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Pour les patrons, c’est le beurre et l’argent du beurre !

vendredi 1er septembre 2017, par Max

Le capital s’enrichit mais n’investit pas dans la production...

Edito

Pour les patrons, c’est le beurre et l’argent du beurre !

« J’ai fait un rêve » a dit le patron du MEDEF et ce rêve, tous les « entrepreneurs » interviewés lors de la grande messe du syndicat patronal l’ont décliné dans tous les média et c’est effectivement le beurre et l’argent du beurre. C’est avoir un nouveau code du travail et de pouvoir n’obéir à aucun code du tout, c’est être subventionnés pour investir et ne pas devoir investir, c’est de recevoir des aides à l’embauche mais sans embaucher vraiment, c’est être autorisé à débaucher avant même d’avoir embauché, c’est être assuré de pouvoir faire des licenciements collectifs sans avoir à déclarer des licenciements collectifs, c’est tirer les bénéfices de l’entreprise sans payer les risques et les déficits, c’est pouvoir mener des licenciements abusifs sans en payer le prix, c’est ne pas payer d’ISF sous prétexte d’investissements productifs tout en désinvestissant massivement dans la production pour spéculer, c’est privilégier la négociation en ne négociant rien du tout, c’est être présentés comme les créateurs d’emplois en ne créant rien du tout, c’est être aidés à licencier sous prétexte d’aider à embaucher, c’est se payer sur les finances publiques tout en ne payant ni impôts ni taxes sous prétexte de recherche, d’innovation, d’exportation, de défense de l’emploi, d’aide à l’économie, c’est casser les droits des chômeurs tout en produisant sans cesse plus de chômeurs, c’est casser les droits des retraités tout en retardant sans cesse l’âge de départ en retraite, c’est utiliser à bon compte la main d’oeuvre surexploitée des immigrés tout en dénonçant et en pourchassant sans cesse les immigrés, etc.

C’est encore pouvoir choisir ce qui est le meilleur pour les patrons : négocier avec les syndicats, nationalement, par branche, par entreprise, ou sans les syndicats et même contre eux… Au plus offrant ! Et, comme conséquence, ponctionner l’argent public, en cassant les services publics (c’est pas grave : les patrons se proposent pour les remplacer par des services privés !), en cassant l’emploi public, en cassant la dotation des ministères, en cassant la santé publique, en cassant les transports publics, en cassant la recherche publique, en cassant les aides sociales et on en passe… Tout cela non pas pour « créer » des emplois mais pour mettre tout simplement dans des poches ou des coffres privés et pour spéculer !!!

Eh oui ! Le patronat fait des rêves et vit, pour le moment, sur son petit nuage… Mais le réveil peut être rude. La banque Natixis prévient que les salariés sont en colère, que le volcan social peut se réveiller. Cela ne suffira pas au patronat et au gouvernement pour reculer, pas plus que ne suffiront les promenades organisées par la CGT ou par Mélenchon. Non, le patronat le gouvernement ne tremblent pas devant de tels adversaires, qui ne sont nullement des ennemis des capitalistes, des banquiers et autres spéculateurs. Remarquons tout simplement que ces prétendus syndicats et politiciens « radicaux » n’ont même pas dénoncé le détournement de centaines de milliards volés aux comptes publics et distribués aux banquiers et aux trusts depuis 2008. Remarquons aussi que les mêmes n’ont même pas levé le petit doigt pour protester quand la loi Sapin II, dite de « transparence », a prévu de nous voler carrément la totalité de nos comptes en banque, de nos épargnes, de nos assurances-vie, tous rendus effectivement transparents, en cas de krach bancaire, les « garanties » sur ces sommes n’étant pas dues par les banques mais par un Etat qui sera déjà débordé par le krach !

Les média ont souligné combien les syndicats, y compris une CGT qui a négocié jusqu’au bout un recul social qui n’était pas négociable, ou une FO (Faiblesse Ouvrière), qui a reculé avant même de connaître le contenu de l’ordonnance, ou une CFDT qui s’est allongée avec des larmes dans la voix, ont réagi modérément (voire mollement ou hypocritement) face à l’ampleur de l’attaque ! Aucune assemblée générale interprofessionnelle pour organiser la riposte ! Aucune tentative syndicale de relier cette attaque à toutes les autres : contre les retraites, contre le service public du rail, contre l’hôpital public, contre les aides sociales, contre les dotations ministérielles, contre les fonctionnaires, contre les chômeurs, contre les migrants, contre les jeunes, contre les banlieues. Aucune tentative, syndicale ou politique, pour relier l’offensive antisociale aux attaques antidémocratiques, sous prétexte d’antiterrorisme, avec la pérennisation de l’Etat d’urgence, avec la répression accrue des manifestations, de grèves, des contestations et actions ouvrières ou jeunes.

Mélenchon ne vaut pas plus cher que ces appareils bureaucratiques, financés par l’Etat et les patrons qu’ils prétendent combattre, et que le dirigeant de la France insoumise ne dénonce même pas. Au moment même où les salariés se détournent des élections, des politiciens, de la démocratie bourgeoise, des illusions petites-bourgeoises sur le système, lui prétend leur rendre leurs illusions, recréer des illusions aussi dans les possibilités du capitalisme, dans ses propositions pour sauver l’économie française alors que la crise du capitalisme n’est pas nationale, ne peut nullement être résolue dans les frontières hexagonales, et cultive un nationalisme exacerbé, drapeaux bleu blanc rouge à toute occasion, alors que le nationalisme est bel et bien le pire ennemi des travailleurs.

Jamais Mélenchon n’a dit un mot contre le soutien étatique aux entreprises privées : il ne fait qu’en proposer d’autres ou d’en proposer plus encore ! Jamais il n’a fait le lien entre les guerres partout dans le monde de l’impérialisme français et la guerre antisociale contre les travailleurs, « guerre intérieure et extérieure » comme le disait si bien Manuel Valls et que Macron poursuit activement, avec des guerres tous azimuts (pour cela, il y a de l’argent dans les caisses !) et avec sa nouvelle loi de sécurité intérieure antidémocratique.

Il n’y a pas plus soumis aux lois du capitalisme que les syndicats, même « de gauche », que les politiciens, même de la gauche (comme Hollande-Valls), de la gauche de la gauche (même s’ils se disent insoumis pour ne pas se dire révolutionnaires), car tout ce qu’ils proposent, ce sont de nouvelles aides sur fonds publics, aides « à l’économie », aides « à l’emploi », aide « à la France », aides qui sont des gouttes d’eau dans la mer des gouffres financiers capitalistes. Même l’extrême gauche officielle est friande de ces économies de la relance, de l’aide à la demande, qui sont le remède de grand-mère de tous les réformistes, sauveurs du capitalisme.

Mélenchon n’a aucune analyse de la situation du capitalisme depuis son effondrement en 2007-2008, seulement interrompu mais nullement réglé. Car il ne propose ni de sortir du capitalisme ni de résoudre ses problèmes. Il a « des solutions pour la France » ! Comme s’il y avait d’un côté la France et ailleurs le monde capitaliste ! Comme si ce monde capitaliste n’attendait pas, les fesses serrées, le prochain krach ! Et que ferait alors Mélenchon : des ronds de jambes, des exercices de style politicien, de bateleur de foire ?

Les gouvernants successifs n’ont fait que prétendre réformer et les syndicats et politiciens « de gauche » veulent eux aussi « réformer » mais on en a assez de leurs réformes qui sont des contre-réformes !

En matière économique, les gouvernants successifs n’ont fait qu’arroser les patrons, les marchés, les banquiers, les spéculateurs, à coups de dizaines de milliards de l’argent public de l’Etat ou de la BCE. Et ça continue ! Avec l’efficacité que l’on voit : même quand le PIB augmente, à coups d’aides publiques, le chômage ne diminue pas !

La crise de 2007-2008 a dévoilé un état mortel du capitalisme, une agonie qui provient des limites de capacités d’investissements des capitalistes. Ces derniers ont désormais trop de capitaux pour qu’une fraction notable de ceux-ci soient investis dans la production de richesses. Ils vont, du coup, vers des investissements spéculatifs qui prennent, dès lors, un cours haussier spéculatif et fou, y compris les investissements sur les dettes privées et publiques, y compris les « titres pourris ».

La politique adoptée par tous les gouvernants et banques centrales de la planète a été d’inonder les marchés sous les milliers de milliards d’argent public : c’est faire ingurgiter des tonnes d’eau à un noyé !!! Quant au capitalisme, qui se noie dans sa propre graisse, toutes ces politiques d’aides étatiques ne servent qu’à rendre les capitalistes encore plus gras et qui ne fera que les étouffer plus sûrement. A nous de ne pas nous laisser étouffer en même temps que le capitalisme !

Même si cela ne sert à rien, même si le capitalisme ne peut plus être « sauvé », même si les travailleurs ont une tout autre perspective que de « sauver le système », les politiciens et dirigeants syndicaux réformistes, y compris les plus « à gauche », la gauche de la gauche, l’extrême gauche officielle accrochée aux basques des appareils syndicaux, n’ont rien de mieux à nous proposer que des « aides à l’économie » ! Et pour « protester », que de nous promener dans les rues, lors de « journées » d’inaction, pendant lesquelles nous ne pouvons pas nous organiser, pendant lesquelles nous n’organisons pas des liaisons inter-entreprises, pendant lesquelles nous n’organisons pas notre liaison avec les chômeurs, avec les migrants, avec les sans papiers, avec les sans logis, avec les services publics attaqués et on en passe…

La force des travailleurs n’est pas dans ces journées, n’est pas derrière ces organisateurs de toutes les défaites ouvrières et sociales.

« Protégez-moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge » pourrait être la réponse des travailleurs en colère ! Car, si tous ces réformistes (qui ne favorisent que des contre-réformes) ne peuvent rien pour les salariés, ces derniers peuvent parfaitement se sauver eux-mêmes. Ce sont eux qui produisent toutes les richesses. Ce sont eux qui sont dans toutes les entreprises, dans tous les grands secteurs d’activité, dans tous les points cruciaux du fonctionnement de la société. Les patrons et le gouvernement ne peuvent rien si les salariés se mettent sérieusement en colère et s’organisent eux-mêmes pour décider de leurs objectifs et de leurs moyens d’action, s’ils fondent leurs assemblées interprofessionnelles, les fédèrent en élisant leurs comités d’action, leur attribuent de véritables pouvoirs de discussion et de décision, se fédèrent à l’échelle locale, régionale et nationale.

Il y en a assez des thèses du type grand méchant Macron qui succède à grand méchant Hollande-Valls, elle-même suivant la thèse grand méchant Sarkozy, que nous ont servi les dirigeants syndicaux et autres « amis » politiciens « de gauche » ! Ces pantins du gouvernement bourgeois ne jouent les hommes forts que grâce à notre faiblesse qui consiste à laisser les réformistes se dire les porte-parole des travailleurs au lieu de la prendre nous-mêmes, la parole !

Nous n’avons que nos chaînes à perdre, ce sont les patrons qui ont tout à perdre ! Ne les laissons pas inverser les peurs sociales : c’est nous, travailleurs, qui sommes la principale force sociale et les rodomontades des gouvernants qui se gonflent de leur prétendue importance ne sont que du flanc !

Non, nous ne sommes pas à la botte d’un patron car nous sommes la même classe, par delà les limites de l’entreprise ! Non, nous ne sommes pas à la botte d’un gouvernement bourgeois car nous sommes, nous aussi, capables de fonder un gouvernement, celui des comités de salariés et de chômeurs, celui des prolétaires ! Et un tel gouvernement, comme celui de la Commune de Paris de 1871 ou celui des soviets de Russie de 1917, sera capable de diriger le pays, capable de rompre avec toutes les politiques étatiques en faveur des seuls privilégiés, des profiteurs de tous poils.

Vive l’avenir des luttes des travailleurs et leur vraie perspective : la mise en place du gouvernement des comités de salariés et de chômeurs, le pouvoir aux exploités qui n’aura nulle crainte de s’en prendre à la plaie de notre époque, la sacro-sainte propriété privée des moyens de production !

Messages

  • la CGT et ses affiches parlent du "projet Macron"...comme si ce n’était pas 1 liste pour le père noel du patronat. Un projet , quel joli mot , car finalement les projets dans la vie , c’est positif . Quelle fumisterie, encore 1 de la part des syndicats qui ont tous négocié depuis 20ans les reculs les uns derrière les autres. Le FN peut même se permettre de se dire dans l’opposition à ces ordonnances. C’est dire l’allégeance de tous les syndicats à ce gouvernement et au patronat en général.
    A la classe ouvrière de se passer d’eux et de s’organiser pour imposer elle même l’interdiction de licencier & de précariser et l’état d’urgence contre la classe capitaliste.

  • Impressionnant cet effort pour faire croire que le gouvernement se préoccupe d’abord des petits patrons alors qu’il se préoccupe d’abord des grands capitalistes et banquiers : ceux-là récupèrent mille fois plus d’argent du gouvernement !

  • L’opération est destinée à « financer l’innovation », selon Bruno Le Maire. Le ministre de l’Economie a déclaré samedi qu’il annoncerait dans « quelques semaines » la privatisation de certaines entreprises.

    « Nous pensons vraiment que c’est une meilleure façon de dépenser de l’argent en finançant l’innovation plutôt que d’être emprisonné dans certaines compagnies qui ne sont pas stratégiques pour l’Etat français », a déclaré Bruno Le Maire lors du forum The European House - Ambrosetti, sorte de mini-Davos à l’italienne qui se tient jusqu’à dimanche à Cernobbio, sur le lac de Côme.

  • Macron provoque :

    "D’aucuns faisaient semblant de découvrir cette forme de provocation que j’assume. La France n’est pas un pays qui se réforme", a-t-il répété. "Je serai d’une détermination absolue et je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes".

    "Président raté", "ego démesuré" : une tribune dans le New York Times assassine Macron…

    "Son projet politique est trop centré sur sa personnalité".

    "Cette approche hyper-personnalisée comporte toujours le risque qu’une fois le charme rompu, il ne reste rien à ses soutiens pour l’apprécier, ce qui est exactement en train de se passer", poursuit le journal.

  • Elle aussi veut le beurre et l’argent du beurre !

    La députée « en marche » de la Sarthe Pascale Fontenel-Personne dirige parallèlement à son mandat une société organisatrice d’excursions touristiques qui proposait des visites payantes de l’Assemblée menées par ses soins, facturées 119 euros.

    La magouille est en marche !

  • Le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, a annoncé lundi sur le site du journal Le Monde qu’il n’y aurait "que 1.600 suppressions de postes dans la fonction publique d’Etat" en 2018...

    "que" 1600 postes ?!!!

    après des années de suppressions de postes !!!

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