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En marche… arrière toute, le programme de la contre-révolution des classes possédantes

mardi 20 juin 2017, par Robert Paris

Edito

En marche… arrière toute, le programme de la contre-révolution des classes possédantes

Molière, décrivant les médecins de son temps, semble décrire les médecins politique d’aujourd’hui : pour sauver les emplois, il faudrait détruire les contrats de travail, pour sauver les retraites, il faudrait détruire les retraités, pour sauver l’économie, il faudrait faciliter les licenciements, y compris abusifs, pour sauver le monde de la violence guerrière, il faudrait la développer partout, pour sauver le monde du terrorisme, il faudrait développer le contre-terrorisme, pour sauver le monde de la révolution sociale, il faudrait développer la contre-révolution politique et sociale…

Molière disait en effet : « il faut crever l’œil gauche car il nuit à l’œil droit et couper le bras gauche car il prend tout le sang du bras droit » !!! On croit entendre Macron, Trump, May, Erdogan et Poutine ainsi que tous les autres chefs d’Etat, qu’ils soient japonais, indien, chinois, brésilien ou autres, de la bourgeoisie mondiale !!!

Madame May, chef d’Etat anglais, a déclaré que face au terrorisme, il fallait remettre en question les lois sur les libertés et la démocratie. Monsieur Macron a affirmé qu’il fallait prolonger l’Etat d’Urgence qui suspend ces mêmes libertés. Et on a vu que Trump entend aggraver l’atteinte aux libertés et à la circulation, toujours sous prétexte de terrorisme.

Par contre, le terrorisme guerrier se maintient et s’accroît sans cesse de la part des mêmes puissances. Macron a consacré le premier de ses voyages à l’étranger à soutenir les forces armées de la France qui occupent militairement le Mali, sans y avoir nullement supprimé le terrorisme, contrairement à ce que clamait Hollande qui les y avait envoyées. Par contre, la France a fait un retour en force colonial dans ce pays alors que, depuis la révolte sociale et politique du peuple malien en 1991 qui avait mené au renversement du dictateur Moussa Traore, ami de l’impérialisme français, elle était sur des œufs dans ce pays… En réalité, c’est les suites de cette révolte sociale et politique qui a causé l’intervention française au Mali et pas le terrorisme. En les menaçant des attaques djihadistes, l’impérialisme français a réussi à faire reculer la révolte puis à la battre par la répression et la menace. Un régime tout aussi dictatorial et corrompu a été mis en place, qui recommence ses guerres contre les peuples du Nord, touaregs et autres, sous prétexte d’antiterrorisme.

Le terrorisme sert de prétexte à la recolonisation armée occidentale de la Libye, du Mali, de la Tunisie, du Niger et de bien d’autres pays d’Afrique, du Maghreb, d’Orient, etc…

Il sert aussi de prétexte aux attaques contre la démocratie dans les pays occidentaux comme en Asie ou en Russie.

La vraie raison est la crise du capitalisme qui nécessite, pour la classe possédante, de détruire les droits démocratiques, en particulier ceux des travailleurs, le droit de grève, le droit de manifester, le droit de s’assembler, les droits syndicaux et sociaux. On le voit aux « réformes » que Macron prétend imposer qui veulent aller vers la réduction des délégués des salariés, la réduction des prud’hommes, la réduction des sanctions pour licenciement abusif, la réduction des droits du contrat fixe, la réduction des services publics, etc.

La marche arrière est générale et mondiale, et touche tous les domaines : la santé (des maladies disparues depuis longtemps reviennent en force), le logement, la misère, le chômage, le retour de la course aux armements, la guerre, la guerre civile, les massacres interraciaux, les violences contre les femmes, etc. Tous les indicateurs sont au rouge et il y a une racine à cela qui est elle aussi mondiale : la chute du capitalisme !

En effet, si depuis la crise de 2007-2008, le capitalisme est toujours en place, toujours au pouvoir, toujours dominant sur toute la planète, si aucune des révolutions qui ont eu lieu suite à la crise, que ce soit au Maghreb, au Moyen-Orient, dans les pays de l’Est, en Afrique ou ailleurs, n’ont jamais mené le prolétariat à renverser l’Etat bourgeois ni la classe bourgeoise, il n’empêche que cela ne suffit pas à rassurer les classes possédantes du monde, qui ne croient toujours pas à l’avenir du système, qui refusent toujours de reprendre les investissements productifs privés, qui n’acceptent d’investir un tout petit peu que si elles sont massivement subventionnées par les Etats et les banques centrales.

Il a ainsi fallu que la BCE propose aux banques européennes des taux d’interêts négatifs (en somme fasse cadeau de millions d’euros aux banques) pour obtenir qu’elles s’engagent à aider les investissements éventuels de leurs clients, sans d’ailleurs de garantie exigées en ce sens !!!

Les gouvernants sont tellement pessimistes sur l’état du système capitaliste mondial qu’ils ont prévu des scénarios financiers en cas de krach financier, avec notamment la mainmise sur tous les comptes en banque des particuliers, sur toutes les épargnes et toutes les assurances-vie, l’Etat se contentant d’assurer (et on sait ce que vaudrait une telle assurance en cas de chute générale, l’Etat étant alors le premier des faillis) une fraction de ces comptes et épargnes…

Marche arrière toute, c’est le sens de l’évolution générale du monde. La paix entre Est et Ouest, qui était soi-disant un acquis de la chute du mur de Berlin, est remise en cause. La décolonisation de l’Afrique, de l’Orient, du Maghreb, est remise en cause. La fin des dictatures, qu’annonçaient les impérialismes triomphants après la chute de l’URSS, est remise en cause. La réforme du capitalisme, annoncée après l’effondrement de 2007, est elle aussi remise en cause : dix ans après, elle n’a pas eu lieu et n’aura jamais lieu. Les hommes politiques, les financiers, les capitalistes n’en parlent même plus !

Et pour cause ! Le capitalisme s’enfonce plus que jamais dans les problèmes qui ont causé sa chute en 2007 : dettes massives, chute des investissements productifs, masse des spéculations telles que la gravitation accrue entraîne de plus en plus de capitaux, masse des aides d’Etat et faillite des Etats et des banques centrales, etc.

Le capitalisme mondial est parvenu à enrayer momentanément sa chute en 2008, puis à nouveau à l’enrayer dans les crises chinoises et japonaises, à nouveau à coups de centaines de milliards, mais c’est au prix d’une aggravation des conditions économiques et en développant encore les conditions favorables au prochain krach mondial.

La montée des protectionnismes, Brexit anglais, politique de fermeture de Trump, nouvelle orientation de la politique économique du Japon, de l’Australie, du Canada, tout cela montre que le capitalisme accompagne un recul mondial des échanges et de la production qui n’est pas conjoncturelle mais durable, et donc un recul historique du système mondialement dominant.

Si toutes ces politiques ont pour prétexte le terrorisme et la menace guerrière, elles ont aussi pour prétexte le « soutien à l’économie nationale ». Le nationalisme économique bat son plein, partout sur la planète. La défense des « emplois nationaux » est un prétexte. Le soutien aux capitalistes est la réalité, même si le grand capital continue à se moquer du nationalisme et de la défense nationale économique. Cette dernière est le leitmotiv des gouvernants mais ne correspond nullement à la réalité économique. La mondialisation n’est nullement abandonnée, sauf dans les discours politiciens et médiatiques, pour la démagogie adressée au bon peuple, démagogie que reprennent tous les courants politiques de l’extrême droite (bien sûr, puisque cela a toujours été son discours) à la gauche de la gauche, mais aussi aux dirigeants syndicaux, qui ne sont pas en reste de propositions d’aides à l’ « économie nationale ».

Pourtant l’économie nationale est un mythe qui existe moins que jamais. Elle n’a plus aucun sens en ce qui concerne le grand capital, les trusts étant tous mondiaux. On serait bien en peine de dire quel trust de quel pays serait national ! Et de même pour les grandes banques, les grandes assurances, les grands financiers…

Le renfermement protectionniste n’est nullement une mesure économique : c’est une démagogie politique pour pousser les peuples dans ce marche arrière toute, vers le nationalisme, le protectionnisme, la guerre économique d’abord qui prépare à la guerre tout court, la guerre dans les pays opprimés d’abord, mais aussi la guerre entre grandes puissances.

Bien sûr, nombre de bons esprits affirment que la guerre mondiale n’est plus possible, du fait de l’existence de l’arme atomique. C’est oublier que les classes possédantes ont moins peur de la barbarie que peut engendrer la violence des grands Etats que de la chute sociale et politique qu’engendrerait une révolution prolétarienne dans n’importe quel pays du monde, relançant partout la perspective d’une révolution sociale dont on fête actuellement le centième anniversaire : la vague des révolutions prolétariennes débutée en Russie en 1917 et qui avait ébranlé le monde capitaliste tout entier !

Messages

  • L’attaque antisociale patronale et gouvernementale se poursuit de plus belle !

    Michelin a annoncé, jeudi 22 juin, la suppression de 1 500 emplois en France d’ici 2021, et de 450 postes aux Etats-Unis, sans départ contraint dans les deux pays. Le fabricant de pneumatiques va mettre en place un plan de pré-retraites volontaires à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), sa base historique, et ne remplacera qu’une partie des départs en retraite dans les deux pays, a ajouté le groupe dans un communiqué.

    Airbus maintient ses suppressions d’emplois malgré les bonnes affaires ! 1.164 postes seront supprimés soi-disant à cause de la fusion d’Airbus Group avec la division avions Airbus SAS.

    Yahoo ! supprime 2000 emplois...

    Veolia supprime 572 emplois....

    Colgate-Palmolive supprime 2300 postes...

    SFR intensifie ses suppressions de postes : 5000 suppressions en plus des postes déjà supprimés soit un tiers de l’effectif...

    Il y a actuellement 700.000 licenciements par an !!!

    Le gouvernement compte rendre ces licenciements plus aisés !!!

    Les GM&S de La Souterraine ne sont pas les seuls visés. Nobel Plastiques a annoncé un PSE pour son usine de Vitry-le-François avec la suppression envisagée d’au moins 120 postes sur 277. À Charleville-Mézières, le fabricant de climatisation pour l’automobile, Hanon Systems a annoncé début mars un PSE concernant 54 salariéEs, passant des 1 300 salariéEs en 2004... à 350 en 2019 !

    Mais, bien d’autres secteurs sont touchés aux quatre coins de la France : la Seita à Riom et Fleury-les-Aubrais, CastMetal dans la Loire, Aéropharm à Marseille… Le sort de Whirlpool à Amiens est scellé : le site est définitivement fermé, au détriment des 290 salariéEs et 400 sous-traitants et intérimaires. Airbus, qui se porte pourtant bien, va supprimer plus d’un millier de postes en Europe, dont 640 en France avec la fermeture, mi-2018, du site de Suresnes où environ 310 postes seront supprimés. Nestlé, prévoit une réorganisation de ses activités qui pourrait aboutir à la suppression ou au transfert d’un nombre indéterminé d’emplois. Quelques mois après le déménagement de son siège social en Irlande pour bénéficier d’une fiscalité plus avantageuse, le groupe pharmaceutique Avadel vient d’annoncer la suppression de 47 postes, sur les 101 que compte le site de Vénissieux (2 600 emplois industriels supprimés en trois ans). Alors que la filiale française a vu son chiffre d’affaires doubler en dix ans, Haribo va supprimer d’ici à la fin de 2018 une centaine de postes en France (15 % des effectifs). Et on pourrait allonger la liste…

    L’industrie n’est pas la seule affectée. SFR a supprimé de nombreux emplois par des départs plus ou moins « volontaires » tandis qu’Engie (ex-GDF Suez) va supprimer 1 900 postes en France sur un total de 25 000. Moins visibles, les plans sociaux dans le commerce de vêtements et de chaussures aboutissent à une véritable saignée avec, depuis la fin 2015, la destruction d’au moins 3 000 emplois. Vivarte (André, La Halle aux chaussures, Naf Naf…) s’était déjà séparé de 1 300 salariéEs à la fin de 2015, et prépare un nouveau plan concernant environ 600 personnes (voire 900). La déconfiture du groupe Mim met en péril 800 emplois, et c’est maintenant Tati qui est dans la tourmente : le sort de de 1 740 salariéEs est jeu. Quant à la chaîne d’hôtels Accor, des suppressions d’emplois y sont aussi annoncées.

    Il n’est toujours pas question, dans les Etats-majors syndicaux, de parler de lutte d’ensemble contre les licenciements !!!

  • "Il n’y a pas d’un côté les policiers, les gendarmes qui seraient agressifs et de l’autre des migrants qui seraient d’une douceur légendaire", a fait notamment valoir le ministre de l’Intérieur.

    Ne pas laisser les migrants s’enkyster, voilà entre autres les belles expressions du ministre !!!

    "Pour avoir une grande humanité il faut une grande fermeté", a souligné Gérard Collomb et "on ne peut pas accueillir avec humanité lorsque tout à coup on a un afflux migratoire considérable".

    Conclusion : pas d’humanité !!!!

    Ben mon Collomb !!!!

    Drôle de barrage à Le Pen, sa propre idéologie !!!

  • Rassemblement syndical

    Contre la casse du code du travail

    mardi 27 juin 2017 à 12h

    Paris 7e
    Esplanade des invalides

    Métro et RER-C Invalides

  • Autre chantier du gouvernement Macron : transformer le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en baisse des cotisations pour les entreprises. « Cette transformation se fera. Elle est indispensable pour gagner en simplicité pour les entreprises, en particulier les PME. Mais je veux d’abord ouvrir des discussions avec les entrepreneurs pour étudier les meilleurs moyens de la réaliser », a toutefois précisé le ministre.

    Demandez aux patrons de dicter eux-mêmes les lois et le niveau de leurs impôts et taxes, ce sera mieux !

  • Macron a assuré qu’il n’allait pas casser le CDI et qu’en même temps, il n’allait pas le garder... Eh oui ! Il met en place le CDI... de projet qui ne dure que durant l’exécution du projet ! C’est du CDI de CDD bien évidemment !

  • Lors des réformes du travail de 2013 et 2015, le Medef a systématiquement milité pour la création de contrats de projet. En 2013, l’organisation patronale a proposé un CDI de projet de 9 mois minimum, mais cette mesure avait été retirée au dernier moment du projet d’accord, à la demande des syndicats.

    Quatre ans plus tard, la CGT continue de s’opposer à "l’instauration de contrats de mission, de projet ou de chantier, pour l’ensemble des salariés d’un secteur d’activité", y voyant "la fin du CDI pour toutes et tous". La "généralisation" du CDI de chantier est également une "ligne rouge" pour FO qui dénonce une "précarité non compensée par une prime quelconque".

  • Pour Emmanuel Macron, le sous-développement en Afrique est dû aux "sept à huit enfants par femme" !!!

    La traite, l’esclavage, le colonialisme, le néo-colonialisme, l’impérialisme, le pillage, jamais entendu parler, pour Macron ?!!!

  • Castaner, justifiant la loi liberticide soi-disant pour la sécurité :

    "Rien ne menace la liberté si cela permet de lutter contre le terrorisme".

    Traduisez : on peu supprimer toutes les libertés du moment que c’est sous prétexte de l’antiterrorisme !!!

    En même temps, on nous annonce que « Macron place la lutte contre le "terrorisme islamiste" au coeur de sa diplomatie », que l’Etat d’urgence, pérennisé, passe dans la loi, que l’armée reste mobilisée aux quatre coins du monde « contre le terrorisme »…

    30.000 soldats sont en position d’intervention « de guerre » parmi lesquels 10.000 le sont en France…

    C’est une guerre contre les travailleurs et les milieux populaires !

  • La police fédérale allemande collecte illégalement des données pour dresser une liste noire de journalistes et militants...

    Comme la radio ARD l’a rapporté, des données sur plus de 100 000 personnes accusées de telles infractions se trouvent dans une base de données intitulée « Sécurité interne », même si dans la grande majorité des cas, il n’y a jamais eu d’accusation, et encore moins de procédure judiciaire.

    Le président du groupe du parti social-démocrate (SPD) au Parlement Thomas Oppermann a parlé d’un « scandale de stockage de données au BKA » et a déclaré : « Apparemment, le BKA stocke sans distinction des informations sur des citoyens innocents ». Mais cela est aussi hypocrite que les déclarations des principaux politiciens des Verts et du Parti de gauche.

  • La démocratie est aussi leur cible...

    Et particulièrement les libertés qui profiteraient aux idées révolutionnaires...

    Les audiences du Congrès sur le « contenu extrémiste » sur Internet marquent une nouvelle étape dans la chasse aux sorcières maccarthyste par les démocrates du Congrès, travaillant avec les agences de renseignement et les principaux médias, pour légitimer la censure et attaquer la liberté d’expression sur Internet.

    L’un après l’autre, les membres du Congrès et les sénateurs ont incité des représentants de Google, Twitter et Facebook à admettre que leurs plates-formes étaient utilisées pour semer des « divisions sociales » et des opinions politiques « extrémistes ». Le but de cette campagne est d’affirmer que le conflit social aux États-Unis ne résulte pas de l’ampleur de l’inégalité sociale en Amérique, plus grande que dans n’importe quel autre pays développé, mais plutôt des actions des « agitateurs extérieurs » travaillant au service du Kremlin.

    Les audiences tournaient autour d’affirmations selon lesquelles la Russie cherchait à « militariser » Internet en exploitant la colère sociale aux États-Unis. « La Russie », a déclaré le Démocrate, Adam Schiff, a promu « la discorde aux États-Unis en enflammant les passions sur une série de questions controversées ». Elle a cherché à « mobiliser de vrais Américains pour signer des pétitions en ligne et se joindre aux manifestations ».

    Les chasses aux sorcières maccarthystes des années 1950 cherchaient à réprimer la pensée de gauche en qualifiant toutes les formes de dissidence de trahison. Ceux qui les dirigeaient travaillaient à purger l’opinion de gauche d’Hollywood, des syndicats et des universités.

    De même, le nouveau maccarthysme vise à créer un climat politique dans lequel les organisations et les personnalités de gauche sont diabolisées en tant qu’agents du Kremlin qui sont essentiellement engagés dans une activité de trahison méritant des poursuites pénales.

  • Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a déclaré : « Il se peut que nous devions le remettre en place, nous nous assurerons de pouvoir gérer les situations de crise. Si les choses devenaient dramatiques, nous pourrions revenir à l’état d’urgence. »

    De plus, le président français Emmanuel Macron pousse à une attaque encore plus profonde contre les droits démocratiques que ce que fit l’état d’urgence il y a deux ans. Avant l’expiration de l’état d’urgence, il a instauré un état d’urgence permanent sous la forme d’une loi antiterroriste draconienne signée le 30 octobre. Celle-ci écarte de manière permanente des droits démocratiques fondamentaux et prolonge les pouvoirs de police les plus largement utilisés dans l’état d’urgence. Elle permet aux forces de sécurité :

    D’effectuer des fouilles et des saisies arbitraires dans des domiciles privés ou dans toute zone déclarée « zone de sécurité » ;
    D’imposer l’assignation à résidence et le contrôle électronique des individus pour une période maximale d’un an ;
    D’effectuer des contrôles d’identité sans avoir à se justifier dans les zones frontalières, les gares et les aéroports dans lesquels vivent les deux tiers de la population française ;
    De collecter et stocker toutes les données électroniques, téléphoniques et par e-mail de toute personne qui, selon la police, pourrait être liée dans le présent ou l’avenir à un « crime grave ».

    La loi institue également des restrictions draconiennes à la liberté de conscience et d’expression. Elle permet à l’État de licencier les travailleurs du secteur public dont les convictions sont déclarées « incompatibles » avec leurs devoirs. Elle permet également aux forces de sécurité de fermer tout lieu de culte dont les « idées ou théories » sont considérées comme incitant au terrorisme, à la haine ou à la discrimination.

    Deux ans après l’instauration de l’état d’urgence, il est impossible de prétendre qu’il s’agissait simplement d’une réaction aux attentats de l’ÉI, comme les atrocités du 7 janvier et du 13 novembre 2015 à Paris, dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme ». Au contraire, c’était la réponse de la classe dirigeante à une crise mortelle du capitalisme. Elle a utilisé ces attaques pour réagir à l’escalade des tensions de classe durant le quart de siècle de guerres impérialistes et d’austérité sociale qui a suivi la dissolution stalinienne de l’Union soviétique en 1991 par un tournant vers la dictature et la légitimation du néo-fascisme.

  • Les cibles principales de l’état d’urgence n’étaient pas les réseaux islamistes qui ont mené les attentats de 2015. Il visait plutôt à terroriser les banlieues ouvrières en France et l’opposition populaire à des assauts toujours plus profonds de la part de l’Union européenne (UE) et de la classe dirigeante française sur les droits sociaux fondamentaux.

    Pendant l’état d’urgence, il y a eu plus de 4300 fouilles et saisies extrajudiciaires et plus de 750 personnes ont été assignées à résidence, un peu moins de 1000 dossiers judiciaires ont été ouverts, 75 zones de sécurité ont été créées et 41 personnes sont toujours assignées à résidence en France. Cependant, l’état d’urgence a conduit à seulement 20 enquêtes portant sur des faites liés au terrorisme.

    Ce nombre est dérisoire par rapport aux plus de 1700 combattants que les réseaux islamistes ont envoyés depuis la France vers la Syrie, sur un peu plus de 5000 européens qui se sont rendus en Syrie. La grande majorité de ceux qui passent par ces réseaux a longtemps bénéficié d’un soutien officiel tacite, alors que l’OTAN menait la guerre pour un changement de régime en Syrie. Les forces qui ont mené l’attentat du 7 janvier contre Charlie Hebdo et les attentats du 13 novembre ont pu planifier et mener ces attaques non pas parce qu’elles ont échappé à la détection, mais parce que les réseaux dont elles faisaient partie étaient protégés, parce qu’ils servaient cette politique de guerre.

    Les deux attaques ont été préparées par des membres ou des associés bien connus du groupe des Buttes-Chaumont à Paris. C’est la cellule la plus célèbre d’Al-Qaïda en France, fondée par les vétérans de la guerre secrète de la CIA en Afghanistan contre l’URSS dans les années 1980 ; elle conserve des liens étroits avec Al-Qaïda dans la péninsule arabique et Al-Qaïda au Maghreb islamique et est étroitement surveillée par les services de renseignement français. Les deux frères Kouachi qui ont attaqué Charlie Hebdo, et Salim Benghalem, qui a aidé Abdelhamid Abaaoud à planifier les attentats du 13 novembre, étaient membres de cette cellule.

    L’impérialisme français a réagi à ces attaques non pas en démantelant ces réseaux terroristes islamistes, mais en se servant des attentats pour pousser la politique loin vers la droite, dans un effondrement du vieux système politique français discrédité. Après les attentats terroristes de 2015, la dirigeante néo-fasciste Marine Le Pen a été invitée à plusieurs reprises au palais présidentiel de l’Élysée par le président de l’époque, François Hollande.

  • Et marche arrière notamment avec la liberté du net en criant haro sur les "théories du complot", haro sur les "fake news" !

    mais qui est complotistes sinon les gouvernants qui voient en tout un complot musulman !

    qui est complotiste sinon les classes possédantes qui voient partout les prolétaires comploter pour les virer

    quelle est la principale fake new sinon que le capitalisme va repartir de l’avant ?

  • La nomination du belliciste tristement célèbre John Bolton au poste de conseiller à la sécurité nationale de Trump jeudi est un signe clair que la Maison-Blanche s’est mise sur un pied de guerre. Bolton est bien connu pour son plaidoyer en faveur de guerres d’agression illégales, notamment contre la Corée du Nord et l’Iran, son mépris de l’ONU et du droit international, et sa position belliqueuse envers des rivaux des Américains comme la Chine et la Russie.

    Bolton est un critique acerbe de l’accord nucléaire de 2015 avec l’Iran sous l’administration Obama qui impose de sévères limitations aux programmes nucléaires de ce pays, et est donc en accord avec la menace de Trump de se retirer de l’accord en mai s’il n’est pas radicalement modifié. Dans un commentaire belliqueux en 2015 dans le New York Times intitulé « Pour arrêter la bombe de l’Iran, bombarder l’Iran », il a préconisé des frappes militaires américaines combinées à un effort concerté pour un changement de régime à Téhéran.

    De même, Bolton est un ardent défenseur d’une approche conflictuelle de la Chine, poussant à une action beaucoup plus forte pour contester les revendications maritimes chinoises dans les mers de Chine méridionale et orientale. Son point de vue sur Taïwan est conforme aux questions de l’Administration Trump sur la « politique d’une seule Chine » et aux mesures prises pour resserrer les liens avec Taïwan, qui saperaient gravement les relations entre les États-Unis et la Chine et augmenteraient considérablement le risque de conflit.

  • Les USA menacent maintenant l’Iran, se retirant des négociations du nucléaire iranien, et poussent ainsi l’Iran à reprendre la production du nucléaire militaire, de la bombe atomique. Ils poussent ainsi à l’affrontement Iran-Israël comme ils ont poussé à l’affrontement Syrie-Turquie, Yémen-Arabie saoudite et on en passe… Ils ont poussé à l’affrontement des Corées. Partout dans le monde, les USA poussent à l’affrontement économique, au travers du protectionnisme, mais aussi à l’affrontement militaire. La raison n’en est pas seulement la concurrence des bourgeoisies nationales. Ce sont les peuples travailleurs qui sont ainsi visés. C’est parce qu’ils inquiètent les classes possédantes du fait de leurs réactions à venir dans la prochaine crise mondiale que ces classes dirigeantes les poussent à s’affronter et à se haïr.

  • Cette marche arrière mondiale se marque dans l’éducation, comme elle le fait dans la santé, dans les moeurs, dans la démocratie ou dans la sécurité...

    Les attaques délibérées et indiscriminées contre les écoles et les universités, leurs élèves et leur personnel sont devenues plus répandues au cours des cinq dernières années, a déclaré aujourd’hui la Coalition mondiale pour la protection de l’éducation contre les attaques (GCPEA ) dans l’édition 2018 de son rapport phare à ce sujet. Le rapport de 300 pages, intitulé « Education under Attack 2018 » (« L’éducation prise pour cible 2018 »), identifie plus de 12 700 attaques entre 2013 à 2017, touchant plus de 21 000 élèves et enseignants.

    Au cours des cinq dernières années, 41 pays ont subi au moins cinq attaques contre l’éducation, dont au moins une attaque intentionnelle ou mortelle. Cela représente une augmentation spectaculaire par rapport à l’édition 2014 du rapport, lorsque la GCPEA a documenté 30 pays ayant connu ce niveau d’attaques contre l’éducation entre 2009 et 2013.

    « L’enseignement et l’apprentissage sont devenus de plus en plus dangereux, la vie des élèves, des enseignants et des universitaires étant souvent mise en péril », a déclaré Diya Nijhowne, directrice exécutive de la GCPEA. « Les écoles et les universités devraient être des espaces sûrs et protecteurs, mais les forces armées et les groupes armés continuent de les transformer en lieux d’intimidation et de violence ».

  • En Inde, l’extrême droite continue d’assassiner les militants communistes de Kerala, sans que le pouvoir ne bouge le petit doigt ! Lire ici

  • Le gouvernement suédois diffuse à toute la population un petit livret intitulé "Si la crise ou la guerre arrive." et qui fait la liste des catastrophes à venir... Une manière de créer une ambiance et de préparer un bel avenir !!!

  • Après la destruction de la Syrie, la classe dirigeante mondiale aimerait bien détourner la colère des peuples face au prochain effondrement financier mondial en affrontements pour et contre l’islam, pour et contre la Corée du Nord, ou en confrontation Est-Ouest

  • Marche arrière des classes possédantes au Brésil : face à la multiplication des grèves, elles menacent de recourir à la dictature militaire, elle qui était encore un tabou il y a peu !

    Marche arrière aussi au Nicaragua. Une centaine de morts depuis avril : le régime d’Ortega au Nicaragua s’enfonce lui aussi dans la violente répression des manifestants ! Soi-disant radical de gauche et souvent encensé par une certaine "extrême gauche" autrefois dont le NPA, Ortega ne vaut pas davantage que ses adversaires de droite !

  • L’Italie aussi en marche arrière toutes !

    Antimigrants, anti-avortement, anti-Europe, Matteo Salvini, le leader de la Ligue et nouveau ministre de l’Intérieur est un pur et dur produit de l’extrême droite. Matteo Salvini est parvenu à inclure dans « le contrat d’un gouvernement de changement » toute une série de mots d’ordre du parti : baisse radicale des impôts, expulsion massive des clandestins, introduction de la légitime défense, obligation d’organiser des référendums municipaux avant toute construction de nouvelle mosquée, allocations sociales réservées aux familles italiennes.

    Les populistes des deux bords se sont alliés et leurs démagogies nationalistes convergent.

  • La contre-révolution se réunit....

    Le groupe Bilderberg se réunit à partir de jeudi pour trois jours à l’hôtel Torino Lingotto Congress à Turin en Italie. Depuis 1954, ce club ultra-fermé reçoit des grands du monde politique et économique sans que rien ne filtre de leurs échanges.

    Créé en pleine guerre froide par le milliardaire américain David Rockefeller, l’ancien diplomate polonais Joseph Retinger et le prince Bernhard des Pays-Bas, le « groupe Bilderberg » tire son nom de l’hôtel où le groupe s’est réuni la première fois à Oosterbeek, aux Pays-Bas. « L’objectif était de constituer un cercle d’influence puissant dans les domaines économique et financier, pour faire face à la menace communiste », explique Thierry de Montbrial, le patron de l’Institut français des relations internationales (Ifri), qui en a fait partie pendant près de quarante ans.

    L’objectif de combattre le communisme n’est pas diminué par la chute du stalinisme puisque c’est le prolétariat et pas l’URSS qui représente le communisme !!!

  • Selon un calcul de l’ONG Oxfam, les huit premières grandes surfaces du monde cotées en bourse ont réalisé quelque 1 000 milliards de dollars de vente en 2016 et près de 22 milliards de bénéfices. « Au lieu de réinvestir dans leurs fournisseurs, elles ont reversé la même année plus de 15 milliards de dollars de dividendes à leurs actionnaires », insiste cette étude intitulée : « Derrière le code-barres, des inégalités à la chaîne ».

    La puissance d’achat de la distribution, qui fait baisser continuellement les prix, exacerbe le risque de violations des droits de l’homme et des droits du travail – précarisation sans limite, enfants au travail, harcèlement, sont légion dans le secteur agricole et alimentaire. Entre le milieu des années 1990 et celui des années 2010, le prix des haricots verts du Kenya a ainsi baissé de 74 % et celui du jus d’orange brésilien, de 70 %.

    « Cette tendance a contribué au recul des prix payés aux paysans et producteurs qui désormais recouvrent à peine le coût de production », de plus en plus d’entre eux se voyant contraints d’abandonner leurs terres ou d’accepter des travaux précaires dans de grandes plantations, explique Oxfam. Jusqu’au paradoxe le plus « cruel » : la faim chez les paysans et les travailleurs du secteur. Ceux-là même qui produisent la nourriture.

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