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La source du prélèvement, c’est la poche des travailleurs !!!

mercredi 5 septembre 2018, par Robert Paris

Le patronat se cache derrière Macron

édito


LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx


Le grand capital prélèvera à la source sur les salaires pour combler ses trous financiers !

Macron a hésité mais il a fini par trancher en faveur du prélèvement de l’impôt à la source. Les petits et moyens patrons ont fait pression, via le MEDEF qui se prétend le syndicat de tout le patronat, mais sans succès parce que c’est l’intérêt du grand capital qui prime, y compris sur les intérêts personnels, politiciens, de Macron ou les intérêts de l’appareil syndical du MEDEF.

Certes, dès qu’il s’avèrera que de multiples erreurs sont causées par le nouveau système, que le service des impôts sera embouteillé par les protestations non satisfaites, Macron paiera le prix fort au plan politique, mais jamais un président de la grande bourgeoisie ne peut sacrifier les intérêts fondamentaux de celle-ci à ses intérêts politiques personnels.

Macron prend même le risque d’un discrédit du recouvrement de l’impôt et d’une campagne publique anti-impôts, mais ce risque est rendu moins grand par l’absence totale du mouvement ouvrier sur ce terrain. Les appareils réformistes politiques et syndicaux défendent l’impôt de la bourgeoisie comme un service public !!! Même la gauche de la gauche et l’extrême gauche opportuniste se gardent de faire campagne contre l’impôt, y compris quand l’Etat dépense l’essentiel des fonds publics pour sauver le grand capital comme depuis 2008 ! Ils ne réclament même pas que les trusts et les banques remboursent ! Ils ne réclament même pas que ce soient eux qui paient les dettes de la SNCF et de l’Hôpital public, par exemple, dettes pourtant réalisées pour financer le secteur privé !

Bien entendu, l’opinion publique est laissée dans l’ignorance des vrais buts de cette prétendue réforme qui se cache derrière une fausse simplification, une rapidité accrue mensongère, une soi-disant diminution des tâches et des effectifs, un meilleur contrôle du public affiché, etc. Ce qui apparaît le plus, c’est l’absurdité de cette réforme et son caractère chaotique mais pas du tout ses vraies raisons.
Donc à qui et à quoi ce prélèvement était-il censé tellement servir, au point que, après des hésitations jusqu’au dernier moment, Macron ait choisi le risque de perdre son crédit plutôt que d’y renoncer ?

Pour en comprendre les raisons, il faut, comme le fait la grande bourgeoisie, faire l’hypothèse d’un nouveau krach économique mondial !

Il convient de remarquer tout d’abord que ce type de prélèvement prévoit que l’entreprise ponctionne elle-même l’impôt directement sur le salaire et ne le verse nullement immédiatement au service des Impôts. Ce n’est pas l’avantage de disposer de cet argent en temps normal qui est l’objectif. Par contre, en cas de faillite généralisée de l’économie, le fait de pouvoir saisir directement les salaires est un moyen pour les grandes entreprises de ne pas risquer la faillite immédiate si l’Etat n’a pas les moyens financiers d’intervenir à la fois pour sauver les trusts et les banques comme il l’a fait massivement en 2008.

Or, il s’avère justement que l’Etat et les banques centrales n’ont plus les moyens financiers d’une intervention financière massive publique du type de celle de 2008.

Les gouvernants ont résolu le problème de l’intervention de sauvetage immédiat des banques par le nouveau droit donné aux banquiers de saisir la totalité des épargnes, des comptes particuliers et des assurances vie (pas seulement une fraction : c’est seulement l’Etat qui fait semblant de garantir une fraction de l’argent et qui ne s’en donne d’ailleurs nullement les moyens financiers vue la faiblesse du fond de garantie).

Pour les trusts, il s’agissait donc de mettre en place un dispositif de sauvegarde en cas de chute économique générale et c’est le but du prélèvement à la source. Il n’a d’intérêt que pour les trusts et pas pour la petite ou moyenne entreprise mais si le gouvernement avait annoncé que la mesure ne concernait que les sociétés de plus de 500 salariés, cela n’aurait pas été faisable et personne n’aurait compris.

Si cela avait été le cas, le grand public aurait compris que le but n’était pas la simplification, la rapidité, et autre balivernes, mais le vol sur les salaires en vue de la chute économique générale que les classes possédantes préparent partout de mille manières, et pas seulement par des mesures économiques ou administratives.

Mais la thèse qui domine dans cette fameuse opinion publique, c’est que l’Etat serait au service de tous les citoyens… Balivernes ! C’est que l’impôt servirait toute la société. Mensonges ! C’est que le gouvernement serait l’émanation de toute la population et ne servirait pas des intérêts privés très minoritaires. Billevesées ! C’est moins de 0,1% de la population qui détient le grand capital et les gouvernants, quels que soient leur coloration, ne servent que ces intérêts-là. Ils ne servent même pas des intérêts individuels des riches mais les intérêts d’un grand capital abstrait, une véritable machine à broyer les hommes.

Les hésitations d’un Macron ne consistent pas à se demander s’il va défendre le grand capital ou les patrons moyens et petits, ce choix est fait depuis le début, par lui comme part tous les gouvernants. Ils ne défendent même pas « les riches », mais seulement le grand capital ! Macron a seulement fait mine d’hésiter pour permettre au MEDEF de garder une allure de syndicat de tous les riches qui proteste contre la réforme, alors qu’il est lui aussi aux bottes du grand capital !!!

Ainsi, le syndicat du grand capital apparaît blanc dans les conséquences possiblement catastrophiques de la réforme ! Une fois de plus, c’est la collectivité qui sera accusée des pépins et le grand capital qui se gobergera des fruits ! Exactement comme dans les catastrophes créées dans les services publics, de la SNCF à l’Hôpital public, et de La Poste à l’Enseignement, de l’Energie à la Recherche ! Cette fois, c’est les agents des Impôts qui seront accusés, alors que c’est le grand capital qui sera le seul bénéficiaire.

Il faut dire qu’aucun syndicat de salariés n’a décrypté cette réforme aux yeux du public, n’a même informé les travailleurs de ses vrais enjeux, de même qu’aucun syndicat n’a jamais expliqué que le monde capitaliste est au bord du gouffre et se prépare à nous y plonger, qu’aucun n’a jamais expliqué les enjeux de la situation, y compris quand ces enjeux supposent que les luttes soient toutes défaites, que les négociations, et le réformisme en général, soient transformées en trahison pure et simple de la classe ouvrière !!!

Certes, des syndicats des personnels des Impôts ont pris la parole dans les média, mais ils n’ont rien expliqué du tout et se sont contentés, comme d’habitude, de pleurnicher sur le macronisme, comme si ce qui se passait était particulier à Macron, comme auparavant ils avaient prétendu que c’était le propre de Sarkozy puis de Hollande-Valls !

Donc le grand capital, lui, se prépare à un tsunami économique, social et politique, et les appareils réformistes et opportunistes continuent à faire du cabotage, comme s’il s’agissait seulement de ramer sur une mer d’huile !!!

Le grand capital n’est pas seulement en guerre dans le monde musulman. Il n’est pas seulement en guerre contre la Chine et la Russie. Il n’est pas seulement en guerre contre l’Iran et la Corée du Nord.

Ce que rappelle le prélèvement à la source comme toute la politique des gouvernants et des classes possédantes, c’est que le grand capital est d’abord et avant tout en guerre contre nous, prolétaires du monde !!!

Quand ses gouvernants favorisent le fascisme, comme actuellement en Allemagne mais aussi dans toute l’Europe et dans le monde, quand il développe partout les bandes nazies, les guerres, les dictatures, ce n’est pas parce qu’il craint le terrorisme, les migrants ou les Musulmans, non, c’est parce qu’il craint la révolution sociale que produira la chute irrémédiable du système capitaliste mondial, chute qu’il n’a fait que retarder depuis 2008.

Nous préparer, nous travailleurs, face à cette menace générale et mondiale, c’est d’abord et avant tout cesser de suivre ceux qui musèlent notre intervention, notre action, notre organisation et même notre expression de classe : les réformistes qui prétendent parler en notre nom et les opportunistes qui les couvrent d’un voile gauche de la gauche ou de fausse extrême gauche !

Nous préparer, c’est nous servir de toutes les crises de la société bourgeoise, non pour pleurnicher sur le passé révolu, mais pour avancer nos propres perspectives de classe qui se fondent, d’abord et avant tout, sur la suppression de la propriété privée des moyens de production et sur la suppression de l’Etat au service du grand capital. Distinguer nos faux amis, c’est vérifier si ceux qui se revendiquent de nous, travailleurs, défendent ces deux perspectives qui sont les seules à offrir un avenir aux travailleurs et aussi à toute l’humanité !

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