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Lettre à tous les camarades du Parti Communiste de Chine – Son dirigeant Chen Du-Xiu dénonce publiquement le stalinisme, responsable de la défaite de la révolution prolétarienne en Chine

samedi 14 décembre 2019, par Robert Paris

LETTRE DE CHEN DU-XIU A TOUS LES MEMBRES DU PARTI COMMUNISTE De CHINE

(10 décembre 1929)

Chers Camarades,

Depuis que j’ai contribué avec mes camarades à fonder le parti communiste chinois en 1920, j’ai toujours appliqué fidèlement la politique opportuniste des dirigeants de l’Internationale Communiste : Staline, Zinoviev, Boukharine et autres, qui conduisit la révolution chinoise à un honteux et triste échec. Bien que j’aie travaillé avec acharnement jour et nuit, mes démérites sont cependant plus grands que mes mérites. Naturellement, je ne veux pas imiter la confession hypocrite de quelques-uns des anciens empereurs chinois : « Moi seul suis responsable tous les péchés des peuples », en prenant sur mes propres épaules toutes les erreurs qui ont causé l’échec, par contre j’aurais honte d’adopter l’attitude des camarades responsables durant cette période, qui critiquent seulement les fautes passées de l’opportunisme en s’excluant eux-mêmes. Chaque fois que des camarades montreront mes erreurs passées, je les reconnaîtrai sincèrement. Je refuse absolument d’ignorer l’expérience de la révolution chinoise, acquise à un si haut prix payé par le prolétariat (depuis la conférence du « 7 août » jusqu’à maintenant, non seulement je n’ai pas repoussé les justes critiques, mais j’ai même gardé le silence devant les blâmes exagérés dirigés contre moi). Je suis non seulement disposé à reconnaître mes erreurs passées mais aujourd’hui et à l’avenir, s’il y a quelque erreur opportuniste dans ma pensée ou dans mon action, j’espère que les camarades me critiqueront sans ménagement avec des arguments et des faits. J’accepte humblement et accepterai toute critique sauf les rumeurs et les fausses accusations. Je ne puis posséder la même confiance en soi que Qu Qiu-bai et Li Li-san. Je reconnais pleinement que ce n’est jamais chose facile, pour les hommes ou pour les partis, d’éviter les fautes opportunistes. Même des vétérans marxistes comme Kautsky et Plekhanov ont sombré à la fin de leur vie dans un opportunisme impardonnable ; ceux qui pendant de longues années travaillèrent avec Lénine, comme Staline et Boukharine, pratiquent aussi maintenant un honteux opportunisme ; comment des marxistes superficiels comme nous-mêmes pourraient-ils être satisfaits ? Un homme toujours satisfait de soi s’interdit tout progrès. Même le drapeau de l’Opposition ne possède pas le charme du céleste professeur Tchang (chef de la religion taoïste qui avait le pouvoir de chasser les démons), et si ceux qui n’ont pas pénétré à fond l’idéologie de la petite bourgeoisie, pleinement compris les bases de l’opportunisme passé et participé activement aux luttes, se bornent à se ranger sous le drapeau de l’Opposition et à dénoncer l’opportunisme de Staline et de Li Li-san, s’imaginent que les démons opportunistes ne s’approcheront jamais, c’est une dangereuse illusion. Le seul moyen d’échapper à l’opportunisme c’est d’étudier avec persévérance et humilité les enseignements de Marx et de Lénine dans les luttes des masses prolétariennes et dans la critique mutuelle des camarades.

Je reconnais très nettement que les causes objectives de l’échec de la révolution chinoise sont d’importance secondaire et que le point principal est que l’erreur de l’opportunisme est l’erreur de notre politique à l’égard du Kuomintang de la bourgeoisie. Tous les camarades responsables du Comité central à l’époque, et moi spécialement, devraient reconnaître ouvertement et courageusement qu’une telle politique était absolument erronée ; mais ce n’est pas assez de reconnaître seulement l’erreur ; nous devons sincèrement et pleinement comprendre que l’erreur passée était la matière essentielle de la politique de l’opportunisme et quelles furent les causes et les résultats de cette politique, et les révéler pleinement. Alors pourrons-nous espérer ne pas retomber dans les mêmes erreurs et éviter la répétition de l’ancien opportunisme dans la prochaine révolution.

Dans les premiers temps de la fondation de notre parti, bien qu’il fût tout à fait jeune encore et guidé par l’Internationale Communiste, nous ne commîmes pas de grandes fautes. Par exemple, nous prîmes nettement la direction des batailles ouvrières et reconnûmes la nature de classe du Kuomintang. En 1921, notre parti amena les délégués du Kuomintang et d’autres organisations sociales à participer à la Conférence des travailleurs de l’Extrême-Orient qui avait été préparée et convoquée par la IIIe Internationale. La résolution adoptée par cette Conférence stipulait que dans les pays coloniaux de l’Orient, il fallait mener la bataille pour la révolution démocratique et qu’au cours de la révolution des soviets paysans devraient être organisés. En 1922, au deuxième congrès du parti chinois, cette politique du front uni de la révolution démocratique fut confirmée et sur cette base nous réglâmes notre attitude à l’égard de la situation politique. En même temps le représentant de l’Internationale des Jeunes, Dalin, vint en Chine et suggéra au Kuomintang le front uni des cliques révolutionnaires. Le chef du Kuomintang, Sun Yat-sen, refusa sévèrement de seulement permettre aux membres du parti communiste chinois ou de la Ligue des Jeunes d’adhérer au Kuomintang, repoussant l’union en dehors du parti. Peu après la tenue de notre congrès, l’Internationale Communiste envoya son représentant, Maring (H. Sneevliet), en Chine, invitant tous les membres du Comité central du parti à se réunir au West Lake de Hangzhou (province du Zhejiang) et là il suggéra au parti communiste de rejoindre le Kuomintang. Il affirma vigoureusement que le Kuomintang n’était pas un parti de la bourgeoisie, mais un parti commun de classes diverses et que le parti prolétarien devait y entrer pour le rendre meilleur et le pousser vers la révolution. A cette époque les cinq membres du Comité central du parti communiste chinois s’opposèrent unanimement à cette proposition. La raison principale de notre opposition était celle-ci : entrer dans le Kuomintang, c’était introduire la confusion dans l’organisation de classe et entraver notre politique indépendante. Finalement le délégué de la IIIe Internationale demanda catégoriquement si le parti communiste chinois se conformerait à la décision de l’I.C.

Placé dans cette situation, le Comité central du parti qui ne voulait pas enfreindre la discipline internationale ne pouvait qu’accepter la suggestion de la IIIe Internationale et accepter d’entrer dans le Kuomintang. A partir de ce moment, le délégué de U.C. et les représentants du parti chinois passèrent près d’une année à tenter de réorganiser le mouvement du Kuomintang. Mais dès les premières tentatives, le Kuomintang se montra résolument hostile. A maintes reprises, Sun Yat-sen dit au délégué de l’LC. : « Pour autant que le parti communiste chinois a adhéré au Kuomintang, il doit observer la discipline du Kuomintang ; si la Russie soviétique se range aux côtés du parti communiste chinois, je me dresserai aussitôt contre la Russie soviétique. » Ainsi le délégué de U.C. repartit pour Moscou très désappointé. Son successeur, Borodine, prit avec lui une importante aide matérielle pour le Kuomintang ; alors le Kuomintang commença à se réorganiser, en 1924, et à adopter la politique de collaboration avec la Russie.

Durant cette période, les communistes chinois étaient à peu près indemnes de tout opportunisme ; aussi pûmes-nous prendre la tête de la grève des cheminots du 7 février 1923 et du mouvement du « 30 mai », de 1925, car nous n’étions pas gênés par la politique du Kuomintang et à plus d’une reprise nous critiquâmes sévèrement la politique de compromis du Kuomintang. Aussitôt que le prolétariat eut levé la tête (mouvement du « 30 mai »), la bourgeoisie fut immédiatement éveillée. Aussi les brochures anticommunistes de Dai Ji-tao furent-elles aussitôt publiées. A la Conférence élargie du Comité central du parti communiste chinois tenue à Pékin en octobre de la même année, je soumis la proposition suivante à la Commission politique des résolutions : la publication des brochures de Dai Ji-tao n’est pas accidentelle, mais elle signifie que la bourgeoisie va tenter de renforcer sa puissance pour barrer la route au prolétariat et se préparer pour la contre-révolution. Nous devrions nous préparer à sortir sans délai du Kuomintang ; alors nous pourrions maintenir pleinement notre signification politique, prendre la direction du Kuomintang. A ce moment, le délégué de l’I.C. et les camarades responsables de notre Comité central se trouvèrent d’accord pour combattre ma proposition, disant qu’elle aboutissait à suggérer aux camarades et aux masses de s’engager sur la voie de l’opposition au Kuomintang. Je devais tenir compte de l’opinion de la majorité de notre Comité central et aussi observer la discipline internationale : je ne maintins donc pas fermement ma proposition. Le coup d’Etat de Tchang Kaï-chek, le 20 mars 1926, se produisit alors comme une application des principes formulés par Dai Ji-tao. Ayant fait arrêter un grand nombre de communistes, désarmer les gardes rouges des comités de grève de Canton et de Hongkong, et des conseillers soviétiques, le Comité central du Kuomintang décida que tous les éléments communistes devraient se retirer des organismes dirigeants du Kuomintang, que toute critique du Sunystsénisme par les communistes était interdite et que la liste du nom des membres du parti communiste et de la Ligue qui entraient dans le Kuomintang devait être remise au Kuomintang. Toutes ces conditions furent acceptées, mais en même temps nous continuâmes à préparer nos forces militaires à nous afin de les amener au niveau de celles de Tchang Kaï-chek. Le camarade Peng Shu-chih fut envoyé à Canton comme représentant du Comité central du parti communiste chinois pour consulter le représentant de TIC. sur notre plan. Mais ce dernier déclara qu’il n’était pas d’accord avec nous et s’efforça de son mieux à continuer de renforcer Tchang Kaï-chek. Il demanda avec insistance que nous mettions toutes nos forces du côté de la dictature militaire de Tchang Kaï-chek afin de renforcer le gouvernement de Canton et de soutenir l’expédition vers le Nord. Nous lui demandâmes de prélever 5.000 fusils sur ceux attribués à Tchang Kaï-chek et Li Ji-shen pour nous permettre d’armer les paysans du Guangdong. Il refusa, disant : « Les paysans armés ne peuvent pas combattre les forces de Chen Jiong-ming, ni prendre part à l’expédition du Nord ; ils ne peuvent que provoquer la suspicion du Kuomintang ». Ce fut une période des plus critiques. Parlant concrètement, ce fut la période dans laquelle le Kuomintang de la bourgeoisie obligea ouvertement le prolétariat à le prendre pour guide et à le suivre, ou encore c’était le moment où le prolétariat déclarait formellement, par notre intermédiaire, se rendre à la bourgeoisie, vouloir la suivre, et se subordonner à elle. (Le délégué de l’LC. dit textuellement : « La présente période est une période dans laquelle les communistes doivent faire le travail des coolies pour le Kuomintang. »). A partir de ce moment le parti n’était déjà plus le parti du prolétariat, il se transformait en extrême-gauche de la bourgeoisie et commençait à dégringoler dans l’opportunisme. Après le coup du 20 mars, dans mon rapport à U.C., je déclarais que mon opinion personnelle concernant la coopération avec le Kuomintang devait être non une coopération du dedans mais une coopération du dehors ; autrement nous ne pourrions pas mener notre politique propre ni garder la confiance des masses. En réponse à ce rapport, Boukharine donna un article à la Pravda critiquant sévèrement mon opinion, que le P.C. chinois devait se retirer du Kuomintang, en disant : « II y a eu dans le passé deux tactiques erronées : l’abandon des syndicats réformistes et la rupture du Comité anglo-russe. Nous sommes maintenant devant une troisième : le parti communiste chinois veut toujours sortir du Kuomintang ». Et en même temps, il envoyait Wu Ting-kong, le secrétaire du Bureau d’Extrême-Orient en Chine pour combattre notre tendance à quitter le Kuomintang. Cette fois encore et toujours pour les mêmes raisons, je dus céder.

Plus tard, la campagne militaire vers le Nord s’engagea. Nous fûmes attaqués très vivement par le Kuomintang parce que, dans notre organe, Le Guide, nous critiquâmes la suppression de tout mouvement ouvrier à l’arrière et la contribution obligatoire des paysans au fonds militaire à cause de cette expédition. Vers le même moment, les ouvriers de Shanghai se préparaient à se soulever et à chasser les troupes du Zhili-Shandong. Si ce soulèvement triomphait, la question de savoir qui prendrait le pouvoir se posait. A cette époque, dans le protocole de la résolution politique de la Conférence élargie du Comité central, je disais : « La révolution chinoise a deux voies : l’une est celle que le prolétariat peut tracer et alors nous pouvons atteindre nos buts révolutionnaires ; l’autre est celle de la bourgeoisie et ainsi cette dernière devra trahir la révolution au cours de son jeveloppement. En conséquence, nous pouvons coopérer avec la bourgeoisie, mais c’est nous qui devons avoir le rôle dirigeant ». Cependant, tous les membres du Bureau d’Extrême-Orient de l’I.C. résidant à Shanghai se trouvèrent unanimes contre ma proposition, disant qu’elle pousserait les ouvriers à s’opposer à la bourgeoisie trop tôt. En outre, ils déclarèrent péremptoirement qu’au cas où le soulèvement de Shanghai réussirait, le pouvoir devrait être confié à la bourgeoisie et qu’il n’était pas nécessaire que des délégués ouvriers y participent. Par suite ma proposition fut abandonnée.

A l’époque où le corps expéditionnaire du Nord s’empara de Shanghai (1927) la préoccupation principale de Qu Qiu-bai était la sélection du gouvernement municipal de Shanghai et comment unir la petite bourgeoisie et les moyens et petits commerçants pour combattre la grande bourgeoisie. Peng Shu-chih, Luo Yi-nong et moi pensâmes que l’élection du gouvernement municipal de Shanghai n’était pas le problème central, mais que le problème central était celui-ci : si le prolétariat ne dominait pas les forces militaires de Tchang Kaï-chek, la petite bourgeoisie ne serait pas avec nous, et que Tchang Kaï-chek, sous la direction des impérialistes, massacrerait les masses. A cette époque, le gouvernement municipal de Shanghai non seulement n’était qu’un mot, mais il était clair qu’un échec s’étendrait à la Chine tout entière parce que si Tchang Kaï-chek trahissait ouvertement la Révolution ce ne serait pas là une action individuelle, mais le signal que la bourgeoisie, dans tout le pays, passerait au camp de la réaction. Pen Shu-zhi alla aussitôt à Hankéou pour exposer notre opinion devant le délégué de l’I.C. et la majorité des membres de notre Comité central et les consulter sur la manière dont il fallait attaquer les forces de Tchang Kaï-chek. Mais ils se souciaient fort peu du coup de Shanghaï et se bornèrent à me télégraphier à diverses reprises, insistant pour que je me rende sans tarder à Wuhan et dans la province de Hubei. Ils pensaient que le gouvernement nationaliste était alors à Wuhan et qu’ainsi c’était à Wuhan que toutes les questions importantes devaient être tranchées. En même temps, le délégué de l’I.C. nous ordonnait de cacher ou d’enterrer toutes les armes afin d’éviter un conflit armé entre les ouvriers et Tchang Kaï-chek, afin de ne pas troubler la concession de Shanghai par une lutte armée. Ayant lu ce télégramme. Luo Yi-nong était si irrité qu’il le déchira en morceaux. Je me conformai encore une fois aux instructions de l’I.C. et conformément à celles-ci touchant la politique de l’I.C. envers le Kuomintang et les impérialistes, je rédigeai, avec Wang Jing-wei, un honteux manifeste.

Au début d’avril, j’allai à Hankéou. Quand je rencontrai Wang Jing-wei pour la première fois, il prononça des paroles réactionnaires, grandement différentes de ce qu’il avait dit lorsqu’il était à Shanghaï. J’en informai Borodine. Celui-ci me dit que mon observation était juste et que aussitôt que Wang-Jing-wei avait atteint Wuhan il avait été entouré par Si Chien, Guo Meng-yu, Chen Gong-ho, Tan Yen-kaï, et d’autres et que, progressivement, il était devenu plus froid avec lui. Après que Tchang Kaï-chek et Lu Chi-sheng eurent fait massacrer méthodiquement les ouvriers et les paysans, le Kuomintang méprisa davantage de jour en jour la force du prolétariat, et l’attitude réactionnaire de Wang Jing-wei et du Comité Central du Kuomintang se développa rapidement. A la réunion de notre Bureau politique, je fis un rapport sur la coopération de notre parti avec le Kuomintang : « Le danger de la coopération entre notre parti et le Kuomintang, disais-je, est de plus en plus sérieux. Le Kuomintang paraît seulement préoccupé de tel ou tel problème secondaire, mais en réalité ce qu’il veut c’est tout le pouvoir. Maintenant, deux voies seulement nous sont ouvertes : renoncer au pouvoir ou rompre avec le Kuomintang. » Les assistants accueillirent cette déclaration par le silence. Après le coup du 21 mai à Changsha, dans la province du Hunan, je suggérai à deux reprises la sortie du Kuomintang. Finalement, je dis : « Le Kuomintang de Wuhan marche sur les traces de Tchang Kaï-chek. Si nous ne changeons pas radicalement notre politique nous serons aussi amenés à suivre le chemin de Tchang Kaï-chek ! ». Seul Deng Pei s’écria : « Oh ! oui. » Chou En-laï déclara : « Après notre sortie du Kuomintang, les mouvements ouvrier et paysan seront plus à leur aise pour se développer mais l’action militaire souffrira trop. » Les autres restèrent passifs. A la même époque, comme je discutais cette question avec Du Shu-pei, il me dit : « Nous devons laisser le Kuomintang nous expulser et ne pas nous en aller nous-mêmes. » Je consultai Borodine : « Je suis tout à fait d’accord avec vous, me dit-il, mais je sais que Moscou ne permettra jamais que nous sortions du Kuomintang. » Toujours pour les mêmes raisons, je dus m’incliner, mais en même temps je remettais ma démission entre les mains du Comité central. La principale raison que j’en donnais était celle-ci : « L’I.C. veut, d’une part, que nous fassions notre politique, et d’autre part elle ne nous permet pas de sortir du Kuomintang. H n’y a vraiment pas d’issue et, dans ces conditions, je ne puis poursuivre mon travail. »

Du commencement à la fin, l’I.C. considéra que le Kuomintang était l’organe essentiel de la révolution nationale démocratique chinoise. Dans la bouche de Staline, l’expression « la direction du Kuomintang » était formulée très haut (voir « L’erreur de l’Opposition dans les problèmes de la Révolution chinoise »), Ainsi il voulait que nous restions tout à fait soumis dans l’organisation du Kuomintang et diriger les masses sous le nom et la bannière du Kuomintang. Au moment où les chefs du Kuomintang tels que Feng Yu-xiang, Warig Jing-wei, Fang Seng-chi, Ho jieu, etc., se montrèrent ouvertement réactionnaires et abolirent la politique appelée des « trois quarts » - accord avec l’Union soviétique, travail du parti communiste dans le Kuomintang et aide au mouvement ouvrier et paysan - U.C. nous envoya ces instructions par télégramme : « Sortir seulement du gouvernement du Kuomintang, mais non du Kuomintang. » Ainsi après la conférence du « 7 août », du soulèvement de Nanchang jusqu’à la prise de Shantou, le parti communiste restait toujours caché sous le drapeau bleu blanc de la clique de gauche du Kuomintang. Pour les masses, il apparaissait qu’il y avait un certain trouble à l’intérieur du Kuomintang, mais rien de plus. Le jeune parti communiste chinois créé par le jeune prolétariat chinois n’eut pas une période convenable d’éducation marxiste et de luttes de classes. Dès le début de sa formation il se trouva en présence de la grande bataille révolutionnaire. Le seul espoir pour lui d’éviter toute erreur grave résidait dans la juste politique prolétarienne de l’LC. Mais guidés par une politique toujours opportuniste en ses diverses phases, comment le prolétariat chinois et le parti communiste pouvaient-ils voir clairement leur propre avenir ? Et comment pouvaient-ils avoir une politique indépendante ? Ils ne firent que se livrer, pas à pas, à la bourgeoisie et se subordonner complètement à elle. Et quand celle-ci se mit à nous massacrer, nous ne sûmes plus que faire.

Après le coup du 21 mai à Changsha, l’LC. nous traça ce programme :

1° Confisquer les terres des propriétaires grands et petits, ne pas nous servir du nom de gouvernement nationaliste, mais ne pas toucher aux terres des officiers. (Or, dans les provinces du Hunan et du Hubei il n’y avait pas un propriétaire qui ne soit parent ou ami d’officiers. Tous les propriétaires étaient protégés directement ou indirectement par les chefs militaires. Dans ces conditions « confisquer la terre » était une expression vide de sens.)

2° Arrêter l’action « trop vigoureuse » des paysans par le pouvoir de la direction du parti. (Nous exécutâmes cette honteuse instruction d’entraver l’action directe des paysans. Par la suite U.C. accusa le parti chinois d’avoir été souvent un obstacle pour les masses et déclara que c’était là une des plus graves fautes opportunistes.)

3° Chasser les généraux qui ne pouvaient plus inspirer confiance ; armer 20.000 communistes et choisir 50.000 ouvriers et paysans des provinces du Hunan et du Hubei pour organiser une nouvelle armée. (Si nous pouvions disposer de tant de fusils, pourquoi alors ne pas armer directement les ouvriers et les paysans et pourquoi devions-nous encore renforcer les troupes du Kuomintang ? Pourquoi ne pouvions-nous pas créer des soviets d’ouvriers, paysans et soldats ? S’il n’y a ni ouvriers et paysans armés, ni soviets, où et comment pourrons-nous chasser les dits généraux ? Je suppose que nous devions encore humblement prier le Comité central du Kuomintang de les révoquer ? Le fait que le délégué de l’I.C. communiqua ces instructions de l’I.C. à Wang Jing-wei ne pouvait être que dans ce but.)

4° Introduire de nouveaux éléments ouvriers et paysans dans le Comité central du Kuomintang pour remplacer d’anciens membres. (Si nous avions eu le pouvoir d’agir selon notre gré avec l’ancien Comité et de réorganiser le Kuomintang, pourquoi alors ne pas organiser des soviets ? Pourquoi devions-nous envoyer nos chefs ouvriers et paysans au Kuomintang bourgeois qui avait déjà fait massacrer les ouvriers et les paysans ? Et pourquoi parerions-nous un tel Kuomintang avec nos leaders ?)

5° Organiser un tribunal révolutionnaire avec un membre bien connu du Kuomintang comme président pour juger les officiers réactionnaires. (Comment un leader déjà ouvertement réactionnaire du Kuomintang pouvait-il juger, dans un tribunal révolutionnaire, les officiers réactionnaires ?)

Ceux qui tentèrent d’appliquer une telle politique à l’intérieur du Kuomintang étaient des opportunistes de la tendance de gauche. Il n’y eut aucun changement politique fondamental. A ce moment, si nous voulions adopter une juste politique révolutionnaire, les bases mêmes de la politique suivie jusqu’alors devaient être renversées. C’est-à-dire que le parti communiste devait sortir du Kuomintang et agir en pleine indépendance. Il devait armer les paysans et les ouvriers en aussi grand nombre que possible, créer des soviets d’ouvriers, paysans et soldats et arracher le pouvoir au Kuomintang.

Autrement, peu importait la sorte de politique de gauche qui serait adoptée : il n’y aurait aucun moyen de la réaliser. A cette époque, le Bureau politique télégraphia à l’I.C, en réponse à ses instructions : « Nous acceptons les instructions, et travaillons selon elles mais la politique qu’elles expriment ne peut être réalisée immédiatement. » En effet, tous les membres du Comité central reconnaissaient que la politique préconisée était impossible. Même le délégué de l’I.C. participant à la réunion du Comité central, Fanck (on dit qu’il était le délégué particulier de Staline) était de cet avis. Il approuva notre réponse, déclarant que « c’était tout ce qu’on pouvait dire. »

Après la conférence du « 7 août », le Comité central s’efforça de répandre l’idée que la cause de l’échec de la Révolution chinoise résidait dans le fait que les opportunistes ne se conformaient pas aux instructions de l’LC. (naturellement, ces instructions étaient celles mentionnées ci-dessus ; il n’y en eut pas d’autres).

Comme le parti a commis une telle succession d’erreurs fondamentales, d’autres erreurs secondaires en découlaient constamment Moi, qu’on ne reconnaissait pas franchement comme le chef, dont l’opinion n’était jamais décisive, je m’enfonçai profondément dans l’atmosphère opportuniste de l’LC. ; je devins inconsciemment l’instrument de la petite organisation de Staline ; je ne pouvais me cultiver moi-même ; je ne pouvais sauver le parti ni la révolution. De tout ceci, moi et mes camarades devons être tenus pour responsables. Le présent Comité central dit : « Vous essayez de rejeter la responsabilité de l’échec sur les épaules de l’LC. afin d’esquiver votre propre responsabilité. » Cette déclaration est ridicule. Personne ne peut être privé définitivement du droit de critiquer l’opportunisme d’en haut et de revenir au marxisme et au léninisme sous le prétexte qu’il a lui-même commis des fautes opportunistes. En même temps personne ne peut esquiver sa responsabilité d’avoir appliqué une politique opportuniste parce que cette politique venait d’en haut La source de la politique opportuniste menée ici est naturellement dans l’LC., mais pourquoi les chefs du parti communiste chinois ne protestèrent-ils pas contre l’LC. mais 1’appliquèrent-ils fidèlement ? Qui pourrait fuir sa responsabilité ? Nous devons reconnaître très franchement et objectivement que toutes les politiques opportunistes, passées et présentes, viennent de l’LC. Celle-ci doit en porter la responsabilité. Le jeune parti communiste chinois n’était pas capable par lui-même de bâtir des théories et de fixer une politique quelconque, mais l’organe dirigeant du parti doit supporter la responsabilité d’une exécution aveugle de la politique opportuniste de l’I.C. sans la moindre appréciation ni protestation. Si nous nous excusons mutuellement, devrons-nous conclure que c’était la faute des masses ? Ceci n’est pas seulement trop ridicule, mais c’est se dérober devant ses propres responsabilités envers la révolution. Je crois fermement que si moi, ou un autre camarade responsable avait pu, au moment opportun, avoir une claire vision des erreurs de la politique opportuniste, formuler une forte critique, appelant même tout le parti à une ardente discussion, comme le fit le camarade Trotsky, le résultat aurait été une grande aide à la révolution et l’aurait empêchée de s’acheminer vers une honteuse faillite, bien que nous aurions risqué d’être exclu de l’I.C. et qu’une scission dans le parti eût pu se produire. Je ne l’ai pas fait. Si le parti, se basant sur une telle faute ou sur le fait que j’ai fortement contribué aux politiques erronées en m’y conformant, m’inflige une punition sévère, je l’accepterai sincèrement, sans un mot de protestation.

Mais les raisons qu’invoqué le présent Comité central pour m’expulser du parti sont les suivantes :

1° « II n’a pas reconnu sincèrement les erreurs propres de sa politique opportuniste dans la période de la grande Révolution chinoise et ne veut pas consentir à reconnaître en quoi réside son erreur fondamentale. Par suite il est condamné à persister dans sa ligne passée erronée. » En réalité on m’expulse exactement parce que je reconnais sincèrement en quoi consiste la faute de l’ancienne direction opportuniste et que je suis résolu à combattre le maintien présent ou futur des lignes erronées.

2° « II n’accepte pas l’opinion de l’LC. Il refuse d’aller à Moscou parachever son instruction au sein de l’LC. » J’ai été suffisamment éduqué par. l’I.C. J’ai commis dans le passé beaucoup de fautes parce que j’ai accueilli trop facilement les opinions des C.C. Aujourd’hui, je suis expulsé parce que je n’accepte pas aveuglément l’opinion ete l’LC,

3° Le 5 août dernier j’écrivis une lettre au Comité central dans laquelle je disais : « Quelle est la contradiction fondamentale entre les intérêts économiques de classe de ces deux classes ? Avant et après l’insurrection de Canton j’envoyais plusieurs lettres au Comité central montrant que le pouvoir dirigeant du Kuomintang ne s’effondrerait pas aussi rapidement que vous le pensiez. A présent, il y a quelque agitation parmi les masses mais ce n’est pas suffisant pour y voir les symptômes d’une nouvelle vague révolutionnaire. Le mouvement général légal, bien entendu, est d’abandonner toute tentative de révolution. Mais sous certaines conditions, quand il est nécessaire de développer nos forces, « toutes les mesures légales possibles sauf celles d’un caractère infamant » (Lénine) ne doivent pas être repoussées durant cette période (la période de transition) ». Le Comité central modifia hypocritement ces trois phrases de la manière suivante : « II n’y a nulle contradiction entre la bourgeoisie et les forces féodales. La présente classe dirigeante ne va pas vers son effondrement et la lutte révolutionnaire ne commence pas à reprendre mais décline davantage. » « II affirme qu’il faut adopter des formes légales. » En outre, on ajouta une citation à chaque phrase. Tout cela paraît ainsi être ma véritable déclaration. C’est aussi la raison pour laquelle on m’expulse du parti.

4° J’écrivis une autre lettre au Comité central le 10 octobre, disant : « La présente période n’est pas une période de vague révolutionnaire mais une période de contre-révolution. Nous devrions formuler des mots d’ordre démocratiques comme nos mots d’ordre généraux. Par exemple, outre la revendication des huit heures, de la confiscation des terres, nous devrions aussi dire : « Annulation des traités inégaux », « Contre la dictature du Kuomintang », « Convocation d’une Assemblée nationale », etc. Il est nécessaire d’amener à l’activité de larges masses sous ces mots d’ordre démocratiques ; alors nous pourrons ébranler le régime contre-révolutionnaire, susciter la formation d’une nouvelle vague révolutionnaire et faire que nos mots d’ordre fondamentaux : « A bas le gouvernement du Kuomintang ! » et « Instauration du régime soviétique » deviennent les mots d’ordre actifs d’un mouvement de masses. Le 26 octobre, le camarade Peng Shu-zhi et moi écrivîmes Une lettre au Comité central, disant : « La période présenté n’est pas directement révolutionnaire ; nous devons avoir des mots d’ordre politiques généraux adaptés à cette période ; ainsi nous pourrons toucher et gagner les masses. Le mot d’ordre des soviets ne peut être actuellement qu’un mot d’ordre de propagande. Si nous pouvons « lutter pour l’organisation des soviets » comme un mot d’ordre actif, certainement nous ne pouvons pas espérer une réponse du prolétariat ». Mais le Comité central affirma que nous voulions substituer aux mots d’ordre « A bas le gouvernement du Kuomintang » et « Instauration d’un régime soviétique » le mot d’ordre politique général actuel « Convocation d’une Assemblée nationale ». Ceci est aussi une des raisons pour lesquelles je suis exclu. 5° J’écrivis dans une lettre que nous devions dénoncer « la politique de trahison ou de spoliation du pays suivie par le Kuomintang à l’égard du chemin de fer oriental chinois » pour amener « les larges masses toujours animées de l’esprit national à sympathiser avec nous et à se dresser contre la manœuvre des impérialistes attaquant l’Union soviétique en se servant du Kuomintang et prenant pour prétexte le Chemin de fer oriental ». Ceci était dit clairement pour appuyer le mot d’ordre d’appui à TU.R.S.S. et pour toucher les masses. Mais le Comité central déclara que je voulais substituer le mot d’ordre d’opposition à la politique de spoliation du pays par le Kuomintang au mot d’ordre d’aide à l’Union soviétique. C’est aussi une des raisons pour lesquelles je suis exclu.

6° J’écrivis au Comité central plusieurs lettres au sujet des problèmes politiques sérieux qui se posent dans le parti. Le Comité central s’abstint, pour un long temps, de les communiquer au Parti ; Plus tard ; le délégué de l’IC et le Comité central me dirent clairement que c’est un principe que toutes les opinions politiques ne peuvent pas être exposées devant le parti. Etant donné qu’il n’y a nul espoir de corriger les fautes du Comité central au moyen d’une discussion régulière avec les camarades, je ne devrais pas être lié par la discipline habituelle de l’organisation et de plus, il n’est pas nécessaire d’empêcher des camarades de communiquer mes lettres. C’est aussi une des raisons pour laquelle je suis exclu.

7° Depuis la conférence du 7 août, le Comité central ne m’a pas permis de participer à aucune réunion ni ne m’a donné un travail quelconque à faire. C’est seulement le 6 octobre (quarante tours avant mon expulsion) qu’il m’envoya, une lettre disant : « Le Comité central a décidé de vous demander d’entreprendre le travail d’édition du Comité central conformément à la ligne politique du parti et d’écrire un article contre l’Opposition dans la semaine courante ». Comme j’avais, plus d une fois, critiqué le Comité central pour sa persistance dans l’opportunisme et putschisme, on essayait de créer des motifs pour m’exclure du parti. Or, maintenant, je reconnais fermement que les opinions du camarade Trotsky concordent avec le marxisme léninisme.

Comment pouvais-je parler ou écrire contre ce que je pense ?

8° Ce que nous savons ; c’est que le camarade Trotsky a combattu vigoureusement la politique opportuniste de Staline et de Boukharine. Nous ne pouvons ajouter foi aux rumeurs que répand la clique stalinienne et croire que le camarade Trotsky, qui a préparé et accompli la •évolution d’Octobre la main dans la main avec Lénine, est devenu un contre-révolutionnaire. Parce r_e nous avons parlé de Trotsky comme d’un camarade, le Comité central nous a blâmé, accusé « d’avoir déjà déserté la Révolution et le prolétariat pour aller vers la contre-révolution », et exclu du parti.

Camarades !

Le Comité central a recouru à tous ces faux et mensonges pour tenter de justifier mon exclusion du parti, et a jeté sur moi l’épithète de « contre-révolutionnaire » sans la moindre preuve. Je crois que la plupart des camarades ne peuvent encore comprendre clairement de quoi il s’agit dans cette affaire. Même le Comité central doit reconnaître « qu’il y a des camarades qui ne peuvent pas comprendre ». Néanmoins il m’exclut et affirme ouvertement que je vais à la contre-révolution quand des camarades déclarent ne pas comprendre. Cependant je comprends très bien pourquoi il m’accuse faussement d’être un « contre-révolutionnaire ». C’est l’arme inventée par les Chinois d’aujourd’hui pour attaquer ceux qui n’appartiennent pas à leur clique. Par exemple, le Kuomintang accuse les communistes d’être des contre-révolutionnaires pour couvrir ses propres péchés. Tchang Kaï-chek tente de tromper les masses avec l’étendard de la révolution, se sidérant lui-même comme la personnification de la révolution. Ceux qui le combattent deviennent aussitôt des « contre-révolutionnaires », des « éléments réactionnaires ».

Beaucoup de camarades savent que les raisons déraisonnables du Comité central pour m adore ne sont qu’une excuse formelle et officielle. En réalité, il ne veut pas que je puisse socimer mes opinions dans le parti et le critiquer pour son opportunisme et son putschisme et pour persister dans sa politique de banqueroute.

Dans quelques-unes des contrées bourgeoises à travers le monde, il existe des vestiges féodaux et des méthodes féodales d’exploitation (les nègres et les esclaves de l’archipel des mers du Sud sont soumis au régime d’esclavage antérieur au féodalisme) et là existent des vestiges des forées féodales. Là Chine leur ressemble. Dans là révolution, nous ne pouvons pas, naturellement, négliger ces forces. Mais l’I.C. et notre Comité central ont unanimement reconnu qu’en Chine les vestiges féodaux occupent toujours une haute position dans l’économie et dans la politique et détiennent la position dirigeante. Par suite, ils considèrent ces vestiges comme l’objet de la révolution et, négligemment, ils laissent passer l’ennemi mortel de la révolution - les forces de la bourgeoisie - et considèrent toutes les actions réactionnaires de la bourgeoisie comme celles des forces féodales. Il semble qu’ils pensent que la bourgeoisie chinoise est toujours révolutionnaire, qu’elle ne peut pas être pour toujours réactionnaire, et que tous ceux qui sont réactionnaires ne peuvent pas appartenir à la bourgeoisie. Ainsi, ils n’admettent pas que le Kuomintang représente les intérêts de la bourgeoisie ni que le gouvernement nationaliste représente les intérêts de la bourgeoisie. Une conclusion inévitable c’est que en dehors du Kuomintang. ou du Kuomintang de Nankin, actuellement ou dans l’avenir, il y a ou il y aura un parti bourgeois non-réactionnaire et révolutionnaire. Par suite, aujourd’hui, dans leur tactique et dans leur activité politique ils ne font que suivre les « réorganisateurs » dans leurs entreprises militaires de renversement de Tchang Kaï-chek. Dans leur plate-forme ils déclarent que le caractère de la troisième révolution (note 2) sera toujours la révolution bourgeoise-démocratique, s’opposant dans la future révolution à l’entrave des forces économiques de la bourgeoisie et s’opposant au mot d’ordre de la dictature du prolétariat. Une telle illusion à l’égard de la bourgeoisie et un tel attachement persistant à la bourgeoisie n’entraîneront pas seulement la persistance de l’opportunisme passé mais l’approfondiront, et ne pourront qu’entraîner un triste et honteux échec de la future révolution.

Si nous prenons le mot d’ordre de l’instauration du régime soviétique comme le mot d’ordre actif de la période présente nous ne pourrons plus le lancer quand la situation objective aura mûri en une nouvelle vague révolutionnaire : c’est un mot d’ordre dont on ne peut se servir en tout temps et à son gré (note 3). Dans le passé, lors du flux de la vague révolutionnaire, nous n’avons pas appelé les ouvriers et les paysans à créer des soviets ni à instaurer un régime soviétique ; naturellement ce fut une grave faute. Dans l’avenir, quand la révolution se déclenchera, nous devrons immédiatement organiser des soviets d’ouvriers, paysans et soldats. Alors il nous faudra mobiliser les masses et les entraîner à lutter pour le mot d’ordre d’instauration du régime soviétique. En outre, ce devra être le soviet de la dictature du prolétariat, et non le soviet de la dictature démocratique des ouvriers et paysans. Dans la période présente, quand les forces contre-révolutionnaires sont entièrement victorieuses et quand il n’y a nulle vague d’un mouvement de masse révolutionnaire, la condition objective pour « un soulèvement armé » et la « création des soviets » n’est pas mûre.

A l’époque présente, « Créez des Soviets » n’est qu’un mot d’ordre de propagande et d’éducation. Si nous l’employons comme un mot d’ordre actif et voulons mobiliser la classe ouvrière dès maintenant pour lutter pratiquement pour l’instauration des Soviets, certainement nous n’obtiendrons aucune réponse des masses. Nous devons donc, pour notre action d’aujourd’hui, adopter le mot d’ordre très démocratique de « lutte pour la convocation d’une Assemblée nationale ».

Parce que la situation n’est mûre maintenant que pour une telle action et que seul, ce mot d’ordre peut toucher les larges masses et permettre de les entraîner de la lutte politique légale vers la poussée révolutionnaire, vers le « soulèvement armé » et 1’ « instauration du régime soviétique ». L’actuel Comité central, qui continue le putschisme, ne voit pas les choses ainsi. Il estime que la nouvelle situation révolutionnaire est déjà mûre (note 4). Il nous reproche de ne considérer le mot d’ordre de création de soviets d’ouvriers et de paysans, que comme un mot d’ordre de propagande. Aussi, appelle-t-il sans cesse les membres du parti à descendre dans la rue pour y faire des démonstrations auxquelles les masses ne participent pas, déclenche-t-il des grèves à la légère - toute Bataille quotidienne de faible importance devant être transformée, à notre gré, en une grande bataille roiitique - et c’est ainsi que les ouvriers abandonnent le parti en nombre de plus en plus grand. Mais ce n’est pas tout. Récemment, à la Conférence des délégués du Jiangsu il a été décidé « d’organiser un grand mouvement de grève » et des « soulèvements locaux ».

Depuis l’été dernier jusqu’à maintenant, il y a eu parmi les ouvriers de Shanghai des symptômes de volonté de lutte se manifestant par des escarmouches. Mais dès qu’ils prennent une certaine consistance, la politique putschiste, de la Direction du parti apparaît et tout est aussitôt anéanti. Si la résolution de la Conférence des délégués du Jiangsu est appliquée, le désastre sera plus grand encore. Ainsi notre parti cesse d’être le guide qui aide les ouvriers dans leurs luttes quotidiennes et dans la préparation des luttes révolutionnaires pour devenir de plus en plus l’exécutant d’une politique qui étouffe les efforts de la classe ouvrière.

L’actuel Comité central, se basant sincèrement sur la ligne de banqueroute du Vie Congrès et sous la direction immédiate de l’LC., applique cette politique banqueroutière, combinant l’opportunisme ancien et le putchisme au détriment du parti et de la révolution

Peu importe que l’LC. ait conduit la révolution à un douloureux échec et que ses fautes opportunistes aient été mises à nu par les camarades de l’opposition, notre Comité central ne reconnaît pas ces erreurs d’hier, et il persiste consciemment dans une politique erronée. De plus, pour couvrir les fautes d’une minorité, il rompt avec les principes d’organisation bolcheviks, abuse je l’autorité de l’instance suprême, étouffe l’autocritique à l’intérieur du parti, expulse les camarades qui expriment une opinion politique différente et prépare sciemment une scission dans le parti. Ceci est le péché des péchés, le plus stupide et le plus honteux. Des bolcheviks ne doivent pas craindre ^ae autocritique ouverte devant les masses. La seule manière, pour le parti, de gagner la confiance des masses, c’est de se livrer courageusement à une franche autocritique. Couvrir ses propres erreurs, comme le fait actuellement le Comité central, c’est inévitablement éloigner les masses du parti. A l’égard d’une telle faute et devant une telle crise, la majorité des camarades doivent avoir ^ne opinion plus ou moins précise ; si nous ne voulons pas nous contenter de recevoir de quoi subvenir à nos dépenses quotidiennes ; si nous sentons que nous ne pouvons fuir nos responsabilités devant le parti et devant la révolution, alors nous devons tous faire une sévère autocritique pour sauver le parti de la crise qui le menace. Si nous laissons le parti aller vers sa ruine sans dire un mot et sans lever la main, cela aussi est une sorte de péché i

Camarades, chers camarades !

Nous savons tous que quiconque ouvre la bouche pour faire une sincère autocritique des fautes du parti n’est pas réfuté, mais expulsé. Mais il faut mettre les choses dans la balance et voir ce qui est le plus important : sauver le parti tout entier du danger qui le menace, ou nous préserver nous-mêmes de la radiation de notre nom sur les listes des membres du parti ?

Depuis la Conférence du 7 août, engageant le parti dans « la direction générale du soulèvement armé » et les mouvements qui ont eu lieu, en conséquence, sur plusieurs points, j’ai écrit à diverses reprises au Comité central, montrant que le sentiment révolutionnaire des masses, en e moment, n’est pas très vif, que le régime du Kuomintang ne va pas s’effondrer très rapidement, que les soulèvements déclenchés hors de propos ne peuvent qu’affaiblir le parti, affaiblir son influence parmi lès masses, et que nous devrions substituer à cette politique du soulèvement à tout prix la conquête des masses unies dans leurs luttes quotidiennes. Le Comité central estimait que le soulèvement étendu est absolument la ligne juste et le meilleur moyen de corriger l’opportunisme passé ; qu’étudier les conditions du soulèvement et en préparer le succès, c’est de l’opportunisme. Par suite, il ne prit jamais mes observations en considération, mais au contraire, prétendit qu’elles ^portaient la preuve que je n’avais pas renoncé à mon opportunisme. J’étais alors lié par la discipline du parti, et je ne pouvais pas, par-dessus l’organisation, engager une lutte décisive contre le Comité central et sa politique de destruction qui mène le parti à sa ruine.

Après le VIe Congrès, je ne vis pas encore clairement la situation, et j’avais toujours l’impression que le nouveau Comité central, ayant reçu des faits de si nombreuses et dures leçons, pourrait s’éveiller et non pas suivre aveuglément la politique erronée de l’I.C. Je persistai dans mon attitude critique expectante, ne voulant pas formuler de théories qui auraient soulevé des discussions dans le parti, bien que je ne fusse pas satisfait du tout des décisions du Vie Congrès. Après la guerre entre la clique de Tchang Kaï-chek et la clique du Jiangxi, et le mouvement pour l’anniversaire du « 30 mai », je sentis nettement que le Comité central allait persister obstinément dans l’opportunisme et le putschisme. qu’il ne changerait rien de lui-même, et que sans une large et profonde discussion dans le parti, de la base au sommet, la politique erronée de notre organisme dirigeant ne serait pas corrigée. Mais tous les membres du parti sont liés par la discipline du parti et à cette époque ils étaient, en général, dans l’état d’esprit où « on ose être irrité mais on n’ose pas parler ». Quant à moi, je ne puis supporter de voir le parti (créé avec le sang même d’innombrables camarades) aller vers la destruction et la ruine. Aussi je ne pouvais consentir à rester plus longtemps silencieux. Quelques camarades me dissuadèrent de parler, disant que les membres du Comité central considéraient les intérêts de quelques chefs comme plus importants que les intérêts du parti et de la révolution, qu’ils voudraient à tout prix couvrir leurs fautes, n’accepteraient jamais la critique des camarades et que, si je les critiquais franchement ils trouveraient là un motif pour m’exclure du parti. Mais mon attachement au parti me poussa à m’engager résolument, sans me soucier de mes propres intérêts. L’Internationale Communiste et notre Comité central se sont toujours vigoureusement opposés au rappel de la vieille histoire de l’échec de la Révolution chinoise. Parce que je n’ai pas voulu être complice de ce silence ils ont soudainement formulé, à mon égard, le jugement suivant : « II ne veut pas reconnaître sincèrement ses propres fautes dans la direction opportuniste au cours de la grande révolution et il ne veut pas non plus reconnaître en quoi consistèrent ses fautes véritables ; par suite, il ne peut que persister inévitablement dans ses anciennes erreurs ». Mais c’est à eux que ces mots s’appliquent exactement, ils tracent leur propre portrait. En réalité, si je pouvais anéantir ma faculté de penser, ne pas me soucier des intérêts du prolétariat, faire avec eux la sale besogne et les encourager à continuer les erreurs passées, ils ne pourraient que se baser sur leur vieil opportunisme pour attaquer, par la plume et par la parole, lés soi-disant « trotskystes » pour tenter tous ensemble de couvrir leurs fautes. Comment pouvaient-ils m’exclure du parti ? Moi, qui ai lutté contre les forces sociales ennemies pendant la plus grande part de ma vie, comment puis-je accepter de faire une telle besogne, confondre le vrai et le faux ? Li Li-san dit : « Les opportunistes chinois (note 6), ne veulent pas comprendre les leçons de l’échec de la grande révolution et ils tentent de se cacher sous le drapeau du trotskysrne pour dissimuler leurs fautes. » En fait, dans les documents du camarade Trotsky, les paroles par lesquelles il me blâme sont beaucoup plus dures que celles de Staline ou de Boukharine, mais je ne puis que reconnaître que les leçons dégagées par lui de l’échec de la révolution sont entièrement correctes et je ne puis les repousser sous prétexte qu’il me blâme. Je suis prêt à recevoir la critique, si sévère soit-elle, de tout camarade, et je refuse d’enfouir sous terre les leçons et les expériences de la révolution. Je préfère être exclu maintenant par Li Li-san et autres et je refuse d’assister passivement au développement de la crise du parti sans m’efforcer de la conjurer et de mériter ainsi, dans l’avenir, le blâme des camarades du parti. Je suis prêt à supporter avec calme une oppression accrue des forces sociales ennemies pour défendre les intérêts du prolétariat, et je refuse de suivre aveuglément les chefs officiels brutaux et corrompus !

Camarades !

Je sais que le Comité central m’exclut du parti uniquement pour couvrir les fautes de quelques hommes. Ainsi, ce n’est pas seulement pour m’empêcher d’ouvrir une discussion dans le parti et de formuler mes idées qu’on m’exclut. C’est pour fermer la bouche de tous les camarades. Je sais que les masses du parti n’ont jamais eu la moindre intention de m’exclure. Bien que j’aie été exclu par quelques chefs, il n’y eut jamais d’hostilité entre la masse du parti et moi. Je continuerai de servir le prolétariat, la main dans la main avec les camarades qui refusent de suivre la politique opportuniste de la clique stalinienne (à la fois dans l’Internationale et en Chine).

Camarades, chers camarades !

Les fautes présentes du parti ne sont pas des questions secondaires et distinctes ; comme dans le passé, elles sont l’illustration de toute la politique opportuniste de Staline en Chine. Les hommes responsables du Comité central de notre parti qui sont disposés à n’être rien d’autre que les phonographes de Staline n’ont montré, jusqu’ici, aucune conscience politique, ils deviennent pires de jour en jour et ils ne pourront jamais plus être sauvés. Au Xe Congrès du parti communiste russe, Lénine déclara : « II est juste d’avoir une petite organisation s’il existe diverses opinions politiques fondamentalement différentes et s’il n’y a aucun moyen de résoudre le problème. » C’est sur cette base qu’il dirigea le parti bolchevik. Aujourd’hui, dans notre parti, il n’y a aucun moyen (discussion légale et franche à l’intérieur du parti) de surmonter la crise du parti. Chaque membre du parti doit comprendre la gravité du danger qui menace le parti, et nous devons revenir à la thèse et à la tactique bolcheviques, nous rassembler en une union solide, nous ranger résolument au côté de l’Opposition internationale conduite par le camarade Trotsky, c’est-à-dire sous le drapeau du vrai marxisme et léninisme et lutter avec courage, persévérance et à fond contre l’opportunisme de l’Internationale communiste et du Comité central de notre parti. Nous ne sommes pas seulement hostiles à l’opportunisme de Staline et à tout ce qui lui ressemble ; nous le sommes aussi à l’égard de la politique de compromis de Zinoviev. On tente de nous effrayer en disant que nous allons nous mettre hors de la sphère du parti. Mais cela ne peut nous arrêter car nous sommes résolus à tous les sacrifices pour sauver le parti et la Révolution chinoise !

Avec mon salut prolétarien,

CHEN DU-XIU. 10 décembre 1929.

Note 1. - Staline déclare : « La politique du bolchevisme en 1905, était-elle juste ? Oui, elle était juste. Mais pourquoi, puisqu’il y avait des Soviets et une politique bolchevik juste, la Révolution ne pouvait-elle triompher ? C’est parce que la puissance des vestiges féodaux du reniement despotique était plus forte que celle du mouvement révolutionnaire. Ne pouvons-pas dire que la politique du parti communiste chinois a renforcé la capacité de combat du prolétariat, et accru le prestige du prolétariat parmi les masses ? Très certainement nous pouvons le Une politique juste ne peut pas être à elle seule, naturellement, une garantie de l’échec. Si nous pensons que si le pouvoir de l’ennemi est plus fort, la révolution ne peut être conduite à la Dire maigre une politique juste, alors la faillite de la Révolution russe en 1905, celle de la révolution chinoise en 1927 et toutes les autres faillites du mouvement ouvrier révolutionnaire fatales ! Je ne voudrais pas avoir Staline comme défenseur du parti communiste chinois s’il employer de pareils arguments, et voudrais moins encore me défendre avec les paroles de Staline.

Note 2. - La phase actuelle de la Révolution chinoise c’est la contre-révolution. Le mouvement démocratique actuel qui s’oppose à la contre-révolution est seulement capable d’acheminer les masses vers la révolution mais non de faire la révolution. Quant au mouvement anti-Tchang Kaï-chek de la clique des « réorganisateurs », ce n’est rien de plus qu’une querelle intérieure du Kuomintang. En fait, il n’y a pas de mouvement démocratique du tout. C’est seulement quand la poussée de la masse se développera jusqu’au renversement du régime du Kuomintang tout entier, que la révolution apparaîtra. « La phase actuelle de la Révolution chinoise » d’après les thèses du Vie Congrès, serait, d’après les faits, celle de la troisième révolution. Elles affirment que la situation présente est toujours révolutionnaire. On voit ici exactement le mélange d’opportunisme et de putschisme.

Note 3. - En avril 1917, un certain nombre de bolcheviks lancèrent le mot d’ordre « Tout le pouvoir aux Soviets ! », Lénine les critiqua sévèrement, disant que c’était prématuré et dangereux.

Note 4. - Récemment l’I.C. envoya des instructeurs au parti communiste chinois disant que la reprise de la Révolution chinoise était mûre. Quand le Comité central reçut ces instructions, il suspecta le mot « mûre » d’avoir été mal traduit. Après examen il fut reconnu que la traduction était exacte. A la Conférence du Jiangsu, la plupart des délégués suspectèrent aussi une mauvaise traduction. Mais le représentant du Comité central s’éleva énergiquement contre leurs doutes et finalement il fut décidé que la reprise de la Révolution était devenue mûre dans leur esprit. (Peut-être pensaient-ils que le renversement de Tchang Kaï-chek signifiait reprise de la révolution.)

Note 5. - La politique banqueroutière est ainsi formulée dans la, résolution du Vie Congrès : « L’étape présente de la Révolution c’est la révolution bourgeoise démocratique », « Réaliser la dictature démocratique des ouvriers et des paysans », « les koulaks n’ont pas perdu leur caractère révolutionnaire ... Il ne faut pas pousser la lutte contre eux ». « La situation présente du mouvement révolutionnaire et la politique générale du parti communiste chinois - des symptômes d’une nouvelle vague révolutionnaire sont déjà très apparents - montrent qu’il est possible d’avoir une poussée révolutionnaire avec instauration d’un régime soviétique dans plusieurs provinces ». « La nouvelle vague révolutionnaire est proche », etc. La politique que fait sincèrement le Comité central repose sur ces affirmations banqueroutières.

La clique des confusionnistes : Hong Lin, Li Fu-chun Ho Meng, etc., pense que la résolution du Vie Congrès est juste et que seule la manière dont le Comité central l’applique n’est pas bonne. Ceci montre non seulement qu’ils ne comprennent pas la position politique de l’opposition mais aussi qu’ils ignorent toute la signification politique du Vie Congrès et qu’ils n’ont eux-mêmes aucune conception politique claire.

Note 6. - Li Li-san et autres ne veulent pas remonter à la source même de l’opportunisme ; ils s’efforcent de concentrer les regards des membres du parti sur certaine partie et en rejeter les responsabilités sur certains camarades pour s’excuser eux-mêmes. En réalité, dans la période du Whan, Qu Qiu-bai dans la circulaire du Bureau Paysan, dénonça brutalement l’action violente des paysans, la compara à celle des bandits et ordonna à tous les cadres du parti de faire rentrer l’action des paysans dans la politique générale du gouvernement paysan. Après le coup d’Etat du 21 mai à Shanghaï, quand le délégué de l’I.C., Louis, dit : « Le Comité central du Kuomintang a été « contre-révolutionnarisé », Li Li-san, dont le visage s’était aussitôt enflammé, s’écria : « Les paroles du camarade Louis ne peuvent avoir qu’une signification, c’est la destruction du parti chinois ! ». Cai He-sen préconisa la suppression automatique des « pickets » communistes à Hankéou afin d’éviter tout conflit avec les troupes du Kuomintang. Quelle idéologie et quels principes révèle tout cela ? Xiang Ying et Lo Xek-yuan m’ont déclaré personnellement : « Quand Li Li-san dirigeait le travail du Comité provincial du Guangdong, le putschisme dont il se rendit responsable dépasse de beaucoup ce qu’a pu faire dans ce domaine tout autre camarade du parti... » La Lutte de Classes. Numéros 25 et 26,1930, p. 674-692.

• Chen-Du-Xiu

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