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Luttes de classes à l’hôpital public en février 2020

vendredi 7 février 2020, par Robert Paris

Où en est le mouvement des hôpitaux ?

Il est noyé depuis qu’il s’est fondu dans l’inaction prétendument interprofessionnelle des syndicats ! Les syndicats avaient refusé que la grève des retraites démarre pour la dernière grande journée de grève des urgences et des hôpitaux de fin novembre et avaient décidé de retarder le lancement au 5 décembre, prétextant que c’était mieux. Mieux aussi, disaient-ils, de ne pas mêler la lutte des hôpitaux à la revendication des retraites. Comme ils avaient refusé de « mêler » aussi la revendication des chômeurs, attaqués eux aussi, celle des secteurs publics privatisés, celle des licenciements collectifs, celle des aides sociales supprimées, celle des femmes, celle des enseignants, celle des lycéens, celle des étudiants, celle des ports, celle de l’énergie, et on en passe… Et finalement, il n’est resté de la peau de chagrin syndicale que les transports et les raffineries pour lutter contre une attaque antisociale générale !!! Avec l’insuccès logique que l’on connaît pour les retraites, pour les hôpitaux et le reste…

Mépris ou incompétence ou les deux

Les grèves ont encore été un épisode de maltraitance des personnels par la direction. En effet, celle-ci a prétendu pallier aux difficultés du personnel pour se rendre sur les lieux de travail, en proposant de dormir sur place mais sans du tout donner des moyens décents de vivre ces quelques jours à l’hôpital, affirmant ainsi assurer la continuité du service.

Les salaires aussi qui sont en tension

On n’a toujours rien touché de la prétendue prime de 800€ nets annuels que Macron-Buzyn affirmait avoir cédé aux personnels touchant moins de 1950€ mensuels. Dans sa lettre au personnel, la direction affirmait qu’une prime allait compenser la situation salariale et professionnelle dure des personnels des « métiers en tension » de l’hôpital public. Bien entendu, cela ne correspond à rien de ce que l’on demandait et qui était, rappelons-le, 300 euros mensuels net par mois pour tous les personnels. Et n’oublions pas que si tous les métiers de l’hôpital sont « en tension », ce sont les gouvernements et les directions qui les y ont mis avec les différents plans de destruction qu’ils ont mis en place et qui continuent avec le dernier.

On ferme

Oui, c’est des lits que l’on ferme sans arrêt dans tous les hôpitaux, car il devient impossible de faire fonctionner la structure au même niveau devant le manque criant de personnels. Et les fermetures de lits ne suffisent même pas à compenser les pertes d’effectifs, tant la dégradation des conditions de travail entraîne sans cesse de nouvelles pertes d’effectifs par départs, maladie ou démissions. La volonté de casser l’hôpital public pour mieux favoriser le secteur privé est évidente !

Cadres, nouvelles normes
Il y a du chamboulement chez les cadres. Désormais, les qualités requises ne sont plus dans la capacité à faire fonctionner l’hôpital et à aider les personnels à ce que ce fonctionnement se passe bien. On peut même dire que c’est exactement l’inverse. Les nouvelles embauches de cadres se font à bac plus diplôme d’agressivité plus option harcèlement plus option chantage plus option propos volontairement violents. La nouvelle phrase fétiche est : « si vous ne voulez pas rester, vous pouvez partir » !

Saint-Antoine en travaux

On pourrait croire que le vieux Saint-Antoine fait peau neuve avec des travaux qui se multiplient depuis que la direction de l’APHP est annoncée. Pour ces grands personnages, il faut de grands moyens… Pour nous, par contre, il restera des locaux pourris et peu de moyens ! On nous fera même partir si nécessaire comme son déjà renvoyés certains services… pour faire de la place à ses majestés…

Nuit noire à Cochin

Travailler de nuit à Cochin, c’est être tout à fait dans le noir ! Les effectifs de nuit sont en berne. Les départs sont non remplacés. Personne ne parvient plus à tenir le rythme du travail de nuit et les personnels quittent la nuit dès qu’ils le peuvent. Les départs définitifs se multiplient eux aussi. Les mauvaises conditions de travail des personnels de nuit sont légion. Cochin de nuit, nuit à la santé !

Mortelle !

Un suicide au CHU de Lille qui vient se rajouter à ceux de l’hôpital de Guigamp, de Flers, Avicenne, etc… La liste continue de s’allonger… Brigitte Macron ose déclarer sur les soignants : « S’ils sont dans un tel désarroi, c’est par ambition pour leur hôpital » !!! Gonflée la femme du responsable de la catastrophe hospitalière…

L’arnaque des labos

Le lobby des labos pharmaceutiques est parti à l’assaut des responsables des CHU et leur largue des sommes importantes pour se les attacher et assurer le succès des médicaments ! L’enquête du collectif « Data + Local » a permis de mettre en évidence la ventilation de presque cent millions d’euros versés par les laboratoires en 2018, essentiellement aux médecins de l’hôpital public. C’est purement et simplement de la corruption camouflée sous le terme d’emploi supplémentaire et de consultation d’experts !!! Encore une forme de privatisation de l’hôpital public !!

Destruction organisée

A Clamart, les urgences et la maternité de l’hôpital Béclère ne s’en sortent pas. Sur les façades de l’hôpital, autrefois considéré comme exemplaire, il y a écrit sur des banderoles que les personnels se meurent ! La directrice a été congédiée par l’APHP parce qu’elle revendiquait du personnel supplémentaire au lieu d’accepter de gérer la pénurie. Il manque cinq médecins, des gardes de nuit, des infirmières et des aides soignantes. C’est un cas de non assistance à personnes en danger et mise en danger volontaire de la vie des patients et des personnels !

Le virus du fric

Buzyn-Macron font du cirque démagogique sur la surveillance des migrants mais ils ont laissé entrer les coronavirus de Chine ! Il n’y avait en effet aucun examen médical pour contrôler la maladie des personnes venant de Chine depuis le début de la pandémie et tant que les liaisons aériennes étaient maintenues avec ce pays. Il ne fallait pas risquer de faire baisser les bonnes affaires franco-chinoises !

Le virus du mensonge

Le gouvernement Macron-Buzyn combat le coronavirus par la méthode Coué ! Jérôme Salomon, directeur général de la Santé déclare sur le coronavirus : « Le nombre de morts progresse, mais moins vite que le nombre de cas. » Buzyn, elle, a affirmé qu’avec sept salles isolées pour traiter les cas de coronavirus, « la France est prête à faire face » ! Quand on a des responsables menteurs, on est rassurés !

Savetier est le plus mal chaussé

Une étude publiée fin décembre par la Dares révèle que la pénibilité au travail est, de manière générale, plus élevée pour le personnel hospitalier que pour les salariés du privé ou d’autres fonctions publiques. Quant à la direction de l’APHP, on peut dire qu’elle nous soigne !!!

L’OMS ou la santé du capital

L’Organisation Mondiale de la Santé capitaliste a lancé un message efficace, rassurant sur la capacité de la Chine à faire face au coronavirus, elle est parvenue à faire remonter les bourses mondiales qui chutaient. C’est bel et bien la santé capitaliste qui la préoccupe et pas la santé des êtres humains sur la planète. On se souvient que l’OMS a tardé à reconnaître le risque mondial pour ne pas risquer… de faire baisser les bourses !!! Les dirigeants de cette planète ne se préoccupent que de la santé des capitaux…

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