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Les idées du physicien Henri Poincaré

mardi 12 février 2019, par Robert Paris

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Henri Poincaré fut profondément marqué par une explosion survenue le 1er septembre 1879, au puits du Magny, près de Vesoul. À sa sortie de Polytechnique en 1876, il avait en effet choisi d’intégrer l’École des mines. Sa première affectation en sa qualité d’ingénieur venait de le ramener pour huit mois dans la région lorraine dont il était originaire.

L’accident fit « 9 veuves et 35 orphelins », selon le rapport détaillé qu’il rédigea. Henri Poincaré raconte : « Déjà, il n’était malheureusement que trop certain qu’on ne retrouverait plus que des cadavres ; l’état des premières victimes découvertes ne laissait aucun doute à cet égard. Ce qu’il y avait de plus urgent, c’était de faire passer à nouveau le courant d’air, en remplaçant les portes détruites, par des barrages. (…) Les sauveteurs poursuivirent leur marche en avançant à mesure que le rétablissement de l’aérage le leur permettait, et ils trouvèrent encore deux cadavres. Mais ils furent bientôt arrêtés par un éboulement qui encombrait le montage au niveau de la septième traverse et qu’il fallait déblayer. Après cette opération, on put pénétrer jusqu’en haut du plan incliné et on découvrit les corps des cinq malheureux ouvriers. »

Il conclut dans son rapport qu’une négligence humaine est probablement à l’origine de de la catastrophe : « On doit naturellement soupçonner la lampe 476 qu’on a trouvée en cet endroit, d’avoir enflammé le gaz et déterminé la catastrophe. L’état de cette lampe confirme singulièrement ces soupçons. »

Pour preuve de la force du traumatisme que provoqua en lui cet accident du Magny, il est intéressant de lire le chapitre consacré aux mines qu’il écrivit en 1910 dans une revue, Au seuil de la vie, destinée aux enfants des écoles primaires supérieures (dont beaucoup deviendraient mineurs). Chargé par l’éditeur Hachette de rédiger cinq textes sur la science (réunis un an plus tard dans un livre (2) ), il imposa lui-même ce chapitre.

Il y salue longuement l’invention par Davy, près d’un siècle plutôt, de la lampe qui porte son nom, et en décrit grossièrement le fonctionnement - un grillage très fin entoure la flamme, absorbant sa chaleur et évitant ainsi qu’elle ne mette le feu aux gaz environnants. Cette lampe diminua de façon très importante les coups de grisou dus aux éclairages des galeries, comme celui survenu près de Vesoul.
L’intervention humaine est sans cesse mentionnée dans son texte, ainsi que les conditions pénibles imposées aux mineurs, les dangers, la répartition des tâches, et même le salaire lié au rendement. Il insiste sur la prévention des coups de grisou : « Il est nécessaire d’aérer les mines ; d’abord pour que les ouvriers travaillent dans un air respirable, mais surtout pour enlever au fur et à mesure qu’il se produit le grisou qui se dégage de la houille. »

Sa description du coup de grisou n’est pas sans rappeler certains passages du Germinal de Zola : « il se produit un mélange explosif d’air et de grisou qui remplit toute l’atmosphère de la mine et même les poumons des travailleurs. Une étincelle suffit pour enflammer ce mélange, et alors je renonce à décrire les horreurs qui suivent : des centaines de malheureux tués sur le coup par l’explosion ; d’autres, plus malheureux encore, atrocement brûlés et survivant quelques heures et quelques jours ; d’autres encore asphyxiés par les produits de la combustion. »

(1) auteurs d’Henri Poincaré, une biographie au(x) quotidien(s) (Ellipses)

(2) Ce que disent les choses (Éditions Hermann) d’Henri Poincaré, réédité par Christian Gerini en 2010.

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