retrouvés à Kourou, hier, pour bloquer le rond-point du CSG. Leurs revendications ne sont pas les mêmes mais ils font front commun.
Ils ne s’étaient pas donné rendez-vous. Pas même concertés. Ils se sont pourtant retrouvés hier à l’aube au rond-point du Centre spatial guyanais, à Kourou, avec un même objectif : empêcher les véhicules d’accéder au site.
Pour le collectif des Toukans comme pour les grévistes d’EDF Guyane, cet endroit est hautement stratégique. « Le Centre spatial fait partie du conseil d’administration du CMCK (centre médico-chirurgical de Kourou). Or, le Cnes a vendu l’hôpital à la Croix-Rouge à l’euro symbolique avec les conséquences que l’on connaît (lire en page 3) » , souligne José Mariéma, le porte- parole du collectif.
Des mesures concrètes très loin des préoccupations des Toukans, engagés dans deux batailles d’importance : l’avenir du centre médico-chirurgical de Kourou et les problèmes d’insécurité dans la ville. « On veut d’une part que le CMCK devienne un établissement public de santé, indique José Mariéma. Et d’autre part, que l’État prenne ses responsabilités pour assurer la sécurité à Kourou. Ici, les gens ont peur, ils n’osent plus sortir. Les vols sont répétitifs dans les commerces. On dit stop à tout ça. Et on réclame un commissariat de police. » Si les revendications sont propres à chacun, la détermination est la même chez tous les manifestants. « On ira jusqu’au bout, on ne bougera pas d’ici tant qu’on n’aura pas obtenu satisfaction » , assènent en choeur les deux porte-paroles. Hier soir, les Toukans ont campé sur place. Ils esperaient être rejoints par les Iguanes de l’Ouest et les 500 Frères. Mais ces derniers étaient réunis avec la population à Cayenne.
Agents d’EDF, sous-traitants de la base spatiale, transporteurs, agriculteurs, chauffeurs de bus de l’Agglo, agents de la Caf et employés du centre médico-chirurgical. De toutes parts, les conflits sociaux se multiplient. Avec deux satisfactions pour la population. D’abord, comme annoncé par l’UTG (lire notre précédente édition), l’électricité n’a pas été coupée. Ensuite, les stations-service fonctionnent, contrairement à ce qu’annoncent les réseaux sociaux.
Manifestation des transporteurs, des agriculteurs... d’autres mouvements sociaux avaient lieu simultanément hier. Les préavis de grève, eux, continuent de tomber.
L’Union guyanaise des transports routiers (UGTR) a bloqué l’entrée du Grand Port maritime hier. Elle dénonce l’arrivée sur le port de trois camions toupies destinés à travailler sur le chantier d’Ariane-6. Selon Dominique Mangal, président de l’UGTR, un deal avait été conclu avec le centre spatial au moment de l’octroi du marché à Eiffage, le groupe européen de la construction et de la concession. « Le fait d’avoir octroyé la seconde phase du chantier d’Ariane-6 à Eiffage, nous les transporteurs locaux, ça nous a mis au chômage, explique-t-il. On a accepté la concurrence mais on a demandé au CSG de ne pas faire venir de camion qui ont la même capacité que les nôtres. » Aujourd’hui, cet accord ne serait pas respecté. Le mouvement initié par l’UGTR n’a pas de lien avec la grève des salariés d’Endel.
Des agriculteurs étaient réunis, hier, devant l’Agence de service et de paiement, route de Baduel. Ils ont exprimé leurs revendications dont le paiement immédiat de l’ensemble des mesures du programme de développement rural de Guyane (PDRG), la suppression du besoin de l’assurance maladie des exploitants agricoles pour l’obtention de la dotation jeune agriculteur, le rétablissement de la cession de créance, et le versement des aides en retard... Les agriculteurs ont rencontré le préfet Martin Jaeger. N’ayant pas été satisfaits par cet échange, ils entendent durcir le mouvement aujourd’hui.
Aujourd’hui, le syndicat UTG de la Caisse d’allocations familiales (Caf) dépose un cahier de revendications. Il compte douze points « concernant des problématiques de la Caf, plus les problématiques guyanaises défendues par les socioprofessionnels » , détaille Xavier Louise-Rose, responsable UTG Caf. Ce cahier de revendications est accompagné d’un préavis de grève pour lundi.
Mais la révolte sociale est tous azimuts : dénonciation des violences, dénonciation de la surexploitation, dénonciation de l’exploitation de la forêt, dénonciation de la situation des anciens esclaves coloniaux, dénonciation des méthodes policières, dénonciation des autorités méprisantes comme au temps des colonies...
Il y a une réponse du gouvernement Hollande-Cazeneuve et c’est... LA REPRESSION !!!! Même les élus qui s’imaginaient pouvoir discuter avec les forces de répression se sont faites gazer !!!
La Guyane se caractérise par une forte croissance démographique qui conduira à l’horizon 2030 à un doublement de la population des personnes âgées de moins de 20 ans. Plus de la moitié de la population en âge de travailler n’a aucun diplôme. C’est pourquoi la population jeune est en révolte et commence à s’organiser…
Les autorités ne font rien contre les profiteurs, que ce soit la pollution au mercure causée par les orpailleurs, les destructions de forêts et les prix de la main d’œuvre, que ce soit la vague de suicides des amérindiens et on en passe des crimes coloniaux actuels de la France, couverts par le gouvernement de gauche Hollande-Cazeneuve succédant à Hollande-Valls…