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Vous admirez Nietzsche ? Pourtant, c’est un des sommets « intellectuels » du mépris et de la haine des femmes !!!

mercredi 17 juillet 2019, par Robert Paris

Avertissement : Vous remarquerez que nous n’avons fait aucun commentaire. Tout ce qui est écrit l’est de la main de Nietzsche. Le lecteur saura apprécier ou détester...

Vous admirez Nietzsche ? Pourtant, c’est un des sommets « intellectuels » du mépris et de la haine des femmes !!!

« À aucune époque le sexe faible n’a été traité avec autant d’égards de la part des hommes qu’à notre époque. C’est une conséquence de notre penchant et de notre goût foncièrement démocratiques, tout comme notre manque de respect pour la vieillesse. Faut-il s’étonner si ces égards ont dégénéré en abus ? On veut davantage, on apprend à exiger, on trouve enfin ce tribut d’hommages presque blessant, on préférerait la rivalité des droits, le véritable combat. En un mot, la femme perd de sa pudeur. Ajoutons de suite qu’elle perd aussi le goût. Elle désapprend de craindre l’homme. Mais la femme qui « désapprend la crainte » sacrifie ses instincts les plus féminins. Que la femme devienne hardie, quand ce qui inspire la crainte en l’homme, ou plus exactement quand l’homme en l’homme n’est plus voulu et discipliné par l’éducation, c’est assez juste et aussi assez compréhensible. Ce qui est plus difficilement compréhensible, c’est que par là même… la femme dégénère. C’est ce qui arrive aujourd’hui : ne nous y trompons pas ! Partout où l’esprit industriel a remporté la victoire sur l’esprit militaire et aristocratique, la femme tend à l’indépendance économique et légale d’un commis. « La femme commis » se tient à la porte de la société moderne en voie de formation. Tandis qu’elle s’empare ainsi de nouveaux droits, tandis qu’elle s’efforce de devenir « maître » et inscrit le « progrès » de la femme sur son drapeau, elle aboutit au résultat contraire avec une évidence terrible : la femme recule. Depuis la Révolution française l’influence de la femme a diminué dans la mesure où ses droits et ses prétentions ont augmenté ; et l’émancipation de la femme, à quoi aspirent les femmes elle-mêmes (et non seulement de superficiels cerveaux masculins), apparaît comme un remarquable symptôme de l’affaiblissement et de l’énervement croissants des instincts vraiment féminins. Il y a de la bêtise dans ce mouvement, une bêtise presque masculine, dont une femme saine — qui est toujours une femme sensée aurait eu honte au fond du cœur. Perdre le flair des moyens qui conduisent le plus sûrement à la victoire ; négliger l’exercice de son arme véritable ; se laisser aller devant l’homme, peut-être « jusqu’au livre », là où jadis on gardait la discipline et une humilité fine et rusée ; ébranler, avec une audace vertueuse, la foi de l’homme en un idéal foncièrement différent caché dans la femme, en un éternel féminin quelconque et nécessaire ; enlever à l’homme, avec insistance et abondance, l’idée que la femme doit être nourrie, soignée, protégée et ménagée comme un animal domestique, tendre, étrangement sauvage et souvent agréable ; rassembler maladroitement et avec indignation tout ce qui rappelait l’esclavage et le servage, dans la situation qu’occupait et qu’occupe encore la femme dans l’ordre social (comme si l’esclavage était un argument contre la haute culture et non pas un argument en sa faveur, une condition de toute élévation de la culture) ; de quoi tout cela nous est-il la révélation, sinon d’une déchéance de l’instinct féminin, d’une mutilation de la femme ? Sans doute, il existe, parmi les ânes savants du sexe masculin, assez d’imbéciles, amis et corrupteurs des femmes, qui conseillent à ces dernières de dépouiller la femme et d’imiter toutes les bêtises dont souffre aujourd’hui en Europe « l’homme », la « virilité » européenne, — qui aimerait avilir la femme jusqu’à la « culture générale », ou même jusqu’à la lecture des journaux et jusqu’à la politique. On veut même, de ci de là, changer les femmes en libres-penseurs et en gens de lettres. Comme si la femme, sans piété, n’était pas pour l’homme profond et impie une chose parfaitement choquante et ridicule. On gâte presque partout leurs nerfs avec la plus énervante et la plus dangereuse musique qui soit (notre musique allemande moderne). On les rend de jour en jour plus hystériques et plus inaptes à remplir leur première et dernière fonction, qui est de mettre au monde des enfants solides. On veut les « cultiver », encore davantage et, comme on dit, fortifier « le sexe faible » par la culture : comme si l’histoire ne nous montrait pas, aussi clairement que possible, que la « culture » de l’être humain et son affaiblissement — c’est-à-dire l’affaiblissement, l’éparpillement, la déchéance de la volonté — ont toujours marché de pair et que les femmes les plus puissantes du monde, celles qui ont eu le plus d’influence (comme la mère de Napoléon) étaient redevables de leur puissance et de leur empire sur les hommes à la force de volonté — et non à des maîtres d’école ! Ce qui, chez la femme, inspire le respect et souvent la crainte, c’est sa nature, qui est « plus naturelle » que celle de l’homme, sa souplesse et sa ruse de fauve, sa griffe de tigresse sous le gant, sa naïveté dans l’égoïsme, la sauvagerie indomptable de son instinct, l’immensité insaisissable et mobile de ses passions et de ses vertus… Ce qui, malgré la crainte qu’on éprouve, excite la pitié pour cette chatte dangereuse et belle — « la femme » — c’est qu’elle paraît être plus apte à souffrir, plus fragile, plus assoiffée d’amour, et condamnée à la désillusion plus qu’aucun autre animal. La crainte et la pitié : animé de ces deux sentiments, l’homme s’est arrêté jusqu’à présent devant la femme, un pied déjà dans la tragédie qui, tandis qu’elle vous ravit, vous déchire aussi —. Eh quoi ! cela finirait-il ainsi ? Est-on en train de rompre le charme de la femme ? Se met-on lentement à la rendre ennuyeuse ? Ô Europe ! Europe ! On connaît la bête à cornes qui a toujours eu pour toi le plus d’attraits, et que tu as encore à redouter ! Ton antique légende pourrait, une fois de plus, devenir de « l’histoire » — une fois encore une prodigieuse bêtise pourrait s’emparer de ton esprit et t’entraîner ! Et nul dieu ne se cacherait en elle, non ! rien qu’une « idée », une « idée moderne » ! »

Source : Friedrich Nietzsche, « Par delà le bien et le mal »

« La basse classe, des femmes, des esclaves, des masses sans noblesse… Il y a aussi la femme ! Une moitié de l’humanité est faible, essentiellement malade, changeante, inconstante, - la femme a besoin de la force pour s’y cramponner, il lui faut une religion de la faiblesse qui la glorifie, comme s’il était divin d’être faible, d’aimer et d’être humble, - la femme règne si elle parvient à subjuguer les forts. La femme a toujours conspiré avec les types de la décadence, avec les prêtres, contre les " puissants ", les " forts ", les hommes -. La femme met à part les enfants pour le culte de la piété, de la compassion, de l’amour ; - la mère représente l’altruisme d’une façon convaincante... Ce que je n’admets pas, c’est qu’une espèce exceptionnelle fasse la guerre à la règle, - au lieu de comprendre que la continuation de la règle est une condition pour la valeur de l’exception. Les femmes émancipées, par exemple, qui, au lieu de ressentir ce qu’il y a de distingué dans leurs besoins anormaux, voudraient déplacer, d’une façon générale, la condition de la femme... La femme, consciente du sentiment que l’homme éprouve à son égard, vient au-devant de ses efforts d’idéalisation, en se parant, en marchant et en dansant bien, en exprimant des pensées délicates : de même elle observe la pudeur, la réserve, la distance - avec le sûr instinct que par là le pouvoir idéalisateur de l’homme grandira. Avec la prodigieuse subtilité de l’instinct féminin, la pudeur n’est nullement de l’hypocrisie consciente : la femme devine que c’est précisément la chasteté naïve et véritable qui séduit le plus l’homme et le pousse à une estimation trop élevée. C’est pourquoi la femme est naïve par la subtilité d’instinct qui lui conseille l’utilité de l’innocence. Une intention volontaire de clore les yeux sur elle-même… Partout où la simulation fait plus d’effet lorsqu’elle est inconsciente elle devient inconsciente)… Prenez la femme au sérieux : comme la plus belle femme devient laide aussitôt !… Un sentiment qui s’appelle " idéalisme " ne veut pas permettre à la médiocrité d’être médiocre, à la femme d’être femme…. Comment se fait-il que, malgré cela, la plupart des idéalistes fassent de la propagande pour leur idéal, comme s’ils ne devaient pas y avoir droit, pour le cas où tout le monde ne la reconnaîtrait pas ? C’est ce que font par exemple toutes ces courageuses petites femmes qui se donnent la permission d’apprendre le latin et les mathématiques... Qu’est-ce qui les y force ? Je crains bien que ce ne soit l’instinct du troupeau, la crainte du troupeau : elles luttent pour l’" émancipation de la femme " parce que, sous la forme d’une activité généreuse, sous le drapeau du sacrifice " pour les autres ", elles réussissent le mieux à faire passer leur petit séparatisme... »

Source : Friedrich Nietzsche, « La Volonté de puissance »

« Nous le savons fort bien : pour celui qui jette un regard sur la science, seulement en passant, à la façon des femmes et malheureusement aussi de beaucoup d’artistes : la sévérité qu’il faut mettre au service de la science… »

Source : Friedrich Nietzsche, « Le Gai Savoir »

« L’homme a créé la femme — avec quoi donc ? Avec une côte de son dieu, — de son « Idéal »… »

Source : Friedrich Nietzsche, « Le Crépuscule des idoles »

« Au théâtre on devient peuple, troupeau, femme, pharisien, bétail volant, idiot… »

Source : Friedrich Nietzsche, « Nietzsche contre Wagner »

« Le « pur » est d’abord simplement un homme qui se lave, qui s’interdit certains aliments provoquant des maladies de la peau, qui ne cohabite pas avec les femmes malpropres du bas peuple, qui a l’horreur du sang, — et rien de plus, ou en tous les cas peu de chose en plus ! »

Source : Friedrich Nietzsche, « La Généalogie de la morale »

« Combien d’hommes mariés ont vu venir le matin où ils s’apercevaient que leur jeune femme était ennuyeuse et se figurait le contraire ! Pour ne point parler de ces femmes dont la chair est prompte, mais l’esprit faible ! »

Source : Friedrich Nietzsche, « Aurore - Réflexions sur les préjugés moraux »

« Chez la femme tout est une énigme : mais il y a un mot à cet énigme : ce mot est grossesse.
L’homme est pour la femme un moyen : le but est toujours l’enfant. Mais qu’est la femme pour l’homme ?
L’homme véritable veut deux choses : le danger et le jeu. C’est pourquoi il veut la femme, le jouet le plus dangereux.
L’homme doit être élevé pour la guerre, et la femme pour le délassement du guerrier : tout le reste est folie.
Le guerrier n’aime les fruits trop doux. C’est pourquoi il aime la femme ; une saveur amère reste même à la femme la plus douce.
Mieux que l’homme, la femme comprend les enfants, mais l’homme est plus enfant que la femme.
Dans tout homme véritable se cache un enfant : un enfant qui veut jouer. Allons, femmes, découvrez-moi l’enfant dans l’homme !
Que la femme soit un jouet, pur et menu, pareil au diamant, rayonnant des vertus d’un monde qui n’est pas encore ! »

« Que votre honneur soit dans votre amour. Généralement la femme n’entend presque rien à l’honneur. Mais que ce soit votre honneur d’aimer toujours plus que vous êtes aimé, et de n’être jamais les secondes.
Que l’homme craigne la femme, quand elle aime : c’est alors qu’elle fait tous les sacrifices et toute autre chose lui paraît sans valeur.
Que l’homme craigne la femme, quand elle hait : car au fond du cœur l’homme n’est que méchant, mais au fond du cœur la femme est mauvaise.
Qui la femme hait-elle le plus ? — Ainsi parlait le fer à l’aimant : « Je te hais le plus parce que tu attires, mais que tu n’es pas assez fort pour attacher à toi. »
Le bonheur de l’homme est : je veux ; le bonheur de la femme est : il veut.
« Voici, le monde vient d’être parfait ! » — ainsi pense toute femme qui obéit de tout cœur.
Et il faut que la femme obéisse et qu’elle trouve une profondeur à sa surface. L’âme de la femme est surface, une membrane mobile et orageuse sur une eau basse.
Mais l’âme de l’homme est profonde, son flot mugit dans des grottes souterraines : la femme pressent sa force, mais elle ne la comprend pas. »

Source : Friedrich Nietzsche, « Ainsi parlait Zarathoustra »

« Quand il se sent traité en Dieu, il s’abaisse bientôt aux désirs de la femme. L’homme est lâche devant tout ce qui est éternellement féminin : les petites femmes le savent. Dans beaucoup de cas de l’amour de la femme et peut-être justement dans les plus célèbres, l’amour n’est qu’un fin parasitisme, qui trouve son nid dans une âme parfois, même dans une chair étrangère, hélas ! combien souvent aux frais de l’hôte ! »

Source : Friedrich Nietzsche, « Le Cas Wagner »

Nietzsche écrit dans "Par delà le bien et le mal" :

« Un homme profond, […] profond d’esprit autant que de désirs, doué par surcroît de cette bienveillance profonde capable d’une sévérité et d’une dureté qui se confondent facilement avec elle, un tel homme ne peut penser à la femme qu’à la manière d’un Oriental : il doit voir dans la femme une propriété, un bien qu’il convient d’enfermer, un être prédestiné à la sujétion et qui s’accomplit à travers elle. »

"Tu vas chez les femmes ? N’oublie pas le fouet ! " (Zarathoustra)

« Le bonheur de l’homme, dit Zarathoustra, a nom : je veux. Le bonheur de la femme a nom : il veut. »

« l’homme doit être élevé pour la guerre, la femme pour le délassement du guerrier, tout le reste est folie »

"Au fond du coeur, l’homme n’est que méchant ; mais au fond du coeur, la femme est mauvaise" (dans "Ainsi parlait Zarathoustra")

"Ce sont les hommes les plus sensuels qui doivent fuir devant les femmes et torturer leur corps"

« Le bonheur de l’homme est ; je veux : le bonheur de la femme est ; il veut. »

« L’homme véritable veut deux choses : le danger et le jeu ; c’est pourquoi il veut la femme, le jouet le plus dangereux. »

« Le guerrier n’aime les fruits trop doux, c’est pourquoi il aime la femme, une saveur amère.
Friedrich Nietzsche »

« L’homme est pour la femme un moyen : Le but est toujours l’enfant. »

« Beaucoup de brèves folies, c’est là ce que vous appelez l’amour. Et votre mariage met fin à beaucoup de brèves folies par une longue sottise. »

« La femme est une surface qui mime la profondeur. »

« La femme est la seconde faute de Dieu. »

« La femme apprend à haïr dans la mesure où elle désapprend de charmer. »

« Où n’entrent en jeu ni amour ni haine, la femme n’est qu’une médiocre actrice. »

« Ah ! cette pauvreté de l’âme à deux. Ah ! cette saleté de l’âme à deux. »

« Même le plus rusé achète sa femme chat en poche. »

citations de Friedrich Nietzsche ; dans « Ainsi parlait Zarathoustra » (1885)

« Beaucoup de personnes, notamment de femmes, ne ressentent pas l’ennui, parce qu’elles n’ont jamais appris à travailler régulièrement. »

Source, Nietzsche, « Humain, trop humain »

Nietzsche a déclaré que les femmes devraient avoir le droit d’avorter si des tests pouvaient déterminer que l’enfant à naître portait les « gènes » de l’homosexualité.

Lire encore de Nietzsche

Nietzsche :

« À aucune époque le sexe faible n’a été traité avec autant d’égards de la part des hommes qu’à notre époque. C’est une conséquence de notre penchant et de notre goût foncièrement démocratiques, tout comme notre manque de respect pour la vieillesse. Faut-il s’étonner si ces égards ont dégénéré en abus ? On veut davantage, on apprend à exiger, on trouve enfin ce tribut d’hommages presque blessant, on préférerait la rivalité des droits, le véritable combat. En un mot, la femme perd de sa pudeur. Ajoutons de suite qu’elle perd aussi le goût. Elle désapprend de craindre l’homme. Mais la femme qui « désapprend la crainte » sacrifie ses instincts les plus féminins. Que la femme devienne hardie, quand ce qui inspire la crainte en l’homme, ou plus exactement quand l’homme en l’homme n’est plus voulu et discipliné par l’éducation, c’est assez juste et aussi assez compréhensible.

Ce qui est plus difficilement compréhensible, c’est que par là même… la femme dégénère. C’est ce qui arrive aujourd’hui : ne nous y trompons pas ! Partout où l’esprit industriel a remporté la victoire sur l’esprit militaire et aristocratique, la femme tend à l’indépendance économique et légale d’un commis. « La femme commis » se tient à la porte de la société moderne en voie de formation. Tandis qu’elle s’empare ainsi de nouveaux droits, tandis qu’elle s’efforce de devenir « maître » et inscrit le « progrès » de la femme sur son drapeau, elle aboutit au résultat contraire avec une évidence terrible : la femme recule. Depuis la Révolution française l’influence de la femme a diminué dans la mesure où ses droits et ses prétentions ont augmenté ; et l’émancipation de la femme, à quoi aspirent les femmes elle-mêmes (et non seulement de superficiels cerveaux masculins), apparaît comme un remarquable symptôme de l’affaiblissement et de l’énervement croissants des instincts vraiment féminins. Il y a de la bêtise dans ce mouvement, une bêtise presque masculine, dont une femme saine — qui est toujours une femme sensée aurait eu honte au fond du cœur. Perdre le flair des moyens qui conduisent le plus sûrement à la victoire ; négliger l’exercice de son arme véritable ; se laisser aller devant l’homme, peut-être « jusqu’au livre », là où jadis on gardait la discipline et une humilité fine et rusée ; ébranler, avec une audace vertueuse, la foi de l’homme en un idéal foncièrement différent caché dans la femme, en un éternel féminin quelconque et nécessaire ; enlever à l’homme, avec insistance et abondance, l’idée que la femme doit être nourrie, soignée, protégée et ménagée comme un animal domestique, tendre, étrangement sauvage et souvent agréable ; rassembler maladroitement et avec indignation tout ce qui rappelait l’esclavage et le servage, dans la situation qu’occupait et qu’occupe encore la femme dans l’ordre social (comme si l’esclavage était un argument contre la haute culture et non pas un argument en sa faveur, une condition de toute élévation de la culture) ; de quoi tout cela nous est-il la révélation, sinon d’une déchéance de l’instinct féminin, d’une mutilation de la femme ? Sans doute, il existe, parmi les ânes savants du sexe masculin, assez d’imbéciles, amis et corrupteurs des femmes, qui conseillent à ces dernières de dépouiller la femme et d’imiter toutes les bêtises dont souffre aujourd’hui en Europe « l’homme », la « virilité » européenne, — qui aimerait avilir la femme jusqu’à la « culture générale », ou même jusqu’à la lecture des journaux et jusqu’à la politique.

On veut même, de ci de là, changer les femmes en libres-penseurs et en gens de lettres. Comme si la femme, sans piété, n’était pas pour l’homme profond et impie une chose parfaitement choquante et ridicule. On gâte presque partout leurs nerfs avec la plus énervante et la plus dangereuse musique qui soit (notre musique allemande moderne). On les rend de jour en jour plus hystériques et plus inaptes à remplir leur première et dernière fonction, qui est de mettre au monde des enfants solides. On veut les « cultiver », encore davantage et, comme on dit, fortifier « le sexe faible » par la culture : comme si l’histoire ne nous montrait pas, aussi clairement que possible, que la « culture » de l’être humain et son affaiblissement — c’est-à-dire l’affaiblissement, l’éparpillement, la déchéance de la volonté — ont toujours marché de pair et que les femmes les plus puissantes du monde, celles qui ont eu le plus d’influence (comme la mère de Napoléon) étaient redevables de leur puissance et de leur empire sur les hommes à la force de volonté — et non à des maîtres d’école ! Ce qui, chez la femme, inspire le respect et souvent la crainte, c’est sa nature, qui est « plus naturelle » que celle de l’homme, sa souplesse et sa ruse de fauve, sa griffe de tigresse sous le gant, sa naïveté dans l’égoïsme, la sauvagerie indomptable de son instinct, l’immensité insaisissable et mobile de ses passions et de ses vertus… Ce qui, malgré la crainte qu’on éprouve, excite la pitié pour cette chatte dangereuse et belle — « la femme » — c’est qu’elle paraît être plus apte à souffrir, plus fragile, plus assoiffée d’amour, et condamnée à la désillusion plus qu’aucun autre animal. La crainte et la pitié : animé de ces deux sentiments, l’homme s’est arrêté jusqu’à présent devant la femme, un pied déjà dans la tragédie qui, tandis qu’elle vous ravit, vous déchire aussi —. Eh quoi ! cela finirait-il ainsi ? Est-on en train de rompre le charme de la femme ? Se met-on lentement à la rendre ennuyeuse ? Ô Europe ! Europe ! On connaît la bête à cornes qui a toujours eu pour toi le plus d’attraits, et que tu as encore à redouter ! Ton antique légende pourrait, une fois de plus, devenir de « l’histoire » — une fois encore une prodigieuse bêtise pourrait s’emparer de ton esprit et t’entraîner ! Et nul dieu ne se cacherait en elle, non ! rien qu’une « idée », une « idée moderne » ! »

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