dimanche 27 août 2017, par
« Les compositeurs ne pleurent pas. Les compositeurs sont des êtres de feu. »
« Je veux saisir le destin à la gorge »
« O vous qui pensez que je suis un être haineux, obstiné, misanthrope, ou qui me faites passer pour tel, combien vous êtes injustes ! Vous ignorez la raison secrète de ce qui vous paraît ainsi. Dès l’enfance, mon cœur, mon esprit inclinaient à ce sentiment délicat : la bienveillance. J’étais toujours disposé à accomplir de grandes actions ; mais n’oubliez pas que depuis bientôt six ans je suis atteint d’un mal pernicieux, que l’incapacité des médecins est venue aggraver encore. […] Aussi, pardonnez-moi si, comme vous le voyez, je me retire aujourd’hui du monde, alors qu’auparavant je m’y mêlais volontiers. Je suis d’autant plus sensible à mon infortune qu’elle me fait méconnaître de tous. »
« Je puis dire que je mène une vie misérable. Depuis presque deux ans, j’évite toute société, parce que je ne puis dire aux gens : « Je suis sourd ». Si j’avais quelque autre métier, cela serait encore possible ; mais dans le mien, c’est une situation horrible. Que diraient mes ennemis, dont le nombre n’est pas petit ! »
« Pour un peu, j’aurais mis fin à mes jours... C’est l’art, et lui seul, qui m’a retenu. Ah, il me paraissait impossible de quitter ce monde avant d’avoir donné tout ce que je sentais germer en moi […]. Ma résolution sera durable, je l’espère ; je tiendrai jusqu’à ce qu’il plaise aux Parques inexorables de trancher le fil de ma vie. »