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L’affrontement Chine-USA, cause des menaces mondiales ou nouveau moyen de les masquer

jeudi 30 mai 2019, par Robert Paris

édito

L’affrontement Chine-USA, cause des menaces mondiales ou nouveau moyen de les masquer

Les grandes puissances occidentales feignent de découvrir que la Chine serait une menace dans la concurrence mondiale et même une menace militaire et elles redécouvrent que ce pays est gouverné par le parti unique maoïste et que la démocratie n’y règne pas. Trump a lancé la politique de menaces verbales à l’égard de la Chine. Macron a affirmé, du moins dans les média français, que l’Europe ne devait pas plier devant l’offensive économique chinoise, en l’occurrence celle des « nouvelles routes de la soie » et, beaucoup moins fort, que la France devait défendre son pré carré colonial africain contre l’offensive chinoise. Mais c’est certainement les USA, avec leur nouvelle politique de remise en cause des accords commerciaux internationaux menée par Trum, qui a le plus modifié les bonnes relations économiques entre le monde capitaliste et la Chine.

Cela fait plusieurs fois que des annonces protectionnistes de Trump, prétendant défendre l’industrie et le commerce américains contre les offensives économiques chinoises ont fait la une de l’actualité, provoquant artificiellement des chutes boursières mondiales, du fait des inquiétudes pesant sur le commerce international. Il y a eu notamment les attaques sur l’acier, sur l’automobile et maintenant sur la téléphonie, avec USA contre Huawei. On peut y voir simplement des effets de l’exacerbation de la concurrence internationale ou des réactions de la montée en puissance de la Chine ou des tentatives d’entraver la mainmise chinoise sur l’économie mondiale.

Il est certain que l’affrontement USA-Chine pour la domination sur l’économie mondiale est bien réel. Il est vrai que la Chine parvient actuellement à augmenter son poids mondial sur l’économie, aux dépens essentiellement des USA, ce que le Japon n’était pas parvenu à réussir à ce point lors des années de l’affrontement USA-Japon.

Cela signifie-t-il que le protectionnisme de Trump espère réellement bloquer cette montée en puissance de la part de la Chine dans le commerce et surtout dans la production mondiale ? Trump, avec son slogan de « USA en premier » a toujours mis en avant le protectionnisme et le nationalisme comme moyen de ramener les USA sur le devant de la scène, y compris dans l’industrie, mais il n’a jamais démontré que cela ait un quelconque effet réel. La seule aide réelle qu’il ait apporté à l’industrie américaine a consisté en suppressions d’impôts ! Le reste consiste en menaces, en pressions, en coups de poings sur la table, ce qui ne semble pas outre mesure impressionner le capitalisme étatique et privé chinois. On n’interrompt pas une évolution économique de fond par des déclarations démagogiques agressives qui sont surtout efficaces sur l’opinion américaine. Les USA ne peuvent pas fournir à l’industrie une main d’œuvre capable de concurrencer celle des provinces paysannes chinoises (les migrants intérieurs de la Chine), ni celle des pays asiatiques comme Vietnam, Birmanie, Cambodge, etc. Les USA et les pays occidentaux ont eu beau réduire drastiquement le niveau de vie des travailleurs et leur imposer des conditions de travail considérablement aggravées, ils sont et seront toujours très loin, sauf dans les maquiladoras de la frontière mexicaine, d’atteindre les conditions d’existence des prolétaires d’Asie.

Les rodomontades de Trump ne visent cependant pas seulement à se redonner du poids dans l’opinion nationaliste américaine. Elles ne visent pas seulement la Chine d’ailleurs et ont plusieurs fois menacé le Canada, le Mexique ou les pays d’Amérique latine, et aussi bien sûr l’Europe. Trump a prétendu ainsi avoir imposé des accords plus favorables aux USA mais l’effet réel est bien moins évident car cela a aussi provoqué une contraction des échanges commerciaux mondiaux ainsi que des chutes boursières. Les inquiétudes sur le commerce mondial ne risquent pas de favoriser les investissements productifs internationaux dans le monde capitaliste dit libéral, au détriment de l’économie chinoise, dirigée essentiellement et de manière très dirigiste, par l’Etat central. L’Etat chinois peut, bien mieux que les économies occidentales, miser sur les politiques étatiques pour gouverner l’économie. Il peut décider centralement d’investir dans la production et dans la recherche, ce que les Etats occidentaux parviennent bien plus difficilement à faire, ne parvenant pas à motiver le grand capital pour de tels investissements massifs, misant sur une postérité à long terme.

Si Trump parvient parfois à convaincre l’opinion publique de la validité de sa défense nationale de l’économie américaine, c’est paradoxalement les capitalistes américains ou occidentaux qu’il convainc sans doute le moins ! Les capitalistes occidentaux, certains de recevoir des profits importants en jouant sur les dettes publiques et privées, sur les faillites, sur la spéculation à la chute, sur l’endettement d’Etat, et autres moyens d’accumuler sans investir dans la production, et n’ayant aucune obligation légale, même quand ils sont aidés sur fonds publics, d’investir et d’embaucher, ne risquent pas d’engager durablement des sommes colossales pour se lancer dans des productions de masse nouvelles, ce que la Chine parvient à faire malgré ses propres crises et ses propres menaces sur ses banques, sur ses propres spéculations, etc. La Chine n’est nullement protégée des crises, des chutes, de la baisse du commerce mondial. Elle serait même particulièrement menacée si le protectionnisme montait massivement et faisait baisser de manière importante ses exportations. Son marché intérieur est très loin de pouvoir éponger, même un peu, le surplus de la production. Mais Trump ne peut pas, à moins de nuire gravement aux intérêts des capitalistes américains eux-mêmes, faire trop monter le protectionnisme mondial, casser tous les accords commerciaux internationaux. Sa marge de manœuvre politique est donc bien plus étroite qu’il le prétend ou que les média et politiciens occidentaux essaient de faire croire. Les économies chinoise et américaine se tiennent autant qu’elles se combattent et une chute massive de l’économie chinoise serait la pire catastrophe pour l’économie mondiale, y compris celle des USA, ne serait-ce que par la perte de confiance dans le capitalisme international.

Dès lors, quel peut être le vrai but des déclarations incendiaires de Trump à l’égard de la Chine, mis à part les buts politiciens du président américain pour se donner une popularité, pour faire monter le nationalisme, les hostilités à l’égard des prolétaires étrangers, la propagande en faveur de l’union nationale entre prolétaires américains et industrie américaine, en un moment où les luttes de classes montent partout y compris aux USA, suite à la montée des agressions antisociales pour faire monter les profits des capitaliste sur le dos des prolétaires ? Veut-il seulement se donner un peu de marge pour négocier plus durement ses contrats internationaux, aux dépens des autres pays, et notamment de la Chine ? Dans ce cas, rien ne prouve que son action soit réellement plus favorable au capitalisme américain qui ne gagne rien, dans la plupart des domaines industriels, à une réduction des échanges mondiaux produite de manière inévitable par le protectionnisme. Il est certain que la politique d’ouverture des marchés mondiaux avait au contraire un moment boosté l’économie mondiale, même si cette politique de libéralisme économique international a fini par atteindre ses limites au début des années 2000. Abandonner complètement l’ouverture des marchés est absolument impossible pour le capitalisme, hormis en cas de nouvelle chute, déjà au stade catastrophique et planétaire, de l’économie capitaliste ou pour la masquer par la guerre mondiale.

En attendant, partout dans le monde, les politiques des Etats, des gouvernants, des politiciens, des média, de tous les commentateurs consistent à présenter les problèmes économiques et sociaux de chaque pays comme des problèmes nationaux, c’est-à-dire comme des problèmes de défense nationale face à la concurrence, alors qu’ils n’ont jamais autant été uniquement des problèmes mondiaux, c’est-à-dire des problèmes généraux d’un capitalisme ayant atteint ses limites. Ainsi, en France, la nouvelle chute industrielle n’est pas attribuée à la même chute dans le monde mais à des politiques nationales de l’Etat pour raviver l’économie ou pour défendre l’économie nationale. Ce même mensonge a cours partout et Trump agit ainsi comme tous les gouvernants, mais seulement avec un écho plus important, du fait de l’importance du capitalisme américain.

La politique verbalement agressive des USA impressionne certes au-delà des opinions publiques, des média et des politiciens, les marchés financiers, les bourses, les économies, mais seulement négativement, par la perte de confiance générale et non par un surcroît de confiance dans les capacités du capitalisme américain. Trump ne peut faire croire au monde qu’il est en état de récupérer le leadership économique des Etats-Unis en s’attaquant aux exportations chinoises dans le monde. Il ne peut faire croire que l’Amérique serait en état de redevenir plus dynamique, plus investisseuse, plus technologique, plus exploiteuse, plus productive de profits que l’industrie chinoise. Il y a un niveau où la politique peut impressionner les capitalistes mais ce n’est pas en agissant sur les fondamentaux réels.

Toute l’agitation et la politique de provocations nationalistes et antichinoises de Trump ne peuvent suffire à rendre le grand capital américain beaucoup plus attractif pour les financiers mondiaux. Cela ne peut pas suffire à faire à nouveau des USA les maîtres de l’économie mondiale, et en particulier de la production mondiale. Et cela ne peut pas non plus suffire à faire croire que les aléas, les hauts et les bas, de l’économie mondiale proviendraient essentiellement de l’affrontement Chine-USA.

En effet, le capitalisme mondial, aussi bien en Chine qu’aux USA, est toujours plombé, et ce n’est pas par l’exacerbation de la concurrence mondiale ni par les succès chinois ni d’autres économies émergentes, comme il voudrait bien nous le faire croire et qui serait le cas dans une crise de croissance, mais par l’impasse du capitalisme dont il n’a pas pu sortir en dix ans depuis sa chute de 2007 et la décision, en 2008, de ne pas laisser se développer la crise… de manière « naturelle », c’est-à-dire en acceptant que les trusts et les banques, et autres établissements capitalistes, assurances, bourses, etc., qui sont en faillite chutent et ferment. Cela a été expliqué par les « risques systémiques » de la chute des plus grands établissements capitalistes et c’était la première fois historique que le capitalisme ne laissait pas une crise faire faillite aux trusts et aux banques.

Cet effondrement mondial en 2007-2008 n’a pas pu être présenté, à l’époque, comme dû à la concurrence ni au développement de la Chine, cette dernière étant elle aussi frappée comme tout le reste du monde, et répondant à la chute exactement de la même manière que le reste du monde capitaliste auquel elle appartient intégralement malgré les particularités politiques ou économiques de ce pays.

La réaction des capitalistes à la chute de 2007-2008 n’a nullement été la remise en cause de la mondialisation libérale et n’a pas du tout produit, ni immédiatement ni dans les années suivantes, une politique protectionniste. Ni Bush, ni Obama, ni aucun autre gouvernement du monde n’a proposé alors de remettre en question les liens entre l’Occident et l’économie chinoise et personne n’a prétendu expliquer la crise par la concurrence chinoise.

En fait, ce n’est pas les vraies causes de la crise capitaliste auquel s’attaque Trump avec ses prétentions protectionnistes, et pour cause : le capitalisme mondial est incapable de s’attaquer à ces causes, vu qu’elles sont fondées sur les bases mêmes du système d’exploitation capitaliste. La chute des investissements productifs mondiaux provient du fait que la mondialisation économique a amené le capitalisme à ses limites de capacités d’accumulation du capital, limites au-delà desquelles, s’il ne peut plus réinvestir dans la production l’essentiel des profits réalisés, il faut bien qu’il les investisse spéculativement quelque part et que le système, en l’occurrence les Etats, se débrouille pour distribuer des revenus au capital, même s’il ne produit plus de plus-value. Le système financier produit donc des moyens de « faire de l’argent » sans que ce soit par des investissements réels. L’argent continue donc à couler à flots, et le fossé entre la quantité mondiale de capitaux et ceux qui sont investissables dans la production continue donc à se creuser et les résultats des produits financiers, notamment ceux fondés sur les dettes publiques et privées continue de s’accroître. Le grand capital est de moins en mois producteur de valeurs et de plus en plus sansgsue sur les valeurs produites. L’instabilité du système qui en découle s’aggrave sans cesse et les dettes publiques en sont la marque, avec comme sous-produit la destruction des services publics et aides sociales partout dans le monde. Comme on le voit, dans ce mécanisme destructeur, la concurrence mondiale n’est pour rien.

Il n’est donc pas exact que l’affrontement mondial des impérialismes dominants, notamment entre USA et Chine, pour réel qu’il soit, n’est pour rien dans la crise historique du système capitaliste. En orchestrant de temps en temps une peur mondiale par un nouvel affrontement entre géants mondiaux, Trump peut seulement occulter les vraies causes d’effondrement de l’économie. Il ne peut nullement espérer ainsi transformer la réalité de la crise capitaliste, ni permettre au capitalisme de soigner sa crise, ni de faire durer davantage son système, ni affaiblir les causes ou les conséquences de la crise.

Il s’agit donc bel et bien d’une manière de masquer la réalité de la crise mondiale du système d’exploitation capitaliste. Et cette manœuvre, accompagnée par les politiques nationalistes des Etats, des gouvernants, des politiciens, des partis, des syndicats, de toutes les institutions de la société qui, toutes, affirment chercher des « solutions nationales » aux problèmes économiques qui n’ont aucun fondement national mais mondial. Présenter la Chine comme la cause principale de l’effondrement à venir a un sens précis : il s’agit de préparer les peuples à une issue guerrière à la crise mondiale, ce qui confirme encore que les capitalistes et leurs gouvernants n’envisagent aucune issue économique pour faire face à l’effondrement historique du capitalisme.

Les peuples sont donc appelés à se heurter violemment les uns les autres, soi-disant pour régler les problèmes économiques et leurs conséquences sociales, en réalité parce que, dans le cadre du système, il n’existe plus aucune solution pour faire face à la crise.

Quant à nous travailleurs, il serait mortel d’entrer dans ces politiques de plus en plus violemment nationalistes et agressives auxquelles nous convient les classes dirigeantes. C’est ce choix politiques des classes possédantes qui est marqué par la montée mondiales des extrêmes droites, aux USA avec Trump ou Bolsonaro au Brésil, comme Modi en Inde, et bien d’autres en Europe.

Nous, travailleurs, ne devons pas tomber dans ce piège mortel qui présente notre situation de plus en plus dégradée comme le produit d’attaques venues de l’étranger. Il n’est pas question qu’on nous transforme en chair à canons pour écraser le peuple travailleur chinois, victime comme nous de l’exploitation capitaliste et même plus encore que nous en Europe ou aux USA.

Mourir pour permettre aux classes possédantes de s’accrocher au pouvoir alors qu’elles ne sont plus capables de faire avancer aucun progrès, ni économique, ni social, ni politique, pas question !

N’attendons pas la guerre mondiale et ses destructions folles de la civilisation humaine pour préparer un autre avenir que ce système social dépassé !

Seule la perspective de la suppression de ce mode de production qui marque lui-même sa propre fin peut être une alternative à la barbarie mondiale que l’on nous prépare.

Pour combattre la propagande nationaliste, fasciste et guerrière, préparons un avenir débarrassé de la course aux profits et de la propriété des richesses par une infime minorité.

S’ils veulent faire de nous des héros de la guerre contre la Chine (ou l’Iran, ou la Russie ou encore la Corée du Nord, ou les quatre), il faut qu’ils sachent que nous nous dresserons d’abord contre nos propres armées qui ne sont pas là pour nous défendre mais pour nous transformer tous en cadavres et en victimes de guerre !

Le capitalisme n’a pas d’autre issue que la barbarie mais l’humanité en a une autre : supprimer le pouvoir des classes possédantes !

Messages

  • Le Financial Times a rapporté que les chefs des services de renseignements américains ont tenu des réunions avec de grandes entreprises américaines, leur fournissant des informations classifiées pour les mettre en garde contre les dangers de faire des affaires en Chine.

    Ces réunions, auxquelles ont participé Dan Coats, directeur du renseignement national, ainsi que des représentants du FBI et du National Counterintelligence and Security Center, ont eu lieu partout au pays. Selon le reportage, elles ont impliqué de grandes entreprises de technologie, des sociétés de capital-risque et des établissements d’enseignement.

    Les réunions ont été facilitées par des sénateurs démocrates et républicains, y compris le démocrate Mark Warner du Comité sénatorial du renseignement et le sénateur républicain de Floride Marco Rubio.

    Soulignant l’ampleur de la campagne anti-Chine, Warner a déclaré au Financial Times : « Nous devons sensibiliser davantage les entreprises, les investisseurs et les universités américains aux tactiques que la Chine utilise actuellement pour miner la compétitivité, la sécurité et l’influence des États-Unis ».

    Rubio a repris les mêmes thèmes. « Le gouvernement chinois et le Parti communiste représentent la plus grande menace à long terme pour la sécurité économique et nationale des États-Unis. Il est important que les entreprises, les universités et les organisations commerciales américaines comprennent parfaitement cette menace », a-t-il déclaré.

    En visite au Japon, Trump a eu un discours guerrier, affirmant qu’il est pour la guerre qui protège la paix !!!

    Les roulements de tambours de guerre se multiplient !

    Ayant lancé le « pivot vers l’Asie » pour isoler militairement la Chine en 2011, Washington a répudié le traité sur les Forces Nucléaires à portée Intermédiaire (INF) en 2018 pour pouvoir déployer plus de missiles nucléaires contre la Chine et la Russie. Le conseil de sécurité nationale américain a averti l’Italie qu’elle légitimisait ainsi « l’approche prédatrice de la Chine à l’investissement sans que cela ne bénéficie au peuple italien. »

  • Les dernières décisions américaines ne visent rien de moins que la paralysie de Huawei, afin d’exclure l’entreprise du marché mondial des téléphones intelligents et empêcher sa participation au développement des réseaux de télécommunications 5G.

    Les actions posées contre Huawei ne sont pas sorties de nulle part. Bloomberg a rapporté que l’administration Trump prévoyait depuis des mois de soumettre Huawei à des sanctions économiques, mais qu’elle avait repoussé le moment en attendant la signature d’un accord commercial avec la Chine.

    Même avant les dernières décisions, les négociations commerciales avaient pratiquement échoué en raison de l’insistance des États-Unis pour que Washington ait le droit absolu de dicter des changements aux lois chinoises, dans le cadre d’une « procédure d’application », ainsi que le maintien des tarifs jusqu’à ce qu’elle juge unilatéralement que la Chine se conforme à tout accord.

    Les implications des décisions Huawei et la décision de Google et d’autres entreprises américaines, telles que Qualcomm, Broadcom et Intel, de se ranger derrière l’administration, vont bien au-delà de cette entreprise.

    Comme Abraham Liu, vice-président de Huawei pour la région européenne, l’a déclaré lors d’une conférence de presse mardi, les actions américaines n’étaient pas seulement une attaque « sans précédent » contre son entreprise, mais contre l’ensemble du système du commerce international basé sur des lois.

    « Maintenant, ça arrive à Huawei. Demain, cela peut arriver à n’importe quelle autre entreprise internationale », a-t-il dit. « C’est dangereux. »

    En même temps, la Chine a fait quelques démonstrations pour prouver aux USA qu’elle n’était pas désarmée si les USA ne voulaient pas négocier, par exemple en envoyant ses responsables visiter la région des "terres rares", histoire de rappeler que la Chine en est le premier producteur mondial et qu’elles sont indispensables à la technologie plus que Google n’est indispensable à Huawei !!!

  • Face au relèvement des droits de douane annoncé par Donald Trump sur les importations chinoises, Pékin menace d’utiliser sa suprématie sur le marché des terres rares, incontournables dans l’électronique grand public et les applications stratégiques. De son côté, l’administration américaine a ajouté, au-delà de la Chine, huit pays dont l’Allemagne à sa liste de pays placés sous surveillance pour leurs pratiques en matière de changes. Au niveau européen, les 19 indices sectoriels Stoxx 600 sont dans le rouge, à commencer par celui des ressources de base (-2,2%). La technologie (-1,9%) et les banques (-1,4%) suivent de près.

  • Dans un article intitulé « Etats-Unis, ne sous-estimez pas la capacité de la Chine à riposter », le très officiel Quotidien du Peuple souligne la dépendance « inconfortable » des Etats-Unis à l’égard des terres rares en provenance de Chine. « Même si la Chine ne donne pas suite, la menace aura pour effet d’accroître les tensions entre les deux pays, et cela risque de pousser les investisseurs à délaisser les actions au profit des emprunts d’Etat », écrit David Madden, analyste marché chez CMC Markets. Les rendements des emprunts d’Etat à 10 ans affichent en effet leurs plus bas niveaux depuis 2016 au Japon, en Allemagne et en France, et depuis 2017 aux Etats-Unis.

  • La Chine a sorti, ce vendredi 31 mai, une nouvelle arme dans la guerre commerciale contre les États-Unis, annonçant la création de sa propre liste noire d’entreprises étrangères « non fiables », en réponse à l’offensive américaine contre Huawei.

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